Vladimir Golovanow

Par Mgr Hilarion de New York, primat de l'Eglise russe hors frontières (EORHF, Patriarcat de Moscou)
Une "Conférence des rites orthodoxes occidentaux canoniques" est organisée du 1 au 7 octobre 2011 à Wappinger Falls, New York, par "La Fraternité de St Grégoire le Grand" de l'EORHF.(1)

Les communautés orthodoxes de rite occidental semblent connaitre une croissance importante ces dernières années en Amérique du nord car elles attirent des Catholiques et des Protestants déçus par les scandales (pédophilie) et le libéralisme (ordination de femmes et d'homosexuels) de leurs Eglises d'origine. Il y a un vicariat chargé du rite occidental dans l'Archidiocèse antiochien et à l'EORHF; chacun compterait plus de trois dizaines de paroisses. Une réunion de responsables pour le rite occidental des deux juridictions s'est tenue le 14 février 2011; plusieurs questions ont été examinées, notamment celle de la présence du rite occidental au sein des commissions de l'Assemblée des évêques orthodoxes canoniques d'Amérique du nord et du centre; l'accueil des paroisses et du clergé d'autres groupes ecclésiaux; l'éducation des laïcs dans les paroisses de rite occidental, l'éducation des actuels et des futurs membres du clergé dans ce rite, les normes liturgiques et les usages au sein des juridictions, l'implantation de missions de rite occidental. (2)

Pour en savoir plus sur les fondements des rites Orthodoxes Occidentaux , je vous propose une
homélie prononcée à l'occasion de la Fête de saint Michel Archange en 2004 en Tasmanie, Mgr Hilarion étant alors archevêque de Sydney, que j'ai trouvée sur le site Saint Materne (3)

Mgr Hilarion de New York

"Aujourd'hui, nous sommes témoins de l'universalité de l'Église du Christ, et de la diversité et de la richesse des traditions cultuelles dans les différentes parties du monde dans l'Église Chrétienne
Dès l'instant où le Saint Esprit a été envoyé sur les Apôtres, lors de la Pentecôte à Jérusalem, la Foi Chrétienne s'est répandue jusqu'aux extrémités du monde civilisé de l'époque. Et les Chrétiens, inspirés par le Saint Esprit, ont développé dans les diverses régions leurs propres traditions liturgiques En particulier, les offices de Communion, la sainte Eucharistie. Cependant, l'Église était indivise, elle était unie dans la Foi mais avait donc diverses traditions cultuelles. La Divine Liturgie elle-même, partout où elle était célébrée, comportait les mêmes éléments, les mêmes bases, tel que commandé par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ lors de la Dernière Cène qu'Il institua, lorsque pour la Communion Il dit "Faites ceci en mémoire de Moi."

Alors pour nous, pour ceux d'entre vous qui proviennent de traditions occidentales, Catholique-romaine ou Anglicane, vous êtes familiers avec cette Liturgie, ce Rite Occidental que nous célébrons aujourd'hui, et pour ceux d'entre nous qui viennent de traditions Byzantines, dans son expression russe ou grecque ou serbe, nous trouvons cela nouveau, différent, mais séduisant et en fait passionnant. Parce que le même Saint Esprit, Qui a inspiré les divers iconographes et saints depuis les temps passés, depuis les temps apostoliques, pour leur faire développer les différents Offices dans nos Églises en Orient, a inspiré les mêmes saintes personnes en Occident. L'Église a été indivise durant mille ans, l'Orient et l'Occident ont prié et célébré dans la même Foi durant mille ans.
En Orient, d'après la Tradition, l'ordo de la première Divine Liturgie a été préparé par saint Jacques, le "frère" du Seigneur. Il a été le premier évêque de Jérusalem. Et cette Liturgie a été principalement utilisée par l'Église de Jérusalem. Dans l'Église d'Égypte, à Alexandrie, la Liturgie qu'ils célébraient, avait été, d'après la Tradition, composée par l'Évangéliste et Apôtre Marc. A Rome, les Chrétiens ont développé leur propre Liturgie, que nous appelons la Messe. Et partout dans la partie occidentale de l'Église, dans les diverses régions, il y avait d'autres Liturgies. Par exemple en France, en Gaule comme on l'appelait alors, les Chrétiens ont développé ce qui était appelé le Rite Gallican. En Espagne, le Rite Mozarabe, et ainsi de suite.

Aujourd'hui, la Liturgie à laquelle nous participons, que nous célébrons, est le Rite Occidental dans son expression Anglaise. Le Christianisme est venu en Angleterre dès les temps Apostoliques les plus reculés.

Il y a diversité de Rites dans l'Église, mais il y a unité de la Foi. Aujourd'hui, d'après le calendrier liturgique Occidental, nous célébrons le saint Archange Michel, et les Puissances Célestes. Ce sont ceux qui servent Dieu, qui sont Ses messagers, qui sont envoyés par notre Seigneur pour être nos protecteurs, nos gardiens. Dans l'Écriture, nous lisons comment le saint Archange Michel a combattu contre Lucifer lorsque ce dernier s'est séparé de Dieu par sa désobéissance. Et Michel et ses Anges fidèles à notre Seigneur ont jeté Lucifer et tous ses anges en enfer.
Aujourd'hui, nous prions afin que notre Seigneur nous renforce, dans notre Foi, dans notre vie religieuse, afin qu'avec l'aide des saints Anges, avec l'aide de nos Anges gardiens, nous marchions toujours sur la voie Chrétienne, que notre Sauveur nous a dit être étroite et pleine de difficultés, mais qui est le chemin qui mène au Salut. Dès lors, puisse notre Seigneur, par les intercessions de Ses saints Anges et de tous les saints, nous accorder Sa miséricorde et nous sauver, car Il est bon et ami des hommes. Amen."

Extrait du "Saint Petroc Magazine - A Magazine of Western Rite Orthodoxy", Vol. VII, No. 1, Michaelmas 2004
(Titres ajoutés par le rédacteur VG)
......................
1."Conférence des rites orthodoxes occidentaux canoniques"
2.Orthodoxie.com /Archidiocèse antiochien d'Amérique du nord
3.site Saint Materne

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 29 Septembre 2011 à 11:03 | 57 commentaires | Permalien


Commentaires
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57.Posté par Vladimir.G: 41 communautés de rite occidental dans l''''Eglise russe à l''''étranger (ROCOR) le 12/11/2014 12:05
41 communautés de rite occidental dans l'Eglise russe à l'étranger (ROCOR)

Ce site (en russe) donne une fiche descriptive pour chacune des communautés (rite observé, recteur, parfois provenance). La plupart se trouvent aux États-Unis mais il y en a aussi dans d'autres pays:
- Brésil: 1
- Royaume Unis: 3
- Mexique: 1
- Canada: 2
- Allemagne: 1

56.Posté par Marie Genko le 17/10/2013 18:47
Chère Justine,

Un immense merci pour votre message N°52.
A vrai dire je le trouve aussi instructif qu'inquiétant.
Vous écrivez:

"L'eau folle, en l'occurrence et comme toujours depuis Adam, est l'orgueil humain, la révolte contre Dieu et par conséquent contre Ses Saints"

Et pour clore cette histoire vous écrivez encore:

"Alors le sultan dit a son wésir: "Apporte de cette eau folle afin que nous en buvions nous aussi et que ces troubles cessent." Ils boivent, deviennent fous eux aussi et retrouvent ainsi l'unité avec leurs sujets."

Est-ce que vraiment nos prélats vont se laisser contaminer par les idées modernistes de la Fraternité orthodoxe?

J'ai été très frappée par le contenu du livre de J.L. Palierne "Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe" !
J'ai été frappée surtout par les explications qu'il donne sur la toutes les difficultés, que rencontrent les hétérodoxes qui souhaitent se convertir à l'Orthodoxie, et du non accueil qui leur est réservé par nos paroisses occidentales, essentiellement pour ne pas contrarier les catholiques et pour se soumettre aux conditions dictées par le mouvement oecuméniste !

Ce rejet des hétérodoxes a quelque chose de profondément choquant, tragique même!

Mais je me pose aussi la question : Est-ce que tout est à rejeter dans l'approche moderniste?

Autant je ne souhaite pas que nos prélats se laissent contaminer par l'approche moderniste, autant je constate qu'il y a tout de même beaucoup de personnes qui se nourissent spirituellement dans des paroisses modernistes!

Aussi ne devons nous pas espérer que nos évêques vont réfléchir à quelle démarche employer pour rendre en douceur une véritable approche spirituelle aux paroisses qui s'en sont éloignées!

Les choses ne seront certe pas faciles, mais le Seigneur a toujours veillé sur son Eglise et Il veillera aussi à ce que l'Occident ne réussisse pas à rationaliser et séculariser notre Eglise.

Encore merci pour cette terrible histoire de l'Eau folle.
Avec toute mon amitié

Marie

55.Posté par Vladimir.G le 16/10/2013 00:22
Je pense aussi, bien chère Justine, que vous faites le bon calcul en (43): le nombre des communautés canoniques pratiquant les rites occidentaux doit peut dépasser les 50 (même s'il peut aussi y en avoir dans les autres Eglises), les centaines que j'avais trouvés dans un ancien document se réfèrant probablement à des groupes non-canoniques (ECOF, Saint-Synode de Milan…). Mais même ce nombre n'est pas négligeable: il n'y pas plus de paroisses de Daru en France, et voyez l'importance que nous leur accordons!

54.Posté par Vladimir.G le 14/10/2013 11:37

Bien chère Justine,

Vous avez absolument raison: il ne saurait être question par définition de "territoires canoniques" pour des Eglises... non canoniques! La position de l'Eglise russe est parfaitement claire dans la suite du document que je prépare pour publication... Patience!

Je ne vois pas de quels chiffres parle Tchetnik car, de fait, les données qu'on trouve sur le Net sont des plus contradictoires et vont de quelques dizaines à plusieurs centaines de paroisses... Le site du vicariat antiochien montre une vraie vitalité, avec plusieurs ordinations cet été. Celui de ROCOR (EORHF) illustre une situation d'attente et de réorganisation...

Et je suis d'accord avec ce qu'il écrit sur l'autre fil (consacré à la mission extérieure): "Disons que à l'origine, les "rites occidentaux" étaient réétudiés pour restaurer un patrimoine Chrétien Orthodoxe occidental qui a existé et était le reflet de la Vérité qui l'a créé comme l'était le patrimoine Chrétien plus oriental. Mais hélas, au fur et à mesure de leur mauvaise restauration et pratique, ils sont effectivement devenus des espèces de cheval de Troie d'idéologies ou manières de penser n'ayant rien à voir avec la Tradition Chrétienne Orthodoxe." En soulignant qu'ils proviennent tous à l'origine de la Liturgie romaine grégorienne,parfaitement orthodoxe, qui a absorbé ensuite des traits cultuels occidentaux qui permettent justement une véritable acculturation de l'Orthodoxie... à condition de ne pas s'égarer dans le "catholico-protestantisme" que décrit Khomiakov. Il y a donc, à mon sens, encore du travail pour les intégrer, mais ces centaines (milliers?) de croyants Orthodoxes sont là; ils veulent rester dans l'Orthodoxie et, contrairement à d'autres, ne demandent qu'à être accueillis sans vouloir imposer leur point de vue à ceux qui les accueillent. Je ne pense pas qu'il plaise au Seigneur que nous les rejetions car le Salut ne peut être une question de rite!

53.Posté par justine le 13/10/2013 23:54
A Vladimir, post 45: Mais dans le document du DREE que vous reproduisez sur le nouveau fil, il n'est question de "territoire canonique" que pour les Eglises orthodoxes locales (article 5). Aucune mention de "territoire canonique" des hétérodoxes, et pour cause, puisque cela est un contre-sens.

52.Posté par justine le 13/10/2013 22:46
A Marie, post 44: Pour répondre à votre question sur "les causes qui ont amené certains orthodoxes, présents en Occident [et en Orient, faut/il ajouter] à s'écarter de l'Orthodoxie patristique et de la richesse insondable de son enseignement" , la première chose qui me vient à l'esprit, c'est une histoire de Photis Kontoglou (iconographe, poète et confesseur orthodoxe grec, 1895-1965) intitule "L'eau folle". En bref, c'est l'histoire d'un sultan et de son wésir qui sont informés "d'en-haut" qu'une eau folle va tomber sur la terre et rendre fous tous ceux qui en boivent. Le sultan et son wésir décident donc de s'abstenir d'en boire, afin qu'eux deux au moins gardent la lucidité. L'eau folle vient effectivement à tomber, tout le monde en boit et devient fou, sauf le sultan et son wésir. Ils continuent donc à administrer le pays avec lucidité, mais le peuple se révolte, les déclare fous et s'apprête à les chasser du pays. Alors le sultan dit a son wésir: "Apporte de cette eau folle afin que nous en buvions nous aussi et que ces troubles cessent." Ils boivent, deviennent fous eux aussi et retrouvent ainsi l'unité avec leurs sujets.

Ce n'est bien sûr pas une explication très rationnelle, mais elle correspond assez bien à la situation dont nous parlons. L'eau folle, en l'occurrence et comme toujours depuis Adam, est l'orgueil humain, la révolte contre Dieu et par conséquent contre Ses Saints. Déjà du temps des Apôtres, il y eut ceux qui crurent mieux savoir, ce furent les soi-disant "gnostiques". Depuis lors, il y a rarement eu une période sans contestations de la Révélation Divine et de ses interprétateurs authentiques envoyés par Dieu, les Saints Pères. La déviation de la Tradition patristique est donc elle aussi en quelque sorte une tradition, quoique néfaste et déshonorable.

A la question pourquoi Dieu permet les hérésies, scandales etc., St Paul et St Jean Chrysostome répondent: "Pour que les fideles soient manifestés et pour que les bons combattants puissent gagner une récompense." Je pense que cela vaut aussi dans cette affliction présente de la déviation de la Tradition patristique. Ce qui est à la fois une exhortation et une consolation.

51.Posté par Tchetnik le 13/10/2013 19:39
-Justine comme Daniel ont prouvé, chiffres à l'appui que ce n'est pas le cas 9et je le regrette pourtant personnellement). Et connaissant relativement bien le coin, je ne peux que confirmer leurs dires.

Il existe quelques communautés qui ont développés le retour à ces liturgies (pourquoi pas, vu que ce serait à la rigueur bien plus représentatif de la richesse de l'Église comme de son unité que les quelques pirojki ou dances de rebetiko si chères à nos "Völkischer"), de manière parfois sérieuse et réfléchie, parfois plus fantaisiste et douteuse. mais qui ne représentent pas une part majeure du Christianisme aux Amériques..

...............................


""La patristique n'a été redécouverte par les théologiens catholiques qu'au milieu du XXe siècle ""


-Il est vrai que l'abbé Jacques Paul Migne et Philipp Schaff sont bien des personnes ayant vécues au XXième siècle....et que les moines de la Congrégation de Saint maur (XVIième siècle donc) n'ont jamaisjamais traduit Saint jean Chrysostome...

Tous peuvent trouver sur www.liberius.net un ouvrage sur la vie de Saint Jean Chrysostome publié par J.Lefort de Lille en ....1852!

Dans la même collection, on trouve les vies et écrits de Saint Cyprien, Saint Augustin, Saint Grégoire de Nazianze, Saint Ambroise, Saint Ephrem...

Qu'il y ait eu, après Pierre Lombard, une fâcheuse tendance en Occident à la scholastique n'enlève strictement rien aux origines spirituelles Orthodoxes de cette région et ne transforme pas les églises qui sont venues après en églises "traditionnelles".

Ce n'est pas l'analyse qu'il faut nuancer, c,est l'analyse qu'il faut réfuter.

A moins-bien sûr-qu'on apporte des arguments en béton armé sur le fait que l'Occident n'ait pas été ensemencé dans le Christianisme Orthodoxe pendant près d'un millénaire avant les regrettables errements qui ont suivi.

Cet argument est non seulement faux, mais ne serait là aussi en aucun cas un argument pro-racialiste ou pro-oeucuménique s'il était vrai. ou alors il ne faudrait pas se limiter au Christianisme mais aussi reconnaitre les temples Shinto de Ise ou de nara comme "la religion traditionnelle du Japon" et refuser tout "prosélytisme"...

Selon ce même concept, les Russes n,auraient pas dû à la base réclamer la construction d'églises Orthodoxes en France ou en Allemagne et se contenter de demander aux évêques Catholiques des célébrations de messes tridentines en slavon...:)

50.Posté par Vladimir.G le 13/10/2013 18:06
Sur la "catholo-protestantisme" il faut évidement avoir lu Khomiakov pour comprendre de quoi il s'agit exactement (si cela n'apparait pas comme une évidence... (1)). Il ne s'agit pas de la situation en l'an 1000 mais bien à son époque et cela vaut pour la notre: après être passé par le moule scolastique, la Renaissance et les Lumières, le Christianisme occidental, vu d'un pont de vue orthodoxe, représente une seule et même déviation... La patristique n'a été redécouverte par les théologiens catholiques qu'au milieu du XXe siècle (grâce au témoignage des théologiens occidentaux) et le rapprochement avec l'Orthodoxie n'est apparu qu'après Vatican II et reste à confirmer. Du coté des Protestants, après les débuts du mouvement œcuménique fondé ensemble avec les Orthodoxes et qui suscitait de grands espoirs de rapprochement, il y a eu au contraire accentuation de l’éloignement au point d'une rupture du dialogue avec certaines confessions protestantes. L'analyse de Khomiakov serait donc probablement à nuancer maintenant, mais elle reste fondamentalement exacte.

Note (1) Je rappelle que Khomiakov est généralement considéré comme le chef de file des théologiens "Slavophiles" qui ont ouvert le renouveau de la théologie orthodoxe au XIXe siècle. (Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Arkady-Mahler-developpement-de-la-theologie-russe-aux-XIX-XX-siecles_a3311.html)

Pour les rites occidentaux, ils sont clairement plus rependu aux USA qu'en Europe et c'est une grave erreur de jugement de penser que l’échec de l'ECOF, seul cas que nous connaissons, vaut pour l'ensemble. En Amériques ils représentent une part importante de l''Orthodoxie et se développent.

L'ensemble des Eglises orthodoxes a une approche semblable des hétérodoxes, très proche des déclarations de l'Eglise russe que je cite (je suis preneur de toute déclaration officielle contraire...). Dire que cette approche va à l'encontre des Pères et des canons me parait, je le répète, une position très hasardeuse...

49.Posté par Daniel le 13/10/2013 17:55
@ Justine (43)

Je viens de consulter les liens et je constate:

1. http://www.stsoc.org/#/parish-life

En cliquant sur "Benediction of Blessed sacrament" à droite en faisant défiler, on voit une bénédiction avec ce qui semble être une hostie de pain levé sans doute dans un ostensoir (sic) . Là, on n'est plus dans le catholicisme tridentin. J'aimerais bien savoir quels Pères occidentaux orthodoxes ont dit de bénir avec la réserve eucharistique réservée aux malades.

"Chrismation Of New Member": la chrismation d'un nouveau membre est closes par des applaudissements; ça fait très paroisse catho post-Vatican II

Étonnamment, il y a très peu d'icônes dans certains cas, si peu que leur vénération semble peu probable.

Je lis que certaines liturgies sont basées sur le Common Book of Prayer de 1543, recorrigé au besoin et validé par Saint Tikhon. Cela veut dire qu'en somme, on n'a aucun document antérieur à 1066, conquête de l'Angleterre, et qu'il faut se baser sur une texte établi environ 500 ans après. Sachant que la conquête a supposé la déposition des évêques saxons et leur remplacement pas des Normands en charge d'appliquer les réformes papales, on peut se douter qu'en 500 ans, il y a eu des changements.

D'un point de vu pastoral, je doute de la capacité de ces communautés à intégrer véritablement l'orthodoxie en vivant dans un vase entièrement clos. Typiquement, elles sont fréquentées par des anciens chrétiens anglicans-catholiques etc, y compris le clergé, qui a apporté quelques adaptations au rite. Est-ce suffisant pour ingérer l'esprit orthodoxe que certains orthodoxes d'ailleurs eux-mêmes n'ont que très peu? Cet isolement ne favorise-t-il pas le développement de certaines tendances qui peuvent prendre des formes quasi sectaires? Qu'en est-il de l'acquisition du mode de vie orthodoxe?

Il ne suffit pas de rajouter une épiclèse, de retirer des filioque et de suspendre 4 icônes au mur pour être orthodoxe.

48.Posté par Daniel le 13/10/2013 13:20
Si le catholocoprotestantisme est la religion traditionnelle en Europe occidentale, il va falloir un peu revoir ses cours d'histoires. Le catholicisme apparaît entre le 8e et le 11e siècle; avant l'orthodoxie dominait en Europe occidentale. La tradition remonte-t-elle au 8e siècle et pas avant? Le protestantisme apparaît au 16e siècle, très récent comme tradition. En France, le catholicisme est traditionnellement gallican, et affirme la supériorité du concile sur le pape jusqu'au Concordat de Napoléon. En somme, même le catholicisme à la mode actuelle en France est tout sauf traditionnel.

En résumé, si l'on remonte dans l'histoire de l'Europe occidentale, on découvre l'orthodoxie et des formes de catholicisme différentes du catholicisme tel qu'il est à présent, ce qui est logique vu que le catholicisme change incessamment, notamment en matière de dogme. Il faut distinguer entre église majoritaire en un lieu et église légitime du lieu. La force ne fait pas le droit.

Les témoignages des pères sont en effet explicites comme le dit Tchetnik, hors de l'église, point de baptême, point de succession apostolique, points de territoires canoniques. Je ne connais aucun pères ou concile qui aient dit que les communautés hérétiques, schismatiques et les parasynagogues étaient l'église. Si c'est le cas, je veux bien qu'on pallie à mon ignorance car les pères demeurent des références. En cas de désaccord entre les pères et des théologiens modernes dont on ne sait rien quant la sainteté, il va de soi que les pères ont la prééminence.

Il faut dire que les Pères faisaient de la théologie, disaient la vérité crue par amour, alors que les évêques actuels font souvent de la diplomatie et de la politique, ce qui implique la dissimulation, de mélanger semi-vérités et semi-mensonges, ce qui tout, sauf une preuve d'amour. Ainsi, refuser délibérément tout action missionnaire revient à laisser délibérément l'autre dans les ténèbres spirituelles, dans la mort spirituelle en fait. Et moi qui pensait que l'Eglise était là pour sauver des âmes, j'ai dû me tromper de porte...

Pour en revenir aux rites occidentaux, le sujet est loin d'être brûlant... Ils sont étrangers aux occidentaux eux-mêmes, en majorité agnostiques, athées, indifférents... Je n'ai jamais entendu de demandes de personnes venant à l'orthodoxie d'un rite différent occidental, rite occidental qui existe et qui est la liturgie des présanctifiés. A mon avis, c'est un faux débat pour un faux problème; au mieux un débat de salon.

47.Posté par Tchetnik le 13/10/2013 11:26
@Justine

""Le mot "Orthodoxie" y est omniprésent, mais le climat, on ne l'y trouve pas. A quoi cela rime-t-il? Puisque ces braves personnes aiment tellement le catholicisme ou le protestantisme, que sont-ils venus faire en Orthodoxie? On ne peut assez le souligner: l'Orthodoxie n'est pas un ritualisme, ce n'est pas une idéologie.""


-En effet, on est bien d'accord, et c'est là que l'on voit la limite de ce travail de réception dans le Christianisme Orthodoxe de gens qui viennent de référentiels extérieurs qu'ils ne sont pas complètement prêts à remettre en cause et le croient à tort compatible avec une vision purement folklorique, superficielle et esthétique du Christianisme orthodoxe.

A leur décharge, il faut reconnaitre que ces gens ont souvent été acceptés du bout des lèvres, à la va-vite par des orthodoxes "de souche" eux-mêmes bien gangrénés par certaines idéologies modernes. Très "traditionnels" sur des aspects secondaires de la vie liturgique, mais très "libéraux" sur des enseignements pourtant plus fondamentaux
...................................



Il est un peu dommage voire pas très honnête de mettre sur le même plan des VRP de la foi et quelques aventuriers de sectes protestantes (voire pas Chrétiennes du tout) Américaines qui convertissent contre un bol de riz et passent ensuite au village suivant avec des religieux sincères, ayant fait vœux de pauvreté, des laics ou prêtres dévoués qui consacrent toute leur vie au secours et à l’éducation des plus démunis sans aucune demande en retour et n'acceptent que les conversions sincères.
...............................

Du béton armé:

Les canons Apostoliques:


45. De tout clerc qui a seulement prié avec des hérétiques.
L'évêque, le prêtre ou le diacre qui ne fait que prier avec des hérétiques doit être excommunié ;
mais s'il leur a permis d'exercer leurs fonctions de clerc, qu'il soit déposé.
46. Des clercs qui acceptent le baptême des hérétiques.
L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous
ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Béliar, et quelle
part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?"
47. Des évêques ou des prêtres qui rebaptisent.
Si un évêque, un prêtre ou un diacre baptise à nouveau celui qui a reçu le vrai baptême, ou bien
ne rebaptise pas celui qui a reçu le baptême souillé des hérétiques, qu'il soit déposé, parce qu'il
se rit de la croix et de la mort du seigneur et ne distingue pas les prêtres des faux-prêtres.

65. De ceux qui prient dans une assemblée de Juifs ou d'hérétiques.
Si un clerc ou un laïc entre dans une synagogue de Juifs ou d'hérétiques pour y prier, qu'il soit
l'un déposé, et l'autre excommunié.

Saint Cyrille de Jérusalem, Procatéchèses:

7. We may not receive Baptism twice or thrice; else it might be said, Though I have
failed once, I shall set it right a second time: whereas if you fail once, the thing cannot be
set right; for there is one Lord, and one faith, and one baptism : for only the heretics are
re-baptized , because the former was no baptism.


Saint Basile le Grand, lettre à Amphiloque d'Iconium:

Il a donc été décidé dès le début de déclarer absolument nul le baptême des hérétiques,
mais de recevoir celui des schismatiques, puisqu'ils font encore partie de l'Église, tandis
que ceux qui font partie des conventicules, corrigés par une pénitence et une conversion
importantes, seront de nouveau réunis à l'Église, en sorte que souvent même les clercs
constitués en dignité qui s'en sont allés avec les insoumis, après leur repentir sont admis
dans le même rang. Or, les pépuziens sont évidemment hérétiques, car ils ont blasphémé
contre le saint Esprit, en attribuant contre tout droit et respect à Montan et à Priscille le
nom de paraclet; soit donc qu'ils divinisent des hommes, ils sont condamnables, soit qu'ils
insultent au saint Esprit en l'égalant à des hommes, même alors ils sont dignes de
l'éternelle damnation, parce que le blasphème contre l'Esprit saint est impardonnable.
Pour quelle raison, donc, approuver le baptême de ceux qui baptisent au nom du Père et
du Fils et de Montan ou de Priscille ? Car ils ne sont pas baptisés, ceux qui n'ont pas été
baptisés conformément à notre tradition.

Saint Athanase, discours contre les Ariens, encore:

"Il y a beaucoup d'autres hérésies, aussi, qui utilisent ces noms de Père, Fils et Esprit, mais pas avec un sens correct, comme je l'ai dit, ni avec une foi orthodoxe, et en conséquence l'eau qu'elles administrent n'est pas profitable, car elle est est déficiente en piété, de telle sorte que celui qui en a été aspergé est pollué par l'irreligion et nullement racheté"

Il existe encore bien d'autres témoignages de foi considértés par l'Église comme canoniques, avec une portée universelle comme entre autre, celui qui a réalisé la plus importante compilation des collections canoniques de l'Église: Saint Nicodème l'Aghiorite et son PIDALION.

On peut à la rigueur différer l'application de ces canons, la nuancer, en faire coincider l'objectif avec un contexte pas toujours simple, on est bien d'accord. Brut de décoffrage, ils demandent à être appliqués avec intelligence et miséricorde. Mais en AUCUN CAS on ne peut les changer ou prendre des décisions qui les annulent ou les contredisent.

Ils constituent LA référence qui valide toutes les autres et qui conditionnent toute interprétation.

46.Posté par Tchetnik le 13/10/2013 11:05
@Vladimir


Vous nous citez UNE SEULE PHRASE des Saintes Écritures ou des Pères qui prouvent votre vision racialiste et ve l'Église, vision russouillarde et folklorique et nous nous nous inclinons.

Pour avoir posé cette condition 5 ou 6 fois, je ne vois toujours rien venir. A moins qu'il ne vous faille d'abord bien maitriser ce slavon que de votre propre aveux vous ne comprenez pas avant de vous décider à lire l'Évangile...

En l'occurrence, Daniel a raison, le temps de la Révélation est terminé. Le Christ est La Voie, la Vérité et la Vie, comme Il l'a dit dans ce même Évangile que manifestement vous devriez relire. S'il n'a pas répondu à Pilate, c'est que en l'occurrence Il est LA réponse...Ladite Vérité a été ensuite mise en v et les Pères. Il n'y a plus rien à révéler, mais simplement à vivre.

Vous devriez commencer à admettre que votre connaissance des sources patristique est des plus limitée et que vous devriez commencer à les lire. Ce serait spirituellement bien plus utile que la psalmodie non-stop en slavon (la preuve).

Par rapport à Khomiakov, dont plusieurs vous ont déjà dit qu'il n'était pas une référence spirituelle, certains éléments de l'Histoire de l'Europe lui ont manifestement échappé, vu que lesdits pays ont été Orthodoxes largement avant la Russie. A moins que vous n'ayez des éléments historico-critiques en béton armé pour contester cette réalité, vous devriez apprendre à la reconnaitre, sans chercher à la contester sur une base lointaine et HS.

Sinon, à force de creuser, ce n'est pas seulement tout seul que vous vous retrouverez dans votre propre église bien personnelle, mais aussi complètement dans le noir...

Étrange ces "orthodoxes" qui offrent la particularité de se rejeter toute source véritablement fondatrice et qui ne se confient qu'à des appréciations bien plus récentes et secondaires.

45.Posté par Vladimir.G le 12/10/2013 23:52
Tchetnik (39) est toujours entrain de définir sa propre Eglise orthodoxe qui s'oppose principalement à l'Eglise russe... Personnellement je lui en laisse la responsabilité. Il est bien meilleur que les Evangiles dans lesquels le Christ n'a pas répondu à la question de Pilate. Tchetnik, lui, connait la réponse... Idem pour Daniel (41).

@Daniel (40) Khomiakov a donné la réponse: il s'agit du catholico-protestantisme occidental qui, pour être erroné, n'en est pas moins l'Eglise chrétienne établie en occident.

@Justine: d'accord sur l'accueil de tous ceux qui viennent à l'Orthodoxie: c'est assez clair dans le document du DREE cité précédemment. mais les territoires canoniques des Eglises chrétiennes tombées dans l'erreur (schismatiques) restent leurs territoires canoniques d'après ce que je comprends de la doctrine des Eglises orthodoxes. Mais ce n'est pas la doctrine de l'Eglise de Tchetnik (39) et Daniel (40) et chacun peut choisir où aller. Comme dit le proverbe russe: ne va pas dans un monastère avec ta propre règle...

44.Posté par Marie Genko le 12/10/2013 23:09
Chère Justine,

Merci pour vos messages, je vous lis avec beaucoup de reconnaissance.
Pour moi les rites ne sont pas tant veccteurs de prosélytisme, que ne l'est le témoignage de la foi des fidèles.

Voilà pourquoi il me semble extrêmement important que le message de notre foi orthodoxe parvienne avec toute sa pureté originelle sur les terres d'Occident.

Vous avez lu comme moi l'excellent livre de J.L. Palierne et celui-ci met en cause le modernisme de la Fraternité orthodoxe qui, selon lui, fausse la richesse du message orthodoxe en Occident.
Il met aussi en cause la théologie de l'école de Paris.

Même si sa sévérité me semble parfois excessive, je pense que sur bien des points il a raison.

Il faut donc essayer de comprendre les causes qui ont amené certains orthodoxes, présents en Occident, à s'écarter de l'Orthodoxie patristique et de la richesse insondable de son enseignement!

Pour que le témoignage orthodoxe retrouve chez chacun d'entre nous toute sa puissance, je pense qu'il nous faut comprendre où, et pourquoi, le chemin a dévié ?

Je suis sûre qu'avec vos merveilleuses connaissances vous pouvez beaucoup nous y aider!

Avec toute ma gratitude Marie

43.Posté par justine le 12/10/2013 20:41
Les informations officielles sur l'ordre de grandeur des adhérents aux rites occidentaux dans l'Archidiocèse d'Antioche en Amérique se trouvent ici:
http://www.antiochian.org/westernritedirectory
Il en ressort que les congrégations sont au nombre de 25, dont 6 ou 7 sont simplement des "Mission stations" sans église, donc un groupuscule de quelques personnes. Aucun monastère. D'ailleurs le seul établissement monastique dans l'ensemble de cet Archevêché d'Antioche en Amérique du Nord est un petit skite ou vit une moniale.
27 est le nombre total des paroisses de rite occidental de ROCOR, non seulement en Amérique, mais dans le monde entier, y compris 3 établissements monastiques, selon la liste officielle à l'adresse: http://www.rwrv.org/directory.html.
On est donc loin des 500 paroisses et monastères mentionnés par Vladimir dans son post 35. Il y a un zéro de trop, le nombre total effectif étant environ 50.

En visitant quelques-uns des sites de ces paroisses et monastères, on a le sentiment d'être chez les catholiques ou les protestants, en tout cas pas chez des orthodoxes. Sur un de ces sites, on trouve par exemple une icone complètement hérétique de la Sainte Famille, montrant la Sainte Mère de Dieu dans les bras de Joseph... http://www.ctkalive.org/About-Us.html
Sur un autre, les statues, sur un autre, des prêtres en vêtements liturgiques catholiques, les images religieuses catholiques lesquelles ne sont en rien des icones, deux de ces églises resp. monastères expriment l'hérésie catholique concernant la Mère de Dieu, puisqu'ils sont dédiés à "L'Assomption de Marie" etc. etc.
Le mot "Orthodoxie" y est omniprésent, mais le climat, on ne l'y trouve pas. A quoi cela rime-t-il? Puisque ces braves personnes aiment tellement le catholicisme ou le protestantisme, que sont-ils venus faire en Orthodoxie? On ne peut assez le souligner: l'Orthodoxie n'est pas un ritualisme, ce n'est pas une idéologie. Celui qui désire recevoir le précieux héritage de Saints Peres, qu'il vienne et le reçoive, avec humilité et componction. Mais s'il préfère autre chose, ce qui est son bon droit, il fait mieux de le chercher la ou cela se trouve. Enfin, n'allongeons pas ces lignes. On se lasse finalement de répéter les mémés choses.

42.Posté par justine le 12/10/2013 17:50
Juste une petite observation concernant le post 38 de Vladimir: Le soin pastoral pour les Occidentaux lesquels d'eux-mêmes viennent aux Eglises orthodoxes présentes en Occident, n'a rien à voir avec le prosélytisme. Il est au contraire le devoir sacré des pasteurs orthodoxes. Et puis, parler de "territoire canonique" n'est possible, du point de vue de l'ecclésiologie orthodoxe, que dans le cas des Eglises orthodoxes. Un évêque non canonique ne saurait avoir de "territoire canonique".

41.Posté par Daniel le 12/10/2013 16:45
Juste un commentaire suite au message 38 de Vladimir qui dit "Il faut attendre que la Vérité soit révélée". Je ne sais pas à quoi cela fait référence étant donné que la Vérité a déjà été donné par le Christ, la foi donnée une fois pour toutes comme le dit Saint Jude.

40.Posté par Daniel le 12/10/2013 15:33
Merci pour la définition:

"Par contre, le prosélytisme est la mission d'une Eglise particulière sur le territoire déjà occupé par une autre Eglise établie, traditionnelle pour ce lieu; c'est donc une mission en compétition avec l'Eglise locale."

Quelle est l'église traditionnelle en Angleterre? Même question pour la Suisse, la Suède, la Norvège, les parties protestantes de l'Allemagne? Je pose aussi la question pour la France, l'Espagne etc

39.Posté par Tchetnik le 12/10/2013 13:56
Le problème de la première définition du "prosélytisme" est qu'elle est fondamentalement opposée aux Saintes Écritures, aux témoignages de foi des Pères et aux Canons.


"Des nations faites des disciples" a dit le Christ et Saint Paul ne considérait pas les "archiapôtres" comme étant dans la Vérité. Il n'a d'ailleurs pas mâché ses mots envers ceux qui prétendaient reconnaitre le Christ, mais sans l'autorité des Apôtres que le Christ avait confirmée « Qui vous écoute m'écoute ».

Le problème de la seconde définition est qu'elle ne correspond pas et n'a jamais correspondu à ce que l'Église Chrétienne Orthodoxe a toujours effectué en termes de travail de mission. Jamis l’Église n,a conditionné l’octroi de sa charité, de sa bienveillance, de son aide matérielle à l’adhésion concrète à sa foi comme à son institution. Si on regarde ce qui se passe et dans les pays Catholiques et dans les pays orthodoxes, on trouve plutôt une Église desintéressée, qi offre sa charité le plus gracieusement au monde. Leur priorité : aider, nourrir, éduquer, construire, à la fin vous êtes libre d’être sauvé ou pas, et si vous refusez, on ne vous jettera pas dehors et on ne vous privera pas de nourriture pour autant. Ce y compris dans les pays pas forcément Chrétiens du reste.
Voici par exemple les statistiques de l’église catholique au Ghana (où les catholiques ne représentent qu’un peu plus de 20% de la populaiton) pour 2004 :
L’Eglise catholique dirige 1093 écoles maternelles avec 110.976 élèves, 1.971 écoles primaires avec 440.570 scolaires, 1.013 écoles secondaires et supérieures avec 222.546 étudiants. L’Eglise administre en outre 35 hôpitaux, 75 dispensaires, 3 léproseries, 3 maisons de soin pour les personnes âgées et invalides, 8 orphelinats, 221 jardins d’enfance, 16 programmes familiaux.. Elle correspond en fait aux TDJ et on se demande pourquoi on invoque cette définition-là pour justifier la vision völkisch et raciste de l'Église Orthodoxe en Occident. C'est ce qu'on appelle un Hors-Sujet.

De plus le DREE n'est pas exactement ce qu'on appelle une institution canonique. On voit mal en quoi ce qu'elle dit ou fait devrait nous concerner. De plus, la plupart des populations des pays Occidentaux sont ou athées ou protestantes. Ce qui annule toute critique ou tout tire-au-flanquage sur l'œuvre (obligatoire) de mission de l'Église, vu que peu de monde peut les revendiquer ou s'en prétendre propriétaire.

Le problème des paroissiens "répertoriés" est qu'une personne qui est venue par hasard une fois se voit prendre son nom, ses coordonnées et est ensuite inscrite comme "paroissien régulier". On ne peut pas beaucoup non plus compter sur les listes de cotisants, qui sont en général assez aléatoires (surtout chez les Grecs...).

Les rites Anglicans sont effectivement fondés sur ceux de Salisbury qui reprennent le rite Grégorien. Ce qui n'enlève rien aux décisions parfois hasardeuses de l'évêque Tikhon aux Amériques en effet.

Toutes les liturgies anciennes des Arméniens aux celtes sont le fidèle reflet d'une Foi et d'un enseignement universels dans l'Église, avec ensuite leur génie propre. Elles ont leur légitimité et leur pertinence, avec ensuite les réserves d'application que Daniel a très bien décrites. Les restaurer serait intéressant, mais ce n'est pas non plus une question d'actualité spirituelle brulante et demanderait une maturité spirituelle qui manque encore.

Une position plus raisonnable et plus consensuelle voudrait simplement que la pratique de l’Église réintègre dans son cycle liturgique les saints Occidentaux (avec les tropaires et autres pièces liturgiques existantes ou réalisées au sein de l’Église Orthodoxe) dans les commémorations liturgiques, la lecture de leurs vies là ou c’est demandé et utile, l’enseignement des Pères Latins de l’Église dans les séminaires, en bref tout ce patrimoine, qui, lui, est avéré et reconnu de manière fiable, à la différence de textes liturgiques parfois encore un peu aléatoires pour certains. Faire participer ce patrimoine à la vie spirituelle des paroisses, à leurs catéchismes, quelles que soient les « nationalités » de leurs membres, car tout « étrangers » qu’ils soient, il leur est important de comprendre où ils vivent, de se souvenir de l’Histoire Chrétienne du lieu où ils habitent et d’y apprendre à témoigner de leur foi, dans le contexte du lieu en question. Pour aussi comprendre le caractère universel de l’Église qui n’abolit pas les nations, mais les englobe toutes et s’incarne en chacune d’entre elles pour en évangéliser les membres (Maurras disait de l’Église qu’elle était la seule Internationale qui tienne…). Cette position voudrait aussi que le bon sens triomphe, que la mission de l’Église soit reconnue pour ce qu’elle est et que par conséquent, liturgie et surtout catéchèses, homélies et enseignements soient faits dans les langues locales, pour le bien spirituel de tous.

38.Posté par Vladimir.G le 12/10/2013 13:01
Bien cher Daniel,

Prosélytisme: j'avais déjà donné une définition de Mgr Hilarion : " Il y a une différence assez frappante entre la mission et le prosélytisme. Je définirais la mission soit comme une activité missionnaire d'une Eglise sur son "territoire canonique" soit comme l'activité qui concerne un terrain non évangélisé. S'il s'agit de la mission d'une Eglise sur le territoire traditionnel d'une autre Eglise, dans ce cas la mission doit avoir lieu en collaboration avec les Eglises chrétiennes existantes. Par contre, le prosélytisme est la mission d'une Eglise particulière sur le territoire déjà occupé par une autre Eglise établie, traditionnelle pour ce lieu; c'est donc une mission en compétition avec l'Eglise locale." (Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Proselytisme-Une-question-qui-empoisonne-les-relations-bilaterales_a2169.html) et je l'avais rappelée récemment (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Communique-de-l-Administration-Diocesaine-au-sujet-de-la-reunion-du-Conseil-de-l-Archeveche-du-31-juillet-2013_a3218.html?com&start=50#comments, commentaire 155 note 1).

En voici une définition récente dans un nouveau document du DREE traitant de la mission:
"[3] Le mot « prosélytisme », dans le contexte chrétien moderne, n’est plus synonyme de «mission». Le prosélytisme, au contraire de la mission, a une connotation négative car il implique des efforts délibérés pour convertir d’autres chrétiens à sa confession en employant des méthodes répréhensibles. Parmi elles, les pressions économiques et politiques, l’utilisation d’une situation de précarité dans laquelle une aide humanitaire et médicale est proposée et s’accompagne de pressions psychologiques et d’un mépris envers les autres confessions. On parle également de prosélytisme pour désigner une mission organisée parmi des populations appartenant traditionnellement et culturellement à la communauté chrétienne locale." (https://mospat.ru/fr/2013/09/02/news90265/#_ftn3)

Ne me dites pas que ce concept n'est pas parfaitement clarifié!

Le rite de Sarum, tout comme la messe tridentine, est issu du rite romain grégorien et les rites occidentaux qui s'en inspirent y reviennent... de diverses façons. Je ne suis pas persuadé que le Salut tienne à la façon de joindre les mains...

Combien de paroissiens? Aux USA les paroissiens sont inscrits et répertoriés et il y a eu récemment une étude détaillée sur le sujet. Il faudrait y chercher cette information...

Je suis d'accord avec vous sur le fait que la Vérité ne puisse pas être cernée aussi facilement& rappelez-vous que le Christ n'a pas répondu à Pilate... Mais, si j'entends bien que "Le fait qu'une majorité se disant orthodoxe profère une doctrine ne garantit l'orthodoxie de cette doctrine", le fait "qu'une MINORITÉ se disant orthodoxe" CONTESTE une doctrine n'en garantit pas non plus l'erreur.

Il faut attendre que la Vérité soit révélée et je suis assez d'accord avec Tchetnik (36) pour ce qui concerne les rites occidentaux.

37.Posté par Daniel le 12/10/2013 11:32
@ Vladimir

Pourriez-vous définir le prosélytisme? J'ai dû poser la question plus de 5 fois et j'en attends la réponse, ou bien elle m'a échappé...

Sur les rites occidentaux:

- 500 monastères et paroisses mais combien de paroissiens? Parce que les statistiques gonflées, les orthodoxes sont spécialistes.

- Les rites occidentaux en vigueur sont le rite de sarum, rite anglais postérieur à la conquête de l'Angleterre par les Normands, qui étaient tout sauf orthodoxes, un rite dérivé du common book of prayer anglican, rien d'orthodoxe; il n'y a rien de très romain. Quand on voit les photos de ces rites avec les gens en prière avec les mains jointes, position inventée par les franciscains (bien après le schisme), on doute du sérieux du retour aux sources patristiques.


- Saint Jean de Shangaï a autorisé le rite dit de Saint Germain après une revue très rapide pendant laquelle il avait noté son caractère artificiel; une anaphore prise à la liturgie de Saint Jacques etc. Cela ne dit pas comment il considérait la chose, définitive, transitoire?

- Saint Tikhon, lors de la présence aux Etats-Unis n'a pas toujours eu les décisions les plus heureuse, comme son idée d'ordonner des prêtres et pour l'église anglicane et pour l'église orthodoxe

Il me sembe que les orthodoxes de l'époque n'avaient pas forcément une bonne connaissance de ce qu'était l'anglicanisme, le christianisme occidental, ce qui pourrait expliquer ces erreurs...

Quant à l'affirmation selon laquelle clair c'est la "réception" d'une décision conciliaire par le Peuple de Dieu qui en prouve la Vérité", elle est fausse. Autrement il aurait fallu se faire monothéliste, car à l'exception de Saint Maxime le Confesseur et de quelques franges, la vaste majorité avait succombé au monothélisme...

Beaucoup ont toujours du mal à comprendre le mystère de l'Eglise en cherchant des critères de légitimité qui s'inspirent des institutions humaines. Une sorte d'assemblée (les évêques) plus une validation populaire en l'espèce.L'Eglise se reconnaît à son adhésion à la vérité,la vérité a été dite par le Christ, les apôtres, les pères... et les conciles sont venus d'ailleurs bien après...

Le fait qu'une majorité se disant orthodoxe profère une doctrine ne garantit l'orthodoxie de cette doctrine que si elle est dans la continuité du passé. Autrement, cette majorité est faussement orthodoxe et l'Eglise est ailleurs... C'est la réponse que fit Saint Maxime le Confesseur à ceux qui montrait combien les monothélistes étaient nombreux et tous les sièges épiscopaux étaient entre leurs mais, en rétorquant que quand bien même l'univers entier serait en communion avec Constantinople, monothéliste en entier, lui n'entrerait jamais en communion... Il ne faut pas oublier que les hérétiques clament toujours leur orthodoxie.

36.Posté par Tchetnik le 12/10/2013 09:55
Ce sont moins les recherches de ces hiérarques (effectivement légitimes et nécessaires) qui sont à remettre en cause que l'usage parfois aléatoire qui en a été fait par certaines églises bien intentionnées mais pas assez au fait de la Tradition dans sa globalité, et qui ont pu, dans l'exercice et l'application de ces recherches y greffer des usages ou considérations parfois extérieures.

Les rites sont bons en eux-mêmes. Leur application les a souvent recouvert d'une gangue parfois extérieure à la Tradition de l'Église.

35.Posté par Vladimir.G le 11/10/2013 23:01
1. Sur le dialogue interconfessionnel et le refus du prosélytisme:

Comparaison n'est pas raison. Il est clair que c'est la "réception" d'une décision conciliaire par le Peuple de Dieu qui en prouve la Vérité. Le Concile de Florence a immédiatement été rejeté par plusieurs Eglise: sans parler de saint Marc d’Éphèse (dont le diocèse était sous domination ottomane), la plupart des évêques et prêtres orthodoxes ont refusé de communier lors de la messe solennelle commune de clôture du Concile bien qu'ils aient paraphé le document final proclamant l'union et le métropolite de Kiev, Isidore, représentant de l’Église russe (qui avait été promu cardinal à l'issue du concile) fut destitué par le grand prince prince Vassili III, l’Église russe refuse l'union et en profite pour s'affranchir de la tutelle de Constantinople... (*) Comme on le voit, il n'est pas question de réception.

Rien de tel actuellement pour le dialogue interconfessionnel et le refus du prosélytisme qui sont pratiquement acceptés et pratiqués par tous et partout en dehors de quelques très rares exceptions non représentatives...

Référence: (*) Paul Pierling, "La Russie et le Saint-Siège: Études Diplomatiques, Tome 1: les Russes Au Concile de Florence, Mariage d'un Tsar Au Vatican, les Papes Médicis et Vasili III. Mystification et Projets D'ambassade", 1967

2. Sur les rites occidentaux

- Les rites occidentaux constituent une manifestations minoritaires assez importante et qui répond à un besoin évident: il y a actuellement environs 500 paroisses et monastères dans les deux juridictions antiochienne et EORHF des USA, ce qui fait environ 1/8 du total des communautés répertoriées (environ 2000). Je ne sais pas si c'est exemplaire, mais il est évident que ce n'est pas négligeable
- Les rites occidentaux, à l’exception du "rite de Saint Germain" (ECOF), sont basés sur l'ancienne Liturgie romaine qui date d'avant le schisme, dont les adaptateurs ont voulu retrouver les spécificités d'origine en revenant sur les ajouts et suppressions ultérieures. Il y a donc bien retour aux textes des saint Pères.
- Deux saints du XXe siècle ont bénis ces recherches... Sommes tellement meilleurs, plus intelligents et plus inspirés qu'eux pour pouvoir dire qu'ils se sont trompés?

34.Posté par Tchetnik le 11/10/2013 21:25
@Justine

En fait, je soulignais surtout le constat que, effectivement, plusieurs liturgies, avec des structures identiques, pouvaient être le fidèle reflet de la Foi unique qui les a en effet toutes créées et qui en dépendent toutes, je suis bien d'accord.

Un trop grand particularisme liturgique peut en effet servir de vecteur à une distinction doctrinale. C'est très (trop) souvent ce à quoi il a mené en général. Pour cela, je comprends vos fortes réserves sur le sujet. Lequel n'est pas d'une actualité spirituelle brûlante, il est vrai.

33.Posté par Vladimir.G le 11/10/2013 17:55
PS: j'ai oublié de poster les sources auxquelles je fais référence dans le commentaire 30:
(1) http://www.antiochian.org/western-rite
(2) http://www.antiochian.org/bishop-john-ordains-readers-deacons-and-priests-western-rite-vicariate
(3) http://www.rwrv.org/news.html

32.Posté par justine le 11/10/2013 16:45
Pour une information plus précise sur l'abolition du rite occidental dans L'EORHF, voir http://www.synod.com/synod/eng2013/20130712_ensynodmeeting.html
On y trouve le texte intégral du décret du Synode extraordinaire de L'Eglise Russe Hors Frontières du 10 juillet 2013 (en anglais). Voir egalement:
http://www.rwrv.org/files/decrees/WRCommunityStatus.pdf
On y trouve le texte de l'Epitre que le Métropolite Hilarion, ler Hiérarque de l'EORHF, a adressé aux fidèles des communautés de rite occidental au sein de l'EORHF, où il explique les raisons qui ont motivé ce décret (en anglais également), à savoir le souci d'assurer "une meilleure intégration (de ces communautés) dans la structure plus vaste de l'Eglise, afin de promouvoir un sens plus étroit d'unité, de communion et de participation à la plénitude de l'Orthodoxie au sein de l'Eglise".

De toute évidence, cela signifie que ce "rite occidental" reste bien en-deçà de la plénitude de l'Orthodoxie et empêche ses adhérents de vivre pleinement la vie spirituelle authentique et d'y progresser.

En tant qu'Orthodoxe, on ne peut considérer comme exemplaire ce qui se passe dans l'Archevêché d'Antioche en Amérique au niveau du rite occidental. Ça sent la dérive de tous les côtés, un sécularisme extrême, et on ne peut qu'espérer que le moment viendra où les responsables suivront l'exemple de l’EORHF et remettront de l'ordre là-dedans.

La problématique ne se limite pas à la question de la liturgie, loin de là. Outre le fait que la diversité des liturgies d'origine se situait strictement dans le cadre de la vraie Foi (la liturgie étant le fruit et l'expression de la Foi de l'Eglise, c'est un contre-sens d'argumenter, comme le fait Tchetnik, que la diversité des liturgies d'origine n'aurait pas empeché l'unité de la Foi, puisque c'est précisément cette vraie Foi unique de l'Eglise qui les a produites), ce qui n'est point le cas des liturgies occidentales après le schisme, il y a le fait que ce "ritualisme occidental" entretient une disposition intérieure réfractaire à l'Orthodoxie et au grand mystère qu'est l'Eglise.

31.Posté par Tchetnik le 11/10/2013 11:01
Plusieurs liturgies ont toujours existé dans la Chrétienté des premiers siècles de toute manière, ce qui ne remettait pas en cause l'unité de foi, d'enseignement...

Simplement, par les aléas de l'Histoire, seules les liturgies orientales ont continué d'être pratiquées. La restauration des liturgies occidentales, pas illégitime en elle-même, est confrontée à des problèmes de maturité spirituelle et de travail de redéfinition de ce que sont ou ne sont pas ces liturgies. Et ce qui a été fait jusqu'à présent a été trop rapide, pas assez étudié, avec bien des enseignements annexes qui se sont greffés dessus.

30.Posté par Vladimir.G le 11/10/2013 09:58
Ce qu'écrivait le P. Michael Keiser en 1989 reste parfaitement valable aujourd’hui pour le vicariat aux rite orthodoxes de l'Eglise d'Antioche dont il fait partie (1). Comptant environ 400 paroisses et monastères, ce vicariat continue à se développer comme le montrent les dernières ordinations (2).

La situation des rites occidentaux dans l'Eglise russe a été fluctuante: le principe en a été béni par deux saints, le futur saint patriarche Tikhon, au début du XXe siècle, quand il était primat de la métropoles des Amériques, et saint Jean de Shanghai, quand il reçut l'ECOF en 1956; il a été accepté par le patriarche Serge (ECOF jusqu'en 1952) et par Mgr Hilarion, l’actuel primat de l'EORHF, quand il était évêque d'Océanie puis créait le vicariat particulier (mai 2011); il subit maintenant le coup d'arrêt mentionné par Daniel et le devenir de sa centaines de paroisses et monastères fait l'objet de discussions...(3).

Je pense personnellement «qu'il y a de nombreuses demeures dans la maison du Père»...

29.Posté par justine le 11/10/2013 09:07
A Daniel, post 28: Existe-t-il un texte qui soit à l'abri d'interprétations arbitraires de la part de gens malintentionnés? La Sainte Ecriture elle-même ainsi que les définitions dogmatiques des Saints Conciles sont l'instrument préféré des hérétiques pour justifier leurs hérésies. Le document de l'Eglise de Russie sur les relations avec les hétérodoxes exprime – et ceci certainement dans une intention honnête - la pensée commune de cette Eglise et non pas la position personnelle d'un hiérarque spécifique, laquelle peut en effet différer de cette pensée commune. Je ne peux pas douter de la sincérité des auteurs de ce document, car l'Orthodoxie russe a trop souffert pour la Foi pour pouvoir s'adonner, devant la Face de Dieu, à des rhétoriques hypocrites.

Quant aux prières communes et autres déviations des Saints Canons qu'on observe malheureusement, comme vous dites, dans l'Eglise Russe aussi, quoiqu'à un degré bien moindre que dans celle de Constantinople par exemple, elles sont en évidente contradiction avec l'intention exprimée par le document susdit. C'est là une question de conscience qui concerne ceux qui sont responsables de telles déviations. Du moins existe-t-il, dans le cas de l'Eglise Russe, une énonciation claire et sans équivoque (sans équivoque bien sûr pour les bien-intentionnés, pas pour ceux qui cherchent des subterfuges) et donc une échelle pour mesurer paroles et actes.
Notons à titre d'exemple un domaine où l'Eglise russe est restée tout à fait fidele à ses énoncés: "Dans les cas où nos partenaires dans le dialogue s’engagent dans la voie de la révision des normes éternelles et intangibles fixées par l’Écriture Sainte, le dialogue perd son sens et un terme y est mis" (voir ci-haut, post 18 par Vladimir). Par conséquent elle a mis un terme à son dialogue avec certains groupes protestants.

28.Posté par Daniel le 10/10/2013 20:06
@ Justine
De mon côté, je trouve que les documents de l’Eglise de Russie sont peu clairs et interprétables à volonté. J’avais évoqué la chose à ce lien plus en détail…

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Expliquer-l-attitude-de-l-Eglise-russe-envers-l-heterodoxie_a2015.html?com#comments

Tant que je verrai des prières communes, aucun reniement des déclarations reconnaissant les baptêmes des uns et des autres, comme en Allemagne, ou celles du compositeur d’oratorios, je serai sceptique.

27.Posté par justine le 10/10/2013 19:18
Pour revenir au sujet de cette discussion sur le rite occidental:

Post 1, texte du P. Michael Keiser: "Cela veut dire que la Vérité de l'Evangile sera exprimée de nombreuses manières différentes, car l'Eglise cherche à être tout à tous, afin de pouvoir en sauver certains. La doctrine ne change pas, parce que Dieu ne change pas, mais ce qui change, c'est la manière par laquelle la doctrine est exprimée dans le langage et le rite. Si ce n'était pas le cas, nous en serions encore à célébrer l'Eucharistie dans les chambres hautes, chantant en hébreux."

Vieille histoire: ces lignes furent écrites en 1989 – depuis lors les Orthodoxes en Amérique se sont enrichis de quelques expériences en matière de rite occidental, si bien que l'EORHF/comme Daniel l'a deja signale), a décidé de le supprimer dans le domaine de sa juridiction!

Ces expériences ont montré ce que certains avaient prévu dès le début: à savoir que cette "expression de l'Evangile et de la doctrine de nombreuses manières différentes" présuppose en tout premier lieu que ceux qui aspirent à les exprimer de ces façons soient à la hauteur de leur prétention, c'est à dire qu'ils soient théologiens – vrais théologiens, non pas simplement diplômés en théologie académique, ce qui à son tour présuppose qu'ils soient des être sanctifiés, illuminés par la Grâce du Saint Esprit. Tels furent, souvenons-nous de cela aussi, les créateurs des expressions authentiques de la Vérité de l'Evangile et de la doctrine: les Saints Apôtres et les Saints Pères. Si les prétendants en question ont ces qualités-là, gloire à Dieu et vive la diversité. Mais au cas – assez probable – où il n'en serait pas ainsi, il ne reste qu'une chose à faire: accepter humblement les expressions existantes, héritage précieux de nos Saints Pères, et se mettre à leur écoute en disciples – indispensable pour pouvoir devenir ensuite leurs fils et successeurs -, et grimper patiemment l'Echelle des vertus. Car Dieu a ainsi fait les choses qu'on n'atteint les hauteurs qu'après une âpre et difficile ascension, au prix de très grands sacrifices.

PS. Le terme même de "rite occidental" (ou "rite byzantin" etc.) est étranger à l'Orthodoxie. Nous n'avons pas à faire à des "rites". Le terme traduit une tendance à vouloir idéologiser notre vie liturgique et spirituelle.

26.Posté par justine le 10/10/2013 16:07
A Tchetnik, post 20: Et de la Sainte Montagne, bien sûr, mais je parlais des hiérarchies.
Sans doute, il y a de grandes différences entre les diverses hétérodoxies, toujours est-il que tous les hétérodoxes sont séparés de l'Eglise, même si c'est de manières diverses et à des degrés divers. Quant aux zélotes, qui au départ sont schismatiques et non hérétiques, mais le deviennent par la suite, du fait de leur longue séparation de l'Eglise et la privation de la Grâce, ils sont, selon la règle stricte, admis à l'Eglise par le baptême parce que leur premier baptême n'était pas effectué par un prêtre canonique. Mais selon l'économie, on les admet souvent par chrismatisation. Voir p. ex. la mise au point; paragraphe B, de la Commission synodale pour les questions dogmatiques et nomo-canoniques de l'Eglise de Grèce:
http://www.ecclesia.gr/greek/holysynod/commitees/dogma/aftoxeires.htm

A Daniel, post 21: C'est vrai, en Géorgie, on s'abstient généralement de toutes ces choses – comme d'ailleurs aussi en Bulgarie -, et le Patriarche Elie a répondu par le silence lorsque, il n'y a pas si longtemps, on l'a interrogé en France sur sa position à l'égard de l'avenir du "dialogue", ce qui était une reponse plus qu'éloquente. Dans d'autres circonstances toutefois, il est très nécessaire de mettre les choses au clair, premièrement pour que les fidèles ne soient pas induits en erreur, deuxièmement pour que le dialogue se fasse sur une base claire, honnête et sans équivoque. On élimine ainsi cette insupportable hypocrisie à laquelle nous assistons depuis des années et par laquelle on nous présente le noir comme blanc et le blanc comme noir. Pour cela, ces documents officiels du Synode de l'Eglise de Russie sont extrêmement utiles et précieux. Ils expriment la position orthodoxe authentique, basée sur les Saints Peres, les Saints Conciles et les Saints Canons. Ainsi et les fideles orthodoxes et les hétérodoxes savent à quoi s'en tenir.

D'ailleurs, si les représentants orthodoxes au "dialogue" étaient restes fermes dans leur témoignage – dogmatique et pratique - de l'Orthodoxie depuis toutes les décennies que ce "dialogue" dure, il ne fait pas de doute que les hétérodoxes, profondément touchés par la fermeté de leur foi, seraient revenus à l'Orthodoxie, car une telle foi est agréable à Dieu et attire Son secours.

25.Posté par Tchetnik le 09/10/2013 20:02
Le Brigandage d'Éphèse et le concile de Hiereia avaient bien été tenus avec plusieurs centaines d'évêques...ce qui n'a pas empêché leurs décisions d'avoir été récusées.

24.Posté par Daniel le 09/10/2013 15:25
@ Vladimir

Le critère de validité d’une décision d’un concile est sa conformité avec la foi, les traditions, les usages orthodoxes et non le nombre d’évêques, la taille de l’église, l’adhésion populaire etc.

Je n’ai pas eu connaissance de prières communes avec des hétérodoxes dans la paroisse géorgienne de Villeneuve-Saint-Georges, ni par le prêtre de la dite paroisse. Pour le reste, il y a eu des rencontres entre le Patriarche Elie avec l’archevêque de Paris lors de la visite du premier à Paris, mais sans prières communes… Une participation aussi au dialogue théologique. Mais l’Eglise de Géorgie fait tout cela globalement dans le respect des canons… et n’a jamais avalisé ou accepté de document au contenu non orthodoxe comme Chambésy ou Balamand…

Mais quel lien avec les rites occidentaux, au juste?

23.Posté par Vladimir.G le 09/10/2013 10:20
Je me permets de bien souligner qu'il ne s'agit pas de la "décision d'un évêque" mais du Concile local de la plus importante Eglise orthodoxe pratiquement mise en pratique par toutes les autres... (y compris dans la paroisse de l'Eglise de Géorgie à Villeneuve-Saint-Georges autant que je sache).
Il y a bien évidement des exceptions, Athos, monastère de Chypre, ... (sans parler des VCO et autres "Vrais Eglises Orthodoxes"), mais les exceptions ne font pas une règles.

22.Posté par Tchetnik le 08/10/2013 23:39
Par ailleurs désigner sous un vocable général "les hétérodoxes" des églises, paréglises, groupes, sectes ou confrèreries qui peuvent se révéler fondamentalement différents dans leurs enseignements, leur compréhension de l'Église, leur pratiques, leur vision de la dignité humaine...est somme toute assez illusoire.


Quel point commun peut il y avoir entre l'Église Apostolique Arménienne (certainement l'église non-orthodoxe la plus proche de l'Orthodoxe à ce jour), les Catholiques traditionnels (aussi proches) et les Pentecôtistes, les anabaptistes, les unitariens...

Comment accorder crédit à une décision d'un évêque qui met sur le même plan le baptème d'une église zélote avec celui des Pentecôtistes...





21.Posté par Daniel le 08/10/2013 17:19
@ Justine (18)

La parole orthodoxe est bien plus cohérente en Géorgie. Pas d’œcuménisme, pas de reconnaissance des mystères des hérétiques, pas de prières communes, pas de mariages mixtes, autant de choses qu’on trouve à profusion en Russie. Et le tout sans bruit et sans publicité tapageuse…

20.Posté par Tchetnik le 08/10/2013 17:15
@Justine

Ou de la Sainte Montagne.

@Vladimir.

Le commentaire précisait "quand" des décisions épiscopales contredisent....ce qui, en bon français signifie "pas toujours mais parfois".

Sans doute votre origine étrangère vous rend certaines subtilités de notre langue encore difficiles à saisir. Votre malhonnêteté et votre propension au procès d'intention fait le reste.

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Par ailleurs désigner sous un vocable général "les hétérodoxes" des églises, paréglises, groupes, sectes ou confrèreries qui peuvent se révéler fondamentalement différents dans leurs enseignements, leur compréhension de l'Église, leur pratiques, leur vision de la dignité humaine...est somme toute assez illusoire.


Quel point commun peut il y avoir entre l'Église Apostolique Arménienne (certainement l'église non-orthodoxe la plus proche de l'Orthodoxe à ce jour), les Catholiques traditionnels (aussi proches) et les Pentecôtistes, les anabaptistes, les unitariens...

Comment accorder crédit à une décision d'un évêque qui met sur le même plan le baptème d'une église zélote avec celui des Pentecôtistes...

19.Posté par Vladimir.G le 08/10/2013 15:05
Proclamer que pratiquement toute la hiérarchie orthodoxe "contredit les enseignements et Canons" me semble ... assez ennuyeux! Tchetnik mettrait-il ses pas dans ceux de Savonarole? Ou Luther?

Rappelons que les « Principes fondamentaux régissant les relations avec l’hétérodoxie » ont été confirmés par la Concile local de l'Eglise russe en 2009... cela va au delà d'une "décision épiscopale" et si les autres Eglises n'ont pas publié de texte aussi précis, à ma connaissance, leurs actions s'en rapprochent en tous points.

18.Posté par justine le 08/10/2013 14:53
En vérité, pour entendre aujourd'hui de la part des hiérarchies une parole orthodoxe authentique et courageuse, il faut écouter en direction de la Russie!

17.Posté par Tchetnik le 08/10/2013 11:30
La hiérarchie ecclésiale, d'une manière générale, n'est pas propriétaire de sa position, elle n'en est que la gestionnaire. Sa légitimité est conditionnée au respect de la tradition à laquelle ils ont prêté serment en étant créés prêtres ou évêques et d'une manière générale ils ne peuvent en faire ce qu'ils veulent.
Ce sont des hommes faillibles, par conséquent pas à l'abri de la critique.

Quand des décisions épiscopales contredisent les enseignements et Canons, ces derniers demeurent la référence.

16.Posté par Vladimir.G le 08/10/2013 10:00
La position officielle "Sur la mission extérieure contemporaine de l’Église orthodoxe russe " est donnée par Mgr Hilarion de Volokolamsk sur https://mospat.ru/fr/2013/09/02/news90265/#_ftn3". J'espère que ce texte sera publié in extenso sur PO. En voici un extrait:

"3) Le témoignage de l’Orthodoxie parmi les chrétiens d’autres confessions
L’Église orthodoxe russe ne refuse pas de témoigner de l’Orthodoxie parmi les chrétiens d’autres confessions. Elle a toujours souligné que les contacts avec les représentants d’autres confessions, y compris le dialogue bilatéral, la participation à des conférences interchrétienne, le travail au sein d’organisations interchrétiennes, ou d’autres formes de collaboration interchrétienne servait le but principal exposé dans les « Principes fondamentaux régissant les relations avec l’hétérodoxie » adoptés lors du Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000 : « L’Église orthodoxe est la gardienne de la Tradition et des dons de la grâce de l’Église antique. C’est pourquoi elle considère comme son objectif principal dans ses rapports avec l’hétérodoxie d’offrir un témoignage constant et insistant, conduisant à la découverte et à l’acceptation de la vérité exprimée dans cette Tradition » (3, 1). De même, les décrets de la Rencontre panorthodoxe de Thessalonique (1998) soulignent résolument que « nous (orthodoxes) n’avons pas le droit de renoncer à la mission que nous a imposée notre Seigneur Jésus Christ, mission de témoignage de la Vérité devant le monde non orthodoxe ». Dans les cas où nos partenaires dans le dialogue s’engagent dans la voie de la révision des normes éternelles et intangibles fixées par l’Écriture Sainte, le dialogue perd son sens et un terme y est mis."

15.Posté par Marie Genko le 08/10/2013 00:56
Chère Justine,

Merci pour votre message 13.
C'est vrai que nous finnissons par oublier que ces contraintes imposées par le conseil oecuménique des Eglises règlent en quelque sorte le comportement des religieux en France !
Et nous sommes hélas nombreux à faire des jugements téméraires à l'encontre de nos hiérachies !
Merci de nous rappeler la Vérité de la situation actuelle.

14.Posté par Tchetnik le 07/10/2013 21:10
@Justine

En effet, l'idéologie relativiste ambiante a transformé ce qui n'était décrit que comme une simple économie en règle générale, alors que jamais les Pères n'ont décrit (à l'exception notable de Saint Augustin, mais en Occident, Saint Hilaire de Poitiers avait alors soutenu la thèse couramment acceptée par l'ensemble des Pères) les sacrements des autres églises comme dispensant la même Grace que ceux de l'Église Orthodoxe. Ce qui est du reste logique si on tint compte du fait que pour que les sacrements jouent leur rôle de transmetteur de Grace encore faut-il qu'ils soient réalisés par l'Église qui possède la plénitude et la permanence de cette Grace.

13.Posté par Justine le 07/10/2013 18:20
A Boris, poste 8: simplement une faute de frappe, pardon.

D'autre part, concernant ce reproche fait aux Eglises orthodoxes de tradition ancienne de ne pas s'occuper comme ils devraient de la hiérapostolie en Europe et de l'intégration des convertis – et il faut reconnaitre que ce reproche est fondé -, il convient de rappeler qu'il existe malheureusement un accord entre Orthodoxes et hétérodoxes de reconnaitre le baptême des uns et des autres, ce qui signifie pour les Orthodoxes de renoncer, par principe, à une activité hiérapostolique sur ce continent, puisque dans l'optique de cet accord, le baptême hétérodoxe serait équivalent du Saint Baptême orthodoxe, renfermant toutes les possibilités de salut, ce qui rendrait superflu pour les hétérodoxes de revenir à l'Orthodoxie – en fait la négation pure et simple de la distinction entre Orthodoxe et hérésie, conformément à l'idéologie œcuméniste. Cet accord est officiel et formel en Allemagne, co-signé le 29 avril 2007 à Magdeburg par la plupart des Eglises orthodoxes représentées dans ce pays. On se souviendra que la signature du représentant de l'Eglise russe reçut alors une sévère réprimande de la part du Patriarcat de Moscou qui n'était pas d'accord avec cette optique-là.
http://www.ekd.de/presse/pm86_2007_wechselseitige_taufanerkennung.html
Pour ce qui est de la France, Jean-Louis Palierne dans son livre "Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe?" (L'Age d'Homme, Lausanne 2002), fait remarquer que – même en l'absence d'un accord officiel et formel comme il existe en Allemagne – le fait même d'adhérer au COeE (Conseil Oecuménique des "Eglises") s'accompagne nécessairement de l'abandon de toute activité hiérapostolique et oblige les Eglises Orthodoxes présentes en France de s'interdire à recevoir des fidèles occidentaux, sous peine de se voir accusées de prosélytisme (p. 93 du livre ci-haut). Et il parle d'un véritable "Yalta" ecclésiastique sur le vieux continent (p. 94) qui les engage et les habitue à ne s'occuper que de leurs immigrants.
Pour cela on se réjouit d'autant plus en entendant le Patriarche Cyrille exhorter les hiérarques; le clergé et les fidèles eux-memes à s'engager davantage dans la hiérapostolie (voir le communiqué relatif à la dernière session du Saint Synode de l'Eglise russe).

12.Posté par Vladimir.G le 07/10/2013 15:59
"L'Ecof à l'origine était une tentative du PM de couper l'herbe sous les pieds des immigrés"

Cette interprétation est contredite par les faits: comme l'a rappelé Marie dans son historique détaillé, l'ECOF est partie de la volonté d'un groupe d'émigrés russes pour qui leur présence d'exilés orthodoxes sur cette terre de France avait un sens, était une mission de témoignage, tout comme pour les fondateurs de la paroisse francophone Ste Geneviève (ils faisaient partie du même groupe dans les années 1920). Que cela se fasse dans le cadre de l'Eglise russe était normal, puisque c'était leur Eglise d'origine et que Mgr Serge, locus tenens du trône patriarcal, accepta l'expérience dans la droite ligne de son prédécesseur, le saint patriarche Tikhon, qui avait proposé une expérience de rite occidental lorsqu'il était à la tête de la métropole américaine. Le choix de rester dans l'Eglise russe lorsque la majorité des paroisses occidentales s'en détachent pour des raisons politiques souligne, à mon sens, cette distanciation du groupe francophone du reste de l'émigration russe pour mieux marquer ses attaches locales.

La création de l'Institut St Denis en 1944 démontre la volonté d'élargir cette action vers la francophonie que refusent alors l'ITO et Daru. Il faut souligner que l'Institut est crée lors de la tentative de séduction des autorités soviétique vers l'émigration blanche et le rapprochement de Daru avec Moscou, alors soutenu par Mgr Euloge et matérialisé ici par la participation d'enseignants de l'ITO... qui quitteront l'Institut St Denis après le décès de Mgr Euloge et le revirement de Daru.

Tout cela me semble bien montrer que le projet ECOF s'inscrivait dans cette politique constante de l'Eglise russe de rechercher un enracinement local... jusqu'à ce que ses dirigeants dérapent complètement hors de l'Orthodoxie.

11.Posté par Tchetnik le 07/10/2013 00:30
@Boris

Si trouble personnalité il y a, Justine, qui a suffisamment fait ses preuves ici et sur d'autres fils, n'en est pas nécessairement responsable. En l'occurrence, certains "russes" pseudopatriotes mais vrais planétariens serainent certainement plus coupables de la confusion qui peut régnier parfois.


10.Posté par Tchetnik le 07/10/2013 00:27

On assiste définitivement à une récup' en tout genre...

L'Ecof à l'origine était une tentative du PM de couper l'herbe sous les pieds des immigrés. Tentative qui, hélas s'set très vite révélée être fantaisiste et dogmatiquement et historiquement, au point que le PM qui l'avait télécommandée a été logiquement obligée de la laisser tomber.

Il n'empêche que cette paréglise n'aurait pas pu naitre sans l'aide explicite de certains Russes immigrés et que son existence a bien servi d'intégrateur négatif ensuite pour des juridictions qui n'avaient pas dans nos nations de raison d'être valable...

9.Posté par Marie Genko le 07/10/2013 00:21
@Justin(e),

Merci pour le lien de l'article de Mgr Kallistos Ware, j'y adhère tout à fait!

@Vladimir,

Désolée je n'avais pas vu que vous souhaitiez continuer la discussion sur ce fil et j'ai encore posté une réponse sur le fil du schisme en Estonie.
Essentiellement pour dire combien je ne suis pas d'accord pour accuser les juridictions présentes en Europe occidentale de rejeter les autochtones et de ne penser qu'à leurs propres intérêts...

8.Posté par Boris le 06/10/2013 21:26
Vous etes Justin ou Justine?
Probleme de comportement:double personnalite,trouble personnalite?

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