V.G.

Une Eglise en crise (1)

"L’Église anglicane en Amérique du Nord" a été créée en 2009 sur la base des diocèses et des paroisses de l’Église épiscopalienne des États-Unis, qui avait rejeté la ligne libérale de sa hiérarchie. L'Eglise Episcopale des Etats-Unis représente à peine plus de 2 millions de fidèles aux Etats-Unis, mais reste une religion historique et influente sur le sol américain. En juillet 2009 elle a donné son feu vert, vendredi, à la bénédiction des unions homosexuelles dans les Etats qui les reconnaissent légalement et, quelques jours plus tôt, elle autorisait officiellement l'ordination de pasteurs homo (cette décision intervient six ans après que Gene Robinson, ouvertement gay et en couple, fut désigné évêque du New Hampshire). L'annonce de cette nomination avait fait l'effet d'une bombe à l'intérieur de l'Eglise et ébranlé les relations avec les autres Eglises anglicanes de par le monde.

"L’Église anglicane en Amérique du Nord", née de ces désaccords, comprend 22 diocèses et 769 paroisses sous la direction de l’archevêque Robert Duncan.

Le dialogue avec l'Eglise russe (2)

En 2003, l’Église orthodoxe russe avait mis un terme à ses relations avec l’Église épiscopalienne aux États-Unis après la consécration de J. Robinson et la désignation à sa tête une femme « évêque » en 2006. Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (aujourd’hui Patriarche de Moscou et de toute la Russie) avait alors adressé une lettre de soutien à l’évêque Duncan de Pittsburgh, aujourd’hui chef de l’Église anglicane en Amérique du Nord et à l’épiscopat partageant ses opinions. Dans sa lettre, le président du DREE soulignait que le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe était ouvert au contact et à la collaboration avec les membres de l’Église épiscopalienne américaine qui demeuraient fidèles à la doctrine morale de l’Évangile.

Le 25 octobre dernier, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président actuel du DREE, a participé au dialogue de l’Église anglicane en Amérique du Nord avec l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), qui s’est déroulé au séminaire anglo-catholique de Nashotah House (État du Wiscontin, États-Unis). Cette
participation du président du DREE s’inscrit dans la continuité de la ligne de l’Église orthodoxe russe pour le soutien des forces saines de la communion anglicane.

Le métropolite Hilarion a prononcé une longue allocution devant les participants du dialogue, décrivant l’histoire et les perspectives de développement des relations de l’Église orthodoxe russe avec la communion anglicane. Les participants anglicans ont exprimé au métropolite leur sincère gratitude pour son soutien à leur position consistant à défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles. L’évêque Ray Satton, co-président du dialogue pour la partie anglicane a déclaré : « Nous voyons en vous, Monseigneur, un défenseur de la vraie foi ». L’évêque Keith Ackerman a souligné l’importance du discours du métropolite Hilarion le 9 septembre 2010 à la Grande salle du Lambeth Palace, résidence officielle de l’archevêque de Canterbury au cours du dîner traditionnel du Club de Nicée. En présence de l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, Mgr Hilarion avait dans ce discours soumis à une âpre critique les tendances libérales de l’anglicanisme, destructives pour l’identité chrétienne.

Mgr Hilarion avait en effet fait remarquer que le dialogue entre l’Eglise orthodoxe et les anglicans « est voué à la fermeture, si la libéralisation effrénée des valeurs chrétiennes se poursuit dans de nombreuses communautés du monde anglican » et pointé en particulier l’impact désastreux qu’a eu sur ce dialogue l’ordination de femmes évêques. (3).

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Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Novembre 2012 à 10:24 | 4 commentaires | Permalien



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