L'Ascension de notre Seigneur Jésus Christ
Giotto di Bondone (1267—1337).Chapelle des Scrovegni de Padoue Totalement anodine de l’extérieur, elle renferme un des trésors les plus inestimables de l’humanité, le cycle de fresques de Giotto. Ce chef-d’œuvre de la peinture aux couleurs intenses – le fameux bleu de Giotto - Lire la suite

Lors qu’arriva le moment de Son ascension, Il les entraîna sur la montagne des Oliviers (appelée ainsi parce qu'elle est plantée de nombreux oliviers). Les ayant entretenus de ce qu'ils devaient prêcher à Son sujet jusqu'au bout de la terre et leur avoir parlé de Son royaume indissoluble, celui du siècle à venir, lorsqu'Il vit qu'ils allaient aussi L'interroger sur ce qu'il ne fallait pas, Il fit venir auprès d'eux, alors que Sa Mère immaculée était aussi présente en ce lieu, des Anges qui leur montrèrent Sa montée vers les cieux.

A leur vue, Il fut ravi du milieu d'eux, s'élevant dans la nuée, qui le reçut. Ainsi escorté par les Anges, qui l'un à l'autre se disaient d'élever les portes des cieux et qui s'étonnaient de Sa chair rougie par le sang, Il monta et S'assit à la droite du Père, divinisant Sa chair et, j'ose dire, la rendant semblable à Dieu, de sorte que par elle nous avons été réconciliés, absous de l'antique inimitié Quant aux Apôtres, des Anges ayant l'aspect d'hommes survinrent pour leur dire: Hommes de Galüée, pourquoi restez-vous dans l'étonnement, à regarder vers le ciel? Ce Jésus que vous avez vu comme Dieu dans la chair, Lui-même reviendra, et ce dans sa chair, non pas de la manière pauvre et modeste qu'Il avait auparavant, mais avec grande gloire, comme vous le voyez maintenant escorté par les Anges....Suite ICI

L'Ascension de notre Seigneur Jésus Christ

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2014 à 22:36 | 11 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée: iconographiques "douteux" le 13/06/2013 08:53
Permettez-moi encore une fois de demander à la rédaction pourquoi elle fait des choix iconographiques "douteux" alors que nous avons parmi les trésors dont nous avons hérité une riche tradition iconographique porteuse d'un sens théologique nécessaire à une meilleure compréhension du sens de la Fête.

Essayez d'appliquer l'explication ci-dessous au "tableau" que vous proposez, et vous verrez toute la différence entre l'Icône de la Fête et ces représentations figuratives...
Je ne peux malheureusement pas joindre l'Icône !
Bonne et sainte Fête de l'Ascension du Seigneur à tous !

L'Ascension se situe quarante jours après Pâques, et clôt les manifestations du Christ apparaissant, avec son Corps Transfiguré par Sa Résurrection, à ses apôtres et disciples.
L'Axe central de l'icône de la Fête est la montée du Christ auprès de Son Père, bénissant et promettant aux apôtres la venue du Saint-Esprit. Le Christ est rayonnant de Gloire, soutenu dans son envol par deux anges dont les couleurs des vêtements rappellent celles des apôtres.
Marie est située juste au-dessous du Christ ; verticale, elle occupe la place centrale du bas de l'icône, immobile, en attitude de prière et d'intercession. Elle représente la figure de l'Église, sa vérité immuable.
Les deux anges blancs au milieu des apôtres annoncent que le Christ reviendra dans Sa Gloire.
Ainsi nous pouvons voir l'importance du choix des couleurs :
La tunique du Christ est de couleur ocre, symbole de lumière, d'où se détache en doré le rouleau des Écritures et la nimbe de Notre Seigneur.
Le fond du cercle est d'un vert ivoire, d'où partent les rayons dorés de la Gloire Divine.
Les deux anges qui soutiennent le Christ portent les couleurs vertes et rouges, témoignages de l'Incarnation et de la Passion.
Marie se détache de la blancheur des deux anges du bas. Sa tunique est marron en n'oubliant pas le doré de l'étoile sur son front, et des replis à droite. Sa robe est verte, couleur de l'espérance.
Les anges ont leur tunique blanche. Leur petit quartier de lune sur le front est vert.
L'apôtre Paul, à la gauche de la Mère de Dieu est présent aussi, alors qu'il n'a pas vécu avec le Christ avant Sa Passion. Avec son témoignage de la Résurrection qu'il reçut sur le chemin de Damas, il représente les fidèles qui dans l'Église, et à travers les siècles, confessent le Christ. A la droite de la Mère de Dieu se tient Pierre, vêtu de rouge pour son " manteau " et de bleu foncé pour sa tunique.
L'ensemble des autres apôtres peut être colorié les uns en rouge et vert, les autres en vert et bleu, et bleu et jaune, avec une particularité pour le plus à droite qui sera habillé uniquement de vert, c'est l'apôtre préféré de Jésus, Jean.
La dominante de vert pour cette icône symbolise l'espérance de la venue de l'Esprit sur ce groupe d'hommes, qui seront les fondements de la toute première Église.
Le fond de l'icône est représenté par une montagne et des oliviers;ils rappellent le lieu de cet événement : le Mont des Oliviers. En effet, la présence de la nature ici, signifie qu'elle participe, elle aussi, à la rencontre de Son Roi.
source : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/iconographie/icone_ascension.htm

2.Posté par nikolas le 13/06/2013 14:44
En effet, Giotto illustre parfaitement comment l'Occident commença a s'écarter de l'art iconographique traditionnel...

3.Posté par Clovis: pourquoi faudrait-il négliger et discréditer le travail de ce peintre ? le 13/06/2013 18:27
Ne vous méprenez pas non plus sur l'art occidental. Certes cet art a voulu se démarquer de l'"odieuse manière byzantine" pour paraphraser Vasari (qui a plus de deux siècles d'écart avec Giotto ne l'oublions pas), mais il faut savoir que l'usage en est différent, les fresques de Giotto que vous appelez "tableaux" non sans dédain ne sont en rien comparable avec l'icône. Le but n'est pas le même, la réflexion, n'est pas la même de même que l'usage, il n' y pas de vénération des images chez les occidentaux. Il convient de comparer ce qui est comparable, là il y a de toute évidence deux registres (deux mondes voire) différents. L'on peut apprécier Giotto pour autre chose que son iconographie douteuse. Il y a moult icônes douteuses dans l'orthodoxie de même, et certaines qui sont en tout point des portraits bien plus réalistes que Giotto (ou autre par ailleurs) et qui sont vénérées dans les églises.

Alors cela étant pourquoi faudrait-il négliger et discréditer le travail de ce peintre ? Pourquoi la rédaction du site devrait-elle se justifier sur ses choix iconographiques ? cela devient du n'importe quoi cette manie.

4.Posté par Daniel: Je suis d'accord que certains peintres de la renaissance ont produit des choses bien plus vénérables le 13/06/2013 20:02
S'agissant d'un blog orthodoxe, les illustratiosn pourraient être... orthodoxe. Je suis d'accord que certains peintres de la renaissance ont produit des choses bien plus vénérables que certaines soi-disant icônes orthodoxes qui font vraiment mal aux yeux! Exemple la cathédrale Saint Sauveur à Moscou et son iconographie...

5.Posté par Vladimir: Je trouve personnellement très intéressante cette comparaison entre les fresques géniales de Giotto et l'icône le 13/06/2013 20:57
Je trouve personnellement très intéressante cette comparaison entre les fresques géniales de Giotto et l'icône. Je remercie les modérateurs de nous le montrer en précisant l'origine de la fresque (on trouve toutefois de meilleures reproductions, où les mains du Christ sont moins coupées, cf. http://www.museumsyndicate.com/item.php?item=1193) et il est bien dommage que le site de Daniel ne précise pas l'origine de l'icône.

Pour ce qui est du débats, il faut en effet bien souligner les différences d'approche théologique entre ces œuvres. La scène représentée est strictement la même, mais les objectifs divergent: alors que l'icône veut nous faire ressentir l’indicible, Giotto en fait une scène humaine, contemporaine. Ce sont deux façon différentes d'aborder le mystère de l'Incarnation: l'icône en marque la distanciation avec le monde, Giotto et ses successeurs occidentaux en montrent la totale humanité et poursuivent un but plus clairement pédagogique par leur côté "livre d'images".

Les deux formes me semblent dignes d'intérêt en gardant bien à l'esprit cette différence d'approche et d'objectif. Mais elles vont toute deux connaitre une décadence: l'icône et la peinture murale orthodoxe (voire même la mosaïque) représentent depuis le XIXe siècle des personnages maniérés qui n'ont rien à envier au style saint-sulpicien alors même que ces représentations triviales, reproduites actuellement à gros tirages, sont censées être des objets de vénération comme le souligne Clovis. C'est toutefois l'approche occidentale qui, en s'affranchissant totalement de tout canon, a sombré dans cette trivialité qui est venue contaminer l'iconographie Orthodoxe ... et on voit maintenant les églises catholiques reprendre des icônes orthodoxes, sans aller toutefois jusqu'à les vénérer.

6.Posté par Irénée le 14/06/2013 07:40
Je n'ai jamais écrit que les fresques de Giotto étaient sans intérêt artistique (voire théologique !) je voulais simplement attirer votre attention sur la difficulté qu'il y a à concilier le commentaire théologique des Fêtes de l'Eglise ou l'hymnographie avec la peinture de la Renaissance.

7.Posté par nina le 14/06/2013 07:48
les oeuvres de Giotto sont admirables ; elles expriment autant l'humanité du Christ que sa naissance, sa mort, sa résurrection, son ascension et marquent en une intense lumière divine l'union/l'unité entre le ciel à la terre et la terre au ciel. La Mère de Dieu, les Apôtres portent ici, les auréoles de la sainteté qui les montrent humains mais plus qu'humains aussi, déjà relevés dans leur nature déchue et proches de Dieu ;
Les deux Anges sont sur la terre et d'autres anges contemplent et vénèrent ; en regardant bien les deux scènes : peinture et icône ne me paraissent pas tellement différentes ; Le Christ central monte au ciel entouré par les choeurs des anges ; les apôtres et la Mère de Dieu sont accompagnés par deux anges et voient le ciel ouvert. Les couleurs la mise en scène évidemment passent du monde oriental au monde occidental mais le message est similaire : l'adoration et la vénération du Christ élevé au ciel et nous appelant à le suivre...

Comment peut on critiquer et parler ainsi de manière désinvolte d'une œuvre de Giotto ? C'est tuer l'art en son essence!!!

Giotto ne se "juge" pas ; il est un signe de la gloire de Dieu, il est le peintre merveilleux qui a su parler au coeur et à l'âme de milliers d'êtres humains ; et son "livre d'images" comme l'un de vous l'a écrit est plus grand qu'un livre d'images : c'est une profonde et merveilleuse descente de l'Esprit parmi nous. C'est un évangile vivant. Les livres d'images étaient utiles et bénéfiques au peuple qui ne pouvaient et ne savaient pas lire les textes saints. Mais dire que des fresques religieuses et des peintures religieuses occidentales, sont simplement livres d'images à l'iconographie douteuse alors là c'est un peu fort ! Car tout de même l'Occident a eu de grands peintres inspirés par l'esprit Saint et qui étaient profondément croyants. Et les oeuvres religieuses de l'Occident portent l'adoration et la vénération du Christ et de Dieu, élèvent l'âme tout autant qu'une icône. L'icône est une porte ouverte vers le ciel, un rideau ouvert qui dévoile l'infini ; on prie, on rend gloire et on vénère celui qui y est représenté : Dieu le Père, le Christ, un saint, etc... ou ce qui y est figuré : scène de l'évangile etc...

Mais on ne vénère pas l'icône en elle même ; le morceau de bois travaillé, peint ou écrit ; ou le tissu brodé ou le marbre travaillé ; on vénère la "représentation" la venue du ciel sur la terre, l'image miraculeuse, protection, dévotion, chronologie des événements sacrés de la vie du Christ, fêtes et miracles, et bien entendu alors l'icône devient une avec nous même... Et en cela l'Occident ne diffère pas de l'Orient...

8.Posté par Boris le 14/06/2013 13:07
Posté par Irénée: Giotto - iconographiques "douteux" - 1 et "la peinture de la Renaissance"- 6

La "Première Renaissance" désigne l'art toscan entre 1400 et 1500 et Giotto di Bondone a vécu (1267—1337) fin du Moyen Âge
Padoue (chapelle des Scrovegni dans l'église de l'Arena de Padoue) figurent parmi les sommets de l'art chrétien.

9.Posté par Irénée le 14/06/2013 13:40
Je n'ai pas écrit que Giotto était un iconographe "douteux" ! mais que le choix iconographique pour un site orthodoxe mettant en ligne un article sur l'ascension du Seigneur était douteux. Et je maintiens mon avis.
J'apprécie à sa juste mesure le talent de Giotto. Pour autant, ce n'est pas un Iconographe orthodoxe !
Quant à la "Renaissance, vous savez bien que tout comme pour le moyen-âge, ce sont des découpages bien tardifs d'historiens (ou prétendus tels !) du XIXè siècle.
En ce qui me concerne, je considère Giotto comme un artiste de la Renaissance, et tant pis pour les classifications académiques !

10.Posté par Vladimir le 14/06/2013 23:04
Et bien je vais totalement soutenir Irénée:

1. Giotto est considéré par les historiens de l'art comme le premier peintre de la Renaissance - celui qui ouvre la voie à tous les autres, et cette fresque admirable en est une très parlante illustration: jamais un peintre "gothique" (je ne parle pas des évidement pas des peintres byzantins) n'aurait pu la peindre!

2. La peinture religieuse occidentale mérite réflexion et intérêt comme je le soulignais dans (5). Néanmoins, ce blog est consacré à la vision orthodoxe de notre foi et son témoignage en Occident. Alors, comme la peinture religieuse occidentale est clairement plus connue ici que notre iconographie, je pense comme Irénée que c'est sur cette dernière que ce site doit systématiquement mettre l'accent pour la faire mieux connaitre et pour l'expliquer.

Cela dit, il faudrait aussi trouver de meilleures explications théologiques de notre iconographie que celle, anonyme et plutôt superficielle, du site proposé par Irénée. En voici déjà une qui va un petit peu plus loin en donnant des références liturgiques (lien: http://www.paroisse-saint-martin.fr/2008/06/01/licone-de-lascension/) et ici (http://www.youtube.com/watch?v=trLkQfrUKnE) un commentaire audiovisuel. Enfin je propose aussi un intéressent commentaire du père Lev Gillet : http://www.pagesorthodoxes.net/fetes/ascension1.htm (avec une magnifique icône de Novgorod fin XVe comme illustration)...

Bonne fin de fête à tous.

11.Posté par Clovis: Mais y-t-il seulement jamais eu des "canons" en occident au sens où les orthodoxes l'entendent ? le 15/06/2013 14:27
Giotto peintre du "trecento" n'est pas le premier peintre de la Renaissance italienne, il en constitue les prémices certes que les historiens d'art qualifient de pré-renaissant, mais je préfère l'appellation des "Primitif italien". Mais je ne lui enlève pas pour autant la révolution qu'il a amorcé. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs.

@ Vladimir (5) qui a écrit : "C'est toutefois l'approche occidentale qui, en s'affranchissant totalement de tout canon, a sombré dans cette trivialité qui est venue contaminer l'iconographie Orthodoxe ... et on voit maintenant les églises catholiques reprendre des icônes orthodoxes, sans aller toutefois jusqu'à les vénérer."

"Contaminer" convient évidemment en général, quoique dans ce cas précis, j'en doute, de ce fait je ne vous suis pas dans le développement. Je ne vais pas gloser sur les influences artistiques en Russie, mais ce n'est pas l'art occidental qui a contaminé la Russie et son art, c'est la Russie au travers Pierre Ier qui a rejeté l'art vernaculaire cherchant l'occidentalisation à tout va, c'est une volonté politique et consciente. Par ailleurs les Russes comme souvent sont allés encore plus loin que les occidentaux dans les dorures angelots, putti et tutti quanti. Parfois l'on distingue plus les icônes dans les iconostases !
Ainsi, même bien avant Pierre Ier, c'est quand même bien à un italien qu'a été confiée les plans et la réalisation de la cathédrale de la Dormition de Moscou dans la seconde moitié du XVème siècle.
Là où la France cherchait l'originalité et la volonté de créer un art une civilisation française, la Russie se sera gavée de tout ce que l'occident pouvait faire de pire, non pour en faire sortir un art "nouveau" "russe" il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour en voir l'ébauche.

Pour en revenir au sujet cette dialectique entre les arts occidentaux, peintures en particulier, et les icônes de l'autre est un point de départ très intéressant, à bien choisir les oeuvres. On ne va quand même pas pousser le bouchon jusqu'à "illustrer" la transfiguration avec le tableau de Raphaël.

Mais y-t-il seulement jamais eu des "canons" en occident au sens où les orthodoxes l'entendent ? Je ne le crois pas. Les arts romans occidentaux, Allemange, France et Espagne s'ils présentent des similitudes stylistiques avec ce qui se pouvait faire alors en orient, ne se font qu'en surface et ne sont toutefois pas aussi élaborées dans leur volonté de perfection et d'adéquation (théologique) entre la représentation et le sujet qu'en orient. L'acculturation de l'occident profondément marquée par l'empire romain panthéiste fut bien plus forte qu'à Byzance où les influences auront été immédiatement, géographiquement et culturellement plus proche du fayoum par exemple que des arts celtes et impériaux. Les esprits étaient différents, les écoles différentes, et les cultures étaient différentes même les pigments étaient différents (je pense aux terres).
La Renaissance est une redécouverte de l'antiquité, de son art et de ses manuscrits, de sa pensée. Ce n'était pas imaginable en Orient où la tradition apostolique chrétienne avait toujours été maintenue, (sans toute ces influences païennes) et avait toujours prévalue pour former un "art" typiquement chrétien avec l'icône.

12.Posté par nina le 15/06/2013 16:00
Irénée : "... mais que le choix iconographique pour un site orthodoxe mettant en ligne un article sur l'ascension du Seigneur était douteux. "

je ne pense pas ce choix soit "douteux" je pense plutôt que ce choix est "volontaire " "voulu" et qu'il y a une raison à cela ; mais laquelle ? on peut en imaginer plusieurs ? un orthodoxe a découvert Giotto et l'admire, admire cette oeuvre comme une icône et nous la propose en tant que telle ; ou bien "provocation" ou bien .... Partager un style "iconographique occidental" avec les orthodoxes, ou dévoiler une "ascension " différente.... ou... je ne sais pas .... Mais cela me plait ce partage, ce dévoilement, cette offrande "occidentale " sur un site "oriental" ah, mais je me trompe : une oeuvre catholique dans un site orthodoxe ! je m'interroge !

13.Posté par Xenia Krivocheine le 16/06/2013 10:12
11.Posté par Clovis

@Clovis,
Ce que vous dites à propos des "Primitifs toscans", de la pré-Renaissance, des icônes, les plus belles, comme celles "saintsulpiciennes"du XIX me va droit au cœur et je vous en remercie.
En vous souhaitant un bon dimanche,
Xenia Krivochéine

14.Posté par Vladimir.G : Clovis nous a amené sur un intéressant débat concernant l'art religieux le 26/06/2013 23:14
26/6
Clovis nous a amené sur un intéressant débat concernant l'art religieux et, sans prétendre à une grande connaissance du domaine, je voudrais creuser un peu.

1. Il y a plusieurs façon de marquer le début de la Renaissance, la chute de Byzance (1453), la découverte de l’Amérique et la prise de Grenade (1492)... Mais pour ce qui concerne la peinture un grand nombre d'auteurs, dont par exemple Volker Hoffmann (cf. "Giotto and Renaissance Perspective", "Nexus Network Journal" Volume 12, Issue 1 , pp 5-32, 2010-04-01), ne fixent pas une date mais prennent comme critère l'utilisation de la perspective, qui avait été connues des Romains (cf. fresques de Pompéi) mais qui est inconnue dans l'icône comme dans l'art roman ou gothique (cf."Perspective as a Geometric Tool that Launched the Renaissance", Christopher W. Tyler, http://www.ski.org/CWTyler_lab/CWTyler/Art%20Investigations/PerspectiveHistory/Perspective.BriefHistory.html). Pour eux c'est "Le Christ devant Caîf" de Giotto (1307) qui devient le premier tableau renaissance. Je vous accorde que d'autres le rattachent à la "Pré-renaissance" (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Giotto_di_Bondone), voire aux "Primitifs italiens", mais je préfère garder ces qualifications pour les maitres gothiques, qui se détachent aussi des canons iconographiquesen allant vers le portrait humain et vont s'accomplir à partir du XIIIe et jusqu'au XVe.

2. Concernant directement l'Orthodoxie, il est certains que les souverains russes après Pierre le Grand favorisèrent la pénétration des idées occidentales en Russie, y compris dans le domaine de l'art. Mais de là à leur attribuer la responsabilité de l'occidentalisation de l'iconographie orthodoxe me semble être une grande exagération. Je vois en particulier deux faits qui vont à l'encontre de cette thèse:

A). Le mouvement est parti avant eux: Clovis site l'intervention de Ridolfo Aristotele Fioravanti pour la cathédrale de la Dormition au XVe et, concernant spécifiquement l'iconographie, l'introduction du modelé dans la représentation des visages, qui va aller vers le réalisme, apparait dès la fin XVIe - début XVIIe dans l'école Stroganov, les ateliers de Moscou et surtout Simon Ouchakov (http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Ouchakov) dont la Sainte Face, véritable manifeste de cette tendance, date de 1658 (36 ans avant la prise de pouvoir par Pierre le Grand en 1694). Le empereurs n'ont donc pu, au mieux, qu'accompagner le mouvement...

B). La même tendance s'est manifestée, et se manifeste toujours, dans toute l'Orthodoxie et même chez les Coptes, c'est à dire là où les souverains russes n'intervenaient pas...

Il me semble en fait que l'iconographie est une pierre de touche qui montre la contamination de l'Orthodoxie par le rationalisme et l'humanisme occidentaux, qui placent la connaissance scientifique et les satisfactions humaines au centre de la vision du monde en lieu et place de la foi. Cette façon de penser est apparue en Occident essentiellement à partir de la Renaissance, et la mutation artistique le met en lumière, mais la pensée scolastique en a aussi frayé le chemin avec, en parallèle, l'art gothique dans le domaine de l'art religieux.

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