L’année « Russie - Pays-Bas »:  « Inspiration divine » s’invite à Utrecht
Une exposition d’icônes provenant des plus célèbres musées russes s’est ouverte dans la ville néerlandaise d’Utrecht, et ce dans le cadre de l’année « Russie - Pays-Bas ». L’exposition continuera jusqu’au 4 août

Le musée Catharijneconvent d’Utrecht, à 40 km d’Amsterdam, accueille une exposition intitulée « Inspiration divine » en collaboration avec le musée Andreï Roublev à Moscou. Le musée Roublev, du nom du plus célèbre peintre d’icônes russe, abrite l’une des plus grandes collections de tableaux dédiés à l’orthodoxie russe au monde. L’exposition a pour objectif de montrer les différences entre les traditions artistiques religieuses de l’Occident et celles de l’Est. Les 30 icônes russes du musée Roublev sont ainsi accompagnées d’œuvres provenant du Catharijneconvent et de collections privées. Les œuvres datent de périodes différentes allant du 15ème siècle au début du 20ème.

Les icônes orthodoxes sont peintes selon des règles très strictes. Elles ne sont pas considérées comme des objets d’art, mais plutôt comme une partie intégrante du culte des chrétiens d’Orient. Elles ne peuvent être conçues qu’à partir de matériaux naturels comme le bois ou la peinture à base d’œufs, ainsi que de feuilles d’or et de colorants extraits de pierres semi-précieuses. Dans ce domaine, les artistes sont rarement connus, Andreï Roublev n’étant qu’une exception à la règle.

Les icônes peuvent représenter différentes images, dont certaines reviennent assez souvent. C’est le cas de l’icône du Christ « non faite des mains de l’Homme ». Cette dernière, qui montre le visage de Jésus sur un morceau de tissu, représente soit les traits du Christ ayant été imprimés miraculeusement sur un linge offert par sainte Véronique lorsqu’il portrait sa croix au Golgotha, soit le Mandylion, pièce de tissu avec l’image du visage du Christ qu’il a offert au roi Abgar d’Édesse afin de le guérir de sa maladie. Une icône de ce type est exposée au musée Catharijneconvent.

« Une des icônes les plus intéressantes du musée Andreï Roublev et qui sera visible à Utrecht est le Mandylion peint au 17ème siècle », indique Boris Eremine, restaurateur au musée Andreï Roublev. « Elle a été dessinée par un artiste inconnu de la petite ville de Veliki Oustioug, à 900 km au Nord de Moscou. Même si cette icône a été créée selon les principes les plus stricts, elle n’en reste pas moins originale, touchante et captivante, tout en illustrant la façon de peindre dans le Nord de la Russie ».

D’autres icônes de l’exposition démontrent l’influence des tendances artistiques occidentales. En 1547, Moscou a été réduit en cendres par un incendie et le tsar Ivan IV (dit le « Terrible ») a fait appel à des architectes étrangers pour reconstruire la ville. Ils sont venus avec leurs nouvelles techniques et leurs conceptions de la beauté. C’est à ce moment que les artistes russes ont commencé à jouer avec la lumière et l’ombre, la perspective, ainsi que les différentes manières de peindre le corps humain.

« Certaines icônes ont une architecture raffinée et des paysages en arrière-plan clairement inspirés des gravures néerlandaises et flamandes », explique Désirée Krikhaar, conservateur de l’exposition. « Même la réalité en forme de cercle à la place d’un horizon plat venait d’exemples occidentaux. Le choix représentatif montre le développement de la peinture d’icônes et les influences des pays de l’Ouest en Russie ».

D’après les chiffres du musée et les témoignages, l’exposition connaît un grand succès auprès des visiteurs. « Nous étions présents pour la cérémonie d’ouverture et nous revenons une deuxième fois », indiquent Carolina et Eric, qui vivent à Utrecht. SUITE ICI+ PHOTOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2013 à 13:23 | 0 commentaire | Permalien



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