Vladimir Golovanow

Ce texte est le résultat d'un échange avec un prêtre orthodoxe.


Le blasphème, outrage fait à Dieu et à son Eglise, est puni de mort dans l'Ancien Testament et tous les pays chrétiens ont transcrit cette loi dans leur droit. Le chevalier de la Barre en a été la dernière victime en France (1). Le Christ est venu "accomplir la Loi" et c'est sous l'accusation de blasphème qu'Il a été condamné et crucifié… La loi de l'Evangile n'est donc plus exactement celle de l'Ancien Testament et, comme le dit par exemple le père Feodor Lioudogovski (2) "Dieu n’a pas besoin de notre défense, non seulement parce qu’Il est tout-puissant et qu’Il peut se défendre Lui-même, mais avant tout parce qu’Il a fait Son choix. Et ce choix est en faveur de l’humiliation, de la souffrance et de la mort." C'est là, bien évidement, l'une des caractéristiques uniques du Christianisme qui ne se retrouve dans aucune autre religion.

Le Nouveau Testament nous donne deux exemples très clairs d'outrages faits au Christ et à l'Eglise et de réponses appropriées.
Bien évidement, c'est tout d'abord l'arrestation du Christ et Sa réprimande à Pierre qui tente de s'y opposer par la violence. Il y a aussi cet épisode où "ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent. Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus." (Actes 5:41)

Cela montre bien que le blasphème n'a aucune portée ni sur Dieu, ni sur Son Eglise, ni sur un Chrétien car lorsque les Chrétiens sont pris pour cible pour ce qu'ils sont, c'est que ce qu'ils font est insupportable pour le monde et le monde les combats. C'est là que, à l'exemple des apôtres, le Chrétien doit aimer ses ennemis, non par soumission servile, mais parce que la violence qui s'exercera sur les Chrétiens et les marques qu'elle laissera serviront de témoignage (martyr au sans premier). La seule chose à faire en ce cas, pour l'Eglise comme pour chaque Chrétien, c'est de "prier pour eux car ils ne savent pas ce qu'ils font".

* * *
(1) Le chevalier de la Barre a été accusé d'avoir mutilé un crucifix mais il avait ce jour là un solide alibi. Il a néanmoins été condamné car il ne s’était pas découvert ni agenouillé au passage d’une procession ... Il a été exécuté le 1 juillet 1766 et son supplice fut atroce (poing coupé, langue arrachée, décapité et jeté au bûcher). Voltaire et ses amis sont montés au créneau ("Écrasons l'infâme!") et la révolution l'a réhabilité.

(2) http://www.pravmir.ru/ob-oskorblennyx-religioznyx-chuvstvax/ Traduction VG. Le père Feodor Lioudogovski est un prêtre de l'église de l'Académie Orthodoxe de Moscou (AOM), docteur en philologie, professeur à l'AOM, collaborateur scientifique de l'Institut d'études slavonnes de l'Académie des Sciences de Russie, membre du groupe de travail de la commission inter-conciliaire pour la préparation du nouveau dictionnaire du slavon.


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Septembre 2012 à 10:07 | 2 commentaires | Permalien



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