Vladimir Golovanow

Propos recueillis le 23 septembre 2011 à Qâra en Syrie par Mère Agnès-Mariam de la Croix Higoumène du monastère Saint Jacques l’Intercis
24 septembre 2011


Le curé de Bab Sbah relate ce qui suit le 23 septembre 2011

"Ces deux dernières semaines la situation à Homs était des plus tendues. Je peux vous dire que l’épreuve renforce notre foi, nous unit entre chrétiens et entre chrétiens et musulmans et nous détache des choses de ce monde. Nous voyons la mort de nos yeux tous les jours. Notre vie quotidienne est bouleversée. Comme d’habitude je vous transmets ce que nous vivons au fil des jours.
La population sunnite de Bustan Diwan, Bab Dreib, Bab Sbaa, s’était ralliée à 30 % à Bilal El Ken, Emir autoproclamé de la principauté (Imârat) de Homs. Ce dernier avait loué de la famille Traboulsi une grande villa dans le quartier huppé de Warcheh où il avait installé son Quartier Général.

Ce Bilal El Ken, était fort de plusieurs centaines d’hommes, armés jusqu’aux dents. La plupart sont recrutés parmi les artisans de la classe pauvre de Homs. De toute évidence ils ne sont pas entraînés au port des armes ce qui les rends plus dangereux car ils tirent dans tous les sens, surtout lorsqu’ils se sentent en danger. Mais ils sont encadrés par des professionnels de la nébuleuse salafiste internationale : afghans, irakiens, séoudiens, libanais ou jordaniens. Les jeunes des Comités populaires en ont capturés quelques-uns. Ces groupuscules ont pour mission de terroriser les forces de l’ordre et l’armée pour les faire démissionner ainsi que de dissuader la population au cas où elle chercherait à contredire l’opposition.

Profanation à l’église de Saint Elian et enlèvement de jeunes chrétiennes
Depuis une dizaine de jours les salafistes ont forcé la porte de l’antique église Saint Elian à Homs. Ils pensaient que les ustensiles sacrés étaient en or aussi les ont-ils raflés. L’Evêque grec-orthodoxe, S.E. Mgr. Abou Zakhm a eu le courage d’aller voir l’Emir de Homs, Bilal El Ken. Il lui a dit « Nous sommes des frères et avons toujours vécu ensemble. Pourquoi as-tu pris nos vases sacrés ?, tu dis que tu te passes des forces de l’ordre, il t’appartient donc de nous défendre ». Bilal a rassuré l’Evêque sur les intentions des insurgés mais a nié avoir commandité la rafle. Les rebelles avaient, en passant, vidé la caisse de l’église.

Puis les sbires de Bilal El Ken enlevèrent quatre filles chrétiennes d’un minibus faisant l’aller retour de Homs à Zeidal. L’une d’entre elles, Maya Semaan, fut rendue au bout de quatre jours, de toute évidence violée. L’armée intervint alors pour mettre une limite aux exactions des salafistes. Bilal fut tué le 7 septembre 2011 durant les affrontements et son quartier général fut perquisitionné. On y trouva les vases sacrés volés et ils furent rendus à l’église de Saint Elian.

Bilal El Ken, l’Emir décédé de l’Emirat salafiste de Homs

La désinformation assure que Bilal EL Ken est un officier dissident faisant partie de l’armée libre de Syrie. Il n’en est rien. Les salafistes ont mis la main sur un dépôt d’uniformes de l’armée syrienne. Ils s’en revêtent et se font passer pour des officiers et des soldats repentis. Ce sont les gens du quartier de Bilal à Bab Sbah à Homs qui affirment que toute sa vie cet individu était un voyou qui s’est converti au wahabisme salafiste par pur intérêt. Les musulmans modérés se plaignent de lui autant sinon plus que les chrétiens. Ils l’accusent de viol, séquestration, terrorisme, intimidation et fondamentalisme meurtrier.

Ces jours-ci les rues sont plus calmes. On entend cependant toujours des rafales de balles. Maintenant on peut sortir faire les achats nécessaires, mais depuis quinze jours on était terrés à la maison. Homs était devenu un champ de bataille. Les insurgés ont des armes lourdes qu’ils utilisent sans discernement. Avec les RPG ils peuvent détruire les chars de l’armée. La façade de l’Evêché est criblée de balles et quelques vitres sont cassées. Etant situé sur une ligne de démarcation le bâtiment aurait dû être beaucoup plus endommagé. Il faut remercier l’armée qui avance avec un soin infini. Cependant ceci n’a pas encouragé les locataires de l’Evêché à y rester. Il semble abandonné dans un quartier ravagé, autrefois si paisible.

Les groupes salafistes continuent à investir plusieurs quartiers de Homs, surtout Bab Amr. Ils ont juré d’empêcher les écoles d’ouvrir à travers ce slogan : « « La dirassé wa la tadriss hata isqat al ra2is » (« Pas d’études ni d’enseignements jusqu’à faire tomber le Président »). Les écoles publiques ont ouvert et les écoles privées ouvriront la semaine prochaine mais les salafistes tirent sur les écoles ce qui dissuadera les parents d’envoyer leurs enfants. De plus les « manifestants » ont décidé de marcher dans la rue au moment de la sortie des écoles. Sur les photos et les vidéos il y aura plus de monde de plus çà fait bien que les écoliers et les étudiants paraissent faire partie de l’opposition.

Depuis longtemps la grande majorité des jeunes s’est retirée. Les chrétiens ne sentent plus que les revendications les interpellent. Il n’y a d’ailleurs aucune autre revendication que d’en finir avec le régime et cela est crié dans tous les sens, blasphèmes à l’appui, au son des « Allah Akbar », « Haya ila ljihâd », islamiques (Dieu est grand, allons au combat).

Les jeunes ou moins jeunes qui sont restés fidèles au mouvement contestataire sont réapparus armés, et farouches. Auparavant nul ne parlait de la religion de l’autre. Aujourd’hui on entend des injures contre les chrétiens et les alaouites et…vice versa. C’est une situation désastreuse qui laisse présager le pire.

Mes paroissiens et nos amis musulmans nous nous regardons souvent avec une interrogation lancinante : que s’est-il passé pour que nous en soyons arrivés là ? Au début j’ai approuvé tacitement que quelques uns de nos jeunes aillent aux « manifestations » avec leurs camarades. C’était une belle expérience de solidarité. Les revendications étaient justes et légitimes et elles continuent à nous tenir à cœur. Mais, très vite, ces manifestations sont devenues d’un autre esprit. Nous avons vu des barbus armés et drogués tirer partout d’un œil hagard. Je vous en avais déjà parlé, mais vous me dites qu’on ne vous croit pas ? Pourquoi n’avez-vous pas amené vos amis journalistes à Homs ? Ils auraient vu de leurs yeux nos voisins devenus subitement des salafistes féroces et méconnaissables, les barricades occupées par des groupes armés, les destructions, les slogans islamistes.

Nous tous, musulmans modérés (la grande majorité), chrétiens, alaouites, druzes, ismaélites et même kurdes nous craignons l’avènement d’un Etat islamique qui nous impose, comme lois civiles, les lois religieuses de l’Islam. Une conversation étayera ce que je dis.

Redevenir Dhimmi ?

Un dhimmi est un citoyen de l’état islamique qui n’est pas musulman. D’après les normes du Coran, il est traité comme un citoyen de seconde zone. Il doit verser une capitation pour être « protégé » par l’état islamique. Il n’a pas les mêmes privilèges que les citoyens musulmans.

L’autre jour j’étais chez le mécanicien à Sinaa (la cité industrielle). Celui-ci, un fervent sunnite, me questionne à brûle-pourpoint : « Que pensez-vous des affirmations du Patriarche Maronite ? On dirait qu’il a peur pour les chrétiens si le régime tombe ? ». Je lui réponds : « Je pense qu’il a raison. Il est difficile pour un chrétien d’aujourd’hui d’accepter de redevenir un dhimmi. C’est inacceptable »

Il rétorqua : « Mon frère, il ne faut pas avoir peur de nous, nous vivons ensemble depuis longtemps. »

Je lui précisais : « Nous avons vécu ensemble sous le protectorat français puis sous des régimes laïcs. Devant la loi nous sommes égaux. Dans un état islamique nous ne vivrons pas en égaux. Accepterais-tu d’être traité par un chrétien comme un citoyen de deuxième catégorie ? »

Il sursauta et je renchéris : « Ce n’est acceptable ni chez nous ni ailleurs, ce serait retourner en arrière, au Moyen-Âge, vers un régime basé sur une discrimination confessionnelle. C’est pourquoi les chrétiens ne briguent pas un état chrétien mais préfèrent un régime laïc devant lequel nous sommes tous des citoyens aux droits et devoirs égaux, abstraction faite de notre appartenance religieuse. Tandis que votre réclamation d’un Etat islamique vous amènera, une fois qu’il sera instauré, à distinguer derechef les musulmans des non-musulmans. Nous serons en plein dans la discrimination et l’apartheid ».

Mon mécanicien ne répondit plus rien, il préféra vaquer à son travail."

Publié par Le Veilleur de Ninive à l'adresse ICI





Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 2 Janvier 2012 à 09:45 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 02/01/2012 22:55
27 décembre 2011
Syrie : appel à l’aide de Mère Agnès-Maryam de la Croix, et du Monastère de Saint Jacques l’Intercis

Monastère Saint Jacques l’Intercis - Qâra – Syrie

En cette veille de Noël, la Syrie où nous servons le Corps du Christ, est endeuillée par des évènements tragiques. Par-delà le tintamarre médiatique et le bruit de plus en plus grandissant des armes ce sont les civils, innocents, hommes, femmes, enfants et vieillards que Dieu a créé à Son Image et Ressemblance qui payent le prix du sang, de la détresse et de la disette. Comme toujours ce sont les pauvres qui sont les victimes de la folie des grands.

Suite à une mission d’information avec des médias catholiques j’ai été amenée à visiter la ville de Homs et ses environs.

J’ai été remuée au plus profond de ma conscience par la tragédie que vit la population civile, notamment les chrétiens.

Ces derniers sont surtout concentrés dans les quartiers centraux de la ville qui sont devenus le repaire de bandes armées que personne jusqu’à présent n’a réussi à identifier. Toujours est-il que ces bandes imposent une loi martiale en vertu de laquelle les fonctionnaires qui rejoignent leur travail sont susceptibles de représailles, y inclus les enseignants dans les écoles publiques. De même les artisans, les vendeurs et même ceux qui ont une profession libérale sont la cible d’actes terroristes qui visent à paralyser la vie sociale.

Les résultats de ces méthodes coercitives sont des plus terribles : chaque jours des innocents sont égorgés ou kidnappés. Des familles perdent ainsi le père, le fils ou le frère. Les veuves et les orphelins sont dans la nécessité. Ceux qui n’ont pas affronté le spectre de la mort doivent faire face à la séquestration forcée dans leurs domiciles où ils cherchent à survivre sans travail.

Les maigres économies de ces familles s’amenuisent. La plupart sont d’un niveau moyen et en-deçà. Désormais la pénurie se fait ressentir en cet hiver qui s’annonce rigoureux. Le mazout fait cruellement défaut à beaucoup en cet hiver qui s’annonce rigoureux. De plus, une aide alimentaire et médicale de première nécessité devient une urgence.

De retour à Qâra j’ai noté que les mêmes stratagèmes appliqués à Homs ou à Qusayr sont appliqués chez nous par les insurgés. D’un côté ils continuent à organiser des manifestations-studios pour les besoins médiatiques des chaînes mainstream (Al Jazeerah, Arabia, BBC, France 24 et relais) tandis qu’ils font régner la terreur dès la tombée de la nuit. Il est désormais interdit de circuler, sous peine de se faire abattre, après 18 heures à Qâra. Depuis une semaine trente hommes armés sont venus dans cinq camionnettes sur la place du village avec des marteaux compresseurs. Ils ont éventré la chaussée et, en toute impunité, ils ont sectionné les cables de téléphone et les ont traînés avec eux pour les jeter dans le désert. Depuis deux jours, les miliciens ont forcé l’école municipale et ils l’ont volée.

Etant supérieure de l’antique monastère de Saint Jacques l’Intercis à Qâra, du diocèse grec-melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud, et ayant vu de mes yeux l’immense souffrance de ces familles je lance un appel à nos amis et bienfaiteurs pour un projet urgent. Venir en aide aux familles syriennes sinistrées qui n’ont plus les moyens de subsister. Nous vous proposons d’adopter une ou plusieurs familles par mois. Voici ce que nous comptons faire. Acheter du mazout, acheter de l’alimentation de base. Distribuer aux familles. Voici les prix pour la Syrie.

Prix du mazout : 18 LS le litre (0,3$).

Strict nécessaire pour une famille durant un mois : 150 litres.

Prix du mazout par famille pour un mois : 2700 LS (45$)

Portion alimentaire pour un mois : 55 $

(5kg de farine, 5 kg de riz, 5 kg de bourghol, 5 kg de lentilles, 10 kg de sucre, une bouteille d’huile d’olive, une bouteille d’huile végétale, une petite boite de graisse, 8 paquets de macaronis, une boite de confiture, des biscuits et divers)

Total prévu pour un mois par famille : 100 $

Je demeure à votre disposition pour tout service utile pour ce projet si important dans les temps difficiles qu’affronte la population civile en des lieux de plus en plus nombreux, soumis à la loi martiale de ceux qui ont pour mission de destabiliser la Syrie,

Banque postale à Paris :

IBAN : FR74 2004 1000 0107 3466 3C02 047

BIC : PSSTFRPPPAR

http://www.maryakub.org/Articles_Noel.html
Le monastère Saint Jacques l’Intercis appartient à l’éparchie grecque melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud. Il est situé 2 km à l’Ouest du village de Qâra. Cet édifice du Vème siècle à l’histoire prestigieuse et mouvementée était une ruine lorsque nous entreprîmes de le restaurer en 1994.

Aujourd’hui il abrite une communauté d’une quinzaine de membres appartenant à huit nationalités différentes. Ce lieu est devenu un centre spirituel international qui accueille plus de 15 000 personnes par an de tous horizons dont le dixième y passe au moins une nuit.

La communauté cherche à revenir aux sources du monachisme antiochien dans une perspective d’unité : celle de la personne humaine et celle de l’humanité, dans le mystère du Corps Mystique. Elle vit au jour le jour l’ici et le maintenant au Nom du Christ. Tendue de l’avant dans une attente eschatologique de Celui qui vient, elle veut préparer ses voies, en ramenant le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs. La Syrie est notre patrie d’adoption. Nous sommes engagés à servir dans la charité du Christ et la solidarité qu’elle inspire, ouvrant nos portes aux familles nécessiteuses quelle que soit leur appartenance. Notre communauté vient en aide à des personnes de tous bords, chrétiens et musulmans. Nous le faisons à travers des microcrédits, un service-conseil quotidien qui n’exclut pas l’hébergement gratuit, un réseau local de relations publiques pour trouver des solutions à des problèmes qui nous dépassent.

Actuellement nous essayons de suivre au jour le jour les souffrances de nos frères et sœurs confrontés soudainement à une situation sociale des plus difficiles et qui se dirige vers la précarité. J’aimerais répéter que nous ne sommes pas engagés politiquement mais spirituellement, d’après les valeurs de l’Evangile. Solidaires avec nos frères syriens, toutes confessions confondues, sans négliger de militer pour les droits des minorités.

Mère Agnès-Mariam de la Croix est de nationalité libanaise et française. Son père est réfugié palestinien de 1948. Elle a vécu la guerre civile du Liban et travaille en Syrie depuis dix sept ans.

http://www.legrandsoir.info/+syrie-appel-a-l-aide-de-mere-agnes-maryam-de-la-croix-et-du-monastere-de-saint-jacques-l-intercis+.html

2.Posté par MICHTAYA (Syrie) vladimir le 09/01/2012 10:12
MICHTAYA (Syrie) - Fuyant le bruit des armes, une grande partie des chrétiens de Homs a célébré Noël dans la Vallée de Nazareth, une combe verdoyante et paisible, berceau du christianisme en Syrie, en contrebas d'un piton où est accroché un fort croisé, le Krak des Chevaliers.

Debout dans le choeur de l'église du monastère Saint Georges de Michtaya, à une cinquantaine de km de Homs, Rami et Mara se signent quand le représentant de l'évêque patriarcal passe dans les travées pour bénir l'assistance.

"Au début, les troubles ne touchaient que certains quartiers de Homs, mais aujourd'hui la folie s'est emparée de la ville. On voit désormais partout des hommes en armes. C'est très dangereux", affirme Rami, 37 ans qui habite avec sa femme dans le quartier de la gare.

"J'ai trois entrepôts à Baba Amro mais je n'y suis plus allé depuis trois mois. La dernière fois, un homme armé m'a demandé ma carte d'identité et en voyant mon nom il m'a juré que j'avais de la chance. +Si tu avais été alaouite, je t'aurai tranché la gorge+ en faisant le signe avec son pouce", raconte cet ingénieur propriétaire d'un magasin d'appareils sanitaires.

Les meurtres confessionnels, qui prennent souvent l'allure de vendetta, se sont multipliés et les victimes sont principalement des habitants alaouites et sunnites de cette ville industrielle, à 160 km au nord de Damas.

Assistante à la faculté de pharmacie, son épouse Mara, 27 ans, qui tient dans ses bras son bébé de cinq mois, explique avoir décidé d'arrêter ses cours à la fin du semestre: "Il était hors de question pour nous de passer Noël, fête de la paix, dans cette ville. Maintenant nous envisageons sérieusement de nous installer ici".

Les bruits d'armes automatiques et d'explosions étaient entendus dimanche depuis 04H00 GMT dans ce lieu de contestation contre le régime Bachar al-Assad, notamment dans les quartiers sunnites du centre de la ville comme Baba Amro, Baba Sebaa, Bayada ou Khaldiyé, .

Tonya, 48 ans, est institutrice à Bab Sebaa. "L'école est ouverte, nous sommes 35 enseignants qui venons à tour de rôle, mais il n'y pas d'élèves. Quel parent serait assez fou pour envoyer ses enfants en classe alors qu'il y a des accrochages quotidiens entre les soldats et les hommes armés", dit-elle.

Mais impossible d'avoir de réponse sur l'identité de ces "hommes armés". La peur se lit sur les visages. Pour l'opposition et les comités locaux de coordination, qui animent la contestation, il s'agit de "déserteurs" ayant refusé de tirer sur les protestataires. Pour les autorités, ce sont des "gangs armés" ou des islamistes radicaux.

Près de 200.000 chrétiens vivent à Homs qui compte 16 églises.

"Depuis le début des événements en mars, 80 chrétiens ont été tués, dont vingt soldats. On dénombre parmi eux trois enfants", explique le métropolite orthodoxe de Homs Mgr Georges Abou Zakhem.

Selon le médecin légiste de l'hôpital, au moins deux cents personnes sont assassinées tous les mois à Homs.

Dans la basilique du monastère, construit au VIème siècle par l'empereur Justinien, Norma, la tête couverte d'un châle, affirme prier pour la paix dans son pays.

"Mon mari s'est installé depuis avril dans ce village après avoir fermé ses ses bureaux à Bab Sebaa. Pour nourrir ma famille, je passe la moitié de la semaine à Homs et l'autre ici", assure cette chirurgienne-dentiste de 45 ans.

"C'est chaque fois une véritable angoisse mais il faut la surmonter. Il n'y pas d'autre choix. Chaque nuit, il y a des tirs. Cette ville a perdu la raison", ajoute cette femme dont un oncle a été victime d'un meurtre crapuleux et un autre dont elle est sans nouvelle depuis son rapt il y a quatre mois.

Pour Mgr Nicolas Baalbaki, qui conduisait la messe, face "aux problèmes que connaît le pays, les chrétiens doivent distiller l'amour et la paix, qui sont l'essence de notre religion".

AFP Importé par 20minutes.fr http://www.20minutes.fr/monde/syrie/848251-syrie-chretiens-fuient-homs-celebrer-noel-montagne
Courte vidéo montrant un office orthodoxe (lien)

3.Posté par Message de la Communauté de l’Unité d’Antioche- vladimir le 09/01/2012 10:51
Noël en Syrie

Syrie Cté Al Khalil
Message de la Communauté de l’Unité d’Antioche - Monastère Saint Jacques l’Intercis, Qâra -Syrie.

La hiérarchie locale en Syrie a demandé aux fidèles de la retenue dans l’expression de la joie festive eut égard aux évènements tragiques qui endeuillent le pays. C’est à travers le prisme de la souffrance d’un peuple que nous contemplons le Nouveau-Né pour reconnaître en Lui, avec reconnaissance, l’unique Sauveur qui vient délivrer les hommes de toutes leurs détresses et de toutes leurs morts par l’offrande de Sa Vie. Puisse Sa Lumière se répandre en cet Orient sans cesse déchiré à partir des cœurs des croyants !



« Maintenant mon âme est troublée. Et que dirais-je?...

Père, délivre-moi de cette heure?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. » (Jn 12, 27)



Est-il approprié de commencer une félicitation de Noël par ce cri de l’Agneau de Dieu abordant l’Heure de Son immolation ? Oui, si nous considérons que la Joie de Noël est à cause de la Bonne Nouvelle du Salut. Et ce Salut embrasse notre mort, assumée par le Sauveur, qui naît à Noël pour la vaincre avec les misères sans nom qu’elle cumule.

Les signes du salut transpercent comme autant de roses écarlates les récits évangéliques de la Nativité du Christ. Le Fils de Dieu savait pourquoi Il était venu. Le Psaume 40 met dans sa bouche ces paroles : « Tu n’agrées ni holocauste ni oblation…alors j’ai dit : Voici je viens… ». L’Esprit révèle à Marie, Joseph, Elisabeth, Zacharie, les bergers, les Mages, Siméon et Anne le mystère du Sauveur qui vient souffrir et mourir pour nous. Dès sa venue au monde l’Emmanuel commence à endurer les conséquences de la séparation que le péché a instaurée entre les hommes et Dieu. Lumière éternelle, Il naît la nuit dans la grotte des animaux car il n’y avait plus de place pour Lui chez les hommes (Lc 2,7) : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (cf Jn 1,11).



C’est aux accents du Gloria que les Anges annoncent aux bergers la naissance d’un Sauveur dans la Cité de David. A quel signe le reconnaître ?: C’est un enfant emmailloté de langes et couché dans une mangeoire, au lieu d’un berceau (cf Lc 2,11). Les bergers accourent vers une des étables qu’ils connaissent bien. Ils la trouvent réquisitionnée par Joseph qui a aménagé en hâte des lieux uniques pour une naissance unique. Couché, emmailloté, dans ce berceau inusité que nul autre enfant n’avait occupé, l’Enfant-Dieu préfigure paradoxalement son propre ensevelissement futur, conséquent à Sa Passion et à Sa mort. Par sa naissance dans une grotte ouverte au monde, Jésus inaugure dans la chair la trajectoire de la Rédemption.

Trente trois ans plus tard Joseph d’Arimathie réquisitionnera avec Nicodème un tombeau neuf, où personne n’avait été enseveli (Jn 19,38). Ils y déposeront le Corps du Crucifié après l’avoir embaumé à la hâte puis enveloppé d’un linceul dont les bandes s’enroulent comme des langes et ils le scelleront par une énorme pierre. Par Sa mort, enseveli dans un sépulcre scellé, le Christ accomplit le but de l’Incarnation.

Joseph est témoin de la naissance virginale du Fils de la Vierge qui sort d’elle sans blesser sa chair, comme plus tard Jean et Pierre constateront qu’en ressuscitant Jésus avait traversé les bandelettes qui l’enveloppaient sans les délier et la pierre du tombeau sans la briser.

Les mages d’Orient, guidés par l’étoile, demandent à voir le « Roi des juifs » qui vient de naître, pour l’adorer (cf Mt 2,2) et c’est comme « Roi des juifs » que Jésus est condamné à mort, flagellé et conspué par les soldats qui parodient l’adoration. Au lieu de l’étoile qui indique le lieu de sa naissance, un titulus sur la Croix indiquait le motif de sa mort : « Jésus de Nazareth Roi des Juifs » (cf Jn 19,19).

Les présents offerts par les mages signifient la triple identité du Fils de Marie : de l’or, comme il convient au Roi des rois, de l’encens, comme il sied au Dieu d’avant les siècles, de la myrrhe pour préfigurer la Passion du Sauveur.

A peine né, le Christ affronte la jalousie d’Hérode qui cherche à le faire mourir et, pour cela, massacre les enfants innocents âgés de moins que deux ans. C’est par jalousie que les grands-prêtres et les scribes livreront le Messie aux Romains et, pour cela, demanderont la mise en liberté de Barrabas, un bandit et un criminel.

Et que dire en définitif en cette nuit de Noël où des évènements tragiques nous enserrent de toutes parts ? Comme cela est arrivé pour la naissance du Christ, Ils sont autant de signes que notre Salut est proche.



« La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne L’ont point reçue »



La Lumière de Noël, comme celle du premier jour de la Création (cf Gn 1,4) ne dissipe pas les ténèbres : elle les distingue, les révèle, les dénonce et les affronte pour les vaincre. « Cet Enfant –dira Siméon à Sa mère – est destiné à amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël et à devenir un signe qui provoquera la contradiction et à toi-même un glaive te transpercera l’âme afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées » (Lc 2,34-35). Ce ne sont pas des ténèbres extérieures que vient éclairer le Soleil qui surgit à l’Orient (sens littéral du terme grec), mais l’enténèbrement des esprits et des cœurs des hommes rebelles à la Vérité et à l’Amour. Les pensées des cœurs révèlent les choix des hommes en faveur de La lumière ou en faveur des ténèbres. La Croix, rendue possible par l’Incarnation du Christ, est le Signe ultime du ralliement des hommes de bonne volonté (cf Jn 12, 32).

C’est pour inaugurer dans notre histoire ce combat eschatologique que le Christ vient. L’Incarnation en vue de la Rédemption est le début de la Parousie. L’Heure décisive entre toutes, en nous, est celle de l’affrontement victorieux du Roi des rois, dont le Royaume n’est pas de ce monde (cf Jn 18, 36), avec le Prince de ce monde à qui tous les royaumes de ce monde ont été donnés (cf Lc 4,6) mais « qui n’a rien trouvé en Lui » (cf Jn 14, 30). C’est l’Heure où le grain de blé d’où vient le Pain du ciel, meurt pour porter beaucoup de fruit (cf Jn 12,24). C’est pour cette Heure que l’Enfant vient. Reconnaissons en Lui l’Agneau du sacrifice (Gn 22,7), pour qu’à la joie nouvelle et immense de Sa naissance se mêle l’action de grâce eucharistique, qui reconnait le Sens de Son Avènement dans notre vie. Alors la Mémoire du Salut illuminera toutes nos détresses par l’espérance de l’Avènement du Christ : Lui qui est, qui était et qui vient. La Lumière luit dans nos ténèbres et nous pouvons la recevoir ici et maintenant. Elle nous donnera le pouvoir, dans le Fils Unique rempli de grâce et de vérité, de devenir enfants de Dieu, nés non du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de DIEU (cf Jn 1,12-13, 16). En ces heures sombres pour la Syrie, que l’Espérance de Noël soit plus forte que notre détresse, qu’elle illumine nos cœurs des feux de la Victoire de l’Amour.

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et Paix aux hommes qui L’aiment »



Communauté de l’Unité d’Antioche

Monastère Saint Jacques l’Intercis, Qâra -Syrie

4.Posté par vladimir le 07/02/2012 14:56
30 janvier 2012
LES INFORMATIONS DU "PHOTOJOURNALISTE MANI", POUR LE MONDE

Agnès-Mariam de la Croix

Chers tous,

J’ai reçu d’un très cher ami un article du Monde du 28.01.12 intitulé "Il est 16h30, un massacre a eu lieu à Nasihine..." Me demandant "comment l’interprétez-vous". Et ajoute : "Je trouve toutes ces informations très tristes".

Pour répondre à cette interrogation j’ai fait mon enquête depuis le matin. Je n’ai reçu de réponse définitive que la nuit vers 21 heures. La raison est que la région en question est totalement coupée d’accès par les bandes armées. Personne ne peut y pénétrer. Il a fallu retrouver la famille des victimes.

Le quartier Nazihin est quartier mixte alaouite-sunnite, comme le dit l’article, limitrophe au quartier de Zahra, entièrement alaouite, que nous connaissons bien pour l’avoir visité deux fois avec des journalistes indépendants.

Le quartier de Nâzihîn est bloqué depuis 20 jours. Les bandes armées ont réussi à le soustraire totalement aux forces de l’ordre. Ils ont forcé la cinquantaine de familles alaouites à émigrer en brûlant leurs maisons ou en les menaçant des pires exactions. Cette version contredit celle que rapporte le journal Le Monde qui, avec les médias mainstream, a tendance à toujours cacher les malfaiteurs.

Que s’est-il donc passé ?

Le jeudi dernier une grande explosion a été entendue dans le quartier. D’aucuns pensent qu’il s’agit d’un accident pour mauvaise manipulation des charges explosives artisanales fabriquées par les insurgés. Toujours est-il que l’explosion a provoqué un incendie et a tué sur le coup quelques personnes adultes. Des hommes armés se seraient introduits ensuite dans l’immeuble pour achever les survivants .

Un massacre de 12 personnes innocentes.

De qui s’agit-i ? Qui a perpétré un crime aussi ignoble.

Il s’agit de la famille de Abdel Ghani Bahader. Qui est-il ?

Il est le frère de Ghazouan Bahader, chauffeur du bureau du Gouverneur de Homs. C’est ce dernier qui témoigne.

"Nous sommes une famille sunnite dont les membres sont fonctionnaires de l’Etat. Moi et mon frère nous nous sommes toujours tenus éloignés des manifestations. Nous voulons être neutres. Ni avec les uns ni avec les autres. Cela n’a pas empêché les insurgés d’attaquer plusieurs fois ma voiture lorsque j’allais à mon travail à la Municipalité, me soupconnant d’être pro-régime.

Depuis trois jours, la secrétaire du Gouverneur de Homs a entendu Abdel Ghani lui dire qu’il cherchait à déménager de Nâzihîn à Bab Sbah, près de chez moi. Elle est surprise, puisqu’elle croyait Bab Sbah plus dangereux que Nâzihîn, Abdel Ghani répond qu’il avait été sollicité par les bandes armées pour entrer dans l’Armée Libre de la Syrie. Mais il a refusé et désormais c’est du harcèlement menaçant.

Abdel Ghani n’a pas eu le temps de déménager. Les bandes armées ont réalisés avec sa famille une opération de dissuasion exemplaire : quiconque parmi les sunnites résiste aux ordres des membres de l’Armée Libre de Syrie aura son sort semblable à ce collabo du régime."

Comme d’habitude les bandes armées qui ont perpétré le massacre l’ont mis à contribution pour accuser le régime. En l’absence des observateurs arabes le Gouvernement demande à n’importe quelle instance humanitaire de venir faire son enquête à Homs pour dêméler les circonstances du drame. Ghazouan, le frère de Abdel Ghani, est prêt à répondre à vos questions.

Un détail digne d’attention. Dans l’article du Monde il est question du dispensaire de Karm Zeitoun. D’après les riverains, il y a une impossibilité physique de se déplacer de jour comme de nuit du quartier Nâzihîn au dispensaire de Karm Zeitoun. C’est extrêment dangereux.

Une fois qu’ils ont capturé un quartier les insurgés ne le quittent plus. Aussi tout ce qui est relaté d’un va-et-vient au dispensaire est de la fumisterie. Les victimes n’ont jamais été dans un dispensaire. La preuve : les corps ne sont pas préparés comme on le fait dans un dispensaire mais comme on le fait dans un milieu civil musulman. ils sont à même le sol et non pas sur des civières comme cela aurait dû être le cas si un dispensaire les avait accueillis. De plus, où sont les voisins pour pleurer les victimes comme cela se passe spontanément en Orient ? On ne voit que le photographe et un autre personnage, seuls, dans un décor de théâtre. L’opération est un de ces coups montés contre lesquels nous nous élevons à juste titre car il utilise les civils non protégés comme chair à canons pour une finalité de propagande.
Les bandes armées ont caché les corps et refusent de les laisser examiner par les médecins légistes pour établir les causes des décès.

Conclusion : C’est une preuve de plus de l’implacable cruauté de la désinformation médiatique qui tourne, à base de chair humaine fraîchement sacrifiée pour pouvoir en attribuer la responsabilité au régime. En quête d’évidences pour accabler une dictature, on suscite et instrumentalise la mort des civils pour en faire "matière" à reportage. La chair vive sacrifiée sert lâchement de matière à une campagne médiatique tendancieuse. Dommage pour Le Monde de s’enfoncer encore davantage dans la couverture de ce qui devient un crime contre l’humanité.

Mère Agnès-Maryam de la Croix

5.Posté par Syrie: Le dernier chrétien présent dans le centre d’Homs a été tué le 01/11/2012 10:55
Homs, 31 octobre 2012 (Apic) Le dernier chrétien présent dans le centre d’Homs, en Syrie, après l’évacuation de la population civile a été tué.

Elias Mansour, 84 ans, chrétien grec orthodoxe n’avait pas voulu quitter sa maison, car il devait prendre soin de son fils handicapé, rapporte l’agence catholique Fides.

6.Posté par L'église orthodoxe à Al-Thawrah détruite par les rebelles syriens le 12/08/2013 11:02
Eglise orthodoxe des Saints Serge et Bacchus d'Al-Thawrah fut construite entre 1985 et 1994. Elle est son la juridiction du Métropolite Boulos (Al-Yazigi) kidnappé le 22 avril 2013. C'était avec avec la petite église Saint Georges des Syriaques orthodoxes, un des deux lieux de culte chrétiens de la ville.
Source http://www.aina.org/news/2013089111228.htm

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