V.G.

La Direction des Relations ecclésiales extérieures de l'Eglise russe a publié le 2 septembre 2013 un document programmatique basé sur la « Conception de l’activité missionnaire dans l’Église orthodoxe russe » adoptée le 27 mars 2007 par le Saint Synode de l’Église orthodoxe. Ce texte répond aux questions souvent abordées dans les débats sur PO et j'en propose une version abrégée en deux parties Texte complet ICI

1) La notion de mission extérieure

La distinction entre mission intérieure et mission extérieure différencie les destinataires de l’activité missionnaire de l’Église. Elle renvoie également aux conditions dans lesquelles la mission est réalisée.

La mission intérieure s’adresse aux membres de l’Église, y compris ceux qui ont été baptisés mais ne sont pas suffisamment ancrés dans la foi orthodoxe, n’ont pas d’expérience de participation à la vie sacramentelle de l’Église. Elle sert à la croissance spirituelle de ses membres. La catéchèse et l’enseignement religieux sont les instruments obligés de ce type de mission.

La mission extérieure s’adresse à ceux qui se situent hors de l’Église. Elle cible les adeptes de différentes doctrines et les porteurs de différentes idéologies, tant religieuses que laïques. Elle doit avoir pour résultat l’introduction de nouveaux membres dans l’Église, et par conséquence, la création de communautés ecclésiales ou le rattachement des nouveaux membres de l’Église à la vie de communautés déjà existantes.

Longtemps, la mission extérieure s’est présentée comme la proclamation directe de l’Évangile aux peuples non chrétiens. Suivant la parole du Sauveur, l’Église, depuis le début de son existence, prêche l’Évangile « à tous ceux qui sont loin et à tous ceux qui sont proches » (Eph 2, 17). Cette proclamation a, historiquement parlant, précédé la création de toutes les Églises locales existant aujourd’hui. Grâce à l’activité missionnaire de l’Église russe, l’Orthodoxie s’est implantée dans de nombreuses tribus et de nombreux peuples vivant sur son territoire canonique. Avant 1917, notre Église déployait son œuvre missionnaire parmi les peuples non chrétiens de l’Empire russe, sur les territoires de la Sibérie et de l’Extrême-Orient, ainsi qu’en dehors de l’Empire russe, plus particulièrement au Japon, en Chine, en Corée, en Amérique du Nord.

La proclamation de l’Évangile par les missionnaires russes s’accompagnait de la création de communautés composées des nouveaux chrétiens, d’une active entreprise de traduction, de la construction d’églises et de monastères, de l’organisation d’écoles religieuses, d’écoles, de bibliothèques, de dispensaires et d’ateliers d’artisanat. La mission japonaise, fruit des efforts missionnaires de saint Nicolas du Japon, en est un exemple éclatant : partie de l’église de la représentation diplomatique de la Russie au Japon, elle est devenue l’Église orthodoxe japonaise autonome, poursuivant jusqu’à aujourd’hui l’œuvre salutaire de la proclamation évangélique dans ce pays.

Le fruit de longues années de labeurs des missionnaires russes en Chine et en Amérique a été la création de l’Église chinoise autonome, qui renaît aujourd’hui après les dures années de la « révolution culturelle », et celle de l’Église orthodoxe en Amérique, qui a reçu de l’Église orthodoxe russe son autocéphalie en 1970.

Avant les évènements révolutionnaires de 1917, la mission extérieure de l’Église était organisée à grande échelle. Durant les persécutions athéistes du XX siècle, les formes employées antérieurement ont dû être abandonnées. La mission a conservé un semblant d’organisation dans les milieux ecclésiastiques de l’étranger. En Union Soviétique, elle a été réduite au témoignage individuel des clercs et des laïcs, souvent sous la forme de la confession de foi ou même du martyre. Réorganiser une activité missionnaire de grande envergure n’a été possible pour l’Église qu’en recouvrant sa liberté.

2) La « mission de présence » et ses formes

La mission entendue comme proclamation directe reste jusqu’à nos jours la vocation principale de l’Église, là où cela est possible et opportun. Cependant, en dehors de cette mission directe, ce que l’on pourrait appeler conventionnellement une « mission de présence » a pris une importance particulière aujourd’hui. Il s’agit de témoigner de l’Évangile non plus directement, mais indirectement, par l’expression des positions orthodoxes dans les différentes sphères de la vie publique et culturelle des pays dans lesquels vivent les représentants de notre Église. On distinguera les différentes formes possibles de cette mission de présence :

Informative : diffuser des connaissances sur l’histoire du christianisme, sur l’Église orthodoxe, sur les cultures des peuples orthodoxes ; faire entendre dans la société la position de l’Église sur les questions les plus variées grâce aux médias (presse, littérature, chaînes de télévision et de radio, Internet), y compris par la participation de représentants de l’Église aux débats de société.

Culturelle : participation des représentants officiels de l’Église, ainsi que de clercs et de laïcs à la vie culturelle afin d’y apporter le témoignage orthodoxe.

Sociale : témoigner du Christ par les bonnes œuvres, le ministère social, les œuvres de miséricorde, l’aide aux pauvres et aux malheureux suivant l’appel de l’Évangile : « Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 16).

Personnelle : les chrétiens orthodoxes témoignent de leur foi, de leur expérience spirituelle et des valeurs chrétiennes en parole et en actes.

Les différentes formes de mission de présence énumérées ci-dessus sont opportunes aussi bien dans les pays et les sociétés où s’est affirmé un pluralisme idéologique et religieux et où fonctionne le principe juridique de liberté de conscience et de religion, que dans les pays où pour des raisons politiques ou autres, le droit à la liberté de conscience, de religion et de diffusion de sa religion n’est pas reconnu. Dans ces derniers, la mission personnelle revêt une importance particulière, dans la mesure où elle est souvent la seule possible.

L’Église appelle à la liberté de religion et enseigne à ses membres le respect et l’amour envers tout homme, indépendamment de ses opinions religieuses. Tout en restant fidèle à l’Évangile, l’Église recherche les formes de mission de présence les plus adaptées dans tel ou tel contexte politique, social, culturel et religieux.

A suivre…



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 13 Octobre 2013 à 19:01 | 13 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 13/10/2013 21:14
Merci a Vladimir pour ce texte, lequel se caractérise, comme les autres documents de l'Eglise Russe, par sa limpidité et sa fidélité parfaite à la Tradition.

D'une importance particulière, vu les récentes discussions sur PO concernant la situation des convertis occidentaux et les critiques formulées, le passage:

"La conversion des autochtones est également favorisée par : la proclamation de l’Évangile et la célébration des offices en langues nationales ; la formation d’un clergé et de missionnaires issus de la population locale ; l’utilisation du principe de réception dans l’Église de la culture du peuple évangélisé, au moyen d’une annonce vivante, par l’incarnation des idéaux orthodoxes dans la culture et les coutumes populaires. La sanctification des particularités nationales permet aux peuples, tout en conservant leur culture, le respect d’eux-mêmes et leur identité, d’apporter une contribution unique à la glorification de Dieu, demeurant par ailleurs dans une unité harmonieuse avec le plérôme de l’Église. Enfin, on veillera à créer de bonnes conditions à la participation active des convertis issus des populations locales dans la vie de la paroisse en vue de leur ecclésialisation."

Notons qu'il est question ici de "l'incarnation des idéaux orthodoxes dans la culture et les coutumes populaires", ce qui souligne toute l'erreur des "rites occidentaux" lesquels veulent juste le contraire: l'incarnation des idéaux heterodoxes dans la culture et les coutumes orthodoxes.

2.Posté par Tchetnik le 13/10/2013 22:01
Disons que à l'origine, les "rites occidentaux" étaient réétudiés pour restaurer un patrimoine Chrétien Orthodoxe occidental qui a existé et était le reflet de la Vérité qui l'a créé comme l'était le patrimoine Chrétien plus oriental.

Mais hélas, au fur et à mesure de leur mauvaise restauration et pratique, ils sont effectivement devenus des espèces de cheval de Troie d'idéologies ou manières de penser n'ayant rien à voir avec la Tradition Chrétienne Orthodoxe.


3.Posté par Vladimir.G le 14/10/2013 16:15
Merci Justine pour votre appréciation de ce texte dont je prépare la suite pour publication... Je souligne qu'il s'agit d'un document officiel de l'Eglise russe adopté par le Saint Synode le 16 juillet 2013 (Compte rendu № 80). La suite analyse les applications de cette doctrine de la mission aux hétérodoxes dans les conditions actuelles puis au cas très concret des implantations en dehors des frontières canoniques traditionnelles. Comme vous le soulignez sur un autre fil, il ne saurait être question par définition de "territoires canoniques" pour des Eglises... non canoniques (!); «nous (orthodoxes) n’avons pas le droit de renoncer à la mission que nous a imposée notre Seigneur Jésus Christ, mission de témoignage de la Vérité devant le monde non orthodoxe» et nous verrons que ce témoignage est basé sur le dialogue...

Ce thème donne toujours lieu à des débats passionné et j'espère que cette mise au point officielle permettra de clarifier les choses, d'autant qu'il s'agit de la doctrine officielle de la plus importante des Eglises orthodoxes, regroupant plus de la moitié de l'Orthodoxie, et que cette position est visiblement partagée par toutes les autres Eglises qui agissent exactement dans le même sens. Aller à l'encontre de ces principes me semble dans ces conditions se mettre de facto hors de l'Orthodoxie sur ce point.

4.Posté par Daniel le 14/10/2013 17:35
On se met hors de l'église orthodoxe en ayant une doctrine hérétique, en étant schismatique ou une parasynagogue (cf canon 1 de Saint Basile). Je n’ai pas entendu qu’on se mette hors de l’orthodoxie pour d’autres raisons… et entre autre celles concernant la nature de la mission. A moins que Vladimir ne veuille se mettre à distribuer anathèmes et condamnations…

Dans l'attente des parties suivantes du texte...

5.Posté par Vladimir.G le 14/10/2013 18:04
Bien cher Daniel,

"Là où est l’évêque, là est l'Eglise" disait saint Ignace d'Antioche. Si on n'est plus d'accord non seulement avec son évêques, mais avec pratiquement tous les évêques de l'Eglise, et qu'on va jusqu'à affirmer, comme certains, qu'ils vont à l'encontre "des Saintes Écritures, des témoignages de foi des Pères et des Canons", je trouve qu'il y a un problème de cohérence avec la doctrine.

Mais c'est à chacun d'en tirer les conséquences, éventuellement avec son confesseur . Qui suis-je pour "distribuer anathèmes et condamnations" ? Je suis au contraire toujours heureux d'en débattre avec vous, bien cher Daniel, qui savez rester dans le cadre d'un débat honnête (au sens classique) et courtois, et j'apprécie même les imprécations de Tchetnik, qui mettent un peu d'ambiance dans un débat policé :-) Je sais bien que vous partez d'un amour sincère et vigilant pour notre foi... Je souhaiterai simplement que, parfois, vous n'en oubliiez pas le 2ème commandement du Christ.

Très sincèrement à vous dans le Christ

PS: le texte entier en français et disponible sur https://mospat.ru/fr/2013/09/02/news90265/#_ftn3 comme indiqué en haut de mon post. Je ne fais que changer la présentation en ajoutant des liens et des commentaires... Et en définitive ma présentation sera en 3 parties et non 2 pour une meilleure lisibilité thématique.

6.Posté par Tchetnik le 14/10/2013 19:05
"""Là où est l’évêque, là est l'Eglise" disait saint Ignace d'Antioche""

-A condition qu'il ne dévie pas de la foi, avait dit Saint Irénée de Lyon.


""Si on n'est plus d'accord non seulement avec son évêques, mais avec pratiquement tous les évêques de l'Eglise""

-Ce n'est non seulement pas ce qui a été dit (problème manifeste de compréhension de la langue) mais les opinions parfois politiciennes des évêques n'ont jamais été un critère de Vérité dans une Église dans laquelle la Vérité s'est déjà manifestée.

"" et qu'on va jusqu'à affirmer, comme certains, qu'ils vont à l'encontre "des Saintes Écritures, des témoignages de foi des Pères et des Canons", je trouve qu'il y a un problème de cohérence avec la doctrine.""

-Aucun problème avec la doctrine (qu'il faudrait un peu mieux apprendre), mais simplement constatation de la réalité historique et actuelle des faits.

S'il avait fallu se plier dès le départ à l'"opinion" des évêques majoritaires et subornés, l'hérésie aurait triomphé dès le Viè siècle...

7.Posté par Tchetnik le 14/10/2013 19:43

Canon 15 du Concile Premier-Second de 861 concernant les évêques:


""15. The rules laid down with reference to Presbyters and Bishops and Metropolitans are still
more applicable to Patriarchs. So that in case any Presbyter or Bishop or Metropolitan dares to
secede or apostatize from the communion of his own Patriarch, and fails to mention the latter’s
name in accordance with custom duly fixed and ordained, in the divine Mystagogy, but, before a
conciliar verdict has been pronounced and has passed judgment against him, creates a schism,
the holy Council has decreed that this person shall be held an alien to every priestly function if
only he be convicted of having committed this transgression of the law. Accordingly, these rules
have been sealed and ordained as respecting those persons who under the pretext of charges
against their own presidents stand aloof, and create a schism, and disrupt the union of the
Church. But as for those persons, on the other hand, who, on account of some heresy condemned
by holy Councils, or Fathers, withdrawing themselves from communion with their president,
who, that is to say, is preaching the heresy publicly, and teaching it barehead in church, such persons
not only are not subject to any canonical penalty on account of their having walled themselves
off from any and all communion with the one called a Bishop before any conciliar or synodal
verdict has been rendered, but, on the contrary, they shall be deemed worthy to enjoy the
honor which befits them among Orthodox Christians. For they have defied, not Bishops, but
pseudo-bishops and pseudo-teachers; and they have not sundered the union of the Church with
any schism, but, on the contrary, have been sedulous to rescue the Church from schisms and divisions.""

....Et l'interprétation qu'en fit Saint Nicodème l'Hagiorite:

""The same rules as were prescribed in the above Canons with regard to bishops and Metropolitans, are prescribed,
and so much the more so, by the present Canon with regard to Patriarchs. For it says that if any presbyter
or bishop or Metropolitan should separate himself from the joint communion of his own Patriarch, and
does not mention his name in accordance with custom (this applies, that is to say, to only the Metropolitan; for
a presbyter mentions only the name of his bishop, and the bishop mentions only the name of his Metropolitan),
before revealing the charges against their Patriarch to the Council, and before learning that he has been condemned
by the Council — they, I say, shall all be completely deposed from office; the bishops and Metropolitans
from every prelatic activity; the presbyters from every priestly activity. But these provisions are of effect
if presbyters separate from their bishops, or bishops separate from their Metropolitans, or Metropolitans separate
from their Patriarchs, on account of certain criminal charges, of fornication, say, of sacrilege, and of other
serious crimes.20 If, however, the said presidents are heretics, and are preaching their heresy openly,21 and on
this account those subject to them separate themselves, and even though it be before there has been any conciliar
or synodal trial concerning the heresy, but are even deemed to deserve fitting honor as Orthodox Christians,
since not only have they caused no schism in the Church on account of their separation, but have rather
freed the Church from the schism and heresy of their pseudo-bishops.""

-Les évêques sont les gardiens partiels d'une Tradition au nom de laquelle ils ont été créés. Ils ne sont ni des satrapes, ni des rois-nègres, ni des Übermenschen, mais des hommes failliblees, et donc criticables.
Le fait qu'ils soient évêques n,est pas suffisant pour assurer à leurs actes légitimité si ces derniers contredisent les enseignements fondamentaux et les objectifs clairs des Canons de l'Église.

Étrange cette propension à définir le peuple comme critère de Vérité pour ensuite décréter les évêques infaillibles...

Un débat honnête ne peut se faire dans le mensonge, dans le déni et l'ignorance des sources représentatives de ce qu'est réellement la Tradition de l'Église. Certains ne le comprendront manifestement jamais.

Ce qui ne doit pas empêcher de rétablir la réalité des faits et la vérité de l'Église.

Les seules sources OFFICIELLES et IMMUABLES sur l'enseignement de l'Église demeurent:

-La Sainte Écriture,
-Les écrits Patristiques,
-Les Canons.

Le reste n'est admissible qu'en fonction de leur coincidence avec ces trois sources majeures. A moins de tomber dans le protestantisme, voire dans la gnose...

8.Posté par Tchetnik le 14/10/2013 19:45
position OFFICIELLE de Constantinople sur la question, position qui n'a jamais été officiellement amendée:

Many are the means by which we attain our salvation. And these, so to speak, in a ladderlike fashion are interlinked and interconnected, all aiming at one and the same end. First of all, then, is the baptism, which God delivered to the sacred Apostles, such being the case that without it the rest are ineffectual. For it says: "Unless one is born of water and spirit, he cannot enter the kingdom of heaven." (John 3:5) The first manner of generation brought man into this mortal existence. It was therefore imperative, and necessarily so, that another, more mystical manner of generation be found, neither beginning in corruption nor terminating therein, whereby it would be possible for us to imitate the author of our salvation, Jesus Christ. For the baptismal water in the font takes the place of a womb, and there is birth for him who is born, as Chrysostom says; while the Spirit which descends on the water has the place of God who fashions the embryo. And just as He was placed in the tomb and on the third day returned to life, so likewise they who believe, going under the water instead of under the earth, in three immersions depict in themselves the three-day grace of the Resurrection, the water being sanctified by the descent of the All-holy Spirit, so that the body might be illumined by the water which is visible, and the soul might receive sanctification by the Spirit which is invisible. For just as water in a cauldron partakes of the heat of the fire, so the water in the font is likewise transmuted, by the action of the Spirit, into divine power. It cleanses those who are thus baptized and makes them worthy of adoption as sons. Not so, however, with those who are initiated in a different manner. Instead of cleansing and adoption, it renders them impure and sons of darkness.
Just three years ago, the question arose: When heretics come over to us, are their baptisms acceptable, given that these are administered contrary to the tradition of the holy Apostles and divine Fathers, and contrary to the custom and ordinance of the catholic and Apostolic Church? We, who by divine mercy were raised in the Orthodox Church, and who adhere to the canons of the sacred Apostles and divine Fathers, recognize only one Church, our holy, catholic, and Apostolic Church. It is her Mysteries [i.e. sacraments], and consequently her baptism, that we accept. On the other hand, we abhor; by common resolve, all rites not administered as the Holy Spirit commanded the sacred Apostles, and as the Church of Christ performs to this day. For they are the inventions of depraved men, and we regard them as strange and foreign to the whole Apostolic tradition. Therefore, we receive those who come over to us from them as unholy and unbaptized. In this we follow our Lord Jesus Christ who commanded His disciples to baptize "in the name of the Father, and the Son, and the Holy Spirit"; we follow the sacred and divine Apostles who order us to baptize aspirants with three immersions and emersions, and in each immersion to say one name of the Holy Trinity; we follow the sacred Dionysios, peer of the Apostles, who tells us "to dip the aspirant, stripped of every garment, three times in a font containing sanctified water and oil, having loudly proclaimed the threefold hypostasis of the divine Blessedness, and straightway to seal the newly baptized with the most divinely potent myron [i.e. chrism], and thereafter to make him a participant in the supersacramental Eucharist"; and we follow the Second and Penthekte holy Ecumenical Councils, which order us to receive as unbaptized those aspirants to Orthodoxy who were not baptized with three immersions and emersions, and in each immersion did not loudly invoke one of the divine hypostases, but were baptized in some other fashion.
We too, therefore, adhere to these divine and sacred decrees, and we reject and abhor baptisms belonging to heretics. For they disagree with and are alien to the divine Apostolic dictate. They are useless waters, as Sts. Ambrose and Athanasios the Great said. They give no sanctification to such as receive them, nor avail at all to the washing away of sins. We receive those who come over to the Orthodox faith, who were baptized without being baptized, as being unbaptized, and without danger we baptize them in accordance with the Apostolic and synodal Canons, upon which Christ's holy and Apostolic and catholic Church, the common Mother of us all, firmly relies.
Together with this joint resolve and declaration of ours, we seal this our Oros, being as it is in agreement with the Apostolic and synodal dictates, and we certify it by our signatures.
In the year of salvation 1755,
+ Cyril, by God's mercy Archbishop of Constantinople New Rome, and Ecumenical Patriarch
+ Matthew, by God's mercy Pope and Patriarch of the great city of Alexandria, and Judge of the Ecumene
+ Parthenios, by God's mercy Patriarch of the holy city of Jerusalem and all Palestine


Certains pourront la juger excessive (en particulier pour les Arméniens), mais force est de reconnaitre qu'elle est en coincidence avec les écrits patristiques et les Canons.


9.Posté par Tchetnik le 14/10/2013 19:52

Pour éviter encore une fois que certains ne relancent sur ce fil une discussion qu'ils n'ont pas su terminer , faute de source et d'argument sur un autre, en repartant de zéro et en faisant croire que rien n'avait été dit sur le sujet et pour démonter par avance les habituels procès d'intention faits avec un miel hypocrite cachant une lame assassine qui ne s'assume pas:


je remets ici les références canoniques fondamentales sur les relations entre l'Église et ceux qui, même croyant en Christ, s'en séparent en particulier dogmatiquement:

Les canons Apostoliques:

45. De tout clerc qui a seulement prié avec des hérétiques.
L'évêque, le prêtre ou le diacre qui ne fait que prier avec des hérétiques doit être excommunié ;
mais s'il leur a permis d'exercer leurs fonctions de clerc, qu'il soit déposé.
46. Des clercs qui acceptent le baptême des hérétiques.
L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous
ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Béliar, et quelle
part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?"
47. Des évêques ou des prêtres qui rebaptisent.
Si un évêque, un prêtre ou un diacre baptise à nouveau celui qui a reçu le vrai baptême, ou bien
ne rebaptise pas celui qui a reçu le baptême souillé des hérétiques, qu'il soit déposé, parce qu'il
se rit de la croix et de la mort du seigneur et ne distingue pas les prêtres des faux-prêtres.

65. De ceux qui prient dans une assemblée de Juifs ou d'hérétiques.
Si un clerc ou un laïc entre dans une synagogue de Juifs ou d'hérétiques pour y prier, qu'il soit
l'un déposé, et l'autre excommunié.

Saint Cyrille de Jérusalem, Procatéchèses:

7. We may not receive Baptism twice or thrice; else it might be said, Though I have
failed once, I shall set it right a second time: whereas if you fail once, the thing cannot be
set right; for there is one Lord, and one faith, and one baptism : for only the heretics are
re-baptized , because the former was no baptism.


Saint Basile le Grand, lettre à Amphiloque d'Iconium:

Il a donc été décidé dès le début de déclarer absolument nul le baptême des hérétiques,
mais de recevoir celui des schismatiques, puisqu'ils font encore partie de l'Église, tandis
que ceux qui font partie des conventicules, corrigés par une pénitence et une conversion
importantes, seront de nouveau réunis à l'Église, en sorte que souvent même les clercs
constitués en dignité qui s'en sont allés avec les insoumis, après leur repentir sont admis
dans le même rang. Or, les pépuziens sont évidemment hérétiques, car ils ont blasphémé
contre le saint Esprit, en attribuant contre tout droit et respect à Montan et à Priscille le
nom de paraclet; soit donc qu'ils divinisent des hommes, ils sont condamnables, soit qu'ils
insultent au saint Esprit en l'égalant à des hommes, même alors ils sont dignes de
l'éternelle damnation, parce que le blasphème contre l'Esprit saint est impardonnable.
Pour quelle raison, donc, approuver le baptême de ceux qui baptisent au nom du Père et
du Fils et de Montan ou de Priscille ? Car ils ne sont pas baptisés, ceux qui n'ont pas été
baptisés conformément à notre tradition.

Saint Athanase, discours contre les Ariens, encore:

"Il y a beaucoup d'autres hérésies, aussi, qui utilisent ces noms de Père, Fils et Esprit, mais pas avec un sens correct, comme je l'ai dit, ni avec une foi orthodoxe, et en conséquence l'eau qu'elles administrent n'est pas profitable, car elle est est déficiente en piété, de telle sorte que celui qui en a été aspergé est pollué par l'irreligion et nullement racheté"

Il existe encore bien d'autres témoignages de foi considértés par l'Église comme canoniques, avec une portée universelle comme entre autre, celui qui a réalisé la plus importante compilation des collections canoniques de l'Église: Saint Nicodème l'Aghiorite et son PIDALION.

On peut à la rigueur différer l'application de ces canons, la nuancer, en faire coincider l'objectif avec un contexte pas toujours simple, on est bien d'accord. Brut de décoffrage, ils demandent à être appliqués avec intelligence et miséricorde. Mais en AUCUN CAS on ne peut les changer ou prendre des décisions qui les annulent ou les contredisent.

Ils constituent LA référence qui valide toutes les autres et qui conditionnent toute interprétation.

On peut ajouter à cela les paroles de Saint Paul dénonçant les "Archiapôtres" dans ses Épitres et tout autre Apôtre dénoncant ceux qui prétendaient reconnaitre le Christ mais refusaient l'autorité et l'enseignement des Apôtres

10.Posté par Daniel le 15/10/2013 08:13
Merci pour le lien complet qui m'avait échappé. Quelques commentaires. Sur la portée du texte, il ne concerne que l'Eglise de Russie, je ne vois pas ce qui permet de dire que toutes les églises orthodoxes y adhèrent... Je montrerai en quoi ce n'est pas le cas sur l'aspect de la mission.

Je trouve une définition au mot « prosélytisme », qui s'applique aux actions répréhensibles, comme les pressions économiques. Mais le texte ajoute :"On parle également de prosélytisme pour désigner une mission organisée parmi des populations appartenant traditionnellement et culturellement à la communauté chrétienne locale."

Premièrement, cette définition n'est dans aucun dictionnaire.

Ensuite, ce que le texte appelle prosélytisme est à l'oeuvre en Afrique, en Amérique latine entre autres et même ailleurs, ici en Europe. Il y a là des missions orthodoxes qui ciblent toutes les personnes sur un territoire donné, quel que soit sa religion, y compris les populations qui appartiennent depuis longtemps (le christianisme est ancien en Amérique latine et Afrique) à des communautés chrétiennes. En France, les paroisses "serbes" du sud de la France correspondent dans les faits à des missions, il suffit de voir leur composition sociologique. L'Eglise de Pologne a eu pendant 11 ans, de 1990 à 2001, une église autonome au Portugal héritage d'une mission vétéro-calendériste. La rupture se fit en réalité pour des questions de moeurs, dirons-nous...

Je note que le texte dit: "La conversion des autochtones est également favorisée par : la proclamation de l’Évangile et la célébration des offices en langues nationales".

11.Posté par Tchetnik le 15/10/2013 10:07
@Daniel

Ce qui fait que le même texte dit une chose et son contraire..

Et mentionne une définition du prosélytisme qui correspond aux Mormons ou aux TDJ, mais en aucun cas à la Chrétienté n particulier en Europe.

Mettre sur le même plan des TDJ qui convertissent pour un bol de riz avec des religieux pauvres, dévoués, qui ne s'occupent que de soulager les détresses et misères de leurs prochains et n'acceptent que les conversions sincères, n'est tout simplement pas honnête.

Par ailleurs, les pratiques internes en Grèce, Serbie et Chypre, pratiques approuvées par les évêques locaux, montrent que cette compréhension des choses est très loin d'être aussi "unanime" que la langue de bois ne le décrit.

12.Posté par justine le 15/10/2013 16:01
Concernant les posts 7-9 de Tchetnik: Très utile de rappeler cette base canonique, afin de nous prémunir contre le cléricalisme à la romaine, lequel ferme la bouche à quiconque oserait contester un éveque. Le texte de Constantinople date évidemment, et il faut le souligner, du bon vieux temps (1755) ou Constantinople était fidele aux Apôtres, aux Saints Pères et aux Synodes.

Quant à "l'unanimité" qu'avance Vladimir, c'est en effet exagérer les choses. Il y a des Eglises comme Constantinople par exemple, qui des lèvres approuve la mission, mais par les actes la supprime, et ceci très clairement en Europe. Mais l'exagération a toujours été un instrument utile pour "convaincre" les non-prévenus: dans les titres grandioses de "guide spirituel de X millions" tout comme dans le nombre des communautés de "rite occidental" et, bien sûr, dans la "quasi-totalité" de l'adhérence des Orthodoxes aux positions des œcuménistes. Concernant cette dernière catégorie, il faut une fois de plus souligner qu'une grande partie des fideles orthodoxes et même des évêques (!) ne savent même pas de quoi il s'agit, étant maintenus dans l'ignorance des faits ou carrément désinformés, et quand ils prennent connaissance des faits, ils sont profondément choqués (raison d'ailleurs pour laquelle on cache ou enjolive ces faits).

A Daniel et Tchetnik posts 10 et 11, sur la définition de "prosélytisme" donné dans la note 3 du texte de l'Eglise russe (voir: https://mospat.ru/fr/2013/09/02/news90265/#_ftn3): Il semble que les auteurs de cette note veulent dire soit
1. que d'autres définissent ainsi le terme "prosélytisme" et non pas l'Eglise russe ("On parle également..."), et ceci correspondrait à la définition du Conseil Œcuménique des "Eglises" lequel veut limiter la mission strictement aux populations non-chrétiennes, conformément à son opinion que tous les "baptisés" sont membres de l'"Eglise Œcuménique" et n'ont donc pas besoin d'être missionnés, chaque "baptisé" étant finalement libre de croire ce que bon lui semble (quoique en réalité, de nombreux groupes protestants s'acharnent à prosélytiser, au sens négatif, dans les pays orthodoxes), soit
2. que cette activité organisée par des protestants en pays orthodoxe (et notamment en Russie postsoviétique, avec leurs bateaux "missionnaires" etc.) est également à classer sous le vocable négatif de prosélytisme.

13.Posté par Daniel le 15/10/2013 22:10
Un autre exemple de mission est constitué par les paroisses serbes en Espagne. Historiquement, il s'agissait d'un groupe d'Espagnols ayant rejoint l'orthodoxie; avec peu d'immigrés. Ceux-ci sont venus plus tard.

http://www.iglesiaortodoxa.es/

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