Le métropolite Hilarion: "Nous sommes tous sur le même navire"
Le métropolite Hilarion, Président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a accordé une interview à André Melnikov et A. Kourilovitch (Nezavissimaia Gazeta Religia). Il s’y agit de la coopération avec les chrétiens occidentaux ainsi que de l’attitude l’Eglise à l’égard des zélateurs de l’isolationnisme orthodoxe.

Voici des extraits de cette interview :

Mgr Hilarion: - « Hier encore les relations entre l’Eglise orthodoxe russe et l’Eglise catholique romaine semblaient relever de la guerre froide. Il y avait cependant, bien sûr, des courtes périodes de réchauffement. Ces relations se sont considérablement améliorées, un dialogue interchrétien constructif a été amorcé. Les catholiques et les orthodoxes s’unissent au nom d’un objectif qui leur est commun : s’opposer à l’offensive du sécularisme en Europe. Nous travaillons ensemble sur les bases d’un dialogue honnête et ouvert en nous inspirant des valeurs sur lesquelles repose la culture européenne à laquelle appartient la culture russe. Nous savons que les partisans de la sécularité s’efforcent d’extirper le souvenir même des fondements chrétiens de la civilisation européenne. A la suite de l’effondrement du système communiste les peuples du monde se sont retrouvés dans un vide politique et culturel. L’homme moderne n’est plus conscient de ses propres racines et sa perception du monde n’est plus d’ordre religieux.

Pour ce qui est des divergences théologiques qui existent entre catholiques et orthodoxes, je peux vous assurer que notre dialogue et notre coopération avec l’Eglise catholique n’ont pas pour but d’unir les deux Églises au prix d’un compromis dogmatique. L’esprit conciliaire qui anime l’Eglise orthodoxe a rejeté à plusieurs reprises cette approche qui n’a aucun avenir. Au contraire, l’Eglise d’Orient a toujours insisté, tout en acceptant le dialogue avec l’Occident, sur la mise en œuvre dans leur intégralité des décisions des conciles œcuméniques ainsi que sur la fidélité à la Tradition qui nous a été léguée par les Pères de l’Eglise. La séparation avec Rome n’a cependant pas empêché les orthodoxes d’envoyer aux XVII-XVIII siècles des étudiants dans les écoles d’Italie. Plusieurs évêques remarquables de l’Eglise orthodoxes russe ont été ainsi formés en Italie. Face aux conquêtes turques et arabes Byzance avait sans hésiter sollicité le soutien de l’Occident chrétien. Nous revoilà face à l’agression de la propagande antichrétienne qui cherche la perte de nos concitoyens et qui veut plonger nos sociétés dans la barbarie. Nous revoilà donc tous sur le même navire ».

- Nous avons le sentiment que le rapprochement de ces derniers mois entre l’Eglise orthodoxe russe et les catholiques polonais se base sur un anticommunisme commun et la condamnation conjointe du passé stalinien. Est-ce que le dialogue chrétien a vocation de devenir le contre-poids des forces de gauche ? Sera-t-il apte à prévenir la revanche du communisme en Europe ?

- « Ces deux dernières décennies les relations russo-polonaises ont été loin d’être simples. Mais les opinions des deux pays étaient conscientes de la nécessité d’un rapprochement y compris dans le domaine ecclésial. L’Eglise orthodoxe en Russie et l’Eglise catholique en Pologne ont chacune une place plus qu’importante dans la vie de nos pays. Nous avons en commun décidé de contribuer à l’amélioration de nos relations. Il fallait pour cela procéder à une analyse des raisons qui faisaient obstacle à ce rapprochement ainsi que des évènements qui nous ont séparé et induit un esprit de méfiance et d’incompréhension réciproques. Les guerres soviéto-polonaises de 1920-1921 et de 1940 ainsi que le partage de la Pologne en vertu du pacte Molotov-Ribbentrop ont fait dans les deux pays l’objet de débats approfondis et passionnés. Il en est de même du drame de Katyn avec l’assassinat de plus de vingt mille prisonniers de guerre polonais. Il nous est à tous devenu évident que l’idéologie communiste est responsable de l’agression soviétique contre la Pologne au début des années vingt du dernier siècle. La propagande bolchevique présentait ce conflit comme étant le début de la révolution mondiale. Il nous est à tous devenu évident que l’idéologie communiste doit assumer la pleine responsabilité de la méfiance qui s’est instaurée dans les relations entre nos deux peuples. La question est venue se poser de savoir sur quelles bases nous pouvons mettre en place de nouvelles relations fondées sur la confiance ? La réponse était évidente : seule la tradition chrétienne enracinée dans nos mentalités et dans notre façon de penser pouvait nous faciliter ces efforts.

Je ne crois pas qu’il faille opposer le dialogue entre les Églises chrétiennes aux tendances politiques de gauche. Ce sont des phénomènes de nature différente. Je ne vois actuellement rien qui puisse faire craindre une revanche communiste en Europe. Cette idéologie abominable relève du passé, avant de disparaître elle a détruit des centaines de millions de vies.

En ce qui concerne les Églises protestantes les tendances libérales y sont ces dernières décennies devenues prédominantes dans la majorité de leurs communautés en Europe et en Amérique du Nord. Les normes traditionnelles de l’éthique chrétiennes y sont remises en question, l’homosexualité y devient admise en tant que mode vie alternatif. Les Saintes Écritures nous disent clairement qu’une telle approche est en violation flagrante de la morale chrétienne et de la doctrine de l’Eglise. Les Églises protestantes procèdent systématiquement à l’ordination pastorale des femmes, c’est là une remise en cause des fondements mêmes de l’anthropologie chrétienne. Il s’agit de la place et du rôle de la femme dans l’Eglise, la famille et la société. Les responsables des communautés protestantes se sont manifestement inspirés dans ces pratiques de ce qui se fait dans la société séculière. Ils admettent tout ce qui n’est pas considéré comme répréhensible par le "sécularisme laïc". Certaines Églises protestantes cessent d’être des entités spécifiquement religieuses et se comportent en organisations de la société civile dont la raison d’être est dans la lutte pour la justice sociale.

Cela rend malheureusement difficile notre dialogue avec les protestants. A un tel point que l’Eglise orthodoxe russe s’est vue ces dernières années contrainte d’interrompre son dialogue avec plusieurs grandes communautés protestantes d’Europe et d’Amérique du Nord. Mais nous savons que nombreux sont les croyants protestants qui préfèrent la vision des orthodoxes et des catholiques à celle de leurs responsables. Ces croyants sont considérés par leurs communautés comme étant « des fanatiques, des fondamentalistes, des sectaires ». Or, c’est avec ces protestants que nous sommes disposés coopérer dans le cadre de divers projets, y compris celui d’une nouvelle évangélisation de l’Europe"

- Une récente enquête d’opinion a montré que la majorité des clercs catholiques d’Autriche se prononcent contre le principe du célibat. S’agit-il d’un renoncement condamnable à une tradition multiséculaire ?

- « Le célibat obligatoire du clergé a été introduit par l’Eglise occidentale au XII siècle. Il n’existait pas avant. Les Églises orientales s’en tiennent à la pratique ancienne qui permet d’ordonner prêtres des hommes mariés. L’Orient chrétien a toujours eu une attitude critique à l’égard du célibat des prêtres existant dans l’Eglise de Rome. Les orthodoxes estiment que le principe du célibat est un problème interne de l’Eglise catholique romaine. Cependant nous ne pourrons qu’approuver la révocation de ce principe si elle survenait en la considérant comme le retour à la tradition des premiers siècles ».

-Le rapprochement entre les Eglises orthodoxes et les catholiques romains suscite chez certains croyants une hostilité à l’égard de l’œcuménisme. Nous l’avons constaté lors de la visite à Chypres du pape de Rome. Des évêques de l’Eglise orthodoxe russe avaient alors fait entendre leur mécontentement. Est-ce que ces voix protestataires peuvent faire obstacle au dialogue avec les chrétiens occidentaux ?

- « Il y a au sein de chacune des Eglises orthodoxes locales des fidèles mécontents de ce rapprochement. Ce sont le plus souvent des personnes qui ne connaissent pas suffisamment les autres confessions chrétiennes et les modalités de la coopération avec elles. C’est un discours qui souvent n’est pas d’ordre théologique mais de nature psychologique et politique. Nous ne parlons pas tout à fait la même langue. Cependant nous restons à l’écoute des adversaires des contacts interchrétiens et nous tenons compte de leurs positions lors de l’élaboration des documents conciliaires. Je crois que le nombre de ces « zélateurs » va aller décroissant car la Russie occupe une place de plus en plus importante dans la communauté mondiale. La quantité de mariages interconfessionnels est impressionnante, des millions d’orthodoxes résident hors du pays. Nos croyants connaissent ainsi mieux les chrétiens non orthodoxes.

« Ces zélateurs » ont toute leur place dans le combat que nous menons contre le sécularisme, nous avons là beaucoup à faire ensemble.

Traduction Nikita Krivochéine



Rédigé par l'équipe de rédaction le 6 Octobre 2010 à 10:54 | 21 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée le 17/09/2010 11:24
Merci pour cette traduction...
Il aurait été intéressant aussi de proposer ici les textes des allocutios me Mgr Hilarion lors de son récent voyage en Grande-Bretagne.
pour ceux qui lisent bien l'anglais, voici un lien :
http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2010/09/russian-metropolitan-blasts-anglican-communions-sexual-innovations/

2.Posté par Daniel le 17/09/2010 14:00
Toujours aussi caricaturale, cette présentation des antioecuménistes comme étant des gens ignorants et mus par des considérations politique et psychologiques, comme si les antioecuménistes n'étaient pas ceux qui insistaient le plus sur le fossé dogmatique entre les orthodoxes et les autres confessions; les dogmes, c'est de la théologie, que je sache, non?

Je ne vois pas au final ce que les mariages interconfessionnels viennent faire dans tout cela, d'autant que typiquement les mariages interconfessionnels concernent ceux qui prennent leur foi pas très au sérieux.

3.Posté par Cathortho le 17/09/2010 14:33
Je me joins à Irénée pour remercier Nikita Krivochéine d'avoir traduit cette importante interview de Mg Hilarion.

Les chrétiens réguliers que sont les orthodoxes et les catholiques sont en effet sur "le même navire". Mais quelle est la nature de ce "navire" sinon d'être le même navire ecclésial construit par le Christ ? Je ne peux donc que me réjouir de voir réafirmer par ce hiérarque remarquable de l'Eglise orthodoxe russe qu'est Mgr Hilarion de la nécessité pour les catholiques et les orthodoxes de s’unir "au nom d’un objectif qui leur est commun : s’opposer à l’offensive du sécularisme en Europe." Car comme le souligne Mgr hilarion, le fondement de ce sécularisme d'un nouveau type (dominé par le relativisme) est tout aussi anti-chrétien que ceux qui l'ont précédé même s'il est (pour le moment) moin agressif. Il est donc nécessaire de défende le "navire" ecclésial des attaques de l'Adversaire car ce "navire" est la nouvelle Arche qui doit conduire l'humanité souffrante à bon port : celui de la Rédemption. C'est donc une tâche de toute première importance même si elle paraît au premier abord uniquement défensive.

Evidemment je me désole que les "divergences théologiques qui existent entre catholiques et orthodoxes" - divergences dont j'ai l'impression que la hirérarchie de l'Eglise orthodoxe russe prend prétexte pour retarder la ré-unification pour des raisons qui me semblent relever de la peur - empêchent encore les passagers du "navire" de partager ensemble le même salvifique repas eucharistique. Mais la réafirmation "que nous sommes tous sur le même navire" est un socle solide sur lequel la ré-unification se construira au fur et à mesure que la tempête se fera plus violente.




4.Posté par Irénée le 17/09/2010 14:49
Cher Daniel,
Le problème, comme bien souvent, cest que ce genre de déclaration à des journalistes reste vague, peu solide théologiquement et de plus très imprécis...
Quand on parle d'oecuméniste ou d'anti, on ne sait jamais bien de qui et de quoi on parle...de Taizé ? du COE ? de la Commission mixte catholique-orthodoxe ? ou de tout autre chose...

Pour ma part, je ne suis ni pour ni contre en principe, mais c'est dans une situation particulière qu'on peut avoir un avis et l'exprimer.

5.Posté par Marie Genko le 17/09/2010 22:18
Cher Cathortho,

Je reprends pour vous la phrase de Mgr Hilarion:

"Pour ce qui est des divergences théologiques, qui existent entre catholiques et orthodoxes, je peux vous assurer que notre dialogue et notre coopération avec l'église catholique, n'ont pas pour but d'unir les deux Églises au prix d'un compromis dogmatique"

Je vous ai écrit aujourd'hui même, que les orthodoxes craignent l'hérésie comme la lèpre de l'âme.
Il ne peut donc être question d'union et d'inter communion tant que des conciles, représentant l'Église dans son universalité, n'auront pas avalisé, ou au contraire condamné, tous les ajouts dogmatiques qui ont été le fait des catholiques, ou des protestants depuis 1054.
Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous parler, nous aimer, nous comprendre et essayer de travailler ensemble à défendre notre monde contre la sécularisation excessive dont il est victime!
Et cela ne veut pas dire non plus,comme vous l'écrivez, que la hiérarchie de l'Église orthodoxe prend prétexte pour retarder la réunification pour des raisons qui vous semblent relever de la peur!!!
Il n'est pas question de peur, il est question de conserver précieusement la vérité transmise par les apôtres à l'Église du Christ.

Cher Daniel,
Pourquoi vous sentez-vous visé par les paroles de Mgr Hilarion?
Vous ne figurez certainement pas dans la catégorie des ignorants mus par des considérations politiques ou psychologiques!
Pour ce qui est des mariages interconfessionnels, ils ont longtemps été un réel problème, et beaucoup de personnes il y a encore 30 ou 40 ans se sentaient totalement personna non grata dans un milieu de célibataires d'une autre confession, et cela vaut autant pour les orthodoxes que pour les catholiques. Je peux même ajouter que, dans une moindre mesure, c'est encore vrai dans certaines familles aujourd'hui!

6.Posté par Cathortho le 18/09/2010 14:40
Chère Marie Genko

Les catholiques craignent l'hérésie tout autant que les orthodoxes, mais peut-être de manière moins pathologiquement obsessionnelle que ces derniers !

Vous considérez que l'Eglise catholique est dans l'erreur voire hérétique et que les Eglises orthodoxes sont dans la Vérité. C'est évidemment votre droit le plus strict, mais dans ces conditions je ne vois pas comment il peut y avoir dialogue. Lorsqu'un couple est déchiré, si dans la perspective d'une réconiliation l'un des deux dit à l'autre : "tous les torts sont de ton côté, toutes les vertus sont du mien", il est évident que le processus de réconciliation est bien mal entamé et sûr d'aboutir à l'échec. C'est pourquoi il me semble que Daniel, qui pense comme vous que le Catholicisme a tout faux et l'Orthodoxie tout vrai, a le mérite de la cohérence puiqu'il refuse tout dialogue avec les catholiques qui, dans son esprit, sont hors l'Eglise représentée uniquement par les Eglises orthodoxes..

Mais, Dieu merci, les positions de Patriarche Cyrille et de Mgr Hilarion ne sont pas les vôtres ni celles de Daniel, il n'est qu'à lire attentivement leurs diverses productions. Et, pour ne rester que sur l'interview de Mgr Hilarion qui fait l'objet de ce fil, le fait de considérer que catholiques et orthodoxes sont "tous sur le même navire", navire qui ne peut être que le même navire ecclésial, en est le gage.

Maintenant, pour ce qui est de la "peur" qui serait celle de l'Eglise orthodoxe russe, je reconnais que c'est là un point-de-vue tout à fait subjectif et que je peux donc me tromper. Pour relativiser, si cette "peur" n'est pas la seule raison qui empèche l'Orthodoxie russe de faire le pas décisif vers la ré-unification, je reste convaincu qu'elle en est une des raisons les plus importantes : peur que la ré-unification avec les catholiques n'ait pour conséquence un nouveau schisme au sein de l'Orthodoxie.

Si mon analyse est vraie (et je n'ai pas la prétention d'affirmer qu'elle l'est, ma position n'étant pas définitivement arrêtée sur ce point) alors l'Orthodoxie russe, Orthodoxie de la "Troisième Rome", se trouve devant un choix à faire entre la vérté qui rend libre et la peur qui emprisonne.


7.Posté par Marie Genko le 18/09/2010 23:22

Cher Cathortho,

J'ai l'impression très nette que nous sommes dans un dialogue de sourds!
Je vous répète pour la deuxième dois que Chani dans un fil précédent a eu parfaitement raison de rappeler que les Orthodoxes ont aussi des tords, qu'ils sont responsables du schismes des vieux croyants et qu'ils sont loin d'être un exemple d'humilité, ou même ce qui est aussi grave, un exemple de charité les uns en vers les autres!
Il a ajouté que le problème est de retrouver la place d'honneur, qui est celle de l'évêque de Rome, dans la conciliarité de l'Église une et universelle.

Voilà un immense programme que ni vous ni moi ne sommes capables de résoudre.

Vous semblez pressé de voir l'unité des Églises, et vous ne semblez pas comprendre pourquoi nous n'acceptons pas de nous unir!
Ou plutôt, de la façon dont vous présentez les choses, VOUS NE COMPRENEZ PAS POURQUOI NOUS REFUSONS DE NOUS LAISSER ABSORBER PAR L'ÉGLISE CATHOLIQUE!

Je vous réponds que nous devons TOUS réviser nos erreurs passées et revenir à la foi qui était celle de l'Église universelle en 1054.
Et la dessus vous me répondez , que d'après vous les positions du Patriarche Kyrill et celle de Mgr Hilarion n'ont rien à voir avec ce que j'affirme...

L'un de nous deux ne sait pas lire ce qui est écrit dans l'article ci-dessus!
Ou du moins chacun veut le comprendre à sa façon.
Car j'adhère complètement à ce qui est écrit dans cette interview, avec cependant un bémol pour la question des relations avec la Pologne, qui ont varié entre mal et pire durant plusieurs siècles!
La racine des relations avec la Pologne est bien bien antérieure à l'époque soviétique.
Officiellement, durant l'époque soviétique, cette relation était même plutôt bonne, car les Polonais ont eu un nombre non négligeable de dirigeants communistes autochtones au pouvoir dans leur pays et ceci jusqu'à l'épisode de la fondation de Solidarnost par Lech Valesa!
Il est trop facile d'oublier que les ex républiques soviétiques étaient gouvernées par leurs propres citoyens qui étaient de communistes convaincus!
Mais pour revenir à l'interview de Mgr Hilarion, j'adhère aussi lorsqu'il dit que les chrétiens catholiques et orthodoxes sont sur un même navire.
Nous sommes sur le navire de l'humanité en perdition!
Et si nous voulons le salut de ce navire, il est de notre devoir de témoigner le Christ.
Alors, un peu moins de hâte et plus d'humilité!
Que chacun reconnaisse ses erreurs, afin que l'Esprit Saint nous guide vers l'Unité, dans la VÉRITÉ.




8.Posté par Cathortho le 19/09/2010 17:40
Chère Marie Genko

Pour ce qui est du dialogue de sourds entre orthodoxes et catholiques il dure malheureusment depuis mille ans.

Vous dites que vous reconnaissez que les orthodoxes ont aussi des torts, c'est vrai mais ce sont des torts minimes au regard de ce que vous reprochez à l'Eglise catholique : avoir perdu l'orthodoxie, c'est-à-dire pas moins que la vraie foi. En effet, nombreux sont vos messages sur divers fils dans lesquels vous souhaitez que les catholiques "retrouvent" l'Orthodoxie. Or si vous souhaitez que les catholiques "retrouvent" l'Orthodoxie c'est bien parce qu'ils l'auraient perdue.

Pour ne prendre exemple que sur ce fil consacré à l'interview de Mgr Hilarion vous écrivez (5) : " les orthodoxes craignent l'hérésie comme la lèpre de l'âme. Il ne peut donc être question d'union et d'inter communion tant que des conciles, représentant l'Église dans son universalité, n'auront pas avalisé, ou au contraire condamné, tous les ajouts dogmatiques qui ont été le fait des catholiques, ou des protestants depuis 1054. " Ce passage n'est pas difficile a interpréter : les catholiques sont hérétiques depuis 1054. Depuis cette date ils ont agravé leur cas avec leurs "ajouts dogmatiques". Il faut donc faire un concile inter-orthodoxe pour avaliser ou condamner ces "ajouts dogmatiques". Le problème c'est que cela fait plusieurs dzaines d'années que ce concile doit se tenir mais on ne le voit toujours pas poindre à l'horizon, tout simplement parce que, malheureusement, les Eglises orthodoxes sont divisées.

Plus loin vous écrivez : " NOUS REFUSONS DE NOUS LAISSER ABSORBER PAR L'ÉGLISE CATHOLIQUE! ". C'est un souci que je comprends mais qui n'est plus d'actualité et relève du procès d'intention. Je comprends que la malheureuse politique "uniatiste" soit restée en travers de la gorge des orthodoxes. Mais entre temps, il y a eu de nombreux changements dans l'attitude catholique envers l'Orthodoxie, et dont on peut trouver l'essentiel dans l'encyclique de Jean-Paul II "Ut unum sint" dans lequel ce pape remarquable fait des propositions marquées du sceau de l'humilité et de la bonne volonté, on ne peut pas dire que les maigres réponses de l'Orthodoxie ont été à la mesure de l'événement. D'autre part lorsque le orthodoxes répètent sans arrêt : "pour que l'union se fasse il faut que les catholiques abandonnent leurs dogmes rajoutés et leur système ecclésial", n'est-ce-pas d'une capitulation sans condition qu'il attendent du Catholicisme ?

Enfin, pour vous le "même navire" dont parle Mgr Hilarion serait le "navire de l'humanité en perdition". Je n'ai pas la prétention de me faire le spécialiste auto-proclamé de l'exégèse des propos de Mgr Hilarion mais il me semble que lorsqu'on relit les propos de Mgr Hilarion qui précèdent sa courte phrase : " Nous revoilà donc tous sur le même navire " il sagit des chrétiens, et plus précisément des chrétiens réguliers (catholiques et orthodoxes) plus la prtie du Protestantisme non affectée par le sécularisme, et non pas de "l'humanité" tout entière, auquel cas Mgr Hilarion aurait mentionné les israelites, les musulmans, les hindous, les bouddhistes, les shintoistes et les athées.



9.Posté par Marie Genko le 19/09/2010 22:41
Cher Cathortho,

Afin que vous ne restiez pas sur un malentendu, je veux préciser ma pensée que je n'ai pas su énoncer assez clairement:
Lorsque je parle D'UN CONCILE REPRÉSENTANT L'ÉGLISE DANS SON UNIVERSALITÉ, je pense à TOUS LES PRÉLATS CHRÉTIENS, QUI ONT UNE FILIATIONS LÉGITIME DEPUIS LE TEMPS DES APÔTRES, AUTANT LES PRÉLATS CATHOLIQUES QUE LES ORTHODOXES!

Il ne s'agit donc pas dans mon esprit d'un concile pan orthodoxe, qui trancherait sur des dogmes promulgués par des catholiques et qui voudrait imposer son propre dictat!

Non il me semble, qu'il serait juste, que les dogmes promulgués par les catholiques depuis le schisme soient confirmés ou infirmés par l'Eglise dans son Unité et son universalité!

La réunion d'un tel concile pourrait aboutir à l'Unité de l'Église que nous souhaitons tous!

Car nos prières et la volonté de l'Esprit Saint viendrait certainement à bout des erreurs que nous avons tous commises!
Dans ma compréhension des choses, votre terminologie :"exiger une capitulation sans conditions" ne serait pas une approche en Christ de la part des Orthodoxes.

Pardonnez-moi d'ajouter encore que les catholiques ont été hérétiques depuis l'ajout du filioque, et celui-ci est bien antérieur à 1054!
Ce qui n'a pas empêché la chrétienté de conserver un semblant d'unité jusqu'au sac de Constantinople par les Croisés en 1204!

Pour ce qui est du concile pan orthodoxe en préparation, il me semble que nous ne l'attendrons plus longtemps, car à ma connaissance, tous les patriarcats seraient d'accord pour le tenir?

Il y a eu des ruptures éphémères entre certains patriarcats orthodoxes. Le dernier a été un désaccord entre Moscou et Constantinople, qui est à présent, Grâce au Ciel, un malentendu résorbé.
Donc, il n'y a pas autant de divisions chez nous, que nos petites querelles de clocher locales peuvent le donner à penser!

Pour ce qui est de l'expression de Mgr Hilarion :
" nous revoilà donc tous sur le même navire"
C'est vous qui avez raison, il s'agit bien des chrétiens, qui doivent faire front contre les ténèbres qui nous entourent!
Mais cela ne veut absolument pas dire que nous soyons déjà en communion et en unité les uns avec les autres!
Cher Cathortho, je ne suis vraiment qu'une obscure fidèle orthodoxe, et ce que j'écris ne représente que les sentiments de mon cœur.
Et ce cœur, je peux vous assurer, qu'il est convaincu du bienfondé de l'union des Chrétiens en une seule et même foi, en même amour les uns en vers les autres, afin que Notre seigneur nous bénisse et nous permette de témoigner en Son nom devant les Nations.

10.Posté par Daniel le 20/09/2010 12:09
Je ne rejoins pas entièrement Madame Genko; l'église ne pouvant être divisée, l'Eglise romaine est donc hors de l'église, ses évêques ne sont pas des évêques (car la succession apostolique n'est pas mécaniste et se perd en cas d'hérésie, de schismes ou de parasynagogues, sauf cas vraiment particuliers lors de la crise arienne où les orthodoxes étaient divisés et comptaient à Antioche des juridictions concurrentes ayant la même foi et même des saints ), l'église orthodoxe ne peut en l'état tenir de concile avec les évêques non orthodoxes. Il faudrait que les évêques catholiques renoncent à leurs hérésies puis soient réintégrés à l'église comme cela s'est déjà fait quand des évêques hérétiques retournaient à l'église lors des conciles. Mais ce n'est que quand ils renonçaient à leurs hérésies qu'ils pouvaient prendre place à proprement parler au sein du concile.

11.Posté par Serge MULLINS le 20/09/2010 12:11
Mon intervention très modeste est celle d'un humble néophyte qui ne prétend apporter aux divers moulins des différentes églises qui tournent dans le flot des idées de ce blog qu'un témoignage très spécifique. Peut-être que dans ce forum suis-je le seul qui représente un "transfuge" de l'Eglise Catholique vers l'Eglise Orthodoxe. Je n'étais pas un Catholique "statistique" dans la mesure où, en France par exemple, le mot n'a plus guère que ce sens d'où l'incapacité de l'Eglise Catholique à témoigner de valeurs à une échelle capable de contrecarrer la dérive Musulmane en particulier.

J'étais un Catholique dans la mesure où mon baptème m'en donnait la référence, Je connaissais assez bien la Théologie Catholique et ma bibliothèque était assez fournie pour témoigner d'une réflexion et d'une recherche personnelle qui me rapprochait de la spiritualité Carmélitaine ou des Chartreux par exemple.

Cependant je ne me sentais pas à l'aise dans le "costume Catholique" et lorsque l'on me questionnait et ce de plus en plus dans une France en pleine dérive vers l'Agnosticime et le matérialisme de base, en me disant avec ironie la plupart du temps "Mais toi tu es Catholique?" je finis par répondre "Je suis Chrétien et celà me suffit".

Il y a quelques années la Providence me conduisit en face de l'étagère d'une librairie ou je débusquais un livre remarquable sur l'Histoire du Monachisme des premiers temps et des Pères de l'Eglise. Ce fut une illumination qui me conduisit également vers l'Histoire de Byzance et du Christianisme et bien évidemment des démélés de Bysance avec Rome.

Au fur et à mesure de mes lectures et du témoignage des Saints de l'Eglise tant Orthodoxes que Catholiques et de la conscience que je prenais de l'Histoire Romaine, j'en vins tout naturellement à considérer que la racine du mal se trouvait entre autres dans la Centralisation Romaine dont le témoignage prouvait largement par sa collusion permanente avec les forces politiques des différentes époques qu'elle était extrêmement pernicieuse et générait tous les excès et dérives que nous connaissons dont l'Inquisition, les Croisades et les guerres de Religions sont un exemple particulièrement probant sans équivalent chez les Orthodoxes.

Au sein même de l'Eglise Catholique de nombreux Saints eurent maille à partir avec Rome qui s'érigeait comme le seul et unique juge en matière de Sainteté dont la seule définition témoigne déjà d'une différence entre Catholiques et Orthodoxes.Je pense au traitement infligé par Rome pendant sa vie au Padre Pio par exemple.

J'étudiais alors l'histoire du cheminement vers la Russie de l'Orthodoxie qui m'apparaissait de plus en plus "orthodoxe" en passant par Kiev plaque tournante et siège plus tard de nombreux débats idéologiques et qui résista malgré les permanentes tentatives de Rome d'Introduire l'Uniatisme à travers tous ces territoires bordant la Russie.

J'en vins à apprendre le Russe et m'instruire dans l'approche théologique Orthodoxe Russe ce qui finit de me convaincre que les différences que je percevais entre les deux théologies justifiaient parfaitement mon rapprochement avec l'Eglise Orthodoxe.Une étude en profondeur montre que ces différences ne sont pas superficielles et loin d'être seulement des différences de structures et de comportements.

Un récent séjour en Russie m'a montré que le Renouveau de l'Orthodoxie et donc du Christianisme n'est pas que de façade et qu'il n'y a pas que des "babouchki". dans les églises. J'y ai vu aussi beaucoup de jeunes qui sentent que la réponse Capitaliste au Matérialisme du communisme est tout aussi fausse. Ils viennent là parcequ'ils ont trouvé une réponse Chrétienne à leurs questions existentielles.

Si nous voulons "évangéliser", que ce soit Orthodoxes ou Catholiques, c'est le témoignage de nos Saints et de nos martyrs qui en seront le fondement et non pas nos blogs divers et variés ni nos débats sur la place publique que ne suit que de très loin le public agnostique ou d'autres confessions en ironisant sur nos divisions. L'église Orthodoxe a bien sûr commis des erreurs mais sa structure ne les centralise pas dans une Vitrine Romaine qui joue de plus en plus le rôle de contre témoignage. Il suffit d'écouter les commentaires de "ceux qui ne croient pas" comme l'aurait dit Brassens.

Alors si nous nous réunissons entre "confessions" différentes pour prier pour le salut du monde ou de nos voisins en particulier je ne peux qu'adhérer. Mais si nous nous réunissons pour une Union dont personne n'est capable de trouver depuis des siècles le moindre fondement je dis clairement NON. De façon interne l'Orthodoxie connaît ses combats et ses différences certes, mais nous avons tous le même Crédo fondé sur une Théologie COMMUNE..Les débats liés aux problèmes de territorialité même s'ils sont induits parfois par des questions d'influence ou de culture étrangers à notre Foi existent mais sont secondaires car ils ne concernent que la surface.Peu importe que tels murs appartiennent à qui...ce qui importe c'est que globalement nous soyons capables de les entretenir. car ce sont les murs de notre Eglise Orthodoxe COMMUNE..Les maladresses diplomatiques ou autres restent purement du domaine humain. L'Objectif premier des Orthodoxes me semble devoir être non pas d'Unifier les sensibilités territoriales mais de les coordonner au regard de l'orthodoxie de la doctrine.

Je me permettrai maintenant d'émettre une opinion toute personnelle..sans tous les millions de Martyrs Russes très récents, où en serait le Christianisme aujourd'hui? Cela ne témoigne pas de la gloire de la Russie mais de la Gloire de Dieu. Cela donne non pas un droit à l'Orthodoxie Russe mais une vivante responsabilité que nous devons respecter. Elle témoigne d'une Foi que nous avons perdue depuis longtemps en Occident. Elle se trompe parfois et continuera certainement.. celà reste un travers humain..

Notre Orthodoxie est assise sur une théologie inébranlable et en accord avec les fondements du Christianisme. Je ne suis personellement pas prêt à en discuter sous le Chapeau d'une soit-disant Union qui n'est qu'une variante de langage derrière laquelle peut se dissimuler un avatar de l'Uniatisme..


12.Posté par Marie Genko le 20/09/2010 14:51
@Daniel,

Je ne prétends certainement pas qu'il serait évident de réunir un tel concile!
Pourtant, l'Église orthodoxe russe a reconnu aux catholiques une succession légitime des évêques et des prêtres.
L'idée d'un concile commun ne me semble donc pas totalement irréaliste...?
Évidemment, les modalités devraient en être discutées et approuvées par les instances compétentes.

@Serge Mullins,

Merci, cher Monsieur, pour votre précieux témoignage!
Je suis certaine que nous sommes très nombreux à vous avoir lu, et que nous ne manquerons pas de réfléchir à vos paroles.
Votre pensée est riche de toutes vos connaissances et de votre cheminement spirituel personnel.
Vous avez certainement le recul, qui nous manque, pour évaluer de façon pragmatique les dispositions d'esprits chez nos frères catholiques.
Je me suis efforcée de faire comprendre à Cathortho la position des Orthodoxes envers la religion catholique. Et je vous suis très reconnaissante d'avoir bien voulu nous nous aider sur ce blog en nous faisant profiter de votre témoignage.

13.Posté par Cathortho le 20/09/2010 15:37
Chères Marie Genko

Merci pour vos précisions (9) car je n'avais pas compris que vous vouliez parler d'un concile réunissant catholiques et orthodoxes. En ce qui me concerne je souhaite évidemment la tenue d'un tel concile, ce serait une excellente chose qui aurait certainement l'agrément du Seigneur, mais je n'y crois guère pour deux raisons qui sont intimement liées.

La première c'est qu'il paraît difficile de convoquer un tel concile "cathorthodoxe" quand on voit la difficulté qu'ont les Eglises orthodoxes pour convoquer un concile inter-orthodoxe.

La seconde c'est que lorsqu'on lit Daniel (10), prose qui reflète le point de vue d'une partie minoritaire (du moins je l'espère) mais loin d'être négligeable de l'Orthodoxie, il est presque certain que la convocation d'un concile "cathorthodoxe" entrenerait un schisme au sein de l'Orthodoxie, et c'est bien cela qui fait "peur" à la hiérarchie de la "Troisième Rome".

Dans mon "for intérieur" (mais encore une fois, je peux me tromper), je pense que Mgr Cyrille et ses proches collaborateurs, en bons disciples de Mgr Nicodème de bienheureuse mémoire, sont prêts à franchir le pas vers l'Union en passant par une clarification sérieuse des différents qui opposent catholiques et orthodoxes, mais qui sont minimes au regard de la régularité apostolique qui unit les passagers du "même navire". Malheureusement ils me semblent d'une certaine manière pris en otages (chantage au schisme) par la minorité des "super-orthodoxes" pour qui l'Eglise c'est l'Eglise orthodoxe, point final : " l'église ne pouvant être divisée, l'Eglise romaine est donc hors de l'église, ses évêques ne sont pas des évêques ". (10)

Ce point de vue des "super-orthodoxes" a dans son erreur, je le répète, le mérite de la cohérence. En effet, là ou je suis d'accord avec Daniel, c'est que l'Eglise étant Une, comme orthodoxes et catholiques le confessent, elle ne peut être divisée. Reste alors deux attitudes possibles. La première attitude est celle de Daniel et de toute la minorité puissante qui pense comme lui, je ne la répèterai pas, la citation que je viens de donner étant suffisamment explicite. La seconde attitude c'est que si l'Eglise est indivisble cela veut dire que l'Eglise catholique n'est pas hors l'Eglise en raison de sa régularité ecclésiale qu'elle partage avec les Eglises orthodoxes, alors les questions de "disputatio" théologique et d'organisation ecclésiale, se doivent, après mille ans !, d'être surmontées au plus vite.

Au plus vite car la déferlante séculariste anti-chrétienne issue des "Lumières plus que ténébreuses de la modernité" ne tardera pas à se transformer en "tsunami" dévastateur qui nous emportera tous, orthodoxes, catholiques, et protestants les moins éloignés de la régularité, si nous restons enfermés dans nos misérables petites querelles "humaines trop humaines".

14.Posté par Irénée le 20/09/2010 16:31
Il me semblerait souhaitable d'avoir un regard un peu plus réaliste et sérieux sur ces questions.
Malgré ses déclarations "sympathiques", le métropolite Hilarion, comme l'ensemble de l'épiscopat orthodoxe ne célèbre pas l'eucharistie avec des catholiques romains, ne communie pas avec eux et ne reçoit pas à la communion les catholiques en question.
Tant que nous serons dans cette situation, qui est conforme à la théologie et à la praxis de l'Eglise, les belles déclarations et les élucubrations parfois fumeuses restent lettre morte.
Prions pour que "l'union des saintes Eglises de Dieu", pour que l'Esprit Saint éclaire les évêques qui participent au dialogue entre orthodoxes et catholiques romains.
N'entrons pas non plus dans une approche écclésiologie très scolastique autour des questions de validité toutes juridiques...ce n'est pas l'approche orthodoxe...
Je suis tout prêt à faire évoluer mes positions, mais à partir de positions claires, de déclarations conciliaires, mais pas sur la seule image poétique d'un "même navire"...
Mais de grace, ne construisons pas des théories fumeuses, qui ne correspondent ni à l'enseignement orthodoxe, ni à la pratique traditionnelle de notre Eglise !

15.Posté par Fabre le 20/09/2010 17:14
de Daniel : "'église ne pouvant être divisée, l'Eglise romaine est donc hors de l'église, ses évêques ne sont pas des évêques (car la succession apostolique n'est pas mécaniste et se perd en cas d'hérésie, de schismes ou de parasynagogues, "
de Marie Genko : "Pourtant, l'Église orthodoxe russe a reconnu aux catholiques une succession légitime des évêques et des prêtres. "
Et Paf ! les deux disent vrais ! tous les textes, canons conciles et la tradition attestent ce que dit Daniel et c'est vrai que l'église russe " légitime" la succession évêques, prêtres,...donc implicitement la validité de tous les sacrements de l'église de Rome...c'est antinomique ! il faut savoir ou , et , choisir ! nos évêques qui en a perdu son russe, qui son latin qui son grec qui ...juste de la politique, non des compromis mais des compromissions....ainsi, je ne donne pas mon avis ou ce que je crois, je le garde pour moi, mais ce que je ressens....c'est minable ces fausses attitudes....en Christ D. Fabre

16.Posté par Marie Genko le 21/09/2010 09:32
@Fabre et Cathotho,

Je comprends que certaines postions vous semblent illogiques ou antinomiques.
Permettez-moi de vous conseiller de relire le message 11 de Serge Mullins, chaque idée abordée y est importante. Surtout dans les paragraphes 11 et 13 la position de la grande majorité des orthodoxes y est clairement exprimée.
Il faut bien comprendre que n'importe quel chrétien souhaite le bien de son prochain et que les orthodoxes souhaitent aux catholiques et aux protestants de sortit de la position dans laquelle ils se sont enfermés, position qui a éloigné du Christ tant et tant de leurs fidèles!
Je suis convaincue que l'Église russe a eu raison de reconnaître la succession légitime des évêques dans l'Église catholique; Le patriarcat de Constantinople la reconnaît aussi.
L'Église catholique, malgré ses errances a su produire des Saints.
Et étant donné que nous sommes tous susceptibles de nous tromper, gardons nous de trop trancher.
Vous nous reprochez une fausse attitude!
Pourtant nous nous nous efforçons de vous faire comprendre, que nous vous considérons comme des frères chrétiens, que nous ne demandons pas mieux que de vous rencontrer et dialoguer avec vous, car nous ne voulons pas être vos ennemis!
Mais nous unir à l'erreur, qui est la votre, pour en être contaminés nous mêmes, cela est vraiment nous demander l'impossible!

17.Posté par Fabre le 21/09/2010 16:13
à Marie ! je suis on ne peut plus orthodoxe....et bêtement intellectuellement théologien et je m'exerce à le devenir spirituellement mais là ...j'en suis très loin ! mais bon je suis orthodoxe ! donc vous dites que cette attitude antinomique n'est pas une fausse attitude ??!! et bien cela prouve combien je suis si bêbêbête que je ne la comprends effectivement pâs !?? mais vous si ! alors bravo ! je vous envie !: vous dites : " Je suis convaincue que l'Église russe a eu raison de reconnaître la succession légitime des évêques dans l'Église catholique; Le patriarcat de Constantinople la reconnaît aussi. "
en privé, moi aussi, mais ce n'est pas les canons et la tradition de votre, notre, mon Eglise...Orthodoxe !

18.Posté par Fabre le 21/09/2010 16:30
et en suivant, bien que je sois pour cette reconnaissance privée, soit parce que j'ai envie de le croire soit parce que bien sûr, petit bonhomme que je suis ou même serais-je grand, je n'ai pas à dicter à Dieu, au Très Saint Esprit où et comment Il doit souffler, je regrette de ne rien trouver chez les pères et en toutes les déclarations des théologiens orthodoxes dans l'histoire qui exprimerait cette adhésion d'une part et d'autre part, ce n'est pas parce que un Evêque ici, un autre là, et troisième ailleurs exprime son opinion ou interprétation que cela est reçu en Eglise quand chez nous un Ev^que fut-il métropolite, patriarche ou pape n'est pas infaillible ! donc attendons le prochain concile ! pour l'heure j'obéis tout aussi bêtement et sans aucun doute par ignorance effective personnelle à la Tradition vivante de l'Eglise !

19.Posté par Marie Genko le 21/09/2010 21:16
@ Fabre,

Ce n'est pas parce qu'un homme juste se trompe, qu'il en est moins un homme juste!
Si, comme vous le dites avec raison, les Canons orthodoxes condamnent les hérétiques il s'agit, autant que je puisse le comprendre (pardonnez-moi, je ne suis pas théologien!), d'une condamnation globale qui vise ceux qui enseignent cette doctrine hérétique.
Toutefois beaucoup ignorent qu'ils sont hérétiques et ils n'en sont pas moins des braves gens!
Vous ajoutez encore que "nous n'avons pas à dicter à Dieu, au très Saint Esprit où et comment il doit souffler" Voilà certainement la raison qui a poussé les théologiens orthodoxes à légitimer la succession apostolique chez les catholiques.
Les Canons nous enjoignent de ne pas prier avec les hérétiques, de ne pas communier avec eux, c'est une mesure dont la sagesse est tout à fait évidente.
Mais cela ne veut pas dire que les chrétiens catholiques sincères, membres paroisses guidées par de saints prêtres, ne reçoivent pas de la miséricorde divine des sacrements valides!
Voilà comment moi, qui suis certainement infiniment plus bêbête que vous croyez l'être vous-même, je m'explique ce qui vous semble une fausse attitude!
Peut-être est-ce un défi à la logique?
Mais le mystère de la grâce divine, n'est-il pas aussi lumineux qu'obscur à nos pauvres intelligences humaines?


20.Posté par Fabre le 22/09/2010 07:47
Marie, je suis à 1000% d'accord avec vous ! je voulais juste montrer " nos contradictions" que vous appelez " sagesse" et un Père de l'Eglise ( peut-être Saint Basile)a dit : je sais où est " l'Eglise...je ne sais pas où elle n'est pas..." et un autre ou le même : il en est dedans qui sont comme dehors, et dehors qui sont comme dedans" en tout cas et oui c'est un défi à la logique et l'intelligence humaine mais comme le dit Saint Paul, " car la sagesse de ce monde est folie pour Dieu " et enfin à part mon épouse et mes enfants........, ainsi, ma maman, mes frères et soeurs, toute ma parenté est catholique et nous avons des amis non -orthodoxe qui valent mille fois plus que nous et plus que beaucoup de croyants...alors oui Marie je partage votre point de vu et ....juste je désirais ainsi connaitre des avis orthodoxe dans 'leurs entrailles d'amour et de miséricorde' bien à vous en Christ

21.Posté par Daniel le 22/09/2010 18:29
@ Daniel Fabre

Vous confondez péché et hérésie (ou semblez confondre). On peut être vertueux en étant hors de l'Eglise et pécheur en étant "officiellement" dans l'église. La grâce divine n'est pas par ailleurs limitée à l'Eglise mais concerne toute la création; Dieu peut donc la dispenser par tout moyen à tout homme de bonne volonté. Je pense qu'un saint du nom de Saint George de Chozeba avait écrit que tout homme juste était agréable à Dieu qu'il soit chrétien, samaritain, juif etc. En revanche, c'est bien une affirmation ancienne et répétée de l'église (j'ai déjà citée plusieurs source) que seuls ses mystères à elle transmettent la grâce.

22.Posté par Fabre le 22/09/2010 19:51
cher Daniel, ben non je ne confonds pas...ce me serait embêtant et grave de ne pas savoir ce qu'est pécher....!!! d'où prenez-vous ce raccourci, avez-vous lu mon billet précédant le votre ??! mais il me semble avoir écrit : : de Saint Augustin (de plus en plus réhabilité en orthodoxie sauf certaines déclarations) " il en est dedans qui sont comme dehors et dehors qui sont comme dedans..." et aussi : " de Saint Basile je crois " je sais où est l'Eglise, je ne sais où elle n'est pas " etc............ ainsi donc, d'accord avec vous Daniel et d'ailleurs avec Marie et tout autant Irénée....

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