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51.Posté par Irénée le 20/06/2011 10:42
Marie,
Pourquoi présentez-vous toujours des alternatives aussi simplistes ?
La proposition d'une grande métropole avec une certaine autonomie proposée par le patriarche Alexis était une bonne approche...il peut y en avoir d'autres...on n'est heureusement pas obligés de choisir entre de mauvaises solutions...
En attendant la réunion du Grand Concile, ou d'autres synodes proposant des solutions constructives, notre situation n'est pas catastrophique...essayons donc de vivre paisiblement notre vie de chrétiens dans l'Eglise, c'est déjà un beau programme !

52.Posté par Catherine Palierne le 20/06/2011 11:04
@ Marie Genko
Personnellement, je ne me pose pas la question des patriarcats dans ma pratique au quotidien. Je suis française, orthodoxe depuis deux générations et j'ai assidument fréquenté une paroisse grecque, puis une paroisse francophone de tradition russe de Daru à Paris. Depuis que je suis en Province, j'alterne entre ma paroisse de tradition russe et celle de tradition grecque de mon mari. J'ajoute que nous sommes allés voir et prier chez les roumains, mais aussi chez les antiochiens et en dernier lieu chez les serbes.

Je peux témoigner que nous rencontrons à chaque fois une poignée de français chez les uns et chez les autres, et ce sont toujours les mêmes. Nous, français, nous connaissons les traditions orthodoxes et apprenons les langues. Nous n'avons que très peu de lieux où nous pouvons participer à une célébration dans notre langue. Et pourtant nous sommes dans notre pays.

Je me souviens un jour d'avoir échangé quelques mots avec une jeune femme russe à la cathédrale russe, un dimanche de l'orthodoxie alors que les chorales grecque et roumaines répondaient au prêtre grec ou roumain qui concélébraient. Elle me dit "c'est beau mais je ne comprends rien, c'est gênant" et je lui ai répondu "on peut prier sans comprendre, c'est une question d'habitude". Elle n'avait tout simplement pas réalisé que c'est là notre lot quotidien !

L'orthodoxie n'est pas une question de patriarcats qui serviraient l'orthodoxie. A l'inverse, l'Eglise est organisée en patriarcats selon des canons précis. Lorsque vous dites vouloir tout naturellement rester dans la tradition russe parce que c'est celle de votre enfance et plus globalement de votre identité, vous mélangez la foi et la culture. les différentes cultures des pays de tradition orthodoxe n'ajoutent rien à la foi ! à l'inverse, à trop s'attacher à l'aspect culturel, nous risquons de dénaturer la foi.

A ce sujet et pour être complète sur la question, je ne saurais trop vous encourager à lire un article du canoniste, vicaire de la métropole grecque et professeur à l'université d'Athènes entre autres, le père Grigorios Papathomas intitulé "Le culturalisme ecclésiastique" en suivant le lien http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/theologie/culturalisme.htm

Finalement, ce que vous appelez "diversité orthodoxe" comporte certes beaucoup de richesses. mais attention : cette diversité pourrait aussi bien conférer à l'orthodoxie un format inspiré des réformés... ce qui n'a rien à voir avec l'ecclésiologie orthodoxe.

53.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 11:06

Cher Irénée,

Je suis profondément heureuse de lire que vous pensez que l'approche d'une grande métropole proposée par le Patriarche Alexis II est une bonne solution d'attente!
C'est ce que beaucoup de descendants des Russes blancs, qui ont fondé l'archevêché, souhaitent de tout leur cœur!
Pardonnez-moi mes approches simplistes, je suis bien consciente de ma profonde ignorance et je vous suis infiniment reconnaissante à vous et à tous ceux qui veulent bien m'instruire ici.

Avec toute mon amitié Marie


54.Posté par Pélagie le 20/06/2011 11:53
@ commentaire 50
Chère Marie,croyez-vous que nos frères catholiques aurons envie, dans un proche avenir, de retourner dans l'Orthodoxie ? Dans l'état actuel, l'exemple que nous donnons n'est pas très attirant pour ceux qui
cherchent. Que de questions doivent-ils se poser pour essayer d'y voir clair ?

je suis attristée à la lecture des commentaires.


55.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 12:58
Chère Pélagie,

Comment pourrions nous savoir quels sont les desseins de l'Esprit Saint?
Toutes les situations se résolvent par la prière.
Beaucoup de progrès étonnants ont déjà été accomplis!
Et puisque la volonté d'unité des fidèles existe réellement parmi nous, tous les espoirs nous sont permis!

56.Posté par Irénée le 20/06/2011 14:07
@Marie
J'ai en effet écrit que la proposition du patriarche Alexis II était une possibilité intéressante...parmi d'autres...à mon avis la proposition a été mal reçue par certains parce que trop imprécise dans sa mise en place, et ne proposant rien pour les autres communautés orthodoxes présentes en France.
Comme je crois l'avoir déjà écrit, il serait plus sage d'avoir une grande métropole (ou archevêché) qui ai juridiction sur tous les orthodoxes d'un territoire donné (la France par exemple). Et que cet archevêque (élu par les évêques en place en France, et qu'il soit russe, grec ou javanais n'a aucune importance...) soit entouré de vicaires ou d'auxiliaires chargés des différentes communautés. Nous aurions ainsi un évêque (ou plusieurs) ou un prêtre chargé des bulgares, des grecs, des arabophones etc.
Le problème reste que compte tenu de la structure des Eglises aujourd'hui, trop "nationales", personne ou presque ne souhaite aller dans ce sens...

57.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 15:05

Cher Irénée,

Pour la métropole que vous semblez souhaiter, le métropolite de cette métropole serait forcément grec! Puisque c'est déjà un représentant du Patriarcat de Constantinople qui préside les assemblée des évêques dans les différents pays, et nous revenons dans ce cas à la case du papisme de Constantinople!!!!

Puisque vous écrivez que la métropole russe vous semble une idée intéressante, pourquoi ne pas inciter les paroisses fondées par les Russes Blancs à réclamer cette métropole et laisser les paroisses hostiles à cette démarche se rattacher aux juridictions grecques ou roumaines, ou autres?

Il me semble que cela serait déjà un immense pas en avant et qu'il contribuerait surtout à donner aux fidèles une impression de statut définitif et non pas provisoire!

C'est ce provisoire qui contribue à nous déstabiliser!



58.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 15:13
@ Catherine Palierne,

Merci de vous être donner la peine d'écrire votre beau témoignage et merci aussi pour le lien de l'article du Père Grigorios Papathomas.

Je l'ai imprimé et je le lirai attentivement avant de vous répondre.

Avec toute mon amitié et ma reconnaissance Marie

59.Posté par Pélagie le 20/06/2011 15:15
@55 Chère Marie

je suis tout à fait d'accord avec vous : nous savons pas les desseins de l'Esprit Saint et que toutes
les situations se résolvent par la prière.

Alors pourquoi ne pas arrêter de polémiquer et se confier à l'Esprit Sain pour qu'Il fasse Son oeuvre et non
pas notre propre volonté si elle ne correspond pas à celle du Seigneur.

60.Posté par Fabre Daniel le 20/06/2011 16:05
quoiqu’il en soit, nous ne sommes pas du tout sur le territoire de Rome, ou alors au même titre qu'être sur le territoire des témoins de Jéhovah, des mormons, des protestants etc....de ce que depuis le schisme, pour les orthodoxes conformément au droit canon et malgré une sorte d'hypocrisie de reconnaissance relative d'abord de Constantinople^le, puis de l'église russe, Rome n'est plus une église.................... ben oui quoi faut savoir ! faut choisir !...... là je ne dis pas mon sentiment mais les faits canoniques....!!!)

61.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 19:31
Cher Daniel Fabre,

Je crois que Pélagie a entièrement raison, nos discussions sur ce thème tournent en rond et l'Esprit Saint saura bien inspirer la voie droite à nos théologiens.

L’Orthodoxie est restée la vraie Foi depuis deux mille ans et ce n'est pas notre situation bancale et provisoire en Europe occidentale qui va changer le cours des choses.

Quant à juger de l'avenir de l’Église catholique, je suis convaincue que nos théologiens sauront laisser les voies de la réconciliation ouvertes, même si cela veut dire respecter l'antique territoire canonique de cet ancien patriarcat.

Avec toute mon amitié Marie

62.Posté par irénée le 21/06/2011 22:04
Pour alimenter un peu ces échanges, je joins ci dessous un extrait d'un texte du Père Grégoire (Papathomas) :
"Pour résoudre ce problème ecclésiologique particulier et restaurer la taxis canonique, il est essentiel et indispensable que l’organisation des Chrétiens orthodoxes de la "diaspora" soit assurée par une autorité ecclésiastique unique, responsable de leur organisation en diocèses. Il faut que la conscience ecclésiale devienne de plus en plus sensible à cette nécessité, en écartant toute déviation ecclésiologique dominant aujourd’hui dans notre praxis ecclésiale. En fait, dans la mesure où l’organisation administrative ecclésiologique des évêques de la "diaspora" doit se faire sur des critères territoriaux et non pas nationaux, ce qui suppose l’existence d’un évêque unique dans chaque district ecclésiastique mono-juridictionnel, se pose nécessairement la question de l’autorité ecclésiale qui devra nommer ces évêques et de laquelle ils dépendront. Les canons de l’Eglise montrent clairement la voie et fournissent une solution définitive au problème de la "diaspora" et donc c’est un mensonge délibéré de soutenir que ces canons ont été promulgués pour une autre époque… Aussi longtemps que l’on insistera sur ce mensonge, l’Eglise orthodoxe ne cessera de présenter qu’une apparence et une existence divisées, avec la coexistence dans un seul et même district ecclésial mono-juridictionnel de plusieurs pasteurs différents et de plusieurs communautés de fidèles différentes, une réalité de fait qui provoque par définition l’anéantissement de l’unité de l’Eglise sinon l’anéantissement de l’Eglise elle-même…"

63.Posté par Marie Genko le 21/06/2011 22:35

Cher Irénée,

Merci pour cet excellent extrait d'un article du Père Gregorios Papathomas!

Je suis entrain de me pénétrer de l'article dont Catherine Palierne a mis le lien en ligne, dans son message N°52 .
Je vous conseille d'en prendre connaissance car il est fort intéressant et mérite un long commentaire!

Je dois m'absenter pour quelques jours chez un de mes enfants, mais je vais certainement préparer la réponse du fidèle de base que je suis à ce très docte article.
Et ceci dans l'espoir que la sensibilité des fidèles lambda ne soit pas foulée aux pieds, au nom de Canons que Constantinople est le premier à ne pas observer!

64.Posté par vladimir le 22/06/2011 18:04
Chers amis,
je me connecte rarement et ne puis donc suivre les débats. Mais voici la contribution que j'avais promise.
Vladimir

UN VERITABLE DEBAT ECCLESIOLOGIQUE (suite)
2. IL PROPOSE UNE APPROCHE HISTORIQUE A DISCUTER:

LE PASSE:
L'étude du Centre de l'Orthodoxie me parait porteuse d'une réflexion intéressante tant sur le passé que sur l'avenir de l'Orthodoxie, mais l'ébauche proposée par le père Andrew est trop simpliste. En effet, cette présentation de la doctrine de la 3ème Rome disant que le Centre s'est déplacé de Byzance à Moscou ne résiste pas aux faits historiques: si la disparition de l'Empire byzantin créa un vide juridique puisque, par exemple, l'empereur convoquait les conciles, nommait et révoquait patriarches et évêques, l'empire russe ne l'a pas remplacé. Le patriarcat de Constantinople a assuré sa primauté ecclésiologique malgré la domination ottomane, puisque c'est lui qui a réunit les conciles panorthodoxes à Constantinople jusqu'en 1872 et que les trois autres patriarcats orientaux et les Eglises des Balkans lui étaient administrativement soumis dans le système ethnarchique ottoman(1). La promotion du Patriarcat de Moscou (1589) et l'arbitrage rendu dans la crise de l'Eglise russe au 17ème siècle ont bien illustré la primauté de Constantinople: toutes les affaires des Eglises sont portées devant le trône de Constantinople, qui prononce la sentence(2), gardant ainsi son rôle prépondérant au sein d'une "pentarchie reconstituée"(3). Bien que promue au rang patriarcal (en 5ème position), l'Eglise russe était entièrement soumise au pouvoir impérial(4) et, sur le plan théologique, elle ne montrait aucune autonomie en suivant toujours les doctrines élaborées dans les monastères grecs, le Mont Athos en tête.

Les choses ont commencé à changer au XIXe siècle, quand les victoires militaires ont permis à l'empire russe de jouer un rôle de protecteur des orthodoxes et d'appuyer la libération des Eglises des Balkans; elles se sont alors aussi émancipées de l'autorité de Constantinople (y compris en Grèce et en Bulgarie qui en avaient toujours dépendu en dehors de la courte période du patriarcat d'Ohrid, 927-1020). L'importance du siège œcuménique s'en est trouvée diminuée, alors que dans le même temps on a vu éclore le renouveau théologique russe qui a conduit au concile de 1917-18. Il y avait peut-être effectivement là les prémices de constitution d'un nouveau Centre… Mais tout a été détruit par les évènements qui suivirent la première Guerre Mondiale.

L'EXPLOSION:
Nous vivons encore les conséquences de ces évènements qui ont fait exploser l'organisation de l'Orthodoxie après 1917. Les deux chefs de fil de l'Orthodoxie furent en effet très durement touchés:
• L'Eglise russe, presque détruite, fut assujettie au pouvoir athée après la révolution,
• Constantinople perdit toute autorité sur les Orthodoxes du Moyen-Orient et se retrouva dans un statut très restrictif(5), pratiquement sans fidèles, à la suite du démembrement de l'empire ottoman et de la guerre gréco-turque.

Il est donc certain "que tout le monde orthodoxe retombe /alors/ en décadence et désunion", qui ne feront que s'accentuer par l'expansion des régimes communistes après 1945. L'Eglise russe était hors-jeu et Constantinople, cherchant avant toit à survivre, ne joua plus du tout son rôle de rassembleur: bien au contraire, la malheureuse adoption du nouveau calendrier, qu'il proposa en 1923, provoqua une fracture dans l'Orthodoxie et au sein des Eglises qui l'adoptèrent(6) alors que la multiplication de ses métropoles en Amériques et en Europe occidentale provoqua l'émiettement de la diaspora et la juxtaposition des juridictions que tout le monde dénonce comme un scandale (7). On peut aussi rattacher à cette politique l'implantation d'une juridiction parallèle en Estonie (1996(8)) ainsi que les tentatives d'en faire autant en Ukraine(9); le patriarcat de Roumanie établit sur se même schéma une juridiction parallèle en Moldavie et des groupes dissidents se proclament Eglises autocéphales en Macédoine, Monténégro, Abkhazie… Le désordre semble bien s'amplifier!

LA RESURECTION:
La rapidité de la restauration des Eglises d'Europe de l'est, et en particulier de l'Eglise russe, apparait miraculeuse et va certainement modifier la situation en profondeur. Notons d'abord que, pour la première fois dans l'histoire de l'Orthodoxie, ces Eglises ne dépendent pas du pouvoir politique qui, au contraire, a besoin de leur soutien pour redonner à la société ses bases morales détruites par le bolchevisme; cette situation est particulièrement vraie en Russie, Serbie et Géorgie, où l'Eglise représente une véritable référence morale. En Russie nous voyons une nouvelle version de la "symphonie"(10) de l'Eglise et de l'état mais, alors qu'à Byzance l'Eglise était soumise à l'empereur, là au contraire, l'état à besoin de l'Eglise et lui apporte son soutien en vue d'objectifs communs: pour assurer la cohésion de la société autour de valeurs communes, tant à l'intérieur des frontières de la Fédération (action sociale, enseignement, pastorale auprès des armées et des prisons) qu'auprès des fidèles de l'Eglises dispersés dans la diaspora. L'impact positif de cette coopération est particulièrement illustré par les progrès de "la débolchévisation" officielle en Russie et par la restitution des biens immobiliers de l'Eglise; à l'étranger aussi, la restitution à l'état russe des biens religieux que celui-ci remet à la disposition de l'Eglise (Jérusalem, Bari, Nice, etc.), que l'état remet à la disposition de l'Eglise, comme la construction du "centre religieux et culturel russe" dans plusieurs capitales, dont Paris, illustrent les avantages de cette coopération.

L'Eglise russe représente à elle seule la moitié de l'Orthodoxie actuelle (certains disent les 2/3) par le nombre de ses paroisses, clercs et moines, évêques et théologiens, et a très vite montré qu'elle était incontournable dans la reconstruction de l'unité orthodoxe: si Constantinople a lancé le processus préconciliaire dès 1961, Moscou a montré qu'il ne pouvait progresser sans elle en bloquant les réunions de 1996 à 2008 puis en orientant fortement les décisions tant au niveau panorthodoxe que dans le débat théologique avec les catholiques(11) et le père Andrew a probablement raison de considérer que "le petit et faible Patriarcat de Constantinople /est/ de plus en plus politiquement dépendant de Moscou pour son soutien contre la Turquie", d'autant plus qu'il y a actuellement, en Turquie même, prés de cinq fois plus de fidèles du patriarcat de Moscou (Russes et Ukrainiens en particulier) que d'Orthodoxes "de nationalité turque" (cf. note 4) et Moscou a officiellement proposé son aide à Constantinople pour en assurer la pastorale. Et je pense que le père Andrew a aussi raison de souligner les progrès du dialogue panorthodoxe et les possibilités de réorganisation de l'Orthodoxie "grâce aux possibilités d'organisation et à l'infrastructure fournies par l'Église russe"; en effet, l'Eglise russe est multiethnique et dépasse largement les frontières politiques de la Russie (plus de la moitié des délégués au dernier concile local n'étaient pas de nationalité russe); de plus la réunification de 2007 a fortement renforcé sa présence sur les cinq continents. Mais je ne crois pas que cela conduise à l'émergence d'un "Centre russe" hégémonique: une nouvelle organisation ne sera possible que dans un esprit de conciliarité et de consensus de tous les Orthodoxes dans lequel Constantinople doit continuer à jouer un rôle d'arbitre à condition de renoncer à ses prétentions hégémoniques, en particulier sur la diaspora(12). L'Eglise russe, de son coté, devra se garder de cet "impérialisme russe" que le père Andrew signale dans son autre article(13) et qui suscite clairement des craintes dans les autres Eglises. La Jérusalem que cite le père Andrew ne peut être, dans l'Orthodoxie, un Centre de type papiste quel qu'il soit: ce doit être toute l'Eglise rassemblée dans la conciliarité.

Notes:
(1) Le Sultan accorda au patriarche de Constantinople rôle "d'ethnarque" responsable du millet orthodoxe, c'est à dire chef de la "nation" chrétienne au sens musulman pour lequel le civil et le religieux ne sont pas séparés.
(2) On appelle "Pentarchie" l'accord des cinq patriarcats définis aux conciles de Nicée et Calcédoine (Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem), amputée après le schisme, la Pentarchie se trouve reconstituée par la promotion de Moscou qui fut toujours consultée, même après la suppression du patriarcat. Ainsi, le Saint Synode russe fut par exemple consulté en 1848 pour l'élaboration de la "lettre des Patriarches orientaux" sur le problème de l'infaillibilité.
(3) Tomos patriarcal et synodal de 1663 cité par Olivier Clément in "LE PARTIARCAT DE CONSTANTINOPLE"
(4) Rappelons Vassili III refusant de l'union de Florence et destituant le métropolite de Moscou, Isidore, qui l'avait acceptée (1439); Ivan le Terrible nominant puis destituant et faisant exécuter le saint métropolite de Moscou Philippe; Alexis 2 imposant la réforme de Nikon; Pierre le Grand supprimant le patriarcat remplacé par un synode fonctionnarisé; Catherine 2 sécularisant les terres de l'Eglise et supprimant 481 monastères… Jusqu'à Nicolas II convoquant le Concile en 1917!
(5) Le traité de Lausanne (1923), définit et garantit le Patriarcat comme un établissement religieux demeurant à Constantinople et s'occupant des affaires purement spirituelles de la minorité de nationalité turque et "de religion grecque-orthodoxe". Le tezkeré (arrêté) de la préfecture de Constantinople (6 décembre 1923) précise qu'il sera élu par "des ressortissants turcs et exerçants des charges spirituelles à l'intérieur de la Turquie" et " la personne qui sera élue aura les mêmes qualifications". Les mêmes restrictions s'appliquent aux membres du synode (O. Clément, ibidem.)
(6) Toutes les Eglise orthodoxes décidèrent acceptèrent la proposition de Constantinople de passer au calendrier "julien révisé" (fêtes fixes du calendrier grégorien, mobiles du calendrier Julien) mais ce changement a été rejeté par la majorité des fidèles; les Églises de Russie, Serbie, Géorgie et Jérusalem, qui constituent la majorité de l'Orthodoxie en nombre de fidèles, ainsi que le mont Athos et Sainte Catherine, sont alors revenus à l'ancien calendrier alors que les autres Églises, restées au julien révisé, subissent les dissidences des "vétéro-calendaristes" (tenants de l'ancien calendrier). Les Églises orientales (Coptes, Arméniens…) et quelques Églises catholiques de rite oriental suivent aussi le calendrier julien (Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-le-25-decembre-a-ete-chois-pour-celebrer-la-naissance-du-Christ_a609.html)
(7) Voir en particulier la lettre du 18 mars 2002 du patriarche Alexis 2 au patriarche Barthélemy 1; http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html
(8) cf. Père Igor Prekup: 'L'Eglise orthodoxe d'Estonie, une invitée dans ses propres lieux de prière?
(9) Cf. http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=29271
(10) Les théologiens Byzantins ont appelé "symphonie" la coopération du pouvoir impérial et de l'Eglise poursuivant ensemble la construction d'un état chrétien.
(11) Ainsi des questions du rôle du primat, de la proclamation de l'autocéphalie, des pouvoirs des Assemblées épiscopales de la diaspora etc. ou les représentants de Moscou ont empêché tout glissement vers un "papisme orthodoxe".
(12) Voir par exemple http://www.dosoca.org/files/Pan-orthodox-talk-4_7_09.pdf
(13) Cf: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pere-Andrew-Phillips-L-imperialisme-et-les-trois-Romes_a1699.html

65.Posté par Daniel le 25/06/2011 08:22
@ Irénée (Message 56)

Vous proposez : "Et que cet archevêque (élu par les évêques en place en France, et qu'il soit russe, grec ou javanais n'a aucune importance...) soit entouré de vicaires ou d'auxiliaires chargés des différentes communautés. Nous aurions ainsi un évêque (ou plusieurs) ou un prêtre chargé des bulgares, des grecs, des arabophones etc. "

Je ne reviendrai pas sur le caractère anticanonique et bancale de l'évêque vicaire (sans doute une contagion catholique); votre proposition revient à créer une organisation sur un critère lingüistico-ethnique... Au passage, dans la liste des personnes qui pourraient bénéficier de leur évêque, vous oubliez les Français de souche ou étrangers assimilés... Historiquement parlant, l'église a déjà été confronté à des terrtoires peuplées de population très différentes : il y avait des slaves dans l'Empire byzantin; en Afrique actuellemnt, un des rares endroits où l'orthodoxie se montre missionaire (on aimerait plus d'exemples de genre), les pays sont multiethniques : jamais on ne propose, un évêque pour tel ethnie, un pour telle autre... La seule solution à terme est l'ecclésiologie orthodoxe, un évêque par ville et dans son diocèse. A lui de s'adapter aux exigences lingüistiques de son troupeau et de s'entourer de prêtres en conséquence. On a déjà des évêques tout terrain : l'évêque Roumain Silouane maîtrise roumain, français, slavon et je pense italien.

Comme les grandes églises se disputent les places de préséance, oubliant peut-être ce qui advint lors de la cène et le sens du lavement des pieds, une telle métropole autonome pourrait être dépendante d'une petite église autocéphale, trop petite et avec trop peu d'immigrés pour être soupçonnée d'impérialisme : l'Eglise de la République tchèque de la Slovaquie, ou de Bulgarie, de Jérusalem, d'Alexandrie, de Géorgie... Prêtres et évêques seraient et formés sur place en France et transférés depuis les pays d'origine (simple changement de juridiction).

66.Posté par irénée le 26/06/2011 17:05
@Daniel
Merci pour vos commentaires, mai je n'ai pas eu le temps de faire une réponse aussi détaillée et précise que celle que j'aurais souhaitée faire...
Dans ma proposition, j'aurais du indiquer que la répartition serait bien sur des bases territoriales, et non ethniques...mais tenant compte de besoins pastoraux, tout au moins pour les décennies à venir, on aurait pu, par économie, demander (par exemple) à un évêque roumain titulaire d'un territoire donné de s'occuper des besoins pastoraux des personnes originaires de roumanie sur un territire plus large, si le primat l'y autorise...Et bien entendu je n'oubliais pas les français de souche ayant rejoint l'Orthodoxie et qui pourraient aussi avoir un évêque...
Vous avez raison de dire que ces évêques auxikiaires ou vicaires ne sont pas une bonne chose...c'est pourquoi on pourrait plutôt penser à un prêtre "doyen" chargé de communautés particulières sous l'omophore d'un évêque territorial...

67.Posté par Marie Genko le 01/07/2011 00:14
@Catherine Palierne,

Comme je vous l'avais promis, je vous ai répondu à votre commentaire N° 52 dans lequel vous m'aviez suggéré de lire l'article du Père Grigorios Papathomas.
Grâce à vous j'ai publié hier la réflexion que cet article m'avait inspiré.
Pardonnez-moi d'avoir pris un peu de temps à cette réponse.
Le vocabulaire utilisé par le Père Grigorios Papathomas n'est pas toujours limpide pour le commun des mortels et j'ai également terriblement manqué de temps disponible.
En vous remerciant de m'avoir communiqué ce texte.

Avec toute mon amitié Marie

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