Hiéromoine Gabriel (Bunge): La réconciliation des Eglises, une vision personnelle
La revue « Neskoutchny Sad » (journaliste Anna Paltcheva) a obtenu un entretien avec le père Gabriel Bunge (1)

- NS. Vous vous êtes converti à l’orthodoxie, ceci à un âge fort avancé. Il n’est pas fréquent que de telles décisions soient prises aussi tard dans la vie. Votre conversion a eu lieu à Moscou, fin août dernier. Elle a suscité de grands remous parmi les catholiques. Vous avez dit que cette décision avait mûri en vous pendant toute votre vie. Vous êtes un théologien, un patrologue connu, un ermite. Racontez-nous cette évolution.

- GB. Dès ma naissance je me suis heurté au drame de la division de la chrétienté : mon père était protestant, ma mère catholique. J’ai été baptisé dans l’Eglise de Rome. A l’âge de 21 ans j’ai décidé d’entrer dans les ordres mais mon père s’y est opposé. J’étudiais alors à la faculté de philosophie et je suis allé passer deux mois en Grèce avec des camarades.

Hiéromoine Gabriel (Bunge): La réconciliation des Eglises, une vision personnelle
C’est alors que j’ai rencontré l’Eglise orthodoxe. A Athènes nous nous sommes mis à discuter avec les étudiants grecs de la faculté de théologie qui nous recevaient. J’ai dit à l’un d’entre eux, devenu par la suite un théologien célèbre : « Tout me plaît chez vous, tout est beau, à l’exception d’une seule chose : vous vous êtes séparés de nous ». Il me répondit : « Non, tu te trompes, c’est vous qui vous êtes séparés de nous ».

Cette réponse fût moi un véritable choc. J’appartenais à l’Eglise catholique, comme plus d’un milliard de fidèles. Je connaissais des protestants. Voilà que j’avais rencontré quelque chose de tout à fait nouveau. Je savais que l’Eglise grecque avait été fondée par l’apôtre Paul et qu’il n’allait donc pas de soi de lui reprocher de s’être éloignée de l’Eglise de Rome. Cette conversation déclencha en moi tout un processus de pensée. En définitive je me fis quand même moine. D’abord dans un cloître bénédictin en Allemagne. Rapidement les frères remarquèrent ma dévotion à l’égard de la tradition orientale. Le prieur, non sans regret car il m’était attaché, me transféra à Chevetogne, en Belgique, dans un monastère bénédictin de rite oriental. Mes réflexions s’approfondissaient, je lisais, j’étudiais l’histoire de la séparation des Eglises. Seul un retour à nos racines communes est à même d’aboutir à un rapprochement. L’Eglise unie a réellement existé dans le passé et ceci pendant plus d’un millénaire. Dans un certain sens Elle existe toujours car la période de l’unité n’est pas oubliée. Espérons que nous réussirons à retrouver ce socle commun, et je suis loin d’être aujourd’hui le seul à le penser.

La raison qui a fait que j’ai décidé de devenir orthodoxe à un âge aussi tardif est triste, elle est certainement désagréable à des oreilles catholiques. Je suis venu à l’amère conclusion que la réconciliation est tout à fait impossible au niveau des structures et des hiérarchies. Cela ne se produira jamais car l’Orient et l’Occident se trop éloignés l’un de l’autre avec les siècles. Je n’essaye d’accuser personne car il est difficile de nommer des coupables. Il ne s’agit que de choses qui ont eu lieu dans l’histoire. C’est lorsque j’ai pris conscience de l’impossibilité de réconcilier les Eglises que j’ai décidé que la seule chose qui me restait à faire était de me convertir. C’est à mon niveau personnel que la réconciliation devait se faire.
J’ai beaucoup prié, réfléchi, j’ai pris des notes. Je n’aspirais qu’à accomplir la volonté de Dieu. Je répétais sans cesse dans mes prières : « Si Ta volonté y est contraire, donne moi un signe, car Tu es à même de m’empêcher de la faire ».

Nous nous sommes rencontrés une fois à Milan avec Mgr Hilarion Alféev. Je lui ai fais part de mes pensées. C’était pour moi comme un ballon d’essai, je voulais connaître sa réaction. Je me suis dis que la volonté de Dieu allait se manifester. La suite est venue comme de par elle-même : me voilà avec vous, en Russie, et heureux d’être là.

- NS. Entre-temps les sites et la presse catholiques disent de vous que vous êtes un traître.

- GB. Gloire à Dieu, je me passe d’internet et je ne sais donc pas ce que disent les gens. Cela ne m’intéresse nullement. Par naïveté j’étais certain que cet événement passerait inaperçu, il en a été tout à fait autrement. Voilà 50 ans que j’ai apporté mes vœux, trente ans que je vis isolé dans un skite. Le monde entier était contre moi quand j’ai voulu devenir moine : mon père était un chercheur très connu, le milieu dont j’étais issu, tous mes amis d’enfance et de jeunesse, tous étaient contre moi, personne ne m’a soutenu.
A l’exception, de mon directeur spirituel, un staretz, higoumène d’un monastère. Souvent il ne faut pas s’attendre à une approbation unanime lorsque l’on prend des décisions très importantes.

Je n’imaginais pas en devenant orthodoxe des réactions aussi virulentes. Je n’ai rien, je l’ai déjà dit, contre les catholiques. Simplement, je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Le Christ rendra son unité à l’Eglise, ce que nous ne pouvons pas faire de par nous mêmes. Ce qui s’est passé avec moi est une sorte de prémonition de ce qui adviendra, fût-ce dans un autre monde.

Hiéromoine Gabriel (Bunge): La réconciliation des Eglises, une vision personnelle
- NS. Il y a trente ans vous avez quitté votre monastère pour aller vivre en ermite dans les Alpes suisses. Comment voyez-vous votre avenir ?

- GB. J’ai vu en Russie plusieurs endroits où je serais resté avec plaisir. Je pense au monastère de Valaam. Les moines m’y ont accueilli en frère. J’y ai passé un jour avec des ermites accomplissant un exploit spirituel. J’avais le sentiment d’avoir trouvé ce que j’avais cherché pendant toute ma vie. Mais je suis revenu dans mon skite en Suisse.

- NS. Si vous décidiez à changez de lieu, que deviendront vos enfants spirituels ? Qui prendre soin d’eux ?
- GB. Je n’ai pas d’ouailles au sens propre du mot. Je reçois beaucoup de visiteurs dans mon skite, ils viennent se confesser ou s’entretenir avec moi. Je n’assume pas à leur égard de responsabilité pastorale. Ce n’est que rarement que je m’éloigne du skite.

- NS. Cependant votre décision sera perçue comme quelque chose de très grave par ceux qui venaient chez vous ?
- GB. Oui, sans doute. Mais jamais je n’ai fait mystère de mes convictions. Une moitié au moins de ces personnes diront : « C’est ce à quoi nous nous attendions depuis longtemps ». Deux évêques orthodoxes que je connaissais avant m’ont récemment rencontré en Russie et m’ont dit : « Vous avez toujours été l’un des notre. Maintenant nous communions au même calice ». C’est précisément ce quoi à j’aspirais. Dans tous mes livres j’ai traduit et commenté des textes qui tous datent du premier millénaire, c’est à dire d’avant la séparation des Eglises.

Benoît XVI connaît bien l’orthodoxie et s’y réfère souvent. Malheureusement il prêche souvent dans le désert. Dans l’une de ses interventions datant des années soixante-dix le futur pape avait dit que si les Eglises s’unissaient Rome ne serait pas en droit de demander plus que ce qu’elle n’avait au premier millénaire. Cela aurait été suffisant pour maintenir l’unité. Un orthodoxe, moi par exemple, devrait répondre : « Parfait, alors revenons au statut du premier millénaire ». Mais je ne crois pas que cela soit aujourd’hui possible. L’Eglise catholique existe partout dans le monde, elle n’est pas du tout la même en Amérique, en Afrique et en Europe. Des tendances diverses, parfois contradictoires et ne communiquant pas entre elles existent au sein de cette Eglise. Si certains acceptaient ce retour au premier millénaire, d’autres le refuseraient.

- NS. Vous dites vous-même que les orthodoxes sont bien plus sur leurs gardes dans leurs relations avec les catholiques que le contraire.

- GB. Lorsqu’en 1961 je suis allé en Grèce mes professeurs de l’université de Bonn m’avaient averti de ne pas entrer en contact avec des orthodoxes : « Ce sont des schismatiques, n’aie aucun contact avec eux ». Aussi, j’ai fait de mon mieux pour ne pas me compromettre. Mais vous savez qu’aucun orthodoxe n’incitera un catholique à communier avec lui. Un starets orthodoxe vint me trouver à l’issue d’une liturgie, je me tenais au fonds de l’église, et me mit dans la main une parcelle d’antidoron.

Alors qu’aujourd’hui on voit des catholiques chassés des paroisses orthodoxes. C’est Vatican II qui a tout changé. L’Eglise catholique a proclamé alors une politique d’ouverture à l’égard du monde entier, non seulement à l’égard de l’orthodoxie. Les catholiques se montrent très amicaux avec nous. A Lugano, ma ville, la communauté orthodoxe vient célébrer Pâques dans la cathédrale catholique car sa paroisse ne pourrait contenir tous les fidèles. Dans presque chaque foyer catholique en Suisse ou en France on peut voir des icônes. Tous écoutent des chants religieux orthodoxes.

L’essentiel est que Vatican II a été suivi par une période de sécularisation de la société. On pourrait parler d’une « protestisation » du catholicisme. C’est précisément cet esprit protestant qui effraye les orthodoxes. C’est d’ailleurs cette tendance là au sein de l’Eglise de Rome qui est à l’origine du changement de posture à l’égard des orthodoxes. J’ai été témoin de ce changement d’attitude. Or, je ne suis pas tellement vieux. Les relations entre les deux Eglises ont souvent changé dans le temps. Il y a eu des époques de « coexistence pacifique » suivies par des périodes d’activisme prosélyte de la part des catholiques. Les orthodoxes réagissent par une posture défensive. C’est une sorte de mouvement de pendule.
Ce n’est que d’En Haut que nous viendra la réponse.
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(1) Le hiéromoine Gabriel Bunge est né en 1940 à Cologne. En 1963 il devient moine bénédictin, prêtre en 1973. Docteur ès philosophie, théologie. Patrologue, spécialiste d’Evagrius du Pont-Euxin. A partir de 1980 vit en ermite en Suisse dans le skite de la Sainte Croix . En août 2010 il rejoint l’Eglise orthodoxe russe.

La revue « Neskoutchny Sad » Traduction Nikita Krivocheine "P.O."
Photo: skite de la Sainte Croix en Suisse

Rédigé par l'équipe de rédaction le 30 Juin 2020 à 13:20 | 15 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 20/01/2011 14:19
Merci pour cette passionnante interview qui montre une voie vers la véritable unité de l'Église terrestre hic et nunc. Je remercie aussi Mgr Hilarion d'avoir su accueillir le père Gabriel dans l'Orthodoxie, faisant taire les mauvaises langues qui généralisent quelques refus de conversion... le plus souvent justifiés!

Je trouve aussi que le père Gabriel a bien raison de souligner la diversité du Catholicisme et les mouvements qui le traversent, surtout après Vatican 2: si la hiérarchie montre clairement une ouverture à l'Orthodoxie, y compris au plan doctrinal (filioque remis en question par exemple, cf. (1)), et je pense qu'une déclaration comme celle des professeurs de l’université de Bonn en 1961 serait maintenant impossible, le plus grand nombre semble plutôt tenté par cette "sécularisation-protestantisante" que souligne le père Gabriel. Cette tentation trouve aussi des échos chez nos plus "modernistes", qui restent heureusement très minoritaires, mais la vrai fracture dans l'Orthodoxie passe entre une hiérarchie, qui cherche ouverture et dialogue avec les Catholiques, et une masse de fidèles qui s'y refusent totalement... C'est probablement tout cela qui rend l'unité "tout à fait impossible au niveau des structures et des hiérarchies" comme en a conclu le père Gabriel!

(1)http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/search/filioque/

2.Posté par p.Basile (Pasquiet) le 20/01/2011 15:04
J'ai rencontré p. Gabriel en 1978 a Chevetogne, 2 ans avant de devenir moi-même moine, c'était avant qu'il ne devienne solitaire en Suisse. Cette rencontre m'avait beaucoup impressionné et l'ambiance des offices byzantins m'avait plongée dans l'univers qui aujourd'hui est devenu mon quotidien.
Son entrée dans l'Orthodoxie alors qu'il est d'un age mure est un témoignage fort , tout comme le fut celui de p. Placide en 1978.

3.Posté par Daniel le 20/01/2011 15:46
Témoignage et interview intéressante et très lucide : "Je suis venu à l’amère conclusion que la réconciliation est tout à fait impossible au niveau des structures et des hiérarchies." C'est le constat que je m'étais fait depuis longtemps. La seule façon que cette réconsiliation se fasse est qu'individuellement des catholiques embrassent l'orthodoxie. Je n'attends rien des papes et autres cardinaux qui n'oseront jamais dire :"nous avons tord sur tels et tels points, notamment en matière dogmatique, nous nous sommes trompés, vous êtes la véritable église et acceptez notre repentance". Cela demande beaucoup de modestie... quand on est une tête mîtrée... En revanche, pour des fidèles et prêtres de base, la chose est plus facile.

4.Posté par Dominique Lambert le 20/01/2011 19:13
Pour les Catholiques, le problème général est qu'ils ne pensent pas qu'il y a véritablement des différences dogmatiques importantes avec les orthodoxes. Pour eux, dans leur grande majorité, c'est une affaire de rite, d'Orient géographique et culturel. Mais on peut dire que, d'une manière générale, si l'Eglise de Rome est érudite et socialement généreuse, elle n'est pas théologienne... Ceci dit, beaucoup d'orthodoxes gagneraient à approfondir leur foi sur le plan dogmatique, ce qui éviterait de fâcheuses influences romaines ou des crispations sur les petites traditions prises pour LA Tradition.
Amin.

5.Posté par vinika le 21/01/2011 09:44
merci pour ce si beau texte profond et vrai, oui, Chevetogne est un lieu spirituel marquant, impressionnant et si simple dans sa beauté. J'aime ce que dit le moine Gabriel, c'est tellement juste

6.Posté par Daniel le 21/01/2011 12:13
@ Tchetnik

Je ne vois pas comment nous pourrions évangéliser ensemble avec les catholiques alors que nous ne croyons pas à la même chose. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l'alliance de 2 faiblesses n'a jamais fait une force.

7.Posté par vinika le 21/01/2011 13:19
ce n'est pas à nous, hommes, de juger ,décider, condamner, extrapoler. Il faut prier pour tous, sans chercher à savoir ce qui se passe ici ou là bas, il est bon de garder dans son coeur tous les êtres humains qui souffrent ,qui vivent tout simplement, de les porter en soi comme sur un autel. C'est l'esprit Saint qui guide chacun, qui guide les peuples, c'est également Dieu qui veille et distribue grâce, joies ou douleurs, maladies et peines. Acceptons sa Présence en nous, autour de nous ,avec nous et chacun, "et de tous et de toutes " vivants ou morts, église ou pas l'important c'est l'amour et on oublie trop souvent la parabole du samaritain, celle de la samaritaine... Toi tu es ci, toi es ça, étiquettes, supermarché spirituel, jugement de valeur. Qui sommes nous pour juger les églises , les hommes, les hommes d'églises ? Si chacun apporte sa part d'eau au puits de la Vie en Dieu alors l'eau sera pure et miraculeuse et tous s'entendront et seront Un seul Corps en Lui qui est Tout.

8.Posté par Vassili le 21/01/2011 15:19
Catholiques romains ou orthodoxes... n'appartenons-nous pas tous au Christ?
Le Seigneur ne demande-t-il pas de nous l'Amour? une foi d'enfant pour entrer dans Son Royaume?
Ce qui nous unit, n'est-ce pas la Foi en Christ? EN CHRIST?
N'est-il pas écrit: "Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu; et quiconque aime Dieu, qui engendre, aime aussi celui qui est né de Dieu. A ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu et mettons en pratique Ses commandements." 1 Jean 5, 1-2
"Celui qui prétend être dans la lumière, tout en n'aimant pas son frère, est toujours dans les ténèbres." 1 Jean 2, 9. Cela est valable pour tous les chrétiens et pour tous les hommes.
Irons-nous jusqu'à prétendre que les Catholiques romains ne sont pas chrétiens?
Pensez-vous qu'un catholique qui prie n'est pas entendu par le Seigneur?
Le Seigneur dirait-Il: "Celui-ci, je l'écoute parce qu'il est orthodoxe et a la foi pure des Pères. Mais celui-là, Je ne l'écoute pas car il est catholique et sa foi n'est pas orthodoxe."?
L'Esprit Saint refuserait-Il de descendre sur l'âme d'un catholique qui le supplie en disant "viens Saint Esprit", parce que ce catholique professe qu'Il procède du Père et du Fils?
Heureusement que Dieu ne juge pas comme les hommes et que Ses voies ne sont pas nos voies... sinon ce serait terrible. Dieu a fait preuve d'un Amour et d'une Miséricorde infinis pour nous sauver par Son Incarnation et Son Saint Sacrifice, et Il nous fait encore grâce et miséricorde en supportant nos divisions et nos jugements. Si les uns comme les autres avions été de si parfaits Chrétiens, quelles que soient nos confessions, la face du monde sera bien différente. Quelque part nous sommes tous dans l'erreur et dans le péché CAR nous sommes divisés et que nous n'avons pas suffisamment d'Amour (d'Amour pour Jésus Christ) pour nous réconcilier. Nous n'obéissons pas à Son commandement: "Qu'Ils soient un..."
Tant que nous croyons être parfaits... c'est perdu d'avance. En nous basant sur nos différences théologiques, JAMAIS, JAMAIS nous n'obtiendrons l'Unité.
Mais par l'Amour et l'Humilité, cela peut être possible car l'Esprit Saint n'agira jamais par nos raisonnements et nos esprits, mais seulement à travers nos coeurs, notre Amour les uns pour les autres, et aussi par notre Humilité, si bien-sûr elle est le fondement de notre chrétienté!

9.Posté par vinika le 22/01/2011 10:05
à Daniel : mille excuses pour ma manière d'écrire incompréhensible, j'en suis désolée. Je voulais juste signifier que ces "querelles et discussions" sur les " églises et leurs différences " me paraissent souvent insipides ou stériles. Voilà tout, bonne journée

10.Posté par indignechrétien le 23/01/2011 20:36
"L'Esprit Saint refuserait-Il de descendre sur l'âme d'un catholique qui le supplie en disant "viens Saint Esprit", parce que ce catholique professe qu'Il procède du Père et du Fils? "

La réponse est oui. Je ne suis pas un grand théologien mais dire que le St Esprit procède du FILS également est reléguer le saint esprit au rang de "banlieue " du Père et du Fils et donc brise la Sainte Trinité en 2 au lieu de 3.
La communion catholique n'a en ce sens aucune valeur. Mais Dieu ne reste pas insensible aux prières dites avec foi -qu'elles soient catholiques ou orthodoxes- .

J'ajoute que les thèses un peu simplistes comme quoi un baptême est un baptême quelque soit celui qui le fait est une thèse combattue par les catholiques eux-mêmes, car ils refusent de reconnaître les baptêmes faits par des Protestants. ( ce qui est évident car ils ne sont pas de filiation apostolique )

11.Posté par Vassili le 24/01/2011 01:14
Le Seigneur s'attacherait-Il à nos raisonnements? et pas seulement à notre Coeur?
Je ne le crois pas.
Je crois que le Seigneur prend en compte notre Coeur et notre Amour.

D'autre part, la plupart des Catholiques n'ont aucun bagage théologique, seulement leurs connaissances de catéchisme d'école. Connaissent-ils la portée du terme "procession" en ce sens que c'est le lien exclusif entre le Père et le Saint Esprit, tout comme la génération est le lien exclusif entre le Père et le Fils?
Pour la majorité des catholiques, la procession signifie le simple "envoi" du Saint Esprit. Certains ont certes réduit le Saint Esprit au lien d'amour existant entre Père et Fils, réduction qui provient d'une simple image poétique donnée par Saint Augustin, d'autres comprennent le filioque comme l'affirmation de la consubstantialité du Père et du Fils.
Mais dire que le Saint Esprit ne descend pas sur les Catholiques... C'est un peu dur. L'Histoire nous a démontré plusieurs fois le contraire. Certains catholiques ont vraiment été mus par l'Esprit Saint, en s'annihilant complètement et en imitant le Christ. Exemple: Mère Térésa de Calcutta.
En outre, pour nous Orthodoxes, professer que le Saint Esprit procède du Père (uniquement), signifie justement que le Père Qui est la Source de toute chose, dans Sa Divine Monarchie, L'envoie à qui Il veut, par le Fils. Et puis Dieu est Père avant tout, quand Sa créature L'invoque d'un coeur sincère, quelle qu'elle soit, Il Se donne à Sa créature.

Quant aux sacrements catholiques, attention attention... il me semble bien que le patriarcat de Moscou reconnaît la succession apostolique de l'Eglise catholique...

12.Posté par Tchetnik le 24/01/2011 15:06
Si la Vérité existe, elle ne peut s,incarner de façon égale dans des dogmes et des enseignements différents, voire contradictoires. Et si le Saint-Esprit souffle où il veut, il ne souffle pas non plus n'importe où. Or la Tradition reste ce qui nous permet de connaitre le Christ, de comprendre le sens qu'Il donne à nos vies et les moyens de nous rapprocher de Lui.

Les Apôtres et les Pères parlaient bien d'ailleurs de "la Voie" et réfutaient tout enseignement différent de celui reconnu et consacré par l'Église, aussi sincères que furent leurs détenteurs. Aussi respectueux étaient ils de cette sincérité (Saint Paul à Athènes), ils n,approuvaient pas nécessairement les convictions qui en découlaient, ce qui est au demeurant logique.
De plus, l'amour des hommes est précédé par l'Amour de Dieu et celui de la Vérité.
On ne peut convenablement aimer les hommes si on n'aime pas au préalable une Vérité qui leur donne tout leur sens et envers laquelle nous devons témoigner d'une fidélité sur laquelle nous serons jugés aussi. Seuls l'enseignement de l'Église en dispense la Vérité et seuls les Sacrements de l'Église en dispensent la Grace de façon systématique et absolue.

En revanche, si l'Église Orthodoxe, Corps du Christ, est la détentrice exclusive et entière de la Vérité, d'autres enseignements, entachés d'erreurs, mais néanmoins en lien dogmatique, historique avec le notre, permettent néanmoins de vivre cette Vérité de façon moins consciente. Effectivement, beaucoup de Chrétiens catholiques ou autres vivent le Christianisme de façon conforme à l'enseignement de l'Église Orthodoxe et à ce titre, Dieu peut les recevoir et leur dispenser Ses fruits spirituels à titre personnel. Mais si cela permet de corriger un chemin individuel, cela ne transforme pas une erreur en Vérité.
On peut reconnaitre ces fruits, respecter la foi et les vertus de leurs détenteurs, mais sans pour autant en faire une généralité en relativisant des traditions qui conservent leurs différences de définition et d'enseignement, et qui, prises dans leur réalité brute, mènent dans une direction différente.

13.Posté par indignechrétien le 24/01/2011 17:14
En effet, c'est Dieu qui choisit ses Saints. Le curé d'Ars avait beau être un catholique, la grâce de sa sainte vie a trouvé écho auprès de Dieu. Il en est de même pour d'autres dont la sainte vie ne fait pas de doute.

14.Posté par Fabre le 24/01/2011 18:08
Tchetnik a écrit : " On peut reconnaitre ces fruits, respecter la foi et les vertus de leurs détenteurs, mais sans pour autant en faire une généralité en relativisant des traditions qui conservent leurs différences de définition et d'enseignement, et qui, prises dans leur réalité brute, mènent dans une direction différente. ",
il a raison, c'est justement cela l'hérésie !
d'autre part, le Saint Esprit souffle où Il veut, oui, mais pour amener à la vérité ! donc au Christ, en l'occurrence à l'Eglise, et plus spécifiquement à l'Orhodoxie.

15.Posté par Bogoslov.ru et Pravoslavie i MIR le 25/01/2011 12:53
Father Gabriel (Bunge) “Orthodoxy is the Fruit of My Whole Life as a Christian and a Monk”
By Archpriest Pavel Velikanov
Jan 25, 2011, 10:00

Translated by Svetlana Tibbs
Edited by Jacob Aleksander Brooks and Isaac (Gerald) Herrin
SUITE

16.Posté par Vladimir.G: Une explication réellement prophétique! le 09/05/2016 14:56
"Simplement, je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Le Christ rendra son unité à l’Eglise, ce que nous ne pouvons pas faire de par nous mêmes. Ce qui s’est passé avec moi est une sorte de prémonition de ce qui adviendra, fût-ce dans un autre monde...
...
Un starets orthodoxe vint me trouver à l’issue d’une liturgie, je me tenais au fonds de l’église, et me mit dans la main une parcelle d’antidoron.

Alors qu’aujourd’hui on voit des catholiques chassés des paroisses orthodoxes. C’est Vatican II qui a tout changé. L’Eglise catholique a proclamé alors une politique d’ouverture à l’égard du monde entier, non seulement à l’égard de l’orthodoxie. Les catholiques se montrent très amicaux avec nous. A Lugano, ma ville, la communauté orthodoxe vient célébrer Pâques dans la cathédrale catholique car sa paroisse ne pourrait contenir tous les fidèles. Dans presque chaque foyer catholique en Suisse ou en France on peut voir des icônes. Tous écoutent des chants religieux orthodoxes. (...) Les relations entre les deux Eglises ont souvent changé dans le temps. Il y a eu des époques de « coexistence pacifique » suivies par des périodes d’activisme prosélyte de la part des catholiques. Les orthodoxes réagissent par une posture défensive. C’est une sorte de mouvement de pendule.
Ce n’est que d’En Haut que nous viendra la réponse. "

Une explication réellement prophétique!

17.Posté par Père Joachim le 10/05/2016 10:49
Le phénomène du dit "retour à l'Orthodoxie" prend une certaine ampleur au fil de ces dernières années.

L'église d’orient qui condamne dans sa propre doctrine, comme hérésie le prosélytisme, a pour le moment le devoir et l'obligation d'entrouvrir ses portes de part l’OBLIGATION ÉVANGÉLIQUE à témoigner du dépôt de la FOI APOSTOLIQUE, dont elle est le témoin historique privilégier.

En occident ce progrès, s'accomplit par la Communion de Prière avec les fidèles orthodoxes qui prient et souffrent en Orient quelques fois par le martyr là où se rassemblent en Paroisses des familles chrétiennes, ainsi que dans les grands centres monastiques où est également mené avec courage le bon combat de la foi.

Si l'orthodoxie avait besoin de "convertis" plus ou moins prestigieux on s'en serait rendu compte il y a biens des siècles !
Actuellement le souci principal de l'église devrait plutôt être/ Comment et où accueillir avec amour cette nouvelle population « d’émigrés » qui n'a pas pu "sucé la foi orthodoxe à la mamelle" et qui accède quelque fois au "sacerdoce" après avoir lu ou traduit deux ou trois bouquins et pour finir se hâte de "recevoir le bon Dieu (des Sacrements) sans confession"...?

Plus que de questionner les orthodoxes, en bon œcuménisme, ne faudrait il pas renvoyer ce soucis aux frères séparés, afin qu'ils se "hâtent avec lenteur" vers les progrès qui s'imposent pour retrouver devant eux la réalité de l'église indivise qui vient par des situations nouvelles les interpeller en leur offrant des ferments de renouveaux dont ont soif leurs ouailles très perturbées ?

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