par I.MEDIA

En Roumanie du 31 mai au 2 juin 2019, le pape François se rend de nouveau dans un pays à très large majorité orthodoxe. Ce 30e voyage apostolique du pontificat sera donc l’occasion de progresser sur le chemin œcuménique, même si des points de tension particuliers à ce pays viennent freiner le dialogue entre catholiques et orthodoxes.

Après un début d’année centré vers des pays musulmans – Maroc et Abou Dabi – le pontife semble désormais se tourner vers l’orthodoxie: après la Bulgarie et la Macédoine du Nord, il s’apprête désormais à visiter la Roumanie. Plus de 80% de la population y est orthodoxe, ce qui fait de l’Eglise orthodoxe roumaine autocéphale la seconde plus importante – en terme d’effectifs – au sein de l’orthodoxie derrière le patriarcat de Moscou.

Climat plus chaud qu’en Bulgarie

Au sein de l’orthodoxie, les Roumains sont, avec le patriarcat œcuménique de Constantinople, les moins réticents au dialogue œcuménique. Ainsi, ce sont les premiers à avoir accepté, en 1999, la venue sur leurs terres d’un successeur de Pierre. Plus encore, Jean Paul II avait assisté à une divine liturgie présidée par le patriarche roumain Théoctiste, avant que les rôles ne s’inversent le même jour, le Roumain assistant à une messe du pape. Une cérémonie qui s’était achevée sous le cri de la foule “Unitate ! Unitate ! Unité ! Unité !”.

Si les orthodoxes roumains se montreront certainement prudents dans leurs échanges avec le pape François, ils lui offriront probablement un accueil plus chaleureux que les Bulgares au début du mois. Ainsi, la belle mais terrible image du pontife priant seul dans la cathédrale orthodoxe de Sofia ne devrait pas se reproduire. A Bucarest, le patriarche orthodoxe Daniel sera présent aux côtés du pape. Toutefois, les deux hommes ne prieront pas véritablement ensemble: ils réciteront l’un après l’autre le Notre Père. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Mai 2019 à 13:54 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Fidèle de France le 31/05/2019 14:20
Bonjour,
Il semble que l'église orthodoxe roumaine ne soit pas si ouverte que cela à œcuménisme... le Patriarche n'a pas autorisé de prière communes, de simples visites réciproques de courtoisie en tant que spectateur. Je trouve d'ailleurs cela normal. Le problème délicat, c'est l'église uniate...

2.Posté par Vladimir G: “l’œcuménisme du sang” le 31/05/2019 14:40
La conclusion de l'article est très importante: "Cette cérémonie sera donc l’occasion de mettre en valeur cette petite communauté qui a lourdement payé le prix de son lien avec le Siège apostolique de Rome. Néanmoins, a tenu à préciser Alessandro Gisotti, ce sera aussi l’occasion de rappeler “l’œcuménisme du sang” – cher au pape argentin – les autres confessions chrétiennes du pays ayant aussi souffert pendant le demi-siècle de communisme."

3.Posté par Guillaume le 31/05/2019 16:19
Pas de prière commune, tout est dit. Unité, alors que l'église de Rome est en train de se déchirer.

4.Posté par père Joachim le 31/05/2019 17:55
En allant faire le siège devant les résidences des Primats orthodoxes, le Saint Père rentabilise le budget et les efforts déployés par sa Secrétairerie d’État.
Mais, fait il quelque chose de plus qu'un acte de civilité à l'image de n'importe quel Chef d"Etat de passage dans une Capitale ?

Ignore t'il que le vêtement que portent nos Hiérarques est sanctifié, car il est le même, que celui que respectent nos fidèles quand ils reçoivent conseils et bénédictions de nos STARTSY ?

Pourquoi cet ecclésiastique exemplaire, intelligent et lumineux qu'est François, en bon éducateur et pasteur SJ ne changerait il pas la donne œcuménique, en prenant de la foi orthodoxe non l'aspect extérieur et séculier du ritualisme tel qu'il est incarné par le modèle "uniates", mais bien plutôt par l’élément proprement porteur de "la théologie du désert" portée par la conscience populaire, qu' anime nos plus authentiques Pères Spirituels.

Comme Lui est la colonne du catholicisme, c'est eux qui sont la colonne vertébrale de la foi orthodoxe, seule véritable semence de renouveau et d'unité.
Et en Roumanie, comme ailleurs, ils ne manquent pas, autant ne pas les contourner Saint Père !

5.Posté par Vladimir G: le Pape insiste sur «la fraternité de sang» entre catholiques et orthodoxes aux premiers siècles. le 01/06/2019 13:20
En Roumanie, le Pape loue «la fraternité de sang» entre catholiques et orthodoxes

Après avoir rencontré le Patriarche Daniel et le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe roumaine, le Pape François a prononcé son second discours officiel en terre roumaine, vendredi 31 mai 2019. Il a loué la mémoire de communion unissant les deux confessions, liée par «une fraternité de sang».

Aux côtés du chef spirituel de l’Eglise orthodoxe roumaine, le Patriarche Daniel, le Pape, qui a commencé par souligner les liens de foi unissant l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, incarnés par les frères de sang, saint Pierre et saint André, ce dernier ayant évangélisé la Roumanie et représente un saint majeur dans l’orthodoxie roumaine.

Saint Pierre et saint André, frères de sang

Ces deux saints nous rappellent qu’il existe «une fraternité du sang» qui nous précède et qui, «comme un silencieux courant vivifiant», n’a jamais cessé d’irriguer et de soutenir notre cheminement au long des siècles.

«Vous aussi, avez subi le vendredi de la persécution, traversé le samedi du silence, et vécu le dimanche de la renaissance. Que de martyrs et de confesseurs de la foi!». C’est un héritage commun qui nous appelle à ne pas prendre des distances avec le frère qui le partage, a ajouté le Pape argentin.

Un dialogue œcuménique fécond

Le Pape François qui a tenu à rappeler le premier voyage d’un évêque de Rome dans un pays à majorité orthodoxe, celui de son prédécesseur polonais il y a vingt ans: «Un événement qui contribua non seulement au refleurissement des relations entre orthodoxes et catholiques en Roumanie, mais aussi au dialogue entre catholiques et orthodoxes en général».

Les premiers siècles des martyrs

Marcher ensemble donc avec la force de la mémoire, a exhorté le Souverain pontife. «Non pas la mémoire des torts subis et causés, des jugements et des préjudices qui nous enferment dans un cercle vicieux et conduisent à des attitudes stériles, mais la mémoire des racines», a-t-il précisé, faisant allusion aux premiers siècles dans lesquels l’Évangile, «annoncé avec parrhésie et esprit de prophétie», a rencontré et illuminé de nouveaux peuples et cultures.

Une mémoire de communion

Ce rappel des pas faits ensemble entre orthodoxes et catholiques roumains permet au Pape François d’appeler à poursuivre dans «cette mémoire de communion», qui, «comme une lampe, éclaire les étapes de notre cheminement».

C’est pourquoi le Saint-Père a par ailleurs insisté sur une forte dimension œcuménique, celle du cheminement commun, «surtout ces derniers temps au cours desquels les routes du monde ont conduit à de rapides changements sociaux et culturels». En effet, beaucoup ont bénéficié du développement technologique et du bien-être économique, mais plus encore, a observé François, sont restés inexorablement exclus, «tandis qu’une globalisation uniformisante a contribué à déraciner les valeurs des peuples, en affaiblissant l’éthique et le vivre ensemble pollué au cours de ces dernières années par un sens généralisé de la peur qui, souvent préparée avec art, conduit à des comportements de fermeture et de haine».

Résister à l’individualisme

Et le Pape de lancer un appel à la résistance aux séductions d’une «culture de la haine» et de l’individualisme, «qui peut-être n’est plus idéologique comme aux temps de la persécution athée, mais qui est toutefois plus persuasive et tout aussi matérialiste».

Cette culture, estime le Successeur de Pierre, présente souvent «comme voie de développement ce qui apparaît immédiat et ferme», mais qui, en réalité, est «indifférent et superficiel», et fragilise, de fait, les liens sociétaux et familiaux.

Vers une nouvelle Pentecôte

Ainsi, c’est par la prière que nous pourrons «donner Dieu» avant de «dire Dieu», à ne pas «être passifs dans le bien», mais prêts «à se lever et à aller, actifs et en collaborant». François qui illustre son propos par la multitude d’exemples de communautés orthodoxes roumaines qui collaborent très bien avec beaucoup de diocèses catholiques de l’Europe occidentale où ils sont présents. «À travers cette fréquentation mutuelle, de nombreux catholiques et orthodoxes roumains ont découvert qu’ils ne sont pas des étrangers, mais des frères et des amis», a-t-il évoqué, avant d’enjoindre à cheminer «vers une nouvelle Pentecôte».

«Que le feu de l’Esprit Saint consume nos méfiances ; que son vent balaie les réticences qui nous empêchent de témoigner ensemble la vie nouvelle qu’il nous offre. Lui, artisan de fraternité, qu’il nous donne la grâce de cheminer ensemble. Lui, force des martyrs, qu’il nous aide à ne pas rendre infécond leur sacrifice», a enfin invoqué le Saint-Père.

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