Le Vatican s'apprêterait à autoriser le divorce, à la manière des orthodoxes
Le Vatican est à l’heure de réformes qui concernent notamment l’autorisation du divorce, jusqu’ici interdit par le dogme catholique.

Cela paraît incroyable mais il est prévu d'adapter des lois catholiques d’un autre temps concernant le divorce, à la formule orthodoxe permettant de consommer le divorce dans des cas exceptionnels. Le pape François, premier souverain Pontife du Nouveau Monde et premier pape Jésuite, avait déjà donné l’ordre d’envoyer un questionnaire spécial aux paroisses catholiques du monde.

Le questionnaire papal renferme 39 points : depuis l’attitude envers la réforme du système financier et l’égalité sociale jusqu’au sexe, les gays, le mariage pour tous et le divorce.

Les réponses seront ensuite classées par un collège de 9 cardinaux qui fera des propositions de réformes en prévision du synode des hiérarques catholiques prévu pour octobre 2014.

Cela peut être considéré comme un début de processus de « réformes douces » conçues par François, explique Robert Mickens, théologien, expert du Vatican et observateur de l’hebdomadaire catholique international The Tablet :

« Il faut commencer par faire baisser la fièvre que provoque la polémique sur la famille, le mariage et les écarts par rapport à ces institutions. Le problème majeur consiste à réduire le champ de la foi chrétienne et à rechercher des réponses aux questions qui se posent dans le domaine de la famille et du mariage. Le questionnaire du Vatican doit, en principe, permettre au Saint-Siège de mieux se documenter sur l’attitude des catholiques envers ces problèmes. »

L’église orthodoxe russe n’encourage pas du tout le divorce et désapprouve le mariage en secondes noces mais elle n’en reconnaît pas moins le divorce s’il est consommé pour des raisons exceptionnelles déterminées. A savoir l’infidélité conjugale, ou l’abandon de l’orthodoxie par un des conjoints, ou encore les vices contre nature. Le SIDA, l’alcoolisme chronique attesté médicalement ou un avortement effectué per l’épouse sans consentement de son conjoint, sont venus s'ajouter à cette liste ces derniers temps. Il y a en tout environ 24 fondements pour un divorce. Le mariage en secondes noces n’est toléré qu’après repentance.

La Voix de la Russie

Il est difficile de dire quelles recommandations précisément seront élaborées par les dignitaires de l’Église en prévision du sommet d’octobre, mais il est évident que le Vatican ne peut plus se passer d'une réforme. N

Rédigé par Vladimir Golovanow le 4 Mars 2014 à 11:24 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 04/03/2014 12:22
L'Église Orthodoxe n'"autorise" pas le divorce à proprement parler. Elle peut le comprendre, le pardonner, mais en aucun cas elle ne l'autorise. Attention aux abus de langage.

2.Posté par av aleksandr le 04/03/2014 20:05
En effet, l'Eglise orthodoxe considère le divorce ou la séparation canonique des personnes unies devant Dieu par les liens du mariage en Christ comme une possibilité.
Dans le cas des Eglises catholiques (latine majoritairement référée, mais il faut aussi compter avec les nombreuses entités orientale rattachées à Rome), surtout en ce qui concerne le rite latin, il existe 16 cas de "nullité de mariage". Là aussi attention à être précis sur les termes employés. Dans ce cas, ce qui semble faire obstacle ce sont les lenteurs administratives à décréter, non un "divorce" mais précisément affirmer que le mariage est nul et non-existant.
Ils nous mangeraient tout crus ces medias!!! On s'excitent aussi beaucoup par chez nous, à Jérusalem et ailleurs.

3.Posté par Vladimir.G le 04/03/2014 20:08
Voici l'explication que m'a fourni récemment notre recteur: comme l'écrit justement Tchetnik, l'Eglise orthodoxe ne "reconnaît" ni n'autorise le divorce. Au contraire: le mariage orthodoxe ne peut être dissous même par la mort (contrairement au mariage catholique) et le veuf ou veuve qui se remarie commet un péché. Il doit s'en repentir et faire pénitence (épitémie) avant de pouvoir communier, et ce dans la limite de deux remariages... De fait l'Eglise accepte par économie de considérer que le mariage a cessé d'exister et veut éviter que le veuf (la veuve) qui ne peut rester seul ne tombe dans le péché ...

C'est en partant de principes analogues que l'Eglise peut envisager d'autres raisons que la mort pour constater qu'un mariage n'existe plus et autoriser un remariage. Il n'y a pas de divorce, mais la constatation et le pardon d'un péché par économie, avec aussi repentance et pénitence...

4.Posté par av aleksandr le 04/03/2014 21:28
Là encore, tout e ncomprenant votre réponse, il faut être prudent. Pourquoi? Vous évoquez le prétendu divorce catholique tel qu'il serait revu eventuellement par l'actuel pape, donc vous parlez non de la pratique orthodoxe. Nous sommes bien d'accord sur la notion d'indissolubilité du mariage premier et unique. Ici l'article du Métropolite Athénagoras (Peckstadt) de Sinope (Belgique) qui précise, certes en anglais mais clairement la position de l'Eglise orthodoxe et de la tradition des Pères.
" DIVORCE

The problem of divorce is a very delicate question as it often touches on a painful human reality.

The tradition of the Church of the first centuries — which continues to have authority for the Orthodox Church — put the emphasis very strongly on two related points:



the “uniqueness” of the authentic Christian marriage,
the permanence of married conjugal life.



We may recall here the analogy that Paul makes between the unity of Christ and his Church and that of the bride and bridegroom. This analogy that is as it were at the root of the mystery assumes the real and continuing unity of the married couple, which therefore totally excludes a simultaneous polygamy and views one single marriage as the ideal.

Divorce does not heal the diseased marriage but kills it. It is not a positive action or intervention. It is about dissolving the “mini-Church” that has been formed through the marriage relationship.[18] The Holy Scripture attributes divorce to the callousness of man.[19] This is seen as a fall and sin. And yet the Orthodox Church can however permit divorce and remarriage on the grounds of interpretation of what the Lord says in Matt. 19:9: “I tell you that anyone who divorces his wife, except for marital unfaithfulness, and marries another woman commits adultery.” According to Bishop Kallistos Ware divorce is an action of “economia” and “expression of compassion” of the Church toward sinful man. “Since Christ, according to the Matthaean account, allowed an exception to His general ruling about the indissolubility of marriage, the Orthodox Church also is willing to allow an exception”.[20]

A question we can ask ourselves is whether Christ considered marriage as being indissoluble? We need to be very clear in this as when Christ teaches that marriage may not be dissolved that does not mean that He is stating that it cannot occur. The completeness of the marriage relationship can be tainted by erroneous behaviour. In other words, it is the offence that breaks the bond. The divorce is ultimately a result of this break. This is also the teaching of the Eastern Church fathers. A quotation from the testimony of Cyril of Alexandria will be sufficient to make our point here: “It is not the letters of divorce that dissolve the marriage in relation God but the errant behaviour”.[21]

The violation of a marriage relationship is divided into two groups:



those resulting from adultery (unfaithfulness and immoral behaviour)
those proceeding from the absence of one of the partners (this absence must however have certain distinctives).



According to the spirit of Orthodoxy the unity of the married couple cannot be maintained through the virtue of juridical obligation alone; the formal unity must be consistent with an internal symphony.[22] The problem arises when it is no longer possible to salvage anything of this symphony, for “then the bond that was originally considered indissoluble is already dissolved and the law can offer nothing to replace grace and can neither heal nor resurrect, nor say: ‘Stand up and go’”.[23]

The Church recognizes that there are cases in which marriage life has no content or may even lead to loss of the soul. The Holy John Chrysostom says in this regard that: “better to break the covenant than to lose one’s soul”.[24] Nevertheless, the Orthodox Church sees divorce as a tragedy due to human weakness and sin." (Economia and Pastoral Guidance

by Bishop Athenagoras (Peckstadt) of Sinope[1]
International Congress
Catholic University of Leuven (18-20 April 2005)

5.Posté par Vladimir.G: Les tractations le 05/03/2014 11:25
Bénissez moi père Alexandre,

"Vous évoquez le prétendu divorce catholique tel qu'il serait revu éventuellement par l'actuel pape"

Je ne sais pas si cette phrase concerne l'article ou mon commentaire 3. S'il s'agit de mon commentaire, il y a erreur d'interprétation: je n'évoque pas du tout le projet prêté au Pape mais bien la doctrine orthodoxe sur l'éternité du mariage et son économie, qui me semble bien correspondre à ce qu'explique le Métropolite Athénagoras. Pour le catholicisme je dis simplement ce que je crois en avoir compris: que la mort de l'un des conjoints dissout automatiquement le mariage. Dites-moi sir je me trompe.

Bon carême.

6.Posté par Nicodème le 05/03/2014 14:10
@Vladimir : à mon avis , non . C'est exactement ça . Il me semble d'ailleurs que la source est ds St Paul , (pour le modérateur , j'écris "ds" pour "dans" , je m'étonne qu'il ne sache pas que cette abréviation est courante) mais je ne sais plus où . Cela dit , la notion de mariage "éternel" est séduisante . En effet , pour les couples très unis , la mort de l'un des membres produit une douleur et un manque tels qu'aucun remariage ne saurait adoucir . Pourtant , Jésus a bien montré que le mariage n'est pas "éternel" lorsqu'il répond aux sadduccéens avec l'histoire de la femme qui épouse successivement 7 frères en application de la règle du lévirat . "il n'y a plus ni homme ni femme , vous serez "comme" des anges ", dit-il . Même si on a du mal à se représenter ces choses là , on peut se dire que la "solution" indiquée par le Christ n'est pas si mauvaise . En effet , lorsqu'il y a remariage , soit suite à un veuvage , soit suite à un divorce , avec qui irait-on vivre son "éternité" ? Le mariage n'est donc pas "éternel" , et la sexualité est un mode d'expression (biologiquement nécessaire d'ailleurs) qui est propre à notre existence en ce monde , et n'oublions pas que "Dieu vit que cela était bon" (tov) .

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