Le patriarche Cyrille estime qu’il n’existe aucun fondement canonique à la présence en Estonie d’une juridiction ecclésiale sous l’omophore du patriarcat de Constantinople.

Intervenant hier au cours d’une réunion du Conseil de rédaction de l’Encyclopédie orthodoxe le patriarche a mentionné le projet d’une édition du livre consacré par le défunt Alexis II à l’histoire de l’orthodoxie en Estonie. Il a dit: « Cet ouvrage rigoureusement scientifique montre que la présence de la foi orthodoxe dans les pays baltes résulte des activités missionnaires conduites par l’Eglise orthodoxe russe et que la culture orthodoxe dans cette région relève de la tradition russe.

Les évènements tragiques du XX siècle ont fait que pour une période assez courte l’Eglise orthodoxe d’Estonie a relevé de la juridiction du patriarche œcuménique. Cet intermède ne saurait justifier le maintien de l’orthodoxie estonienne sous l’omophore de Constantinople. Les activités des structures ecclésiales de l’Eglise de Constantinople en Estonie ne peuvent être considérées comme légitimes, canoniquement fondées et ayant des racines historiques.

La perception de l’histoire de l’Eglise est également faussée en Ukraine par de nombreuses publications hostiles au patriarcat de Moscou. Les faits y sont altérés de la manière la plus brutale qui soit. Mais sont pas ceux dont la voix est la plus bruyante qui l’emportant dans de tels débats et qui font paraître des textes journalistes agressifs. Les chercheurs armés de faits irréfutables et procédant à une analyse objective de ces faits finissent toujours par faire triompher la vérité.

Les historiens qui étudient l’orthodoxie en Ukraine doivent faire connaître la vérité aux milieux intellectuels de Russie, d’Ukraine et des autres pays frères ».

Interfax, le 30 avril 2010
Traduction " P.O"

Rédigé par l'équipe rédaction le 30 Avril 2010 à 13:56 | 33 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Jean Vandersmissen le 30/04/2010 20:49
On ne peut que donner raison à Sa Sainteté Cyrille Ier. Même si Constantinople avait raison, je ne parviens toujours pas à comprendre comment un évêque grec de France qui ne parle sûrement pas l'estonien ait pu être promu primat de cette entité. Cela montre que peu d'Estoniens orthodoxes soutenaient cette entité. On peut comprendre qu'à l'époque bolchevique entre 1920 et 1940, l'Estonie indépendante ait voulu comme d'autres ailleurs se mettre sous la protection de Constantinople mais c'est un fait que cette Eglise d'Estonie relève de la tradition russe car les pays baltes faisaient partie de l'Empire russe. Et je crois qu'elle a reçu de Moscou l'autonomie.

2.Posté par vladimir le 01/05/2010 00:12
L'orthodoxie est attestée dans les pays baltes dès le XIIe-XIIIe siècles, mais elle fut ensuite supplantée par le catholicisme en Lituanie puis la réforme. Elle revint après l'annexion à l'empire russe par Pierre le Grand et, en 1836, un diocèse est institué à Riga avec un évêque orthodoxe pour les régions baltes.

En 1920 saint Tikhon bénit une Eglise orthodoxe autonome d'Estonie et l'élection du premier primat, Mgr Alexandre Paulus. (L'Eglise de Lettonie obtint l'autonomie en 1921). Toutefois, avec l'emprisonnement du patriarche Tikhon par les bolchéviks et les persécutions contre l'Eglise orthodoxe russe, l'Église de Russie apparue complétement asservie au pouvoir athée dès 1922. L'Église d'Estonie fut alors reçue au sein du patriarcat de Constantinople unilatéralement, sans consultation avec le Synode de l'Église russe, en gardant son statut d'autonomie (1923).

Cette situation pris fin avec l'annexion de l'Estonie par l'URSS en 1939 et l'Église d'Éstonie fut réintégrée dans l'Église de Russie en restant d'abord officiellement autonome, puis en perdant ce statut: le patriarcat œcuménique abroge la décision de 1923 en 1978 à la demande de son primat, entraînant la réintégration juridique de l’Église d’Estonie dans le patriarcat de Moscou. Le patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire est né en Estonie et y exerçât la plus grande partie de son ministère en étant métropolite de Tallinn et primat de l'Eglise d'Estonie pendant un quart de siècle.

Entre-temps, au moment de l’invasion et de l’annexion de l’Estonie par l’URSS, une partie du clergé et des fidèles orthodoxes, en majorité de langue estonienne, fuyait le pays et créait en Suède en 1947 l’Église apostolique orthodoxe d’Estonie « en exil ». Rentrés en Estonie après 1991, ses membres enregistrèrent administrativement cette Église là sous le nom d’Église apostolique orthodoxe d’Estonie, créant de fait une hiérarchie parallèle à l’Église orthodoxe locale, dirigée par l’évêque Korneli, qui avait retrouvé retrouvé le 23 avril 1993 son statut d’autonomie. En 1996, le patriarcat de Constantinople rétablissait le tomos de 1923 pour cette métropole d'Estonie qui est présidée aujourd'hui par le métropolite Stéphane, un Français d'origine grecque. Le patriarcat de Moscou rompait la communion avec Constantinople pour protester contre cet acte anticanonique. Je me trouvais personnellement en Lettonie en 1996-98 et j'ai pu constater directement, par mes contacts avec les intéressés, les pressions exercées par les autorités administratives estoniennes sur le clergé en place pour qu'il rejoigne cette nouvelle entité ecclésiales, les avantages qu'on leur promettait en termes de rémunérations, logements, lieux de cultes dont étaient expulsés les fidèles de Mgr Korneli. 54 paroisses sur les 80 qui fonctionnaient en 1991 sont ainsi passées dans la juridiction de Constantinople (il y avait 156 paroisses en Estonie avant l'invasion soviétique!), mais elles ne représentent que moins de 1/3 des fidèles (à peine 10% selon certaines sources...).

Nous avons en tout cas maintenant 2 juridictions orthodoxes concurrentes, situation particulièrement douloureuse et anticanonique qui donne lieu à bien des difficultés à tous les niveaux de l'Orthodoxie.

Sources:
http://orthodoxeurope.org/page/19/2/411.aspx
http://www.orthodoxa.org//FR/estonie/HistoireEglise/sommhistoirEglise.htm
http://www.einst.ee/historic/france-est/fe10/ortodox.htm

3.Posté par Cathortho le 01/05/2010 09:56
@ Vladimir

Merci pour ces précisions concernant le problème ecclésial estonien. Comme d'habitiude vous citez vos sources, ce qui est le gage du sérieux et de l'hônnèteté de vos interventions.

4.Posté par vladimir le 01/05/2010 10:26
Vous êtes trop bon!

Mais dans ce cas, encore plus que dans d'autres, il est indispensable de voir les arguments des deux partis. J'ai fait une présentation très simplifiée, et donc coupé beaucoup de détails qui ont leur importance: vous les retrouverez dans les sources citées...

J'imagine que la prise de position du patriarche Cyrille n'est pas sans rapport avec la prochaine visite de Sa sainteté Bartholomé à Moscou. Je pense que nous devrions tous prier pour que cette visite soit une grande avancée vers la paix et l'unité dans l'Orthodoxie!

5.Posté par Tchetnik le 01/05/2010 20:33
Situation de "Concurrence" très triste en effet. Aux Amériques le problème se pose, avec des paramètres historiques bien sûr très différents, entre les églises de Constantinople et l'OCA. Cela amène parfois des querelles de juridictions qui ne devraient pas être. L'essentiel étant que les fidèles aillent à l'église et pratiquent dans leur vie de tous les jours. Peu importe où précisément.

6.Posté par Daniel le 01/05/2010 21:00
@ Vladimir

Si l'orthodoxie fut supplanté dans les pays baltes, ne fut-ce pas en partie du fait des chevaliers teutoniques qui entre autre persécutèrent les orthodoxes?

@ Jean Vandersmissen

La nationalité du primat n'est pas un point bloquant en soi. Il n'y avait pas de candidat à l'épiscopat estonien. Je me demande d'ailleurs s'il n'y aurait pas une coupure ethnique derrière : les Estoniens ethniques avec Constantinople, les Russes d'Estonie à Moscou... L'Eglise de Russie a eu des Grecs à sa tête. La question de la langue est plus problématique mais parfois il faut faire avec. Tous les évêques en Afrique (Grecs en majorité) ne connaissent pas les langues locales mais ils font des efforts... et les apprennent. On peut espérer des évêques orthodoxes en France, et du clergé également qu'il fasse des efforts similaires...

7.Posté par vladimir le 02/05/2010 00:16
Oui, bien entendu, les chevaliers teutoniques et autres Porte-glaives: mon grand-père, originaire de Revel (Tallin), petite noblesse allemande locale, était Luthérien. Mais pas uniquement: la Lituanie devint le fer de lance du catholicisme après l'union avec la Pologne.

Je voudrais souligner que le patriarche Alexis II était né à Tallin, dont il avait été le primat...

Mais il est vrai que ceux qui créèrent l'Église apostolique à Stokhol étaient surtout de langue estonienne car les russophones se fondirent dans l'émigration russe (j'en connais...). Après leur retour ils n'avaient pas d'évêque et Constantinople ne se dépêchât pas de sacrer un évêque local; il me semble que c'est fait maintenant, mais ils insistent bien sur le fait que leur Église et l'Église estonienne alors que l'autre est celle des "colonialistes russophones"...

Mgr Korneli avait connu la répression soviétique et séjourné au Goulag, tout comme le père du patriarche Alexis 2, et parler à leur propos de soviétisme, comme font nombre de leurs adversaires, parait particulièrement ridicule!

8.Posté par Cathortho le 02/05/2010 15:27
Cette affaire de la situation ecclesiale en Estonie, malheureusement créée par le patriarcat de Constantinople, est d'autant plus regrettable que sur le plan géopolitique, l'Estonie, comme les deux autres états baltes, est instrumentalisée par les Etats-Unis dans son entreprise d'encerclement de la Russie et que la minorité russe y est opprimée. L'orthodoxie, " attestée dans les pays baltes dès le XIIe-XIIIe siècles " comme le rappelle Vladimir, est dans cette région incontestablement de tradition russe. Il est donc légitime de se demander ce qui a pu ainsi pousser le patriarcat de Constantinople à compliquer un peu plus la situation locale en provoquant inévitablement par cette initiative l'irritation bien compréhensible du patriarcat de Moscou.

9.Posté par Daniel le 02/05/2010 18:44
@ Cathorto

Il ne faut pas oublier que l'Estonie et les pays baltes ont eu à souffrir de la russification... qui a laissé des souvenirs peu plaisants.

10.Posté par vladimir le 02/05/2010 22:23
Pour la russification je me demande de quoi on parle. Comme je l'ai écrit. une partie de ma famille en est originaire. Elle a donné plusieurs officiers supérieurs et un amiral à la flotte impériale. Elle était russifiée... mais restait luthérienne.

Après la guerre civile, beaucoup de russes se sont installés là-bas mais c'est surtout après 1945 que la SOVIETISATION a fait du mal, avec ses exécutions et ses centaines de milliers de déportés (dont de nombreux clercs orthodoxes comme je le rappelais ci-dessus); mais elle touchait aussi bien les Russes que les autres. De plus, un grand nombre de personnes de toutes les nationalités de l'empire soviétique sont venus s'installer là ou y prendre leur retraite: c'était un peu la "Côte d'Azur" de l'URSS pour son climat et son mode de vie occidentalisé (tout est relatif!).

Leur langue commune étant le russe ils forment maintenant l'importante minorité russophone (32% en Estonie, soit prés de 600 000 personnes) qui est de fait privée de droits civiques: considérés comme "non citoyens" ils n'ont pas les pleins droits de vote (ils ne peuvent voter qu’aux élections municipales), ne peuvent être membre d’un parti politique et se présenter sur les listes électorales et se voient interdire un certains nombre de fonctions dans les services publiques. De plus, les immigrants de la période soviétique ainsi que leurs descendants, ne peuvent bénéficier du statut particulier pour les minorités.(droit à l’autonomie culturelle, à l’usage de leur langue dans l’administration d’une communauté où les membres de la minorité forment la majorité, possibilité d’utiliser leur langue maternelle dans la justice et de recevoir une éducation dans leur langue maternelle). Ils sont vraiment des "non citoyens" et un rapport d'Amnesty International note que la majorité de la population russophone se trouve souvent de facto exclus du système d’éducation et du marché de travail. Les exigences de citoyenneté pour trouver un travail dans le secteur privé ou public mentionnées plus haut ont crée une situation où le chômage des Russes est très élevé. D’où un danger d’exclusion sociale. Pourtant les discriminations de cette minorité par les pouvoirs publiques estoniens ne sont pratiquement pas prise en compte ni dans les instances européennes ni dans l'opinion publique...

Source: http://www.nouvelle-europe.eu/geographie/pays-baltes/quel-avenir-pour-la-minorite-russe-en-estonie-.html

11.Posté par Daniel le 03/05/2010 00:49
@ Vladimir

Par russification, j'entends ce dont parle l'article que vous citez : "L’éducation était longtemps une prérogative des non-Estoniens et la langue estonienne n’était pas officiellement utilisée." Les Estoniens étant quand même chez eux, je comprends qu'ils aient été frustrés que leur langue n'ait pas eu le statut de langue officielle. Ils se sont sentis envahis, de façon concrète par l'annexion à l'URSS mais aussi par le flux de personnes extérieurs à la région qui s'y sont installés. Les phénomènes migratoires de masse ne sont jamais bien vécu par la population autochtone qui ne se sent plus chez elle, et ce d'autant plus qu'on ne lui a pas demandé son avis.

Néanmoins, la procédure d'acquisition de nationalité me semble honnête : 5 ans de résidence, prestation de serment, connaissance de la langue et de la constitution... il n'y a rien de discriminatoire à cela.

12.Posté par Cathortho le 03/05/2010 09:36
@ Daniel

Si je comprends votre raisonnement, puique les russes ont opprimé les estoniens : juste retour de baton, à présent les estoniens ont quelque légitimité à opprimer les russes. Raisonnement contraire à la juste attitude chrétienne qui poscrit la vengeance.

13.Posté par Daniel le 03/05/2010 11:33
@ Cathorto

Vous ne comprenez justement pas mon raisonnement... mais j'en ai l'habitude... Je n'ai jamais dit que les Russes ont opprimé les Estoniens. Je fais la distinction entre russe et soviétique. Les Soviétiques ont opprimé les Estoniens en favorisant semble-t-il la langue russe et en permettant l'installation de populations non originaire d'Estonie. Les phénomènes migratoires ne sont pas une chose innocente : sans l'accord de la population autochtone, ils créent toujours des problèmes et peuvent être perçus comme une invasion surtout quand ils changent la composition démographique à un degré élevé. Les nouveaux arrivants ne partagent pas les moeurs et les coutumes du pays d'accueil, pas la langue non plus... Est-il normal qu'on les considère comme des citoyens à part entière. A mes yeux non, et ce, pour tout type de pays : la patrie est étymologiquement la terre des pères, la terre des ancêtres...

Les Estoniens, en tant que peuple autochtone, sont en droit de demander à un étranger qui veut acquérir la nationalité de se se dépouiller d'une part de lui-même, des ses racines, pour acquérir véritablement la culture locale. Or dans la pratique, cela prend du temps et est difficile, surtout si le nombre d'étrangers est élevé car ils tendent à vivre en vase clos de façon communautaire... ou s'ils refusent justement cette assimilation.

Je constate de surcroît que l'Estonie a une approche assez ouverte au vu des conditions d'obtention de la nationalité : connaissance de la langue, de l'histoire, de la Constitution, résidence de 5 ans... cela me semble d'ailleurs assez "léger" en terme d'enracinement dans la culture locale qui, à mes yeux demande bien plus d'années, mais les conditions estoniennes sont grosso modo celle demandées pour les naturalisations en France. Certains pays demandent bien plus d'années alors que d'autres n'admettent que le droit du sang!

14.Posté par Galina Prigova le 03/05/2010 15:57
Interview avec Mgr Cornélius, métropolite de Tallinn et d'Estonie (PM)


Estonian Orthodox Church of Moscow Patriarchate
Primate of EOC MP
Metropolitan Cornelius of Tallinn and all Estonia
Biographical note

" ....In 1951-1957 he belonged to the clergy of Vologda diocese. On 27 February 1957 he was arrested by KGB and charged for "anti-Soviet agitation" (possession of religious books, conversations with believers). On 16 May 1957 he was sentenced to 10 years imprisonment (para 58-10 part I of the Criminal Code of Russian Federation), served his sentence in the political camps of Mordovia (Dubravlag). On 12 September 1960 the Supreme Court reduced the sentence to 5 years. On 7 September 1960 by the resolution of the Supreme Court of Mordovia he was released from custody ahead of time and put on probation. (He was rehabilitated on 14 October 1988). In November 1960 he came back to Estonia and became rector of John the Forerunner Church in Tallinn..... http://www.orthodox.ee/indexeng.php?d=clergy/primate

15.Posté par Cathortho le 03/05/2010 16:35
@ Daniel

Dans votre comm. 13 vous dites que je n'ai pas compris votre raisonnement car dites-vous : "Je n'ai jamais dit que les Russes ont opprimé les Estoniens. Je fais la distinction entre russe et soviétique. Les Soviétiques ont opprimé les Estoniens en favorisant semble-t-il la langue russe et en permettant l'installation de populations non originaire d'Estonie. "
Comme à votre habitude vous jouez sur les mots. Soviétique renvoie à une idéologie, russe renvoie à une patrie, sa culture et à sa langue. Les soviétiques ne parlaient pas le soviétique !... mais le russe. Donc en dénonçant la russification par les soviétiques (qui n'étaient pas des extra-terrestres débarquant de la planète "Soviétis" mais bel et bien des russes malheureusement adeptes de l'idéologie criminelle soviétique), à travers ces derniers, volontairement ou involontairement, ce sont bien en dernière analyse les russes qui sont dénoncés.
Je suis d'accord avec vous quand vous dites que les phénomènes migratoires ne sont pas une chose innocente, nous en savons quelque chose ici en France où tout débat serein sur les conséquences d'une immigration massive, largement extra-européenne de surcroit, est interdit par le prêt-à-penser politico-médiatique dominant. De même la question des minorités nationales issues de l'histoire complexe de l'Europe centrale n'est certes pas aisé à solutionner. Mais si l'on peut regretter, ce qui est mon cas, la russification dont eut à souffrir l'Estonie et d'autres pays comme la Pologne, cela ne peut en rien justifier les injustices et les vexations rappelées dans www.nouvelle-europe.eu dont est victime la minorité russe, au sein de laquelle une grande partie est constituée de gens nés en Estonie et qui ne sont en rien responsalbes des actes de leurs aînés.
En tout état de cause, la question russe en Estonie est très sensible et, pour revenir à l'origine de ce post, l'initiative ecclésiale du patriarcat de Constantinoble est fort regrettable pour la paix entre les juridicions orthodoxes et aussi pour la paix entre européens lettons et russes.

16.Posté par Daniel le 03/05/2010 19:33
@ Cathorto

Les soviétiques n'étaient pas que des Russes ethniques : Staline était un géorgien ethnique et non un russe. Beaucoup de bolchéviques avaient des origines russes. Les soviétiques sont des personnes ayant une certaine idéologie qui ont fait souffrir globalement tout le monde, Estoniens et Russes... et bien d'autres...

A mes yeux, être né en un endroit ne donne pas droit de façon systématique à la nationalité de ce pays. Comme à votre habitude, vous refusez devoir des points et notamment que l'acquisition de la nationalité n'est pas insurmontable.

17.Posté par Tchetnik le 03/05/2010 20:15
Un souvenir médiatique d'il y a 12 ans, lors d,une marche commémorative des anciens de la "Lettland" à Riga.

Ce "grand quotidien du soir" qui justifiait ce défilé alors qu,il est le premier à pourfendre le "danger faschiste" en temps habituels. Il écrivait alors dans son article:

"L'église orthodoxe de Riga, symbole de l'oppression soviétique..."

Il fallait oser. Mais il est vrai que ce journal de révérence n'en était déjà pas à un contresens près.


18.Posté par Daniel le 03/05/2010 20:36
Erratum : je voulais dire dans mon message 16, beaucoup de bolchéviques avaient des origines juives (et non russe).

Il est vrai que l'attitude de Constantinople n'est pas correcte en Estonie

19.Posté par vladimir le 03/05/2010 21:20
Chers frères,
Essayons de voir le points de vue des personnes en cause:
- Pour les locuteurs natifs Estoniens: avant 1940 il y avait des minorités germanophones et russophones. Il y avait évidement dés le départ des écoles "estoniennes", majoritaires, et des écoles "russes" (les "" signifient que je parle de la langue principale d'enseignement), le russe étant obligatoirement enseigné dans les premières et l'estonien dans les secondes; parler de "russification" à ce niveau est exagéré mais je ne suis pas informé de la situation à l'université. Les "colonisateurs" soviétiques venaient, comme je l'ai écrit, de toute l'URSS, en majorité de Russie, Biélorussie et Ukraine (proximité) et leur langue commune étant le russe, l'assimilation "soviétique = russe" fut totale.
- Pour les locuteurs natifs russophones: quelle que soit la date d'arrivée (certains avec Pierre le Grand, en 1710), ils étaient chez eux, citoyens du même pays (à l'exception du petit nombre d'émigrés Blancs arrivés dans les années 1920, en particulier après la défaite de l'armée du général Judenich). C'était leur patrie et les priver brutalement de droits civiques en 1992 les ramenait à un système d'apartheid (les Bantous aussi participaient aux élections municipales...). La création de la nouvelle juridiction orthodoxe, de fait pour l'ethnie majoritaire et dans le cadre d'un "projet national" promu par le gouvernement, n'a fait qu'accentuer cela. Pourtant le clergé était (et reste!) majoritairement local... à l'exception des évêques importés par Constantinople, qui étaient totalement étrangers...

20.Posté par Irénée le 03/05/2010 21:40
Je ne voudrais pas envenimer le débat, mais il me semble qu'il y a là un mélange dangereux de catégories.
L'appartenance nationale et la religieon sont deux cjoses différentes.
Comme indiqué dans les messages précédents, il y avait des russes orthodoxes, mais aussi luthériens, juifs ou autre...et des bolchéviques de toutes appartenances, nationales ou religieuses. Mais à ne pas confondre...

21.Posté par Cathortho le 03/05/2010 21:56
@ Daniel

Bien entendu les soviétiques n'étaient pas quedes russes ethniques, et si vous relisez mon commentaire vous remarquerez que ne je ne fais aucunement allusion à l'aspect ethnique de la russité, vous faites intervenir là une problématique inexistante dans mon propos. Il semble d'ailleurs que cette question de l'ethnicité vous préoccupe puisqu'elle apparaît déjà dans votre réponse à Jean Vandersmissen dans votre commentaire 6. Quand à Iossip Vissarionovitch Djougachvili, alias Staline, qui ne sait qu'il était géorgien ? Qui ne sait également que les soviétiques étaient mus par " une certaine idéologie " qui a occasioné beaucoup de souffrance, idéologie criminelle comme je le dis dans mon commentaire ? Tout cela m'amène à me demander si vous êtes simplement un spécialiste de l'ouverture des portes ouvertes ou si vous prenez vos interlocuteurs pour des crétins.

En tout cas je remarque que vous excellez dans le pinaillage sur des points de détails et dans l'art de botter en touche, ce qui vous permet, vieille tactique qui ne trompe personne, d'éluder la question de savoir si le fait que les estoniens furent victimes de la russification justifie au regard de la morale chrétienne qu'ils traitent à présent les membres de la minorité russe comme des non- citoyens ou des citoyens de seconde zone ainsi que Vladimir en donne des exemples dans son commentaire 10 et que j'ai pu vérifier sur le site www.nouvelle-europe.eu. ; agissements condamnables bien connus de tous ceux qui refusent de se laisser entraîner dans la russophobie ambiante.

22.Posté par vladimir le 03/05/2010 22:08
Cher Irénée,
Vous avez absolument raison... mais l'Église apostolique d'Estonie a été relancée sur des bases ethniques, pour s'opposer à tout ce qui n'était pas estonien, avec le soutien efficace des autorités et la bénédiction de Constantinople. Difficile dans ces conditions d'y échapper...

23.Posté par Irénée le 04/05/2010 07:36
Cette question de la "nationalité" des évêques est aussi un mauvais procès...
Quand il n'y a plus d'évêque (ni de moines) en Albanie après des décennies de persécutions féroces contre l'Eglise, il y a fort heureusement un évêque grec qui organise, relève, ordonne des prêtres...et moins de 20 ans après, les premiers évêques albanais prennent petit à petit le relais.
Et les exemples sont nombreux ! et souvent salutaires au bien de l'Eglise.
Avec la logique de certains, pourquoi l'Eglise de Russie envoie t'elle en France un év^qie et des prêtres de Russie ? Il y a sans doute ici en Europe occidentale des personnes ayant toutes les qualités pour assumer ces responsabilités...
Je reste persuadé que l'enfermement sur des questions nationales et ethniques ne peut que pourrir la vie de l'Eglise. Il faut clairement distinguer les besoins pastoraux des fidèles, la nécessité de respecter leurs langues, leurs traditions propres etc. mais que l'enfermement dans l'appartenance à une Eglise nationale n'est pas une bonne chose.

24.Posté par vladimir le 04/05/2010 09:04
Tout à fait d'accord, cher Irénée. Le problème c'est que l'Église apostolique d'Estonie avait été crée sur une base ethnique, avec le soutien actif des autorités qui ont obtenu la bénédiction de Constantinople, pour soutenir le "projet national" et éliminer l'Église en place qui regroupait trop de russophones. Imagions l'Alsace (ou la Provence) déclarant la "Français de l'intérieur" étrangers sans nationalité, et sans droit de vote, et créant un diocèse catholique dépendant de la conférence italienne et non française...

25.Posté par Daniel le 04/05/2010 10:15
@ Cathorto

C'est vous qui éludez la question clef. Les autorités estoniennes ne mettent pas une barrière infranchissable à l'acquisition de la nationalité par les russophones : 5 ans de résidence, connaissance de la langue etc. Si les russophones sont incapables de satisfaire ces conditions qui ne sont pas insurmontables mais commune à tout étranger, il faudrait peut-être s'interroger sur leur désire de s'intégrer... et notamment leur désir d'apprendre l'estonien.

Je vous rappelle qu'ils sont, pour ceux venus pendant la période soviétique, que des "immigrés" et que les immigrés sont tout de même priés de se soumettre aux lois et aux usages du pays d'accueil. Tout pays d'accueil n'est pas tenu d'adapter le droit du sol (attribution de la nationalité selon le lieu de naissance), que je n'apprécie pas du tout, et cela n'est en rien discriminatoire. Pendant longtemps, la France a fonctionné sous le mode du droit du sang, avec sous la monarchie, de rares naturalisations accordées selon les mérites des uns et des autres. Par ailleurs, l'exemple de la France montre que de nombreuses personnes naturalisées n'ont aucune fidélité ou aucun amour pour la France mais que leur fidélité va à leur pays d'origine avec les dégâts que cela cause. Et pourtant, en France, on en ne maltraite pas particulièrement les étrangers! Il faut aussi se poser ouvertement cette question sur les Russes d'Estonie. A qui va leur fidélité et à leur attachement?

Je le dis franchement la procédure d'accorder la nationalité estonienne automatique uniquement à ceux qui la possédaient lors de la République indépendante d'Estonie et à leur descendant me semble entièrement juste car suite à la perte d'indépendance, l'Estonie n'a plus eu le contrôle de sa politique migratoire. Ceux qui sont venus par la suite disposent de la procédure de naturalisation via 5 ans de résidence et apprentissage de la langue, procédure qui n'est pas insurmontable. Le gouvernement estonien à présent offre des cours de langue gratuits et le niveau des tests a même été diminué.


26.Posté par vladimir le 04/05/2010 11:07
Désolé pour la répétition de mon commentaire: erreur de mainip!
Le problème des évêques c'est l'Estonie n'est ni l'Albanie ni la France: il y avait un archevêque et tout un clergé canonique et Estonien en place... alors importer un grec ne semble ni canonique ni opportun!
Pour la France il y a un manque évident de vocations (cf. problème de Daru) et c'est bien là l'avantage de s'appuyer sur une grande Église-mère. Je prends par exemple notre situation à Lyon: nous n'avions jamais de célébration pour Paques tant que nous ne faisions pas appel à un prêtre de la trinité Saint Serge et nos collégues "Vitalistes" font aussi appel à des prêtres de Russie ou d'Ukraine! Mais, encore une fois, la question ne se pose pas en Estonie où il y a plusieurs dizaines de prêtres autochtones.

27.Posté par Cathortho le 04/05/2010 11:09
@ Daniel

Votre commentaire 25 ne fait que confirmer ce que j'ai écris dans mon commentaire 21.

28.Posté par T. Schakhovskoy le 04/05/2010 11:33
Personne en Europe (et surtout pas les "bonnes âmes" qui voient pourtant partout la "bête immonde") ne se semble se soucier de voir les pays Baltes glorifier les groupements pro-nazis de leur histoire récente et couvrir de boue les résistants anti-nazis, présentés là-bas comme d'ignobles traîtres à la solde de l'Armée rouge...
Ce magnifique exemple de double langage semble se retrouver sur le plan ecclésial, par exemple dans les appréciations portées ici par certains sur l'Eglise "stambouliote" d'Estonie, créée de toutes pièces sur des critères et un projet totalement nationalistes.
Pourtant, comment ne pas y voir un triomphe du phylétisme, à l'endroit comme à l'envers : dedans, des Estoniens et seulement des Estoniens (qui d'autre y verrait le moindre intérêt ?). Dehors, les Russes, Estono-Russes et autres métèques !
Est-ce à dire, Messieurs, que, du moment que le phylétisme profite à Constantinople, tout va bien ? Ce serait presque amusant de voir les tenants de Constantinople en France, ennemis jurés de tout nationalisme n'est-ce pas, ainsi coïncés dans cette inconfortable position, obligés de défendre "l'indéfendable". Sauf que c'est encore plus affligeant qu'amusant.

29.Posté par vladimir le 04/05/2010 13:58
Et pour le commentaire 25, en reprenant mon parallèle, est-il normal d'accorder aux Français, "immigrés" après l'annexion de l'Alsace (1918), les mêmes droits qu'aux Alsaciens de souche? Ne faudrait-il pas leur imposer 5 ans de probation et un examen en alsacien? Car historiquement, l'annexion de l'Alsace par la France (1681) précède de bien peu celle de l'Estonie par la Russie (1710)...

Mais tout cela n'est que considérations politiques et la question clé pour l'Orthodoxie n'est pas là; elle est dans l'implantation d'une juridiction parallèle, avec son évêque importé, dans le diocèse d'un évêque canonique orthodoxe, et le passage en force, sans congé, de membres du clergé d'un diocèse à l'autre: voilà pour moi une double violation des canons qui fondent notre écclésiologie!

30.Posté par Cathortho le 04/05/2010 15:16
Pour aller dans le même sens que ce qu'exprime T. Schakhovskoy au début de son comm. 28, comment ne pas être scandalisé par l'affaire du démantèlement par les autorités estoniennes du monument au soldat inconnu soviétique à Tallin, symbole de la contribution décisive (minimisée par l'Occident, injustice dénoncée par Natalia Narotchnistskaîa *) de la " Grande Guerre Patriotique " à l'anéantissement du régime ethno-obsessionnel et raciste hitlérien.

" Ah oui mais c'était tout à fait justifié de la part des estoniens car il s'agissait d'un monument dédié au soviétisme, système tout aussi criminel que le nazisme " ne manqueront pas de rétorquer dans un habituel réflexe de Pavlov ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur conformisme bien-pensant, conformisme qui empêche de voir que par delà l'instrumentalisation de la patrie russe par le criminel Staline ce sont quand même bien 28 millions d'âmes russes et non pas soviétiques qui ont payé leur tribut à la victoire sur l'Allemagne nazie.
Jacques Sapir dans sa postface au livre de Natalia Narotchnistskaîa * :
" Ce n'est pas faire injure à la mémoire des soldats américains tombés en ce 6 juin 1944 que d'affirmer, comme le montre toute l'histoire militaire, que le nombre des victimes aurait été incomparablement plus élevé si l'appareil militaire nazi n'avait connu auparavenant les deux défaites de Stalingrad et de Koursk. [...] l'offensive menée par Bagramian, Tchernyakovski, Rokossovski et Zakharov décida tout autant si ce n'est plus du destin de l'Europe que le brillant raid blindé de Patton (p. 198) ".

* Natalia Narotchnistskaîa, " Que reste-t-il de notre victoire ? Russie-Occident : le malentendu ", édition des Syrtes, 2008

31.Posté par vladimir le 04/05/2010 19:36
Cher Cathortho ,
J'apprécie beaucoup vos commentaires mais je voudrais là tempérer votre russophilie. Il faut toujours se placer dans l'optique des personnes qu'on juge et ne pas leur imposer nos seuls critères: autant je défends le point de vue des Russophones, transformés en apatrides, autant il faut aussi comprendre la sensibilité des Estoniens de souche. Pour eux l'Armée Rouge est d'abord celle qui les a envahis en 1940, et c'est cette annexion qui a justifié ensuite l'invasion allemande; puis l'Armée Rouge est revenue instaurer le régime de terreur stalinien. Voici quelques faits:
29 janvier 1949 : Résolution du Conseil des Ministres de l’URSS sur la « déportation des koulaks et leurs familles, ainsi que des membres des familles de bandits et nationalistes des RSS de Lituanie, Lettonie et Estonie ». 25 mars-10 mai 1949 : Déportation de 94 779 personnes (30 630 familles) des RSS de Lituanie, Lettonie et Estonie vers les régions de Krasnoïarsk, Irkoutsk, Tomsk et la RSSA de Bouriatie-Mongolie. (Source : N.Werth, S.Mironenko,dir, Massovye repressii v SSSR, Istoria Stalinskogo Gulaga, vol 1, Moskva, Rosspen, p. 517-521).

On peut comprendre que les monuments à la gloire de ces "libérateurs" ne soient pas vraiment appréciés!

32.Posté par Cathortho le 05/05/2010 22:35
Cher Vladimir

Rassurez-vous, ma russophilie n'est point aveugle et ne m'empêche nullement de comprendre le ressentiment légitime de l'Estonie envers les soviétiques, qui ne le comprendrait pas ? Imaginons que l'Allemagne nazie eût érigé durant l'occupation de la France un monument à la gloire de ses soldats, on se doute bien que ce monument n'aurait pas eu longue vie après la libération et à juste raison ! Mais on sait bien que comparaison nest pas raison, l'occupation allemande de la France a Dieu merci été beaucoup moins longue que l'occupation soviétique de l'Estonie.
Mais là n'est pas l'essentiel.
Si l'on ne peut contester l'existence d'un peuple estonien, peuple de langue finno-ougrienne, dont la culture paîenne a longtemps résisté à la christianisation, latine ou slavo-byzantine, (aujourd'hui encore il semblerait que le chamanisme ne soit pas complètment éteint), il est cependant plus problématique de distinguer un état estonien proprement dit avant l'époque récente. Pour mémoire : Tallin a été fondée par les Danois, on connait la forte imprégnation de la présence allemande, le territoire estonien fut occupé par la Suède. Quant aux Russes leur présence est attestée dès Ivan IV qui déjà voulait donner à la Russie un débouché sur la Baltique, bien avant donc Pierre le Grand, même si c'est avec lui que la présence russe se fit particulièrement marquante et qu'elle ne cessa pas de l'être jusqu'à nos jours. Or, c'est le gouvernement provisoire russe issu de la révolution de férier 1917 qui fit dont à l'Estonie de l'indépendance. Ainsi la première manifestation proprement dite d'un état estonien digne de ce nom, c'est à la Russie que l'Estonie le doit (que l'on me corrige si je me trompe) ! Etat indépendant aboli par le pouvoir soviétique et rétabli à la fin de la Première guerre mondiale. La suite tout le monde la connaît et c'est elle qui fait broblême aujourdhui avec la question de la forte minorité russe.
Tout cela pour dire que les rapports entre la Russie et l'Estonie ne datent pas du joug soviétique ; et que si l'on peut comprendre le ressentiment estonien envers l'occupation soviétique on peut aussi comprendre l'agacement russe de voir ainsi réduite l'histoire ancienne et complexe des rapports entre les peuples russe et estonien à l'épisode soviétique, et de plus de voir l'Estonie entrer dans l'OTAN (comment auraient réagis les Etats-Unis si, après la fin de la Guerre froide le Pacte de Varsovie se serait maintenu et que le Mexique y eut adhéré ?). Enfin, pour y revenir puisque c'est l'objet de ce post, la malheureuse initiative du Patriarcat de Contantinople. Cela fait quand même beaucoup, non?
C'est pourquoi je maintiens que si l'on peut comprendre les estoniens, le sort réservé par eux à la minorité russe est néanmoins injuste et condamnable et ne peut être dissociée du conflit géopolitique, ouvert ou larvé selon les moments, opposant les forces atlantistes aux forces continentales. Et il me semble que l'on peut légitimement se demander, aux risque de paraître scandaleux, si le différent opposant le Patriarcat de Moscou à l'Archevêché ne relèverait pas en dernière analyse, au moins en partie, consciemment ou inconscemment, de ce conflit.

33.Posté par vladimir le 06/05/2010 11:15
Je suis d'autant plus d'accord avec vous que, comme je l'ai écrit, j'ai des racines "estoniennes" (noblesse allemande établie à Revel, nom suédois utilisé avec l'allemand Reval pour désigner Tallinn du XIVe siècle à 1918...) et j'ai travaillé à coté, à Riga, en 1996-98. Je connais bien la situation des "nouveaux apatrides", dont certains, nés sur place et parlant estonien, ont perdu leur emploi (dans la police) du seul fait de ce statut et se sont retrouvés pour longtemps au chômage - bel exemple de discrimination qui ne gêne nullement nos belles âmes bien pensantes!. Je connais aussi les manœuvres et intimidations administratives qui ont permis l'implantation de la juridiction parallèle et provoqué le passage anti-canonique du clergé... Mais je comprends le démontage du monument, même si le moment choisi était à l'évidence une provocation politique... que l'Estonie paie d'ailleurs au plan économique car le détournement des exportations russes l'a amené à la faillite dès avant la crise.

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