La résistance spirituelle
Claire LESEGRETAIN

Le 70e anniversaire de l’Appel du 18-Juin du général de Gaulle est l’occasion de rendre hommage à ceux qui, en vertu de leurs convictions religieuses, ont lutté contre le nazisme et le totalitarisme communiste
« La première chose que je découvris, c’était la présence du mal. La violence régnait ; les coups étaient administrés sans miséricorde et sans aucune retenue. J’étais à la fois horrifié et fasciné. Pour la première fois de ma vie, je faisais une expérience palpable de la puissance du mal, laquelle semblait surpasser entièrement la force du bien… »

Ainsi témoigne le jésuite américain Walter J. Ciszek (1), qui passa vingt-trois ans (1940-1963) dans les prisons soviétiques et les goulags de Sibérie. Pourtant, avec d’autres prêtres catholiques, il parviendra à célébrer la messe en cachette, malgré l’interdiction formelle de tout acte religieux dans le goulag. Il réussira même à donner les Exercices spirituels ignatiens aux prêtres et prisonniers catholiques du camp…

« Ces prêtres prisonniers devaient raviver leur foi en la victoire du Christ, poursuit le P. Ciszek. Les épreuves qu’ils traversaient étaient bien trop grandes pour les affronter seuls. Une retraite ne pouvait bien sûr changer la réalité du camp, mais elle avait un réel effet sur l’âme du prêtre qui la suivait.

SUITE La Croix

Rédigé par l'équipe de rédaction le 18 Juin 2010 à 17:06 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Cathortho le 18/06/2010 21:18
Merci à l'équipe de rédaction de nous faire connaître en ce jour commémoratif du grand "Non" gaullien ce bel article sur la résistance spirituelle dont je retiens ce passage : " Et aujourd’hui ? Tout chrétien, pour pouvoir vivre sa foi dans le monde, n’est-il pas appelé à entrer, un jour ou l’autre, en résistance spirituelle ? « Le thème de la résistance au mal appartient au cœur de la tradition chrétienne », rappelle le jésuite Christoph Theobald, théologien au Centre Sèvres. Et de citer la littérature paulinienne, dont l’un des axes majeurs est « le combat contre les forces hostiles au Royaume de Dieu ». "

" Et aujourd'hui ? " en effet. Après la résistance à l'anti-christianisme nazi et à l'anti-christianisme marxiste, nul doute qu'il nous faut résister aujourd'hui à l'anti-christianisme libéral-socialiste comme nous y invitent Rome, Constantinope (voir la note " En Russie la foi en Dieu ne se cache pas ") et Moscou, dans le sillage de Saint Paul.

2.Posté par Olga le 19/06/2010 15:39
Avec tout mon respect, je tiens quand même à exprimer mon incompréhension à l'égard de votre liste "Rome, Constantinople et Moscou"... ceci n'est pas une référence valable pour nous les orthodoxes, car cette énumération s'inscrit plutôt dans la catégories des axes et alliances politiques et géopolitiques ! Ce n'est vraiment pas spirituellement valable et les bases romaines / hétérodoxes de ce mode de pensée ressortent bien en évidence dans ce post : c'est comme "Paris - Berlin - Moscou" etc.

A limite, vous pourriez faire référence aux : chrétiens orthodoxes et occidentaux ou orthodoxes et catholiques, ou pourquoi pas aux chrétiens orientaux (orthodoxes et autres) et chrétiens occidentaux... mais cet "axe de puissances" là, fait carrément césaro-papiste

3.Posté par Cathortho le 20/06/2010 00:12
@ Olga

Ce que vous appelez une " liste " ou encore une " énumération " n'est en vérité que le rapprochement heureux et naturel des trois pôles principaux de la chrétienté (appelés à tort ou à raison les " Trois Rome ") quant à la défense commune de la foi et des valeurs chrétiennes attaquées franchement et/ou sournoisement par l'esprit de ce monde. Il s'agit donc bien AVANT TOUT d'une résistance spirituelle commune contre " les forces hostiles au Royaume de Dieu ".
Ceci étant dit, vu que que le Christianisme est une religion née de l'Incarnation du Verbe dans l'homme et dans son histoire il paraît évident qu'aucune réalité humaine ne saurait échaper à cette alliance divino-humaine. C'est la raison pour laquelle DE SURCROIT cette résistance spirituelle qui se manifeste par un certain rapprochement de Rome de Constantinople et de Moscou ne peut manquer d'avoir des prolongements géopolitiques. Or dans le domaine géopolitique, bien que je n'en ai pas parlé, mais puisque vous m'en donnez l'occasion en en parlant vous-même, je pense qu'effectivement un axe continental Paris-Berlin-Moscou comme le souhaitait clairement le général De Gaulle (l'Europe " de l'Atlantique à l'Oural") est plus que souhaitable pour contrecarrer l'axe contre-nature et anti-européen atlantiste pro Etats-Unien.

4.Posté par Cathortho le 21/06/2010 00:00
" En son temps, Vladimir Soloviev n'a pas mal vu en prophétisant, dans ses " Trois entretiens ", que l'ennemi était prêt, dans sa "tolérance", à accepter le décor de l'institution catholique, le décor du ritualisme orthodoxee et le décor du "libre examen" protestant, qu'il était prêt à supporter le christianisme conservateur comme le christianisme libéral ou le christianisme qualifié par d'autres épithètes, mais qu'une seule forme de christianisme était à ses yeux absolument incceptable : le christianisme chrétien. [...] il est important, quand on médite sur l'unité, de se souvenir de la guerre "froide" (ou "chaude", comme au temps de Hitler et de staline) qui est menée contre le christianisme quand il se permet d'être chrétien. "

Serge Avérintsev, "Ut unum sint : l'Unité face au Prince de ce monde", in Société Vladimir Soloviev Genève, "L'Unité", Editions Universitaires Fribourg Suisse, 1996, pp. 26-27.

5.Posté par l'équipe de rédaction le 01/07/2010 14:21
La dépouille de l'ancien président de Lituanie interdite de cathédrale
Antoine JACOB

En dépit des critiques, l’Église laisse entendre qu’il ne s’agit pas d’une tradition du pays
Algirdas Brazauskas était l’un des responsables communistes qui avaient su conduire la république soviétique de Lituanie vers l’indépendance sans trop d’encombres. Après 1991, cet ancien cacique du Parti communiste a mené une carrière plus qu’honorable : premier président démocratiquement élu dans cette république balte (1993-1998), puis chef du gouvernement – sous étiquette social-démocrate – pendant cinq ans.
Un homme massif et madré, à l’image de son regard pétillant, dont la popularité ne s’était pas démentie chez les Lituaniens moyens jusqu’à sa mort, le 26 juin, à l’âge de 77 ans.
Et voilà que feu Algirdas Brazauskas est à l’origine d’une vive polémique à la veille de son enterrement aujourd’hui. Car le diocèse de Vilnius a décidé de ne pas autoriser la présence de la dépouille à l’intérieur de la cathédrale de la ville, lors de la messe qui y sera donnée en sa mémoire, alors que ce dernier en avait émis le vœu. Pendant ce temps, le corps reposera dans une salle du palais présidentiel, à quelques encablures de là. Suite La Croix


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