Morges -Suisse

Se voir offrir une collection de quelques 120 icônes russes, peintes entre le XVI et XIX siècle et réunies en plus de cinquante ans : une chance pareille, Yvan Schwab, conservateur du Musée Alexis-Forel, n’est pas prêt de l’oublier.
Hier matin à l’heure de la présentation de la dernière acquisition du musée – reçue récemment lors d’une donation exceptionnelle -, il ne cachait d’ailleurs pas son enthousiasme. « C’est un véritable événement. Dans ma carrière de conservateur, aurais-je encore le bonheur de recevoir une donation pareille ? » Destinataire des louanges du conservateur : Lucy Müller, veuve du collectionneur Jean-Pierre Müller, qui a décidé d’offrir les icônes au Musée


Comme le Louvre, en mieux

"Il faut dire que la collection, dont l’importance historique n’a d’égal que la valeur artistique, séduirait n’importe quel conservateur. Désormais, le musée abrite la plus importante collection publique d’icônes en Suisse", - se réjouit Yvan Schwab, conscient de le générosité de la donation qu’il entend mettre en valeur, au travers de visites commentées notamment.
Un cadeau qui permet au musée morgien de suivre une tendance à l’œuvre dans de nombreux hauts lieux culturels. En effet, entre la Fondation Gianadda et l’exposition Sainte-Russie, qui se tient actuellement au Louvre, la Russie et son art sacré sont à l’honneur cette année. Morges suit donc le mouvement, mais avec une différence de taille. « Il ne s’agit pas d’une exposition de plus, mais d’une donation », - précise Yvan Schwab. Et d’ajouter que certaines icônes prendront place à Morges de manière permanente, dans la salle Renaissance, qui renferme des objets religieux depuis l’ouverture du Musée, en 1918. Témoignant de la richesse picturale et iconographique de l’icône russe, la collection permet d’en découvrir nombre d’aspects, des différents ateliers aux techniques employées.
« L’icône russe, simple et épurée, est sans fioritures. On la croirait décolorée. Sa beauté vient de l’intérieur », - conclut Lucy Müller.

Emmanuel Borloz

Rédigé par l'équipe rédaction le 12 Mars 2010 à 08:00 | 4 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 12/03/2010 15:02

Quel dommage que Lucy Müller n'ait pas souhaité remettre sa collection à l'Eglise orthodoxe, afin que les fidèles puissent à chaque liturgie, à chaque vêpres les vénérer!
Voir ces merveilleux regards, qui appellent à la prière, et passer devant eux au milieux d'une foule curieuse et indifférente, cela ne tient-il pas déjà du sacrilège.


2.Posté par Ghislaine Bourles le 12/03/2010 21:35
Il est possible que certains regards soient ceux d'une foule curieuse et indifférente mais pourquoi penser qu'ils le sont tous? Comment de tels propos seront-ils jugés par le regard de Dieu?
Je comprends que la place des icônes ne soient pas dans des musées, c'est un réel problème.

3.Posté par Marie Genko le 13/03/2010 08:18
Chère Ghislaine,

Vous avez parfaitement raison, tous les regards ne sont pas indifférents.
Croyez bien que la présence d'objets de culte ayant jadis appartenu aux merveilleuses cathédrales gothiques de nos pays occidentaux me semblent aussi choquantes lorsque je les vois dans nos musées ou bien, pire encore, exposés en tant qu'antiquités dans les salons de ce monde!

4.Posté par T.Schakhovskoy le 13/03/2010 16:37
Après avoir eu la possibilité de contempler les superbes icônes russes - dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles resplendissent de lumière et d'éclat - présentées en ce moment au Louvre, je m'étonne que Mme Muller parle ici "d'icônes décolorées", dont la beauté n'est plus qu'intérieure... c'est bien triste si c'est tout ce qu'on peut en dire car cela signifie qu'elles ont été bien maltraitées par ceux qui en ont eu la charge... Et tout aussi désolant de penser qu'elles resteront à jamais dans un musée, ce qui n'est pas leur place. La question se pose avec acuité dans les musées russes également.

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