Traduisant un article de Blagovest-info.ru, Orthodoxie.com détaille la nouvelle conception de la paroisse orthodoxe exposé à la conférence diocésaine de la ville de Moscou, le 23 décembre, par le patriarche Cyrille qui est aussi évêque titulaire de Moscou. Nous en reprenons l'essentiel:

Le nouveau règlement paroissial accroit le rôle de la hiérarchie aux dépens des fidèles:

- Accroissement du rôle de l'évêque: alors que précédemment, l'organe suprême de direction de la paroisse était l'assemblée paroissiale, dont les décisions étaient confirmées par l'évêque, la nouvelle rédaction du règlement qualifie l'évêque titulaire d'« organe suprême de direction de la paroisse ». Les décisions de modifications des cadres sont de son ressort exclusif: nomination ou déplacement du recteur, modification de la composition du conseil paroissial, suppression de la paroisse, etc. Cette norme juridique « satisfait complètement les normes canoniques », précise le patriarche. Selon lui, « l'évêque titulaire dispose dans l'Église de la plénitude du pouvoir — cela nous est conféré par le Seigneur à travers les apôtres ».

- Accroissement du rôle du recteur: le président du conseil paroissial, qui concentre dans ses mains toute l'activité financière et matérielle de la paroisse, était auparavant un laïc élu par les paroissiens, cette décision de l'assemblée paroissiale étant ensuite confirmée par l'évêque titulaire. Maintenant c'est le recteur de la paroisse, nommé par l'évêque, qui devient automatiquement président du conseil paroissial. De cette manière, « la responsabilité du recteur dans toute l'activité de la paroisse — dans les sphères liturgique comme financière et matérielle —, s'accroît ». Le patriarche précisa également que cette modification est liée au besoin de surmonter les conséquences de la «réforme de Khrouchtchev» des années 1960, qui avait écarté les prêtres de la direction des paroisses en transmettant les pouvoirs de gestion des biens aux marguilliers qui « souvent, étaient nommés par le pouvoir soviétique ». « Le contenu du nouveau règlement se rapproche au maximum du règlement paroissial qui était en vigueur jusqu'en 1961 », dit le patriarche, ajoutant que « rien dans le nouveau règlement ne laissait de souvenir des conséquences des temps difficiles ».

De nouveau collaborateurs: « La structure actuelle de la paroisse, où l'effectif de l'église est constitué du prêtre, du diacre, du chef de chorale et du lecteur, est l'héritage du passé », dit le patriarche; il faut ajouter à l'effectif de la paroisse un travailleur social, un pédagogue chargé de la catéchèse et un responsable pour la jeunesse. Et ce ne doit pas être «activistes amateurs» mais des « professionnels avec un salaire intégral », insista le patriarche, faisant également remarquer qu'il était indispensable de créer les spécialités correspondantes dans les établissements d'enseignement religieux. (NDR: il n'est pas précisé pour autant si ces "collaborateurs" seront des clercs)

Une meilleure intégration avec la société civile: ces collaborateurs vont renforcer la «spécialisation sociale» des paroisses, ce que le patriarche considère indispensable et insiste-t-il, ce travail doit être dicté non par «des préférences personnelles du recteur», mais par les exigences de la ville, les besoins des fidèles. Par exemple, «chaque paroisse doit avoir la responsabilité d'une clinique de la ville, que le prêtre a l'obligation de visiter régulièrement et non seulement sur invitation». Il faut aussi que les paroisses prennent en charge les questions sociales dont personne ne s'occupe, comme : l'aide aux adolescents issus d'établissements pénitentiaires et d'établissements d'éducation spécialisés, le soutien aux adolescentes enceintes qui sont confrontées à la réprobation publique et sont inclines à avorter ». Après avoir consacré toute une partie de son exposé au travail social de la paroisse, le patriarche donna des recommandations pratiques sur son organisation ainsi que sur les méthodes de recherche de moyens pour les projets sociaux.

Harmoniser la rémunération du personnel: le recteur porte également la responsabilité de ce que le prêtre paroissial ne soit pas « embarrassé par la recherche permanente de moyens de subsistance pour lui et sa famille ». C'est lui qui « doit veiller à ce que l'ecclésiastique ne soit pas dans une pauvreté matérielle» pour ne pas avoir à chercher de revenu complémentaire dans des travaux civils et ne pas abuser des services religieux sur demande (payants). Continuant ce thème, le patriarche condamne les bénédictions de « lieux profanes à vocation douteuse » pouvant avoir une « utilisation double », ou pouvant « inciter, directement ou non, au péché: les clubs de nuit, les discothèques, les restaurants, magasins et autres ».

Pour éviter qu'apparaisse des «facteurs d'inégalités malsaines» parmi les clercs de la paroisse, le recteur doit créer une atmosphère saine au plan financier: les écarts de rémunération entre les aînés et les plus jeunes ne doivent pas être de cinq, de dix ou plus fit remarquer l'évêque titulaire de Moscou.

(Les sous-titres sont du rédacteur et certaines tournures ont été modifiées pour plus de clarté)

Rédigé par Vladimir Golovanow le 26 Décembre 2009 à 17:49 | 0 commentaire | Permalien



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