La tombe de Nicolas Gogol au cimetière Novodievitchi à Moscou a été reconstituée dans son état premier, un crucifix surmontant « un Golgotha » y sont présents à nouveau. Une cérémonie solennelle a eu lieu à cette occasion.
Alexandre Avdéev, ministre de la culture de la fédération de Russie, a dit dans son allocution : « Pouvions nous célébrer le bicentenaire de la naissance de Gogol, prononcer de beaux discours alors que le tombeau de l’écrivain restait profané et dans un état regrettable ? Le crucifix en avait été arraché, la pierre emportées. Les cendres de l’écrivain ayant été déplacées dans un autre cimetière. La tombe est maintenant à nouveau telle qu’elle était lorsque l’écrivain a été mis en terre par les membres de sa famille. Son aspect est conforme aux dernières volontés de l’écrivain»

Nicolas Gogol avait été inhumé le 24 février 1852 au cimetière du monastère Saint Daniel à Moscou. Un crucifix de bronze reposant sur une pierre funéraire noire dite « Golgotha » avait été érigé sur sa tombe. Une citation du prophète Jérémie avait été gravée sur cette pierre : « Je rirai de mes paroles amères ».

En 1930 le monastère Saint Daniel est fermé, sa nécropole anéantie. Le 31 mai 1931 les restes de Gogol furent exhumés et transportés au cimetière Novodevitchi. La pierre « Golgotha » y fut également transportée. En 1952 cette pierre fut remplacée par un socle sur lequel on pouvait voir un buste de Gogol fait par le sculpteur officiel Nicolas Tomsky. La légende gravée sur le socle disait : « Le gouvernement de l’Union Soviétique au grand homme de lettres russe Nicolas Vassilévitch Gogol ».

La pierre « Golgotha » séjourna pendant un certain temps dans les ateliers du cimetière Novodevitchi. La citation du prophète Jérémie en fut effacée. C’est dans cet état que la pierre fut découverte par la veuve de l’écrivain Michel Boulgakov qui était à la recherche d’un monument en vue d’orner la tombe de son mari. Hélène Boulgakov acheta le monument funéraire et le fit installer sur la tombe de son mari.

Pendant les dix dernières années de sa vie Nicolas Gogol pensait à apporter ses vœux monastiques. L’écrivain disait : « La pauvreté représente un état de béatitude dont le monde n’est toujours pas conscient. Celui qui a connu la besace du mendiant ne la cèderait pas pour tous les trésors du monde d’ici bas ».
Le poète Basile Joukovsky estimait que l’état monacal était la vocation première de Gogol : « Je suis convaincu que s’il n’avait pas commencé l’écriture des « Ames mortes » qu’il tenait à mener à bien sans que cela lui réussisse, il y a longtemps qu’il se serait fait moine et aurait trouvé la paix de l’âme ».
Moscou Interfax



Rédigé par l'équipe de rédaction le 30 Décembre 2009 à 14:00 | 0 commentaire | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile