Vladimir GOLOVANOW

Le thème des la relations des Églises orthodoxes aux schismatiques est très actuelle: des groupes se séparent dans toutes les Églises canoniques (cela va du "patriarcat" autoproclamé de Kiev aux différents groupements Vitalistes et vétéro-calendaristes, le dernier en date, à ma connaissance, étant celui de l'évêque du Kosovo…), alors que d'autres s'en rapprochent et les conditions de leur réception dans l'Orthodoxie font alors question. A ma connaissance, les «principes fondamentaux de l’attitude de l’Eglise orthodoxe russe à l’égard des autres confessions chrétiennes» adoptés par le concile épiscopal de l'Église russe et confirmés par son concile local sont le seul document conciliaire qui fasse le tour de la question et je voudrais montrer sa cohérence sur un point particulièrement controversé: la validité des sacrements. En plus du document même je m'appuy sur compte rendu préliminaire du métropolite Philarète de Minsk, qui fait une analyse détaillée des phénomènes schismatiques.

LE PRINCIPE DE BASE est posé en ces termes: (1.9) : « La répudiation de la hiérarchie ecclésiale légitime équivaut à la répudiation du Saint Esprit et du Christ Lui-même ». Il s'agit en fait de ces schismes "courants", comme ceux dont je parle au début de ce billet: ils sont créés par des évêques qui refusent de se plier aux décisions de leurs synodes, sont démis de leurs fonctions et réduits à l'état laïque, mais persistent dans leur activité en dehors de toute obédience. Il est bien évident que ces hiérarques perdent la possibilité de procéder à des sacrements marqués par la grâce en se séparant ainsi de l’Eglise, et l'Église ne leur reconnaît pas la bénédiction de la continuité apostolique.

POUR L’ÉGLISE ROMAINE le Concile "est très laconique" comme le souligne Mgr Philatète, mais il pose, en annexe, que l'Église Catholique n'entre pas dans le cas précédent puisque "Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations." Pour moi cela tient au fait que la hiérarchie catholique n'a jamais fait l'objet d'aucune condamnation générale (l'excommunication de 1054 ne visait que le cardinal Humbert et ses 2 collègues). De ce fait la succession apostolique des ordinations a été maintenue même si, comme le précisent bien les "principes fondamentaux" " il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l’ethos de l’Église catholique romaine qui va assez souvent à l’encontre de la Tradition et de l’expérience spirituelle de l’Église ancienne". Et Mgr Philarète souligne que " C'est un des rares documents, sinon le seul au caractère conciliaire, qui distingue ainsi l'Eglise romaine des autres communautés et lui reconnaît l'attribut principal de l'Eglise du Christ, la succession apostolique, dont l'importance a été soulignée dans les premiers paragraphes du document. "

ENFIN SUR LES SECTES "Le Concile fait encore une distinction entre les communautés religieuses qui confessent la Trinité et la Divinité de Jésus-Christ, auxquelles elle reconnaît «le droit de témoigner et d’instruire religieusement les groupes de la population qui en font partie traditionnellement», et les sectes dont l’activité est jugée destructive et indésirable.(6,3)"

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 7 Janvier 2011 à 19:52 | 22 commentaires | Permalien



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