Le Saint suaire de Turin authentique à 95%
De nouvelles études, menées par des scientifiques italiens, ont cherché à attester l'authenticité du Saint suaire de Turin. Mais ils n'ont pas réussi à déterminer comment s'est imprimé le corps du Christ sur la toile.

Un groupe de spécialistes de l’Agence italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement durable a publié un rapport sur les plus récentes études du Saint suaire de Turin, réalisées ces cinq dernières années. Leurs résultats mettent un point final aux discussions sur son authenticité.

Un rayonnement surpuissant

La principale question examinée était l'apparition de l’image du corps sur la toile de lin et elle est restée sans réponse. Les scientifiques ont avancé l'hypothèse que le corps ce serait imprimé suite à une très puissante explosion de rayonnements ultra-violet. Mais jusqu’à présent il n’existe pas d’appareil capable de générer un rayonnement de telle force.

«Le Vatican considère que les études du linceul de Turin sont terminées», rapporte la critique d’art, membre de la commission d’investigation du Vatican, Ekaterina Sinitsyna-Santoni.

«Les résultats sont positifs. D’abord, le linceul est daté du 1er siècle après J.C., et non du Moyen Âge. Ensuite, nous avons prouvé l’absence totale de pigment, donc l’image n’est pas faite de la main de l'homme. Et enfin, le contour du corps provient d’un rayonnement. Le corps s'est trouvé enveloppé dans le tissu pendant 40 heures. Le rayonnement n’est pas un laser. Comme le considère notre chef, le professeur Manuela Marinelli, on peut affirmer à 95 % que le linceul est authentique», ajoute-t-elle.

Ne pas confondre

«Il ne faut pas confondre le linceul de Turin avec une autre image de Jésus Christ, vénérée par les catholiques et les orthodoxes, «le voile de Véronique», conservée à la cathédrale Saint Pierre du Vatican», souligne Ekaterina Sinitsyna-Santoni.

«Il y a de cela un mois, je faisais le guide à la basilique Saint Pierre et j’ai entendu les paroles de ma collègues qui en montrant le pilastre de Sainte Véronique a dit que c’était le linceul de Turin. C’est une erreur grave car avec ce voile elle a essuyé le Visage du Christ au cours de son ascension au Golgotha, c’est-à-dire quand le Christ était encore en vie».

Quand au Saint suaire de Turin, les spécialistes italiens planifient de nouvelles recherches.

La Voix de la Russie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Décembre 2011 à 10:49 | 38 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 24/12/2011 11:51
Jusqu’à quand va-t-on nous entretenir des péripéties de la „science“ dans cette affaire? Les savants britanniques qui en 1988 ont établi par le test du carbone que cette toile date du 16e siècle n’ont pas accepté les arguments des savants du Vatican et même après les plus récentes trouvailles de ces derniers maintiennent que leur datation est exacte. Il ne faudrait pas oublier le témoignage de l’Evangile: le corps du Christ au tombeau était enveloppé de bandelettes (οθόνια), selon la coutume juive, et non pas d’un linceul. Le « suaire » (σουδάριον) que les disciples trouvèrent à côté des bandelettes, était un petit morceau de tissus qui recouvrait uniquement la tête (voir Jn 20,5-8).

2.Posté par vladimir le 25/12/2011 16:16
Contrairement aux Protestants, la foi des orthodoxes ne se fonde pas sur les seules Ecritures: la Tradition y tient une place aussi importante, et en particulier les textes liturgiques (1). Et le tropaire du Samedi Saint dit: « Le noble Joseph descendit de la Croix Ton corps très pur, l'enveloppa d'un LINCEUL immaculé et le déposa couvert d'aromates dans un sépulcre neuf. » De plus, le Suaire de Turin ayant été consacré par la prière de plusieurs millions de Chrétiens depuis plusieurs siècles constitue une véritable icône de l'essentiel de la foi Chrétienne: incarnation, mort et résurrection du Christ

Il y a régulièrement des célébrations orthodoxes à la cathédrale de Turin devant le Saint-Suaire: en 2000 elle fut fut présidée par le métropolite Cyrille de Smolensk, aujourd'hui patriarche de Moscou, et le 17 mai 2010. par le métropolite Hilarion de Volokolamsk. En Russie, la photographie du Suaire de Turin est désormais conservée au monastère de la Présentation à Moscou par bénédiction du patriarche Alexis II. Ce cliché est vénéré comme une icône.

(1) Cf. 'L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles', Mgr Kalistos Ware, Cerf 2002, ch- 10

3.Posté par justine le 25/12/2011 17:09
Cher Vladimir,
« Contrairement aux Protestants, la foi des orthodoxes ne se fonde pas sur les seules Ecritures. La Tradition etc. » Certes, car tout n’est pas écrit, et beaucoup de choses nous ont été transmises uniquement par la Tradition apostolique non-incluse dans les Ecritures. Or, jamais, cette Tradition non-écrite va expressément contre le témoignage des Ecritures. Ce serait d’ailleurs absurde que la Tradition apostolique non-écrite contredise la Tradition apostolique écrite, puisqu’elle émane de la même source.
Le linceul dont le noble Joseph enveloppa le corps immaculé du Christ à sa Descente de la Croix, de toute évidence, n’est pas identique aux bandelettes mentionnées dans l’Evangile de Jean.
Enfin, au-delà de toutes ces argumentations, en tant que chrétien orthodoxe, vous devriez vous en tenir à la position de l’Eglise laquelle n’a jamais reconnu l’authenticité du Suaire de Turin. Pourquoi donc essayez-vous de convaincre vos frères orthodoxes français du contraire ? Seriez-vous au-dessus des Saints Peres ?

4.Posté par justine le 25/12/2011 19:58
A Vladimir
Pardonnez-moi, après ré-consultation des textes originaux grecs, je dois rectifier la phrase „Le linceul dont le noble Joseph enveloppa le corps immaculé du Christ à sa Descente de la Croix, de toute évidence, n’est pas identique aux bandelettes mentionnées dans l’Evangile de Jean “.
Le tropaire du Grand Samedi que vous citez, parle dans l’original grec de « σινδόνι», datif de «σινδών» qui signifie « tissus de lin» ou simplement « du lin ». La traduction par « linceul » (en grec « σάβανο ») est donc incorrecte.
Le même terme de « sindon » est aussi utilisé par St Matthieu, St Marc et St Luc qui disent que Joseph « enveloppa le corps de lin pur » (ενετύλιξεν αυτό σινδόνι καθαρά) (Mt 27,59, Mc 15,46, Lc 23,53). St Jean, pour sa part, précise que Joseph et Nicodème ensemble « le bandèrent de bandelettes avec les aromates, comme c‘est la coutume chez les Juifs pour la mise au tombeau» (έδησαν αυτό οθονίοις μετά των αρωμάτων καθώς έθος εστί τοις Ιουδαίοις ενταφιάζειν) (Jn 19,40).

Les 4 Evangélistes parlent donc tous de la même chose, à savoir de tissus de lin, les 3 premiers sans préciser que celui-ci était taillé en bandelettes, alors que St Jean le dit expressément. Mais par la suite, St Luc lui aussi dit clairement qu’il s’agissait de bandelettes, car lorsque Pierre, après la Résurrection vint au Tombeau vide, rapporte-t-il, il « vit seulement les bandelettes gisant là » (βλέπει τα οθóνια κείμενα μóνα) (Lc 24,12).

Quant à cette ’“authenticité 95%“ du Suaire de Turin, on peut lire une ample documentation au site http://www.zetetique.ldh.org/suaire.html où il est dit entre autres choses qu’après le test au Carbone de 1988 : « Le 13 octobre 1988, le cardinal Ballestrero, custode pontifical du « suaire », rendit public les résultats des laboratoires. Il déclara que le « suaire » de Turin n’était plus considéré par l’Église comme une relique insigne, mais seulement comme une « vénérable icône du Christ ».

Et à ce titre, il n’y a rien à contredire.

5.Posté par Daniel le 25/12/2011 21:13
Pour ma part, cela m'amuse. Un coup des éminents scientiques nous disent qu'il est authentique à 95%, d'autres qu'il ne n'est pas sûr à 56%... C'est assez ridicule pour un chrétien de se focaliser sur cela car la science ne fournit aucune certitude; son propre est d'avancer des thèses, par la suite démenties, affinées, reconsidérées... Une autre étude viendra démentir la précédente... Je signale au passage que le carbone 14 n'est pas fiable... Mais au fond, nous n'avons nul besoin d'une authenticité de ce tissu pour croire à la Résurrection et le fait qu'il ne le soit pas ne change rien non plus à ma foi... Le débat est donc sans intérêt spirituel à mon sens...

Comme icônes de ces événements, nous avons l'épitaphion, l'icône orthodoxe de la Résurrection avec le Christ relavant Adam et Eve des Enfers, pour l'Incarnation nous avons l'icône de Noël, on peut aller à Bethleem et à Jérusalem etc...

Soi dit en passant je suis très dubittatif sur ce tissu qui n'a laissé aucune trace dans les Menées orthodoxes: aucun office, aucune invention de reliques, il apparaît soudainement en Occident soi disant venu d'orient où malgré sa valeur, il n'a donné lieu à aucun office notable. Assez étrange.

Là où ça me fait rire, c'est quand Vladimir déclare: "le Suaire de Turin ayant été consacré par la prière de plusieurs millions de Chrétiens depuis plusieurs siècles constitue une véritable icône de l'essentiel de la foi Chrétienne: incarnation, mort et résurrection du Christ". Donc il suffirait qu'on prie devant n'importe quel vieux chiffon le prenant par erreur pour une relique pour qu'il devienne légitime. Ca devient de la pensée magique, là!.

6.Posté par vassili le 26/12/2011 12:07
Chers amis,
nous n'étions pas au pied de la Croix le jour de la Mort de notre Adorable Seigneur. Le fait qu'Il ait été mis au Tombeau enveloppé de bandelettes NE SIGNIFIE PAS qu'Il n'ait pas été, à un moment donné, même brièvement, enveloppé d'un Linceul, par exemple lorsque Son Divin Corps fut descendu de la Croix. Le fait que Son Adorable Icône se retrouve imprimée sur le Linceul relève bien d'un procédé encore inexpliqué donc d'un miracle. En outre, nous avons l'avantage, nous orthodoxes, de croire sans faille, sans preuves ou études scientifiques tortueuses, et c'est notre fierté: lorsqu'un miracle se produit, on ne va pas apporter tout aux scientifiques et en débattre pendant des heures. Nous n'avons aucun doute dans notre foi. Pour ma part, il y a plusieurs années, j'ai un ami qui était allé voir le linceul de Turin et en avait pris des photos. Je suis témoin qu'au développement de la pellicule, la photo apparaissait avec les yeux ouverts très nettement. Cet ami est tout sauf un escroc et le personnel du magasin de photos a été très touché lorsque mon ami leur a montré cette étrange photo.
Bonne fête à tous.

7.Posté par vladimir le 26/12/2011 13:11
Bien chère Justine,

Si "Le linceul dont le noble Joseph enveloppa le corps immaculé du Christ à sa Descente de la Croix, de toute évidence, n’est pas identique aux bandelettes mentionnées dans l’Evangile de Jean." de quoi s'agit-il?

Voilà ce que Mgr Hilarion de Volokolamsk a dit du Suaire (traduction personnelle. NB: je traduis par " Suaire" le mot slavon " Плащаница" puisque "Suaire de Turin" se dit en russe "Туринская Плащаница"):

Citation:
"Il y a de nombreuses preuves de l'authenticité de cette sainte relique, mais ce qui est essentiel pour nous c'est la Tradition de l'Église qui témoigne qu'une telle relique a été gardée dès les premiers siècles du christianisme. Le suaire qui enveloppait le corps de notre Seigneur Jésus-Christ lors de l'enterrement est mentionné dans les quatre évangiles. Certes, les évangélistes n'auraient pas mentionné ces linges s'ils n'avaient pas été conservés par les fidèles comme une très sainte relique dès les premiers temps chrétiens. Plus tard nous entendons parler de cette représentation du Sauveur non faite de main humaine qui a été accrochée au dessus des portes de l'église d'Edesse puis transportée à Constantinople. Elle a ensuite disparu pendent les croisades sans laisser de trace puis, un certain temps après, ce Suaire apparut en Occident.

Nous ne saurons jamais si le Suaire de Turin, est cette même représentation du Christ non faite de main humaine. On sait cependant que pendant des siècles le Suaire a été conservé plié de façon telle qu'on ne pouvait voir que le visage de notre Sauveur, et non pas son corps tout entier imprimé sur le Saint Suaire. Donc la représentation non faite de main humaine d'Edesse est très probablement ce même Suaire devant lequel nous prions aujourd'hui. Même si c'est une autre représentation, nous savons par l'Évangile de saint Jean, entendu tout à l'heure, qu'il y avait aussi, en plus du Suaire, un Voile mis sur le visage de Jésus lors de l'enterrement.

Debout devant ce sanctuaire, nous nous souvenons d'abord de la souffrance et de la mort de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes venus ici aujourd'hui de différents pays: Russie, Ukraine, Moldavie, Belarus, de toute l'Italie, de France, de Grande-Bretagne, d'Espagne, du Portugal; on peut citer de nombreux pays d'où les pèlerins orthodoxes ont afflué. Qu'est ce qui nous motivait quand nous avons entrepris ce voyage en supportant ses difficultés? - L'amour du Christ. Nous sommes venus ici pour adorer notre divin Sauveur et prier devant cette très sainte relique pour nous et pour nos proches, demander la bénédiction de notre Seigneur Jésus Christ qui est monté sur la Croix pour l'amour de chacun de nous, a souffert, est mort et est ressuscité des morts.

Aujourd'hui, nous avons entendu l'Evangile nous parler de la mort et de la résurrection de notre Sauveur. Nous avons entendu les paroles du service divin du Grande Samedi, quand l'Église loue notre Sauveur qui est mort pour nous et est descendu aux enfers pour notre bien. Toute parole humaine devient silence devant cette très sainte relique; ici s'arrête toute vanité humaine. Tous nos problèmes, préoccupations et passions passent à l'arrière plan, car ici nous nous tenons devant notre Seigneur Jésus Christ Lui-même, qui a été crucifié et qui est mort pour l'humanité. Nous sentons Sa présence invisible parmi nous et nous Lui demandons de ne jamais nous priver de Sa grâce.

Il y a dix ans le Seigneur m'a accordé de me trouver dans cette sainte église et de participer aux vêpres présidées par le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures de l'époque, l'actuel patriarche Cyril de Moscou et de toute la Russie. Dix ans plus tard, je suis heureux d'être à nouveau ici pour prier devant cette très sainte relique chrétienne avec une synaxe d'évêques orthodoxes russes et des pèlerins venus de nombreux pays du monde."


PS: je précise que dans les textes liturgiques traduits du slavon c'est le mot " Плащаница", calque du grec Επιτάφιος (épitaphion), qui est traduit par "suaire" ou "linceul"… Toujours ces questions de traduction! L'épitaphion n'est en principe ni l'un ni l'autre mais une icône sur tissus représentant le Christ prêt à être enseveli. Toutefois, le noble Joseph ne pouvant envelopper le corps du Christ dans une icône, il faut bien rechercher une autre traduction et je ne sais pas que est le mot employé en grec.

Peut-être y aurait-il moins de problème pour les Orthodoxes français de Justine (3) si nous parlions de "l'Epitaphion de Turin", comme le fait Mgr Hilarion, étant entendu que cette icône semble bien ne pas être une œuvre humaine et dater du 1er siècle. Et sa provenance semble bien devoir rester un mystère de plus…

8.Posté par Alain le 30/03/2013 10:26
Consultez le site d'Arnaud Upinsky mathématicien, savant spécialiste du Saint Suaire: : le symposium sur le linceul de Turin de 1993 à Rome , rassemblant un nombre de savants (certains à priori sceptiques) ONT CONCLU A L'UNANIMITE à l'authenticité du linceul. L'impression sur le linceul est scientifiquement inexplicqble à moins d'accepter une "dématérialisation" du corps :à savoir que la résurrection est implicitement admise alors que l'église catholique ne la considère que comme icône et pas encore une relique !!!!

9.Posté par Tchetnik le 30/03/2013 18:15
Une copie du Saint Suaire se trouve au monastère de la sainte Rencontre à Moscou, monastère pas connu pour être très hétérodoxe.
Ensuite, les nestoriens ont longtemps refusé le Saint Suaire car il témoignait du fait que le Christ Homme ayant souffert dans sa chair était bien confondu avec le Christ Dieu qui est ressuscité.

Le pape Etienne III avait mentionné cette relique dans un discours de 769 pour affirmer justement la légitimité de la vénération des images dans l'Église (à une époque où elle était contestée en orient). Il existe de plus deux témoignages de Constantin VII Porphyrogénète au sujet de cette relique, en 944 dans sa relation historique, et vers 957, pour encourager ses troupes en leur envoyant un eau bénie "sur les linges du tombeau du Sauveur".
En 944 également, le diacre Grégoire le Référendaire a, dans une homélie au sujet de la translation de cette relique d`Édesse à Cple, mentionné le fait que la marque du coup de lance y apparaissait. Ce qui indique que cette relique était soit confondue avec le Mandylon, soit l'accompagnait.
Enfin, les témoignages de Jean Cinnamos indique que cette relique fut vénérée à Cple par le roi de France Louis VII le Jeune en 1147, celui de Guillaume de Tyr indique qu'elle fut vénérée par le roi de Jerusalem Amaury vers 1171, et robert de Clary la mentionne à Cple en 1204, dans l'église des Blachernes, toujours, où il a été pillé par Othon de la roche, croisé franccomtois, qui fut ensuite Duc d'Athènes (Le despote d'Épire Théodore Angelos mentionne aussi cette relique dans une lettre à Innocent III vers 1205). Et Jeanne de Vergy, épouse de Geoffroy de Charny, descendait justement en droite ligne de ce personnage. Voila comment il se serait retrouvé en Champagne, puis en Savoie ensuite, à partir de 1453, avec la donation à Anna Lusignan, épouse de Louis Ier de savoie.

10.Posté par ced le 29/06/2018 15:35
il est plus que temps que le suaire soit officiellement reconnu

11.Posté par Tchetnik le 29/06/2018 20:27
Il n'y a pas d "bandelettes" dans l'évangile de Jean.

Dans l'Évangile selon Saint Jean (20 : 5, 7), le mot pour désigner ce dans quoi Jésus fut inhumé est "Othonia" (ὀθόνια), ce qui peut se traduire par "Linges" ou "toiles" (écran en grec plus récent) mais pas par "bandelettes". Il s'agit là d'un parti pris de traduction de la Louis Second. La Vulgate semble employer le terme "Linteis". La coutume funéraire était différente pour un homme mort de mort violente, et le linceul, le suaire pouvaient de toute manière être liés ensemble autour du corps par des bandelettes. Les autres Évangiles utilisent le terme de "Sindonia" (Matthieu 27 : 59, (σινδόνι)), terme qui se retrouve en Latin.

12.Posté par Affeninsel le 30/06/2018 11:33
Puisque cette discussion remonte soudainement dans le fil, je me permets de signaler une excellente vidéo, faite par des catholiques mais qui ne contient, à mon souvenir, pas grand-chose de répréhensible de notre point de vue. Elle met bien en lumière la trajectoire historique de ce linge, explique, en réponse à Daniel, pourquoi ce linge serait apparu en Occident sans avoir laissé de trace en Orient. De trace, en réalité, il y en a une : le changement dans la représentation du Christ, où l'on voit, à partir du VIe siècle, la représentation hébraïque prendre le pas sur la représentation glabre du visage du Christ (le conférencier outre un peu l'opposition avant-après, mais il est connu que le visage barbu était beaucoup moins répandu avant le VIe siècle qu'il ne le sera après).
https://www.youtube.com/watch?v=x8kXiDm5rLc

Il est faux par ailleurs de prétendre que ὀθόνια signifie "bandelette", le fait que le mot soit au pluriel dans l'évangile de Jean signifie simplement qu'il y avait plusieurs linges, avec différentes fonctions, ce qu'attestent nos icônes. La réalité c'est qu'en regardant les mots utilisés dans les quatre évangiles, on se rend compte qu'il y a bien un grand linge (σινδόνι) parmi les linges (ὀθόνια) utilisés pour envelopper le Christ : les deux mots sont utilisés par saint Luc.

On pourrait me répondre qu'il y a peu d'intérêt à faire la promotion de ce Suaire quand on est orthodoxe, que nous n'en avons pas besoin etc. Je ne veux de toute façon pas me transformer en agence touristique turinoise, et cela n'est certainement pas une raison pour donner dans l’œcuménisme, si c'est ce que certains soupçonnent. Mais, quel que soit ce que Dieu veut en faire, il me semble qu'Il nous a donné ce signe extraordinaire de Sa résurrection : acceptons-le et rendons grâce, sans déifier la matière, mais en vénérant dignement les reliques de la Passion du Seigneur.

13.Posté par Vladimir.G: la mauvaise traduction en français induit en erreur! le 30/06/2018 12:46
Merci Tchetnik. Une fois de plus, la mauvaise traduction en français induit en erreur! D'ailleurs depuis 1953, un groupe d'exégètes propose une nouvelle traduction de ces versets: « Simon Pierre… remarque les linges gisant là, et le suaire, qu'il avait eu à la tête, non pas affaissé comme les linges, mais s'en démarquant, disposé en rond, à un endroit. Alors donc entra aussi l'autre disciple, le premier arrivé au tombeau. Et il vit et il crut»*.

Le terme utilisé en slavon pour Jn 20, 6 est "ризы"; il s'applique par ailleurs au phélonion des prêtres ou aux nappes recouvrant l'autel, la table de préparation et les lutrins... Pas question de bandelettes!

* Pour plus de précision, je propose http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/1999/clb_990514.htm

14.Posté par Tchetnik le 01/07/2018 09:50
Ce n'et pas la traduction en français qui induit en erreur, mais la traduction Louis Second.


Il existe bien d'autres traductions en français qui traduisent mieux ce terme.

15.Posté par Affeninsel le 02/07/2018 00:11
Les anciennes traductions françaises ne s'y trompent pas, et traduisent "linge".
De même pour la KJV.

16.Posté par Daniel le 02/07/2018 10:18
Louis Second est une traduction populaire car elle fut la première traduction faite par un protestant autorisée aux catholiques. C'est ce qu'on m'a dit... Cependant, elle n'a pas un statut d'autorité et il existe bien d'autres traductions.

La Bible Crampon traduit ainsi:

5 Et s’étant penché, il vit les linceuls posés à terre ; mais il n’entra pas.
6 Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le sépulcre ; il vit les linges posés à terre,
7 et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit.

Pas de bandelettes...

17.Posté par Vladimir.G: désordre générale des traductions françaises où le meilleur côtoie le pire le 02/07/2018 13:39
Merci beaucoup Affeninsel pour cette excellente conférence (j'en redonne le lien ci-dessous) et à Daniel pour sa mise au point.

Le problème c'est que cette traduction est très utilisée par les Orthodoxes: j'ai encore entendu parler de "bandelettes" dans l'Évangile des matines samedi soir (Luc 24.12). Cela fait partie du désordre générale des traductions françaises, où le meilleur côtoie le pire,: au cours du même office, nous pouvons avoir jusqu'à 3 versions différentes du Notre Père! Il serait bon que nos évêques y mettent de l'ordre ensemble...

18.Posté par Théophile le 03/07/2018 10:32
A propos des termes grecs des Evangiles, voici un article accessible de Mgr Jean-Charles Thomas:
http://suaire-turin.fr/wp-content/uploads/2013/01/Cahier-42-10.pdf

Dans l'Evangile selon saint Jean, la différence de termes relevée entre les bandelettes qui liaient Lazare et les lignes funéraires du Christ est très parlante.

19.Posté par Sylvain le 04/07/2018 23:11
@Daniel , qui dit : "Soi dit en passant je suis très dubitatif sur ce tissu qui n'a laissé aucune trace dans les Menées orthodoxes: aucun office, aucune invention de reliques, il apparaît soudainement en Occident soi disant venu d'orient où malgré sa valeur, il n'a donné lieu à aucun office notable. Assez étrange."

Extrait du calendrier orthodoxe ci-après. On n'y voit que ce que l'on veut y voir. 29 / 16 août : Translation de l'Image non faite de de main d'homme* de notre Seigneur Jésus Christ d'Édesse à Constantinople (944). (doxologie chantée aux matines). Troisième fête du Sauveur du mois d'août.

*c.f. ce qu'en dit très justement le Métropolite Hilarion, qui a tout compris.

P.S. Témoignage personnel. Je suis scientifique de formation, et j'ai examiné le problème sous toutes les coutures depuis les déclarations fracassantes de 1988 concernant le carbone 14. J'ai lu à peu près tout ce qu'on peut lire sur le sujet, dont l'incontournable et très convaincant Upinski, et mon opinion est faite, définitivement. De plus, je suis allé vénérer la sainte Relique par deux fois à Turin. J'ai vu, et j'y adhère sans réserve. Donc j'affirme absolument : il s'agit réellement du Linceul immaculé de notre Seigneur Jésus-Christ. Sans aucun doute. Donc pas à 99,99% ou autre relativisme prudentiel à la noix de coco(muniste) pédagogo-démagogo, mais à 100,00%! Ce Linceul est mentionné à la Grande Entrée de CHAQUE divine Liturgie (tropaire du Vendredi saint, le Noble Joseph). Alors, en plus de la fête du 16 août et du saint et grand Vendredi, dire que cela n'a laissé aucune trace liturgique est à mon avis assez léger, puisque chaque dimanche, c'est, selon le rite, mentionné (et par deux fois dans la forme slave!) dans chaque église orthodoxe qui célèbre les saints Mystères. Quant à l'apparition subite en Occident, elle fait suite au sac de Constantinople. Le Linceul est ensuite conservé dans la famille d'un Templier, puis passe dans la maison de Savoie, par alliance, où il est conservé depuis, Turin étant une possession savoyarde. Sans entrer dans plus de détails, il suffit de lire les livres. Que ceux qui disent que le Linceul est une fabrication nous expliquent comment former chimiquement une telle image sur du lin, précise à l'extrême, tridimensionnelle et en négatif, sans teinter ni brûler le tissus. Même avec la technologie du XXIe s. c'est impossible. Tout comme l'image de Notre-Dame de Guadalupe, devant l'insondable, les rhéteurs bavards sont muets comme des poissons.
Quant à notre foi en la Résurrection, même si elle précède en principe pour chacun de nous la découverte personnelle de la Relique insigne, je suis très heureux de dire qu'elle est confirmée devant le monde entier par le Linceul comme une preuve éclatante et irréfragable face à l'impiété des incroyants et des apostats. Et plus ils sont matérialistes, moins ils auront d'excuses. Car la preuve est MATÉRIELLE.

20.Posté par Théophile le 05/07/2018 10:14
@ Sylvain
Je partage votre certitude. Le Linceul de Turin est une icône non-faite de main d'homme, qui correspond point par point à la crucifixion du Christ et à sa mise au tombeau, c'est tellement stupéfiant.
Par ailleurs, outre la tradition liturgique que vous citez, il y a aussi toute la tradition iconographique qui témoigne de cette relique miraculeuse.
Exemple:
https://i.ytimg.com/vi/jWmb2fLT3GU/maxresdefault.jpg
(Eglise de la Transfiguation de Pskov, du milieu du XII siècle, dont l'archevêque de Novgorod Niphonte a commandé la construction et qui témoigne de sa connaissance et vénération du linceul à travers ce cycle de fresques). Ces représentations de la "Descente de la croix" ou la "Mise au tombeau" ont commencé précisément après l'arrivée de la relique à Constantinople en 944 (en lien avec le développement des cérémonies liées au Vendredi saint). Ex. Nea Moni, Descente de la Croix, XIe siècle:
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Descent_from_the_Cross_(Nea_Moni).jpg?uselang=ru

En parallèle, en Occident se développe dès le XIIe siècle (par influence byzantine), puis explose dès le XIIIe siècle de façon occidentale l'iconographie du Christ au tombeau, de la descente de la Croix, de la Pièta, etc.
Exemple: Psautier d'Ingeburge, Reine de France (daté entre 1195 et 1214), soit précisément au temps de la prise de Constantinople par les croisés (et donc le vol de la relique):
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:12th-century_painters_-_Ingeborg_Psalter_-_WGA15834.jpg

Pour plus de détails, la page Wikipédia sur la Mise au tombeau fournit beaucoup d'illustrations intéressantes pour l'Occident:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mise_au_tombeau
L'article précise bien: "Selon Duchet-Suchaux et Pastoureau, il ne reste aucun exemple de représentation littérale de la mise au tombeau avant le Xe siècle."
Il n'existe donc à ce jour aucune iconographie connue de cette scène avant que le Linceul ne soit arrivé à Constantinople.
Personnellement, je me demande même si certains hymnes de saint Syméon le Nouveau théologien ne sont pas inspirés par la contemplation du Linceul. La façon dont il parle de l'abaissement divin notamment.

21.Posté par ced le 05/07/2018 11:51
A mon humble avis, la reconnaissance de l'authenticité du ST SUAIRE
va marquer un TOURNANT DÉCISIF UNIVERSEL dans l'histoire du salut.

22.Posté par ced le 05/07/2018 11:56
Dieu a voulu que le Suaire soit détenu par les cathos qui sont à même de pouvoir mieux la conserver
Mais il ne faut pas s’arrêter à ça, C'est pour le bien de toute l'EGLISE
AMEN

23.Posté par Daniel le 05/07/2018 15:10
@Sylvain (19)

L'Image non faite de de main d'homme est le mandylion, la face de Jésus faite de son vivant et remis au roi d'Edesse Abgar ou Agbar. Référez-vous au synaxaire SVP.

24.Posté par Tchetnik le 05/07/2018 16:33
Les ouvrages de IAN WILSON sont particulièrement exhaustifs sur le sujet.

The Shroud : the 2000 year old mystery solved, 2010, The Turin Shroud : the burial cloth of Jesus Christ? 1979. en particulier, mais les ovrages suivants sont tout aussi intéressants et dépassent même son travail du premier.

25.Posté par Vladimir.G: les références orthodoxes qui manquaient le 15/07/2018 15:42
Grand merci à Sylvain (19) qui donne les références orthodoxes qui manquaient car toutes les explications sont généralement données par des Catholiques, y compris l'excellente conférence indiquée en 13 et 17 et à nouveau ci-dessous. Toutes les preuves scientifiques y sont détaillées, y compris le C14, et elle explique pourquoi mandylion et Saint Suaire sont la même chose.

Elle montre aussi que Dieu donne des signes, mais laisse la liberté de croire ou pas (l'exemple de la résurrection de Lazare est particulièrement probant...)

https://www.youtube.com/watch?v=x8kXiDm5rLc

26.Posté par Daniel le 16/07/2018 00:26
Le linceul de Turin et le mandylion ne sont évidemment pas la même chose. il suffit de se référer aux notes du synaxaire du 16 août pour la fêt du transfert de l'image non faite de main d'homme. Voici en anglais un résumé de l'histoire du mandylion emprunté à http://www.holytrinityorthodox.com/calendar/

August 16

The Transfer from Edessa to Constantinople of the Not-Made-by-Hand Image of our Lord Jesus Christ occurred in the year 944. Tradition relates, that during the time of the preaching of the Saviour, Abgar rules in Edessa. He was stricken all over his body with leprosy. Reports about the great miracles, worked by the Lord, spread throughout Syria (Mt. 4: 24)and reached even Abgar. Without having seen the Saviour, Abgar believed in Him as the Son of God and wrote a letter with a request to come and heal him. He sent with this letter to Palestine his own portrait-painter Ananias, having commissioned him to make a depiction of the Divine Teacher. Ananias arrived in Jerusalem and caught glimpse of the Lord, surrounded by people. He was not able to get close to Him because of the large throng of people, listening to the preaching of the Saviour. Then he stood on an high-up rock and attempted from afar to render the image of the Lord Jesus Christ, but this for him turned out in no wise successful. The Saviour Himself caught sight of him, called to him by name and gave over to him for Abgar a short letter in which, having praised the faith of this ruler, He promised to send His disciple for both healing from leprosy and guidance for salvation. Then the Lord asked that there be brought Him water and a cloth (linen, or washcloth). He washed His Face, drying it with the cloth, and upon it was imprinted His Divine Countenance. Ananias took the cloth and the letter of the Saviour to Edessa. With reverence Abgar took the holy thing and he received healing; only a small part of traces of the terrible affliction remained upon his face until the arrival of the disciple promised by the Lord. He was the Disciple from the Seventy Saint Thaddeus (Comm. 21 August), who preached the Gospel and baptised the believer Abgar and all the people of Edessa. Having inscribed upon the Image Not-Made-by-Hand the words "O Christ God, let no one hoping on Thee be ashamed thereof", Abgar adorned it and placed it in a niche over the city gates.
For many years the inhabitants kept a pious custom to bow down before the Image Not-Made-by-Hand, when they went forth from the gates. But one of the great-grandsons of Abgar, later ruling Edessa, fell into idolatry. He decided to take down the Image from the city wall. In a vision the Lord ordered the Edessa bishop to hide His image. The bishop, coming by night with his clergy, lit a lampada before it and walled it over with a pottery-board and bricks. Many years passed, and the people forgot about it. But in the year 545, when the Persian emperor Chosroes I besieged Edessa and the position of the city seemed hopeless, the MostHoly Mother of God appeared to Eulabios and ordered him to secure the Image from the walled-in niche, and it would save the city from the enemy. Having opened the niche, the bishop found the Not-Made-by-Hand Image: in front of it was burning the lampada, and upon the pottery-board, closing in the niche, was the imaged likeness. After the making of church procession with the Image Not-Made-by-Hand along the city walls, the Persian army withdrew.
In the year 630 Arabs seized hold of Edessa, but they did not hinder the reverencing of the Image Not-Made-by-Hand, the fame of which had spread throughout all the East. In the year 944 the emperor Constantine Porphyrigenitos (912-959) wanted to transfer the Image to the then capital of Orthodoxy and he paid a ransom for it to the emir-ruler of the city. With great reverence the Not-Made-by-Hand Image of the Saviour and that letter, which He had written to Abgar, were transported by clergy to Constantinople. On 16 August the Image of the Saviour was placed in the Tharossa church of the MostHoly Mother of God. About what happened later with the Not-Made-by-Hand Image there exist several traditions. According to one, – crusaders ran off with it during the time of their rule at Constantinople (1204-1261), but the ship, on which the sacred thing was taken, perished in the waters of the Sea of Marmora. According to another tradition, the Image Not-Made-by-Hand was transported around 1362 to Genoa, where it is preserved in a monastery in honour of the Apostle Bartholomew. It is known, that the Image Not-Made-by-Hand repeatedly gave from itself exact imprints. One of these, named "On Ceramic", was imprinted when Ananias hid the image in a wall on his way to Edessa; another, imprinted on a cloak, wound up in Gruzia (Georgia). Possibly, the variance of traditions about the original Image Not-Made-by-Hand derives from the existence of several exact imprints.
During the time of the Iconoclast heresy the defenders of Icon-Veneration (Ikonodoules), having their blood spilt for holy icons, sang the tropar to the Not-Made-by-Hand Image. In proof of the veracity of Icon-Veneration, Pope Gregory II (715-731) dispatched a letter to the Eastern emperor, in which he pointed out the healing of king Abgar and the sojourn of the Not-Made-by-Hand Image at Edessa as a commonly known fact. The Image Not-Made-by-Hand was put on the standards of the Russian army, defending them from the enemy. In the Russian Orthodox Church it is a pious custom for a believer, before entering the temple, to read together with other prayers the tropar of the Not-Made-by-Hand Image of the Saviour.
According to the Prologue there are known 4 Not-Made-by-Hand Images of the Saviour: 1) at Edessa, of king Abgar – 16 August; 2) the Kamulian, – Sainted Gregory of Nyssa (Comm. 10 January) wrote about its discovery, while according to the Monk Nikodemos of the Holy Mount (+ 1809, Comm. 1 July), the Kamulian image appeared in the year 392, but it had in appearance an image of the Mother of God – 9 August; 3) in the time of emperor Tiberius (578-582), Saint Mary Syncletika (Comm. 11 August) received healing from this; 4) on ceramic tiles – 16 August.
The feast in honour of the Transfer of the Image Not-Made-by-Hand, made together with the After-Feast of the Dormition, they call the third-above Saviour Image, the "Saviour on Linen Cloth". The particular reverence of this feast in the Russian Orthodox Church is also expressed in iconography – the icon of the Not-Made-by-Hand Image was one of the most widely distributed.

27.Posté par Daniel le 16/07/2018 00:33
Une des preuves que le mandylion et le suaire ne sont pas la même chose est, outre le synaxaire que certaines personnes feraient bien de lire, et qui dit explicitement que le mandylion est une image du visage du Christ faite de son vivant pendant sa prédication, le fait que le suaire représente le Christ avec les yeux fermé (il est mor) alors que le mandylion le représente avec les yeux ouverts.

28.Posté par Daniel le 16/07/2018 06:51
@ Vladimir (25)

Ouvrez un synaxaire orthodoxe à la date du 16 août et vous verrez que le mandylion n'est pas le linceul. Citer une fête n'est pas une référence orthodoxe si on ne se réfère pas exactement au contenu de la fête. Donc lisez le texte du synaxaire du 16 août. Un peu de rigueur dans les vérifications...


Outre le synaxaire, référence orthodoxe s'il en est, la simple comparaison du mandylion et de la face du linceul de Turin indique qu'il ne s'agit pas de la même chose:

- sur le mandylion, le Christ a les yeux ouverts, logique car l'image date de son vivant
- sur le suaire, enfin quand on le passe à travers une lumière spécale car sinon on ne voit rien,il a les yeux fermés avec deux pièces de monnaie sur les yeux, ce qui veut bien dire qu'il est mort

Les 2 images ne capturent pas le même moment et ne peuvent donc pas être la même... Elémentaire mon cher Watson.

29.Posté par Théophile le 16/07/2018 10:21
@ Daniel
La légende du Mandylion ne dit pas quelle était l'apparence du visage sur le tissu (yeux ouvert ou pas). C'est comme les icônes du Christ crucifiés - les yeux sont parfois ouvert, parfois fermés. Des approches théologiques et liturgiques peuvent expliquer ces choix iconographiques. De toute manière, pour un chrétien, le Christ est vivant - et Il sauve et guérit celui qui s'adresse à Lui (ce qui est le sens du récit du roi Abgar).
En outre, l'objet Mandylion (si tant est que cela n'était pas le Linceul de Turin) a disparu - du coup, votre raisonnement est purement spéculatif.
Ce qu'en dit le synaxaire n'est que le résumé synthétique de divers apocryphes sur l'apparition de la relique dans la région. Il ne s'agit pas d'une approche historique, mais qui est centrée sur le mystère du salut pour ceux qui ont foi dans Jésus Christ.
Que des icônes aient illustrés les récits du Mandylion, c'est évident. Mais des icônes illustrent aussi l'hymne acathiste. Leur fonction n'est pas vraiment descriptive ou historique au sens moderne, mais témoins et mémoires de la prière et de la révélation des chrétiens. Afin de transmettre la foi de génération en génération.
Le Linceul de Turin est un objet physique aujourd'hui observable (mais autrefois assurément caché aux regards trop curieux et destiné à la vénération dans un cadre liturgique bien précis), et il peut tout avoir été la source des récits apocryphes sur le Mandylion, ainsi que de nombreuses autres productions iconographiques et liturgiques. Que les récits soient plus ou moins éloignés entre eux n'est pas incohérent - chacun rapportant un trait de la réalité salvifique du Christ, offerte à la dévotion des fidèles.

30.Posté par Daniel le 16/07/2018 11:38
@ Théophile

Il y a des copies du Mandylion en de nombreux endroits dont Gênes en Italie. Il pourrait même s'agir de l'original sur lequel on a repeint...

Le synaxaire puise ses sources non dans des apocryphes mais dans la traditon de l'église transmise de génération en génération. Si le mandylion avait été le suaire, le synaxaire et la tradition l'aurait dit d'un mode explicite. La tradition dit explicitement que le mandylion date de la vie du Christ et de sa prédication. Saint Jean Damascène le dit explicitement dans la Foi orthodoxe.

Il y a aussi un argument de taille, purement historiaue. En 670, l'évêque Arculfe partit à Jérusalemt où il vit le linceul du Christ, un suaire de 8 pieds de longueur soit environ 240 centimètres. Tout cela eut lieu à Jérusalem occupée par les musulmans.

Or, la translation du mandylion vers Constantinople depuis Edesse eu lieu exactement en 944.

Donc en 670, les chrétiens entrent en possession du suaire. Par un drôle de hasard, il disparait de Jérusalem pour réapparaitre en 944 à Edesse sous le nom de Mandylion. Et personne ne remarque et ne dit explicitement que ce Mandylion est une relique de la passion mais dit le contraire, á savoir que c'est une relique du vivant du Christ. Cela ne tient pas la route.

Récit d'Arnulfe: http://remacle.org/bloodwolf/historiens/adamnan/lieuxsaints.htm

31.Posté par Tchetnik le 16/07/2018 13:10
Le problème est que dans le récit d'Arculfe, il est fat mention d'un linge placé sous la tête du Seigneur, pas du linceul qui l'a enveloppé. Le texte latin emploie aussi le terme de Linteis, ce qui signifie "linges" au sens large.

Le Synaxaire est bien, mais il peut aussi se tromper sur certaines réalités historiques, ce même s'l est spirituellement juste. Si on lit le récit du Synaxaire sur Nicolas II, on obtient par exemple de Raspoutine, une image qui ne correspondait pas à la réalité.

32.Posté par Théophile le 16/07/2018 13:55
De fait, vous admettez explicitement que le synaxaire traduit des traditions antérieures à l'arrivée du Mandylion en terre orthodoxe (autrement dits, des traditions orthodoxes développées sans avoir encore l'objet sous les yeux).

Quelle est la tradition de l'Eglise dès 944 à Constantinople, au moment où nous sommes sûr que l'objet est dans la capitale orthodoxe?
C'est cela qui est intéressant. Car c'est justement là que se développe la tradition du Mandylion comme tissu oblong, et lié au cycle de la Passion du Christ. Il existe beaucoup de représentations, et elles se développent dès le Xe siècle, en parallèle à la représentation de la mise au tombeau du Christ qui n'existe tout simplement pas avant le Xe siècle.
Or l'Eglise orthodoxe appelle alors ce grand tissu oblong qui porte la face du Christ "Mandylion", bien qu'il ne corresponde pas à la tradition iconographique du Mandylion de Gênes (un petit portrait, dont la tradition est assurément antérieure à l'arrivée de l'objet à Constantinople).
Si on utilise le même terme, c'est bien que c'est un même objet qui est à la source des deux traditions pour les théologiens grecs de l'époque, sinon ils l'auraient nommés autrement.
Vous n'allez pas prétendre que l'icône des Arméniens de Gênes date du Ier siècle?
Le récit d'Adamnan est un récit rapporté, qui synthétise des connaissances du VIIe siècles dans le monde britannique. Il est très intéressant, mais il est possible que des récits y aient été mélangés; ainsi, le récit du rois sarrasin Navias (?) qui veut détruire le suaire par le feu ressemble étonnamment au récit du rois perse Chrosoès qui veut brûler le Mandylion (un siècle auparavant).
De plus, Adamnan ne parle pas du tout du Mandylion. En tout cas, il n'oppose pas le Mandylion et le Linceul comme vous le faites. Soit il ignore l'existence du Mandylion, soit le Linceul et le Mandylion sont un seul et même objet pour ceux qui lui ont raconté leur vision de l'objet au VIIe siècle - et les termes latins choisis pour le décrire sont sudarium et linteolum.

33.Posté par Vladimir.G: une "litie des défunts" puis une glorification et une prière à sainte Élisabeth le 16/07/2018 14:08
Je me répète pour dire que toute l'histoire du Mandylion-Suaire, y compris ses disparitions, réapparitions et translations, est très bien expliquée sur les deux site dont j'ai donné les liens plus haut...

Ensuite, c'est une question de foi et, je me répète encore, Dieu nous donne des signes et nous laisse libre de croire ou pas...

34.Posté par Vladimir.G: mastics toujours... le 16/07/2018 17:46
PS: et encore une fois désolé pour les titre et lien qui ne correspondent pas à ce commentaire...

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