Des parlementaires du Conseil de l'Europe ont critiqué jeudi la Cour européenne des droits de l'Homme qui a condamné en novembre l'Italie pour la présence de crucifix dans les écoles.
Dans une déclaration écrite, vingt-sept membres de l'Assemblée parlementaire (APCE) estiment que cette décision est "politique" et "excède en cela les compétences de la Cour".
"Nous nous inquiétons de la manière dont cette décision affectera les droits des pays dotés d'une religion d'Etat d'afficher des symboles religieux dans les espaces publics", écrivent les signataires.

Selon eux, les crucifix "ne sont plus des symboles purement religieux, mais sont représentatifs de l'histoire et de l'identité italiennes". "Aucune activité religieuse n'est imposée aux écoliers, ni aucune adoration des crucifix accrochés dans leurs salles de classe", poursuit leur texte.
Ils estiment le jugement en conflit avec le concept de "la marge d'appréciation", qui oblige la CEDH à prendre en compte les différences culturelles, historiques et philosophiques.
Son président, Jean-Pierre Costa, a rappelé jeudi que la plainte était relative à la religion et la laïcité. Il n'a pas commenté plus loin, rappelant que l'Italie à la possibilité de faire appel.
La plainte avait été déposée par une mère de famille italienne qui estimait la présence des crucifix contraire au principe de laïcité. Le jugement de Strasbourg avait provoqué un véritable tollé en Italie.
Signataire de la déclaration, le Français Jean-Claude Mignon (UMP) a échoué cette semaine à prendre la présidence du groupe conservateur, majoritaire à l'APCE, qui est revenue au député italien Luca Volonté.
Il s'est ému jeudi d'un courrier de la Nonciature apostolique de France demandant aux conservateurs de s'opposer dans l'hémicycle à deux textes évoquant l'homosexualité et l'avortement et qui "posent de graves problèmes".
Le courrier du nonce apostolique Luigi Ventura, que l'AFP a pu lire, estimait "souhaitable" que les conservateurs s'expriment en faveur de Luca Volonté, "grand défenseur de la loi naturelle" pour la présidence du groupe."On a du mal à comprendre qu'une église ou quelque religion s'immisce dans les affaires internes d'une assemblée parlementaire" a commenté M. Mignon.

La Croix

Rédigé par l'équipe de rédaction le 29 Janvier 2010 à 09:06 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Une enseignante s’indigne de la présence d’un crucifix lors d’une épreuve du bac le 20/07/2012 11:02
Peut-on passer son bac sous un crucifix ? La question fait de nouveau polémique depuis qu’une enseignante s’est indignée de la présence de ce signe religieux dans la salle d’épreuve lors d’oraux de rattrapage au baccalauréat dans un établissement privé du Havre. Après avoir essuyé un premier refus du chef d’établissement pour changer de salle, l’enseignante de mathématique a fini par enlever elle-même le crucifix.

Le syndicat UNSA Éducation a alors adressé le 17 juillet un courrier au recteur de l’académie de Rouen pour s’alarmer de cette situation. «L’indispensable garantie de neutralité qui doit régner dans les salles où se déroulent les épreuves n’est pas toujours respectée, s’inquiète Thierry Patinaux, secrétaire régional du syndicat. Les élèves du service public doivent, lors de ces épreuves, être protégés de tout prosélytisme.»

Le syndicat va plus loin en donnant pour consigne aux personnels convoqués dans un établissement catholique de «refuser de faire passer les épreuves tant que les crucifix, images ou autres symboles religieux ne sont pas retirés des salles les accueillant».
Principe de neutralité

En 2011, la présence d’une religieuse en habit lors d’une réunion de correcteurs du bac au lycée Carnot avait déjà suscité l’émoi du syndicat enseignant Snes-FSU. Le rectorat avait alors indiqué que la religieuse n’était pas fonctionnaire «puisqu’elle travaillait dans le privé» et n’était pas tenue à l’obligation de neutralité.

En ce qui concerne la présence de crucifix, la Cour européenne des droits de l’homme a tranché cette question dans une décision du 18 mars 2011. Si le crucifix est bel et bien un symbole religieux, il n’y a pas «d’éléments attestant l’éventuelle influence que l’exposition sur les murs de salles de classe d’un symbole religieux pourrait avoir sur les élèves».

Hugues-Olivier Dumez

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