Le patriarche Cyrille : " Il n’y a pas de contradictions entre l’Eglise et l’intelligentsia"
Traduction Elena Lavanant

Moscou, le 25 janvier. INTERFAX. Le Patriarche de Moscou Cyrille réaffirme que l’Eglise est ouverte au dialogue avec l’intelligentsia.

« Lorsqu’on nous dit qu’il existe des contradictions insurmontables entre l’intelligentsia et l’Eglise, que le comportement de l’Eglise rebute l’intelligentsia, c’est une pure fiction imaginée par les milieux très restreints de gens pour lesquels ce qui importe est la lutte contre la foi, et non l’appartenance à l’intelligentsia », a affirmé le Patriarche après la liturgie qu’il a célébrée dans l’église Sainte Tatiana de l’Université de Moscou le vendredi 25 janvier, jour de la fête traditionnelle des étudiants russes.

Il a souhaité que les étudiants et les enseignants de l’Université de Moscou et de tous les établissements supérieurs du pays « réfléchissent à la signification du mot fidèle, à la nature de la foi en Dieu », en notant qu’aujourd’hui un nombre important des représentants de l’intelligentsia « ont déjà retrouvé la voie vers l’Eglise ».

« Il n’y a aucune contradiction entre l’Eglise et l’intelligentsia, si elles conservent toutes deux leur fidélité aux grandes valeurs morales qui sont celles de notre peuple », a souligné le primat de l’Eglise russe.

Selon lui, l’Eglise est ouverte au dialogue avec tout le monde et « est prête à rencontrer même ses adversaires », à répondre aux questions qui se posent, mais « n’est pas prête à jouer un rôle de figurant dans la stratégie que certains milieux élaborent aujourd’hui dans leur lutte contre l’Eglise ».

« L’Eglise ne fera jamais de la figuration, elle témoignera avec humilité et force de Dieu vivant, de la loi qu’Il a donné aux hommes, en gardant à l’esprit comment cette loi, reflétée dans la vie populaire, est présente aujourd’hui dans les valeurs morales que défend l’Eglise », a affirmé le Patriarche.

Le recteur de l’Université Victor Sadovnitchy et l’ancien chef du service de presse du Patriarcat, l’archiprêtre de l’église Sainte Tatiana Vladimir Viguiliansky ont offert au Patriarche, au nom de l’Université et des paroissiens, une collection de plus de 200 disques de musique classique.
« Effectivement, j’aime beaucoup la musique. Je n’ai pas beaucoup de temps pour aller dans les salles où l’on donne aujourd’hui de très beaux concerts. Mais je vais vous avouer un petit secret : lorsque j’ai très peu de temps pour écrire un texte important, et cela m’arrive presque toujours, je mets de la musique en sourdine et elle accompagne mon écriture, en me donnant de la sérénité et de l’inspiration », a confié le Patriarche.

Il a également demandé de faire tout ce qui est possible pour restaurer l’iconostase qui fut brûlée naguère par des détracteurs de l’Eglise.
La renaissance de la chapelle de l’Université de Moscou a commencé en 1991. Le 25 janvier, dans ce bâtiment qu’occupait alors le théâtre des étudiants, une prière a retenti pour la première fois depuis la fermeture de l’église en 1918 : le Patriarche Alexis II a célébré un moleben à Sainte Tatiana, patronne des étudiants. Lors de son intervention à l’Université en 1992, le Patriarche avait exprimé le souhait de faire renaître cette église ; un an après une décision allant dans ce sens fut prise par le Сonseil scientifique de l’Université. Le 23 janvier 1995 la communauté prit possession des locaux, et deux jours après, le 25 janvier 1995, le jour de Sainte Tatiana, le Patriarche Alexis II visitait l’église rénovée.





Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Janvier 2013 à 10:43 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Cheminement d'un intellectuel russe vers l'Orthodoxie le 30/01/2013 11:52
De nombreux débats portent chez nous sur la "qualité" de l'Orthodoxie pratiquée actuellement en Russie. Je propose ce témoignage personnel à verser au dossier, sans prétendre ni répondre à toutes les questions ni délivrer un message scientifique. Je témoigne.
À prés de 60 ans mon cousin moscovite A* est un poète et un critique lit-raire assez connu; il jouit d'une reconnaissance certaine dans le milieu, il est vrai restreint, de ceux qu'intéresse la poésie russe contemporaine et il est, à mon sens, assez représentatif d'une grande partie de l'intelligentsia actuelle.

Un athéisme modéré

J'ai fais sa connaissance au cours des 2 mois que je passais à Moscou durant l'été 1969. Il me fit connaitre les nuits tumultueuses des étudiants de Moscou qui reconstruisaient le monde, comme d'habitude, dans des cuisines enfumées et avec force vodka… Il est arrivé que les voisins excédés par le bruit appellent la milice, et on m'avait fait sortir par la fenêtre pour ne pas compliquer les choses en impliquant un étranger.

C'était les débuts de cette dissidence qui allait abattre le régie vingt ans après et je me souviens d'une traversée nocturne de la place Dzerjinski (maintenant redevenue Loubianka), en rentrant après le dernier métro, où A* me dit, en regardant le monument au fondateur de la Tcheka: "Celui-là, si on pouvait lui passe la corde au cou et le balancer dans le Dniepr" (1)… j'avais souri de cette vision utopique!
Nous évoquions peu la religion: j'avais été élevé dans l'Orthodoxie par mes grand-mères et les cours de catéchisme de l'école du jeudi rue Daru, mais cela restait assez enfantin. Ses parents étaient des membres convaincus du Parti et lui-même professait un athéisme modéré: "Dieu n'a pas de place dans ma conception du monde" m'avait-il expliqué. Nous avions aussi une cousine de 12 ans qui répétait naïvement ce qu'on lui serinait à l'école: "si Dieu existe, pourquoi on ne le voit pas…". A* ne relevait pas......SUITE

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