Le primat de l’Eglise orthodoxe de Chypre, l’archevêque Chrysostomos, pourrait demander le soutien du patriarche de Moscou Cyrille dans les négociations sur l’octroi d’un soutien financier russe à Chypre, rapporte l’agence grecque d’informations ecclésiastiques Romfea.

Selon l’agence, le président chypriote Nicos Anastasiadis se réunira avec l’archevêque mercredi afin de discuter de la situation dans le pays suite au refus du parlement d’approuver la taxation des dépôts bancaires nécessaire pour obtenir un prêt international de 10 milliards d’euros.

L’archevêque Chrysostomos a auparavant critiqué la politique de l’Union européenne à l’égard de Chypre, affirmant que les préteurs de l’UE et du FMI cherchaient à mettre la main sur les réserves de gaz naturel récemment découvertes sur le plateau continental de l’Etat insulaire.

Mardi soir, le parlement chypriote a rejeté le projet de loi controversé sur la taxation exceptionnelle des dépôts bancaires. Le document prévoyait une taxation de 9,9 % pour les dépôts au-dessus de 100.000 EUR et de 6,75 % pour les comptes de 20.000 à 100.000 EUR.

A l’heure actuelle, le ministre chypriote des Finances Michalis Sarris se trouve à Moscou où il devrait rencontrer son homologue russe Anton Silouanov. Selon les médias, la délégation chypriote envisage de solliciter un prêt russe de plusieurs milliards d’euros en échange d’une participation dans des banques et des actifs énergétiques du pays.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mars 2013 à 12:50 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir le 20/03/2013 22:53

mercredi 20 mars 2013 // 22:51
L’Eglise orthodoxe veut venir en aide à Chypre
jeudi, 21.03.2013

Le chef de la puissante église orthodoxe à Chypre, Chrysostomos II, a déclaré être prêt à mettre les immenses avoirs de l’église à la disposition de l’Etat pour sortir de la grave crise économique. L’archevêque a déclaré aux journalistes après une rencontre avec le président Nicos Anastasiades que l’église proposait d’hypothéquer les biens de l’église pour l’achat d’obligations d’Etat. «La totalité du patrimoine de l’église est à la disposition de ce pays pour l’empêcher de s’effondrer», a-t-il déclaré, en estimant que la situation économique de l’île était «gérable». L’église à Chypre est le plus important propriétaire foncier de l’île et a de nombreuses participations dans les sociétés. Il est également actionnaire de la banque chypriote Hellenic Bank. Chrysostomos II a refusé de donner un chiffre précis mais estime que les avoirs de l’église approchent les dizaines de millions d’euros.

2.Posté par Daniel le 21/03/2013 21:24
Le sujet n'est pas lié à la religion mais pour permettre une bonne compréhension, il faut évoquer une chose que le grand public ignore souvent. Une banque n'est pas un garage qui garde votre voiture. Par là, j'entends que vos dépôts dans une banque sont considérés comme des prêts à court terme fait à la banque, à court terme car exigibles à tout moment. Avec et argent, la banque peut consentir d'autres prêtes, ce qu'on appelle la réserve fractionnaire.

De ce fait, si tout le monde retire son argent, il n'y a pas d'argent pour tout le monde, mais aussi, le client est en fait le créancier de sa banque. Or, en cas de faillite d'une entreprise, l'actionnaire perd tout en général, mais le créancier supporte aussi une partie des pertes en ne pouvant récupérer sa créances. En voulant taxer les dépôts, contre des actions des banques, le plan de sauvetage proposé par Chypre (et non l'UE) a en fait proposé une opération classique de recapitalisation via une transformation des dettes en actions; mais opération forcée. Difficile de dire si c'était la meilleure solution, la pire, ce qui est est sûr est que la situation est dure car il faut trouver 16 milliards officiellement, peut-être verra-t-on que le trou est plus grand. Je doute que les biens de l'église valent 16 milliards, et je pense qu'une sortie de l'euro avec un retour à la monnaie nationale occasionera via la dépréciation de la livre chypriote des pertes au-delà des 10% de taxe sur les dépôts...

3.Posté par Vladimir: Je trouve personnellement assez frappant le 23/03/2013 10:28
Je trouve personnellement assez frappant ce support total que l'Eglise de Chypre apporte à son gouvernement. Chypre est évidement un cas extrême, puisque ce n'est qu'en 1977, après le décès de l'archevêque-président Makarios III, que le principe chypriote d'ethnarchie a été définitivement abandonné.

Ce cas extrême met néanmoins en évidence le principe d'une relation fusionnelle entre l'Eglise orthodoxe et son pays dans les circonstances graves. Toute proportion gardée, on le retrouve en Serbie et en Géorgie, quand l'intégrité territoriale est menacée, voire en Russie quand il s'agit de promouvoir les fondements moraux de la société. En Grèce, par contre, on voit l'Eglise défendre son pré carré et garder son indépendance d'action dans des circonstances similaires…

4.Posté par Vladimir le 24/03/2013 12:10
Chypre : le chef de la puissante Eglise orthodoxe pour une sortie de la zone euro
Le patriarche Chrysostomos avait déjà, dimanche dernier dans son sermon, évoqué la possible sortie de Chypre de la zone euro. « Ce ne serait pas la pire des solutions », avait dit le primat de l'Eglise orthodoxe de Chypre.

Et même s'il se déclarait fermement attaché à ce qu'il appelle la « famille européenne », il n'avait pas hésité à critiquer la manière dont Bruxelles agit envers la petite île.

Connu pour ses propos nationalistes, c'est aujourd'hui l'un des rares dirigeants de ce niveau à évoquer explicitement un retour à la livre. Mais cette éventualité est régulièrement évoquée ces derniers jours au sein de la société. 98% des Chypriotes sont orthodoxes. La parole de l'archevêque est respectée, très écoutée à Chypre. Au niveau politique, les présidents ont l'habitude de consulter régulièrement le patriarche sur les sujets de société.

Depuis une semaine, l'archevêché met tout poids dans la balance pour sauver les négociations avec Bruxelles. Considérée comme le premier propriétaire foncier de l'île, l'Eglise détient des participations dans les secteurs bancaire et hôtelier. Elle est actionnaire de KEO, la marque de bière nationale, qui commercialise également du vin.

REUTERS/Yorgos Karahalis
Par RFI
Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard


5.Posté par Tchetnik le 24/03/2013 15:43
Pour mémoire, le principe d'"ethnarchie" à Chypre n'est pas d'origine Chrétienne orthodoxe, mais Ottomane. Un leg auquel les Britanniques n'ont pas touché en 1878 quand ils ont pris possession de l'île, en remerciement de leurs "services" contre les Russes à Berlin.

Le seul pays dans lequel les pouvoirs temporels et spirituels ont été VRAIMENT fusionnés reste le Montenegro.

Après, les deux sont distingués mais rien ne les empèche de collaborer, tout comme rien n'empêche une église de soutenir son pays et son peuple quand elle est de surcroit chez elle.

On ne peut d'un côté soutenir les évéchés ethniques et folkloriques en Europe Occidentale (fondamentalement anticanoniques, voire antiévangéliques) et dans le même temps condamner tout patriotisme des églises dans leur propre pays...


6.Posté par Vladimir le 25/03/2013 15:00
Chypre : Le chef de l’Eglise orthodoxe veut que les politiciens soient punis pour leur responsabilité dans la crise
Le chef de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr Chrysostomos, met en cause la responsabilité des politiciens dans la crise financière que traverse la petite île de la Méditerranée. « Le gouvernement du président communiste Dimitris Christofias, qui était en place jusqu’en février, doit être traduit en justice », a déclaré le patriarche après la messe dominicale à Nicosie, le 24 mars 2013. Mgr Chrysostomos, qui en a mis la fortune de son Eglise à disposition de l'Etat, face au risque de faillite, s’est aussi déclaré en faveur d'une sortie à terme de la zone euro.
24 mars 2013 (Apic)

7.Posté par Vladimir le 25/03/2013 19:21
L'Eglise orthodoxe chypriote, au coeur de la vie politique

"Je ne peux pas vous parler. Je n'ai pas une minute. Je suis en train d'essayer de sauver mon pays." Ce responsable des services comptables de l'archevêché de Nicosie est débordé depuis que l'archevêque de Chypre, Chrysostomos II, s'est dit prêt, mercredi 20 mars, à mettre à la disposition de l'Etat les biens de l'Eglise.

"La totalité du patrimoine de l'Eglise est à la disposition de ce pays pour l'empêcher de s'effondrer. Nous pouvons hypothéquer les propriétés de l'Eglise et, avec cet argent, investir dans des obligations d'Etat", a déclaré l'archevêque au lendemain du rejet par les députés du plan de sauvetage européen.
L'archevêque de la Nouvelle Justinienne et de tout Chypre - tel est son titre officiel - ne mâche pas ses mots. Cet ancien moine de 73 ans, chef de l'Eglise orthodoxe chypriote depuis 2006, est un habitué du débat politique.

Après s'être félicité du "non" du Parlement, il s'est prononcé, dimanche 29 mars, pour une sortie progressive de l'euro, dans un entretien au journal grec RealNews : "Avec de tels comportements, l'euro ne peut pas tenir. Je ne dis pas qu'il va s'effondrer demain, mais avec les cerveaux qu'ils ont à Bruxelles, il est certain qu'à long terme il ne tiendra pas, et le mieux est de réfléchir au moyen d'y échapper."

"NOUS POUVONS SURVIVRE AVEC LA LIVRE CHYPRIOTE"

Ce solide nationaliste qui avait appelé, lorsqu'il était archevêque de Paphos, à voter contre le référendum sur la réunification de l'île, en 2004, regarde avec inquiétude l'arrivée de la "troïka" des bailleurs de fonds (Fond monétaire international, Banque centrale et Commission européenne) à Chypre.

Fin 2012, il avait prévenu : "Si leur but est de nous détruire, alors nous devons avoir le courage de leur dire que nous pouvons survivre par nous-même avec la livre chypriote que nous avions avant."

Les principaux candidats à l'élection présidentielle des 17 et 24 février lui ont rendu visite, y compris celui du Parti communiste. L'archevêque Chrysostomos a clairement appelé à voter pour Nikos Anastasiades. Il fait aussi régulièrement passer des messages au chef de l'Eglise russe, le patriarche Cyrille, pour solliciter l'aide de Moscou.

Rien d'étonnant dans un pays qui a été dirigé pendant plus de quinze ans par monseigneur Makarios III, à la fois archevêque de Chypre et président de la République. Makarios reste le grand homme politique de l'île, à la pointe du combat contre la puissance coloniale britannique, avant de devenir le premier président de la République de Chypre en 1960.

LA FORTUNE DE L'EGLISE EST ESTIMÉE À 320 MILLIONS D'EUROS

Ce n'est pas la première fois que l'Eglise met ses biens à la disposition de l'Etat. En 1971, Makarios avait donné 200 hectares de terrains, en échange du paiement du salaire des popes. Mais l'accord n'aura guère été avantageux pour les caisses publiques. Quelque 70 % de ces biens étaient en effet dans la partie de l'île qui sera occupée par la Turquie en 1974.

Et la location du reste ne permet pas à l'Etat de rentrer dans ses fonds : selon le quotidien anglophone Cyprus Daily, entre 1983 et 2004, l'Etat a payé 54,5 millions d'euros pour les salaires des popes, mais n'a touché que 536 000 euros de loyers.

En septembre 2012, l'Eglise chypriote a décidé, pour aider Nicosie, de réduire de 25 % les salaires des prêtres et des évêques et de 15 % celui de leurs employés en raison de la crise économique.

On ne sait pas à combien s'élève la fortune ecclésiastique. Mais, en extrapolant des évaluations de l'archevêque Chrysostomos début mars, on peut en déduire qu'elle s'élève à 320 millions d'euros. L'Eglise est actionnaire de la société Kéo, qui produit la première bière du pays, ainsi que de différentes sociétés commerciales et d'hôtels.

CRÉATION DE MAISONS DE RETRAITE DE GRAND LUXE

L'Eglise est surtout le premier actionnaire de Helliniki Bank, la troisième banque chypriote et la mieux gérée. Elle n'a pas acheté d'obligations grecques juste avant que celles-ci ne s'effondrent, contrairement à Bank of Cyprus et Laiki Bank. Elle s'est diversifiée avec prudence en Grèce, mais également en Russie. En 2012, elle n'a affiché qu'un faible déficit de 23,4 millions d'euros.

Dans un entretien à l'hebdomadaire chypriote Financial Mirror du 13 mars, l'archevêque expliquait ses projets de développement dans l'énergie solaire. Il est toujours tenté par une part minoritaire dans l'exploration de gaz et de pétrole dans les eaux territoriales chypriotes. Depuis le début de la crise, il affirme que l'Eglise doit investir pour favoriser la croissance.

Sa dernière idée est la création de maisons de retraite de grand luxe pour que les retraités de l'Europe du Nord viennent profiter du soleil de l'île d'Aphrodite. Ces pourfendeurs de l'argent sale chypriote pourraient ainsi finir leurs vieux jours aux côtés des oligarques russes. Si l'archevêque réussit à convaincre ces derniers de rester.

Il recevra, jeudi 28 mars, à déjeuner les principaux investisseurs russes pour leur demander de laisser leurs dépôts dans les coffres de l'île chypriote.

8.Posté par L’archevêque de Chypre se rendra prochainement à Moscou le 08/04/2013 11:22
L’archevêque de Chypre Chrysostome II a déclaré le 4 avril qu’il avait l’intention de se rendre dans un proche avenir, afin d’ouvrir une nouvelle page dans les relations russo-chypriotes et de soutenir l’économie de Chypre. Lors du déjeuner, auquel l’archevêque a convié les hommes d’affaires russes, il s’est efforcé de les convaincre à ne pas transférer leurs capitaux hors de Chypre, leur proposant de compenser leurs pertes par l’exploitation des ressources naturelles de l’île. L’archevêque a promis qu’il accorderait tout le soutien possible aux hommes d’affaires russes et qu’il deviendrait « le deuxième ambassadeur de Russie à Chypre ».

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