Homélie: La pêche miraculeuse  (Luc 5, 1-11)
Actuellement nous, les chrétiens, constatons que la parole de l’Evangile ne touche plus le cœur des jeunes....


Un jour, Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth et la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu...

Mon attention a été attirée par la première phrase : « la foule se pressait autour de Lui... »

Cela m’a rappelé la prophétie d’Amos au sujet du jour du Seigneur : « Voici venir des jours où je répandrai la famine dans le pays, non pas la faim du pain, ni la soif de l’eau, mais celle d’entendre la parole du Seigneur. On ira titubant d’une mer à l’autre, errant du nord à l’est, pour chercher la parole du Seigneur, et on ne la trouvera pas ! » (Am. 8,11-12).

Les gens qui entouraient Jésus ont cherché non seulement la guérison (comme nous voyons souvent dans l’Evangile), mais quelque chose de plus important : la parole de Dieu. Comme toutes les prophéties, les paroles d’Amos ont une dimension non seulement messianique mais aussi eschatologique.

A mon avis le prophète nous parle aussi de notre époque et même peut être des jours qui viendront.

Actuellement nous, les chrétiens, constatons que la parole de l’Evangile ne touche plus le cœur des jeunes. Nous n’arrêtons pas de nous plaindre de la sécularisation de la société moderne. Certes, la société s’intéresse peu au christianisme et néanmoins cette société, selon la parole prophétique, a une profonde faim et soif spirituelle de la vraie parole de Dieu.

La parole du Christ avait la puissance de faire des miracles. Elle avait aussi le pouvoir de retourner le cœur de ceux qui l’entendaient. Les gardes que les pharisiens avaient envoyés pour arrêter Jésus sont rentrés en leur disant : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme ». Et juste avant cet épisode, Jésus avait dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que boive celui qui croit en moi ».

Je peux témoigner moi-même de la force d’une telle parole venant, non directement du Christ, mais d’un prédicateur capable de retourner les cœurs vers le Christ. A 15 ans, j’étais incroyant, et j’ai été bouleversé par le livre « Le Fils de l’Homme » du Père Alexandre Men. À tel point que j’ai décidé de prier, de chercher Dieu, et enfin de devenir chrétien. Il m’a révélé l’envie de rencontrer le Christ comme une personne vivante, réelle. Et ce n’est pas seulement ma propre expérience : dans les années 90 en Russie, des milliers de gens ont fait le même cheminement.

Qu’est-ce qui donne une telle force à la parole de Dieu, à la parole des saints? Les convictions de celui qui parle ? Son talent oratoire, sa grande instruction ?

Cette question a été posée par les Juifs au sujet de Jésus : « comment est-il si savant, lui qui n’a pas étudié ? » (Jn 7, 15). Et Jésus répond : « mon enseignement ne vient pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé ».

Autrement dit, la parole devient vivante si elle reflète l’expérience vécue d’une profonde union avec Dieu, dans la parole, dans la prière, dans toute la vie

P.Nikolaï Tikhonchuk
Homélie: La pêche miraculeuse  (Luc 5, 1-11)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Octobre 2020 à 07:03 | 0 commentaire | Permalien



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