V. Golovanow

Pour comparer avec le texte du père Alexandre (Scmemann), je vous propose cette explication de son gendre, ancien recteur du séminaire théologique Saint Vladimir () New York) et professeur de théologie dogmatique.

Citation:
La semaine qui suit le Dimanche de saint Marie l'Égyptienne est appelée Semaine des Palmes ou Rameaux. Lors des Offices du mardi de cette semaine, l'Église rappelle que Lazare, l'ami de Jésus, était mort, et que le Seigneur venait pour le relever d'entre les morts (Jn 11). Les jours se rapprochant du samedi, l'Église, dans ses hymnes et versets, continue de suivre le Christ en direction de Béthanie, vers la tombe de Lazare. Le vendredi soir, veille de la célébration de la résurrection de Lazare, les "grands et salutaires 40 jours" du Grand Carême sont officiellement arrivés à leur terme:

"Parvenus au terme des 40 jours, Seigneur Ami des Hommes, nous Te demandons de voir aussi la sainte semaine de Ta Passion, pour glorifier en elle Tes hauts faits et l'oeuvre ineffable de Ton Salut, en chantant d'une même voix : Seigneur, gloire à Toi!" (Hymne des Vêpres, Lucernaire)

Le Samedi de Lazare est une célébration Pascale. C'est l'unique moment de toute l'année ecclésiale où l'office résurrectionnel du dimanche est célébré un autre jour. A la Liturgie du Samedi de Lazare, l'Église glorifie le Christ comme étant "la Résurrection et la Vie" qui, en ressuscitant Lazare, a confirmé la résurrection universelle de l'humanité avant même Sa propre souffrance et mort.

"Confirmant la résurrection commune avant Ta Passion, Christ Dieu, Tu as relevé Lazare des morts. Portant comme les enfants les signes de la victoire, nous Te disons, à Toi qui as vaincu la mort : "Hosanna au plus haut des Cieux, béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur" (Tropaire).
"La joie de tous, le Christ, la Vérité, la Lumière, la Vie, la Résurrection du monde, S'est révélé dans Sa bonté à ceux qui sont sur la terre. Il est devenu le modèle de la résurrection, donnant à tous l'absolution divine" (Kondakion).


Au cours de la Divine Liturgie du Samedi de Lazare, les versets baptismaux de Galates "Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ" (Gal. 3,27) remplacent le Trisagion, marquant ainsi le caractère résurrectionnel de la célébration, et le fait que le Samedi de Lazare comptait jadis parmi les quelques grands jours baptismaux de l'année dans l'Église Orthodoxe. Du fait de la résurrection de Lazare d'entre les morts, le Christ fut salué par les masses comme étant le Messie-Roi d'Israël si longtemps attendu. Dès lors, en accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament, Il entra dans Jérusalem, la Ville du Roi, "assis sur le petit d'une ânesse" (Zach. 9,9; Jn 12,12). Les foules le saluèrent avec des rameaux de palmiers et en lançant des cris de louange : "Hosanna! Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur, le fils de David!" (Luc 19,47; Jn 11,53; Jn 12,10).

La fête de l'Entrée du Seigneur à Jérusalem, Dimanche des Rameaux ou des Palmes, est une des 12 fêtes majeures de l'Église. Les Offices de ce dimanche se déroulent dans le même esprit que ceux de la veille. L'église conserve sa splendeur résurrectionnelle, résonnante des hymnes qui répètent sans cesse le Hosanna offert au Christ en tant que Messie-Roi qui vient au Nom de Dieu le Père pour le Salut du monde.

Le tropaire principale du Dimanche des Rameaux est le même que celui chanté lors du Samedi de Lazare. Il est chanté à tous les Offices et utilisé à la Divine Liturgie comme 3ème antienne, où il suit les versets psalmiques qui remplacent ce jour-là les antiennes liturgiques habituelles. Le deuxième tropaire de la fête, de même que le kondakion et les autres versets et hymnes, continuent de célébrer le triomphe du Christ dont la puissance resplendit "6 jours avant la Pâque", où Il Se donnera Lui-même à la Cène et sur la Croix pour la vie du monde.

"Aujourd'hui la Grâce du Saint Esprit nous a réunis. Et tous élevant Ta Croix, nous disons : Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des Cieux!" (Grandes Vêpres, 1ère stichère du Lucernaire / 1er verset des Vêpres).
"Ensevelis avec Toi dans le Baptême, O Christ notre Dieu, nous avons été rendus dignes de la vie immortelle par Ta Résurrection et nous Te chantons : Hosanna au plus haut des Cieux! Béni est Celui qui vient au Nom du Seigneur!" (Second tropaire, apolytikion, ton 4).
"Christ Dieu sur le Trône dans le Ciel, et porté par un petit âne sur la terre, Tu as reçu la louange des Anges et la célébration des enfants qui Te disent : Tu es béni, Toi qui viens rappeler Adam!" (Kondakion, ton 6).


Durant la Vigile de la fête du Dimanche des Rameaux, les prophéties de l'Ancien Testament au sujet du Messie-Roi sont lues en même temps que les passages de l'Évangile rapportant l'Entrée du Christ dans Jérusalem. A Matines, on bénit les branchages que les fidèles conservent tout au long de la célébration, montrant par là qu'ils glorifient eux aussi Jésus et reconnaissent en Lui leur Sauveur et leur Roi. Il s'agit habituellement de branches de palmier, ou, dans les Églises slaves, de branches de saules, du fait qu'elles sont plus faciles à trouver et qu'elles fleurissent de manière précoce au printemps.

Les fidèles, qui brandissent ainsi leurs rameaux et acclament de leurs chants le Seigneur en ce Dimanche des Rameaux, sont jugés de la même façon que la foule de Jérusalem. Car ce sont les mêmes qui criaient "Hosanna" au Christ qui, quelques jours plus tard, hurlèrent "Crucifiez-Le!" Ainsi, tout en glorifiant le Christ avec "les rameaux de la victoire", les fidèles se soumettent à Son Jugement et abordent avec Lui les jours de Sa "Passion volontaire."

Protopresbytre Thomas Hopko
Traduit et publié par Saint Materne.

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 16 Avril 2011 à 22:03 | 1 commentaire | Permalien



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