Marie GENKO : "Pèlerinage en mer"
Photo: Pendant le pèlerinage l'higoumène Philippe (Riabykh) et Madame Marie Genko
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C’est avec beaucoup de reconnaissance que j’ai lu l’excellent compte rendu du pèlerinage en mer écrit par Séraphin Rehbinder

Grâce à la générosité de Vladimir Iakounine, président du Comité directeur du Fond de l’apôtre André le premier appelé et du Centre dédié à la gloire de la Russie, il a été donné à quelques descendants des Russes de l’Armée des Volontaires de visiter ces haltes du chemin de croix subit par leurs ascendants.

Pour essayer de contribuer à la réflexion collective inspirée par ce pèlerinage, je veux porter à la connaissance de tous, le texte de la lettre de l’initiateur de ce voyage.
Voici ce qu’écrit Vladimir Iakounine

« Chers amis,
Ce pèlerinage en mer des compatriotes russes est consacré à la commémoration du quatre vingt dixième anniversaire de l’évacuation de l’armée russe de Crimée. C’est un tribut rendu à la mémoire de nos frères particulièrement méritants, obligés d’abandonner leur sol natal : C’est avec dignité qu’ils ont supporté les épreuves les plus difficiles, conservant leur courage et leur fidélité à la Russie. Celui qui vit en Russie aujourd’hui doit comprendre que le sort de ces Russes, qui se sont retrouvés il y a de longues années, sur un sol étranger, est une partie non aliénable de sa propre Histoire et de son propre peuple.

Marie GENKO : "Pèlerinage en mer"
Souhaitons que ce retour vers un passé commun renforcera notre aptitude à vivre et à comprendre nos douleurs communes et nous permettra de tirer les leçons de notre Histoire.
Le peuple russe a connu de trop grandes pertes au XXème siècle. Nous ne devons pas permettre une semblable tragédie dans l’avenir. Et cette responsabilité est celle de chacun d’entre nous.
Il est facile à notre époque de franchir ces frontières qui nous séparaient jadis. Et les distances géographiques sont impuissantes à effacer le souvenir du sol natal, qui vit en chacun d’entre nous. Nous appartenons à l’unique famille du peuple russe.

J’espère que ce pèlerinage en mer nous offrira la précieuse possibilité d’un échange fraternel, entre les membres d’une seule et même famille. Cette rencontre peut devenir non seulement un évènement important de notre vie, mais aussi un commencement pour de nouvelles entreprises.

Les activités du Fond et du Centre se développent largement aujourd’hui autant en Russie qu’en dehors de ses frontières. En nous souvenant de notre Histoire, nous nous efforçons d’apporter notre contribution à l’élaboration d’un futur heureux et réussi pour la Russie. Nous sommes heureux d’inviter à participer à ce travail ceux qui partagent nos valeurs et nos convictions.

Aujourd’hui, nos efforts communs, qui s’efforcent de changer les stéréotypes évaluant les évènements tragiques de la Russie du XX ème siècle, ont une immense signification pour les générations russes à venir. En participant ensemble à ce pèlerinage en mer, nous nous efforçons de trouver ensemble la solution de cette immense et noble tâche- Rétablir la vérité et la justice historique. »

Réécrire ensemble l’Histoire de la Russie du XXème siècle, voilà quel a été le vaste programme de ce voyage.
A cet effet nous avons pu voir plusieurs projections de la série des excellents films d’Hélène Tchavtchavadzé : « Les Russes sans la Russie ». Les images tragiques filmées en 1920, images qui ont été vues sur les écrans de télévisions de toute la Russie, nous ont paru parfois insoutenables.
Plusieurs "Tables rondes" ont également eu lieu entre les escales. Des historiens brillants les ont animées. – Les avis n’ont pas tous, loin de là, été unanimes parmi les participants venus de Russie. Et pour les descendants de ces Russes de l’armée des volontaires, constater chez certains de ces participants une réelle volonté de justifier la politique des gouvernements bolcheviques, à été une singulière surprise.

Cette constatation pousse à réfléchir au dilemme humain posé à chaque Russe durant les soixante quinze années d’un gouvernement démoniaque et athée.
Tout comme les bons fils répugnent à accuser leurs pères, les Russes d’aujourd’hui cherchent à innocenter ceux de leurs ascendants, qui ont pris une part active à la gestion des affaires de l’ex URSS. Et cette attitude les pousse à trouver des excuses à la gestion des gouvernements de Lénine et ses successeurs !
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la propagande bolchevique s’était efforcée de faire naître une génération d’hommes nouveaux. Des hommes soumis à l’idéologie marxiste, c'est-à-dire obéissant aveuglément à un système, et broyant celui qui s’en écarte.

Souvenons-nous un instant des chiffres cités par Stéphane Courtois dans « Le livre noir du communisme, (paru chez Robert Laffont 1997) » :

1918-1922, fusillade de dizaines de milliers d’otages ou de personnes emprisonnées sans jugement et massacre de centaines de milliers d’ouvriers et de paysans révoltés

1922, famine provoquant la mort de cinq millions de personnes

1920, liquidation et déportation des Cosaques du Don.

1918-1930, assassinat de dizaine de milliers de personnes dans les camps de concentration.

1937-1938, liquidation de 690 000 personnes lors de la grande purge

1930-1932, déportation de deux millions de koulaks (ou prétendus tels)

1932-1933, famine provoquée et non secourue de six millions d’Ukrainiens

1939-1941 et 1944-1945, déportation de centaines de milliers de Polonais, d’Ukrainiens, de Baltes, de Moldaves et de Bessarabiens

1941, déportation des Allemands de la Volga

1943, déportation/abandon des Tatars de Crimée

1944, déportation/abandon des Tchétchènes

1944, déportation/abandon des Ingouches

La vérité de ces chiffres nous effraye toujours aujourd’hui !
Combien davantage devait-elle effrayer ceux qui les soupçonnaient, ou même les connaissaient dans l’URSS de Lénine puis celle de Staline ? Quel était le choix de ceux qui travaillaient et vivaient dans leur pays natal ? Ce pays qu’ils aimaient certainement et qu’ils souhaitaient servir ? Combiens de peurs et de souffrances pour les citoyens russes impuissants de jadis !

De leur côté, les Russes Blancs en exil connaissaient eux aussi une vie nouvelle et difficile loin de leur patrie ! Et c’est certainement au nom de ces souffrances, partagées par delà les frontières, que les descendants des Rouges et des Blancs veulent fraterniser aujourd’hui.

Mais, comme le souhaite Vladimir Iakounine, afin qu’une telle horreur ne se répète plus jamais, afin que le peuple russe retrouve la crédibilité dont il est digne, il est important que la vérité historique soit dite en Russie aussi.

Et, s’il n’est pas chrétien d’accuser les descendants des criminels du pouvoir bolchevique de jadis, il convient de juger et condamner les monstres, qui ont saigné et affamé le peuple russe. De même qu’ont été saignés et affamés d’autres peuples soviétiques, par leurs propres dirigeants nationaux, au nom d’une idéologie mortifère.

Comme le souligne Vladimir Iakounine, une juste évaluation des évènements tragiques de la Russie du XXème siècle aura une immense signification pour les générations russes à venir.

Souhaitons que notre sainte religion orthodoxe aide les Russes d’aujourd’hui à regarder et assumer leur passé sans trembler. Souhaitons qu’elle leur inspire une démarche politique complètement chrétienne. Ainsi les Russes échapperont à la tentation d’imiter les empires construits et défaits par la force de la loi du plus fort. C’est avec lucidité que nous devons avancer dans notre monde surpeuplé, où la loi de la jungle nous pousse avec certitude vers notre perte. Le futur radieux que nous sommes nombreux à souhaiter pour la Russie est de marcher dans les voies du Seigneur. Voilà peut-être la signification véritable du mythe de la troisième Rome, celle d’un destin russe, purifié par ses martyrs et porteur au sein de la société mondiale du témoignage de sa foi.

Rédigé par Marie Genko le 21 Août 2010 à 10:35 | 62 commentaires | Permalien


Commentaires
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62.Posté par Bartimée le 09/09/2010 09:33
Oui Daniel,
comme vous venez de le constater, Trente n'est pas loin de l'anathématisation de l'esprit et de la lettre des paroles du Christ Lui-même ... ils sont allés jusque là.

Ce qui permet de comprendre pourquoi on est loin de "l'Unité" ... et aussi pourquoi depuis cent ans des oecuménistes patentés ont cherché à occulter les affirmations aussi péremptoires qu'irréelles que vous citez. On nage en plein mensonge. Tout vrai débat est écarté, ce qui ne fait que retarder sciemment "l'Union" car l'Orthodoxie ne se laissera ni acheter ni brader.

La posture qui consiste à distribuer anonymement les Saints Dons à tout va n'est ni tenable ni défendable dans cette persistance à les refuser aux petits baptisés en fonction de leur âge, après les leur avoir donnés pendant 8 siècles, jusqu'au au XII°.
Le regard incompétent de la Papauté romaine sur les enfants en est resté à celui du XII°s. revu et non corrigé par Trente au XVI°. C'est un grand manquement qui leur est fait. Ils n'ont pas la capacité de défendre leur cause. Par cet ostracisme, cette confiscation méprisante d'un dû - et quel dû ! - ils sont l'objet d'une forme de violence éducative ordinaire dans l'indifférence générale.

Il faut qu'ils entendent à nouveau : "Goûtez et voyez ...", ils ont droit à cette grâce extraordinaire et incompréhensible qui nous est offerte à TOUS.

61.Posté par Daniel le 08/09/2010 14:06
@ Bartimée

Pour être précis en ce qui concerne la communion sous les 2 espèces, l'Eglise catholique a estimé qu'il n'était pas indispensable de maintenir la communion sous les 2 espèces. En théorie, la communion sous les 2 espèces est possible dans l'église catholique et elle se pratique toujours lors d'assemblée assez petites. Ceci ne s'est pas fait sans contestation, celle des hussites par exemple (actuelle République tchèque).

Au final, l'Eglise romaine, par le Concile de Trente (catholique), anathématise : ceux qui estiment que la communion était nécessaire aux enfants n'ayant pas atteint l'âge de discrétion, ceux qui condamnent l'adoration eucharistique et enfin, ceux qui jugent que les laïcs doivent recevoir la communion sous les 2 espèces (j'ai récupéré les canons sur divers sites)

Concile de Trente - SESSION XIII - 11 octobre 1551

6. Si quelqu’un dit que, dans le Saint-Sacrement de l’Eucharistie, le Christ, Fils de Dieu, ne doit pas être adoré d’un culte de latrie, même extérieur et que, en conséquence, il ne doit pas être vénéré par une célébration festive particulière, ni être porté solennellement en procession selon le rite et la coutume louables et universels de la sainte Église, ni être proposé publiquement à l’adoration du peuple, ceux qui l’adorent étant des idolâtres : qu’il soit anathème

Autre canons :

SI QUELQU'UN dit, que la Communion de l'Eucharistie est nécessaire aux petits Enfans, avant qu'ils ayent atteint l'âge de discrétion : Qu'il soit Anathême.

S I QUELQU'UN dit, que tous & chacun des Fidelles Chrestiens sont obligez, de précepte divin, ou de nécessité de salut, de recevoir l'une & l'autre Espece du Tres-Saint Sacrement de l'Eucharistie : Qu'il soit Anathême.

Le fait qu'il y ait eu des anathèmes sur ces points me semble indiquer que ces points ont dû soulever uen vive contestation en Occident même.

60.Posté par Irénée le 08/09/2010 10:42
Merci à Bartimée pour sa réflexion sur la communion au sang du Seigneur. Je soutiens totalement cette approche bien entendu...
Je voudrais dire à cathortho que je respecte son approche concernant "l'adoration des saints dons", mais (sans avoir ce matin le temps de rechercher les sources...) je crois pouvoir affirmer que cette qestion s'est posée à plusieurs reprises à la conscience orthodoxe, et que cette approche n'a pas été acceptée par l'Eglise.
Des "excès" dans la vénération des Icones (voire de la poussière qui en tombait...) ou d'autres choses ont eu lieu très souvent dans l'Eglise orthodoxe, mais chaque fois, grace à la conscience des fidèles et à la sagesse des évêques inspirés par l'Esprit Saint, on est revenu à l'Orthodoxie, qui signifie aussi "juste louange"...

59.Posté par Bartimée le 08/09/2010 10:30
@ Daniel et Irénée

Vous avez raison. Mais le Christ a dit aussi : "BUVEZ-EN TOUS (...)", ce que les catholiques ont oublié. Il existe parait-il dans l'Eglise latine une eucharistie à deux vitesses : une pour les clercs lesquels ont seuls droit au calice. Et une pour le peuple qui a droit au seul "ciboire". Cela fait une autre exclusion avec celle des petits enfants ...
Chez nous pas de discrimination par l'âge ou par la fonction, ce sont les mêmes Saints Dons pour TOUS.
C'est peut-être par compensation que les catholiques ont "l'adoration" - ceci expliquant cela - les Saints Dons sont pourtant un aliment et comme tel destinés à être consommés et non à être exposés voire adorés.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce vaste sujet qui concerne toute la chrétienté puisqu'il touche au sens profond de l'eucharistie et pas seulement aux rituels.
Il y a par exemple le thème "brûlant" du jeûne eucharistique. Lequel a été réduit à sa plus simple expression côté romain après presque deux millénaires de pratique. Il est maintenu fermement chez nous pour les adultes valides malgré quelques crypto-tentatives locales récentes demeurées vaines après que leur inspirateur, un étrange évêque du Pirée, ait été relevé de ses fonctions.
Ces débats doivent être au centre des échanges oecuméniques.

Il y a peu on fêtait les 100 ans du mouvement oecuménique qui tend paradoxalement à laisser le sujet sous le boisseau alors même que "l'Unité" l'obsède. Le pape de Rome Jean-Paul II n'a-t-il pourtant pas dit : "Avec les orthodoxes ce n'est pas la juridiction que je veux, c'est la communion". Il est tout de même licite de se poser des questions, dont les réponses nous concernent les uns et les autres de près.

58.Posté par Cathortho le 07/09/2010 21:11
@ Daniel et Irénée

Je ne vois vraiment pas pourquoi le fait que le Christ a dit : " Prenez et mangez ..." devrait interdire, à ceux qui en ressentent le désir, d'adorer la Sainte Euchariste, ou constituerait une faute voire une dérive !

Se servir de cette louable coutume catholique qui relève de la prière ou de l'oraison personnelle, ou encore de la contemplation, qui à l'évidence ne peut déplaire à notre Sauveur, et qui ne peut qu'être source de grâces salvifiques (et que nul n'oblige les orthodoxes ni même les catholiques a adopter), pour l'ajouter à la longue liste des griefs contre Rome que l'infatigable imagination de certains orthodoxes cathophobes ne cessent d'enrichir, me semble une bien sinistre besogne !

@ Tchetnik

Merci d'exhumer de l'oubli ce beau roman, "Sire", du talentueux Jean Rapail, beau témoignage d'Espérance chrétienne. J'espère que cela donnera envie à beaucoup de le lire (il existe en livre de poche).

57.Posté par Tchetnik le 06/09/2010 16:27
Accuser les descendants des crimes commis par leurs aïeux n'est effectivement pas chrétien tant que lesdits descendants ne s'en réclament ni ne s'en inspirent.

Beaucoup de ces descendants se repentent pour les fautes de leurs ancêtres et cherchent à mener une vie de Vérité et de Justice pour racheter en quelque sorte ces crimes. L'effet dans la Russie actuelle d'un tel repentir est palpable tant au niveau de la pratique religieuse que du vécu dans l'espace public des valeurs Chrétiennes.

Le livre de Jean Raspail "Sire" met en scène, entre autres personnages, des descendants de pillards ed de meurtriers de la révolution française qui aident le descendants de la Maison de France à accomplir sa mission de foi et d'espérance. Et qui font eux-même preuve des plus grande vertus de dévouement et de sacrifice. On apperçoit aussi dans ce livre un ministre fondamentalement athée agressif, qui suite à une circonstance de vie à la fois mineure et surnaturelle, se transforme de fond en comble. A lire comme une bouffée d'air frais.

56.Posté par Irénée le 06/09/2010 12:55
@Gérard
Nous gardons également dans toutes les églises orthodoxes une réserve eucharistique. Mais comme c'était le cas dans l'Eglise ancienne partout dans le monde chrétien, elle est destiner à faire communier les malades ou les mourants, ou pour tout autre cas d'urgence. Le pain "eucharistié" est toujours traité avec beaucoup de respect dans sa conservation et sa manipulation, sans avoir jamais fait l'objet d'une adoration ou vénération particulière (à ma connaissance, seules quelques dérives en Russie, sans doute sous influence romaine). Comme le disait Daniel, le commandement est "Prenez et mangez", rien d'autre n'est proposé...

55.Posté par Gérard le 05/09/2010 20:59
En 1912, la France eut un geste d’une délicatesse unique dont le pape Saint Pie X fut bouleversé : quatre cents petits français, garçons et filles, venaient en pèlerinage à Rome pour remercier le Pape qui leur avait permis de recevoir la Sainte Eucharistie. Pie X les reçut tous au Vatican et leur parla lui-même en français : « Puisque Dieu est la pureté sans tache, celui qui s’unit à Jésus dans la Sainte communion, s’élevant comme une innocente colombe des eaux fangeuses de ce monde misérable, s’envole et va se réfugier dans le sein de Dieu, de celui qui est plus pur que les neiges immaculées qui couvrent les montagnes »
Quand il eut fini de leur parler, il demanda, souriant avec amour : « Avez-vous compris ce que je vous ai dit ? » Alors, les yeux rayonnant de bonheur, les enfants s’écrièrent « Oui, oui, Saint Père ! »

54.Posté par Gérard le 05/09/2010 20:56
Chers frères
Je trouve que votre question sur la communion des petits enfants est intéressante.Je ne me suis jamais posé la question avant et je ne savais même pas que c'était différent chez vous. Voici ce que le pape Saint Pie X a dit avec force à propos de la communion eucharistique : « Non, non, aucun fidèle ne doit en être exclu pourvu que ces deux conditions seulement soit gardées : être en état de grâce et s’approcher de la Sainte Table avec une intention pieuse et droite »
Il demande et encourage la communion des petits enfants : « Dès qu’un petit enfant sait discerner le pain Eucharistique du pain ordinaire, il a ce qu’on appelle l’âge de raison. Or, à l’âge de raison, l’enfant est obligé, comme tous les fidèles, de se confesser et de communier une fois par an. Les petits enfants peuvent communier, les petits enfants doivent communier. Jésus les aime d’un amour de prédilection. »

Voici ce qui est dit à propos du baptême des enfants dans le catéchisme de l'église catholique: n° 1250: Naissant avec une nature humaine déchue et entachée par le péché originel, les enfants eux aussi ont besoin de la nouvelle naissance dans le Baptême (cf. DS 1514) afin d’être libérés du pouvoir des ténèbres et d’être transférés dans le domaine de la liberté des enfants de Dieu, à laquelle tous les hommes sont appelés. La pure gratuité de la grâce du salut est particulièrement manifeste dans le Baptême des enfants. L’Église et les parents priveraient dès lors l’enfant de la grâce inestimable de devenir enfant de Dieu s’ils ne lui conféraient le Baptême peu après la naissance.

A propos de l'adoration eucharistique, nous avons une réserve eucharistique dans un tabernacle. Aux premiers siècles, elle servait pour les malades et ceux qui n'avaient pu assister à la messe. Petit à petit, les catholiques sont venus vénérés et adorer Jésus présent dans le tabernacle. Cela a conduit à l'exposition du Saint-Sacrement que les fidèles adorent en silence. Jésus est présent et les fidèles l'adorent.

L'Eglise catholique ne parle pas "d'évolution" de sa théologie, de sa doctrine et de ses dogmes mais "d'un développement". Car "l'évolution" pourrait signifier une rupture avec son passé alors que le "développement " signifie une croissance comme la graine d'un arbre qui devient un arbre et se déploie. C'est là bien l'une des grandes intuitions de John Henry Newman qui va être béatifié par le Saint-Père en Angleterre. Par contre, je suis convaincu que nous, catholiques, devons évoluer et intégrer toujours mieux et toujours plus notre propre doctrine que beaucoup ignorent ou connaissent trop peu.

53.Posté par Irénée le 05/09/2010 16:54
Merci à Daniel pour ces précisions.
Concernant l'adoration eucharistique, il faudrait d'ailleurs regarder de plus près dans quelles conditions cette vénération s'est développée dans l'Eglise romaine, et il ne me semble pas imprident de proposer que ce développement soit assez parallèle avec la non-communion des enfants après leur baptême !
Merci aussi pour ce commentaire sur le principe territorial. Ceci confirme ce que j'écrivais à propos du territoire canonique de l'Eglise de Rome qui n'a rien d'écclésiologiquement orthodoxe, et qui devrait être redéfini en cas d'une éventuelle union.
On ne peut imaginer par exemple que les chrétiens orthodoxes du Chili et les catholiques-romains réunis dépendent du siège de Rome ! Encore des difficultés en perspective !

52.Posté par Tchetnik le 05/09/2010 16:42
les pélerinages aux Solovkis, ou à Butovo sont aussi très porteurs de Grace, de douleur et d'Histoire:

http://www.martyr.ru

51.Posté par Daniel le 04/09/2010 13:41
@ Gérard

Je réponds à sa question. Non il n'existe pas d'adoration eucharistique chez les orthodoxes. Le Christ ayant dit "Prenez et mangez" et non prenez et adorez. Un concile local de l'église de Russie n'aurait-il pas condamné l'arrtolâtrie à un moment (1666 peut-être?).

Je précise que le système d'organisation des églises orthodoxes est territorial et non national. C'est le système chrétien de toujours. Un évêque dans un diocèse, des diocèses regroupés en métropole. Sous l'empire, les métropoles ont eu tendance à épouser les divisions administratives de l'Empire. Mais le système n'est bien évidemment pas national : si l'on prend l'Empire byzantin, à son apogée, il contient les sièges patriarcaux actuels d'Alexandrie, Antioche, Constantinople, Jérusalem! Avec un système national, il n'y aurait eu qu'une seule église autocéphale dans l'Empire!

50.Posté par Daniel le 04/09/2010 00:36
Au sujet de la communion des enfants. Qu'est-ce que l'âge de raison? Si c'est l'âge auquel l'enfant distingue le pain de l'hostie, pourquoi ne pas attendre cet âge pour le baptiser, quand il distinguera l'eau normal de l'eau baptismale? S'il faut pour recevoir le mystère le comprendre alors qu'il est incompréhensible, où va-t-on? N'y a-t-il pas un côté rationnaliste? Ne croyre-vous pas que la grâce divine n'a pas besoin de ces considérations rationnalistes pour agir? Autre point, la communion est-elle une nourriture spirtuelle reçue entre autre pour l'édification spirituelle des fidèles? Si oui, quelle personne sensée laisserait son enfant sans nourriture? Vous n'allez pas me dire que la communion est nocive si elle est reçue par les enfants!

49.Posté par Cathortho le 03/09/2010 17:52
Cher Vladimir

Dans votre commentaire 46, vous me demandez de vous donner une source pour mon affirmation " Le gardien de la Vérité c'est la Tradition... ". Je ne peux vous donner de source plus autorisée que la Seconde Personne de la Trinité qui, en la bouche de Jésus-Christ notre Seigneur et Sauveur, a dit de Lui-même : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. " (Evangile selon Saint Jean,14, 6)

A l'évidence, le gardien la Vérité ne peut être que... Celui qui Est la Vérité. Je ne vois donc pas comment le peuple de Dieu, qui a eu besoin de l'Incarnation du Verbe pour être pleinement sauvé par la Vérité pourrait être le gardien de la Vérité. Du moins ne peut sortir le plus ! Le peuple de Dieu est certes gardien de la Vérité lorsqu'il est fidèle aux enseignements et aux exigences de la Vérité, mais il n'en est le gardien que de manière relative puisque, avant d'en être relativement gardien, il a d'abord fallu qu'il la reçoive de Dieu son créateur et source unique, donc absolue, de la Vérité.

"Je suis le Chemin..." Le Chemin, c'est la Tradition, à savoir ce qui nous permet d'avoir accès autant qu'il nous est possible à la Vérité. Ce qui nous permet d'avoir accès autant qu'il nous est possible à la Vérité c'est l'Eglise avec sa hiérarchie ecclésiastique, sa sainte la liturgie et ses saints sacrements, ses Pères en particulier les Pères apostoliques, ses Saints, ses théologiens d'Orient et d'Occident, ses dogmes et ses conciles. Le Chemin a été donné par Dieu à son Peuple qui, là encore, comme pour ce qui est de la Vérité, n'est que récipiendaire.

"Je suis la Vie..." : la Vie c'est la Vraie Vie en Dieu par Dieu et pour Dieu, à savoir la Vie "in-formée" (formée de l'intérieur) par la Vérité dont seul Celui qui en est la source en est le gardien absolu, Vraie Vie accessible uniquement par le Chemin de la Tradition. Ecoutons de nouveau la Sainte Affirmation du Sauveur : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. "

Pour terminer, je dirai que dire : " Le Peuple de Dieu est le gardien de la Vérité " n'est pas faux, mais seulement si l'on fait la distinction entre gardien relatif, à savoir celui qui a besoin d'être relié par la religion à son Créateur ; et Gardien Absolu, à savoir le Créateur, "Celui qui Est" comme Il l'a dèjà affirmé dans la Révélation du Buisson Ardent.



48.Posté par Gérard le 02/09/2010 22:03
Bartimée
Oui, l'Eglise catholique latine a choisi de donner la première communion aux enfants à l'âge de raison. Les églises catholiques orientales le font aussitôt après le baptême, y compris aux petits enfants. Je n'ai pas d'opinion tranché sur la question car on trouve les deux situation dans mon Eglise et je suis ouvert aux différents arguments qui étayent ce choix. Personnellement, je trouve que la Parole du Seigneur disant de laisser les enfants venir à Lui semble être un argument important en faveur de la communion pour les petits enfants.
Je ne sais pas pourquoi, ni quand l'Eglise catholique latine a fait ce choix de différer la communion à l'âge de raison mais je pense qu'Elle souhaite que les personnes qui communient est une pleine conscience du sacrement et de l'évaluation des conditions nécessaires pour la réception du sacrement.
Cher Vladimir, cher Cathortho, chers frères orthodoxes
J'aime nos deux Eglises et je suis admiratif de la qualité spirituelle de beaucoup d'entre vous. J'ai beaucoup appris en vous lisant et j'ai même du ravissement à lire cetains d'entre vous. Je suis catholique et en fait je pense que dans notre solitude de prière avec Jésus, dans le silence, le coeur plein de confiance, devant le tabernacle, dans notre lecture intime de la Bible, dans la fréquentation des sacrements, nous sommes vraiment très proches. En plus, nos sacrements sont valides. Oui, nous sommes vraiment très proches.
Je vous pose une question.
Avez vous comme nous catholiques l'"adoration eucharistique"?
Par rapport au Pape, je pense que l'Eglise catholique peut aller vers une plus grande collégialité. Mais ne faut-il pas un premier dans tout groupe humain? Vous avez bien des patriarches dans vos églises? Votre système territorial et national est souvent remué par de médiocres intérêts nationaux, d'identités culturelles ou de pouvoir qui parasitent la communion. Des églises nationales réclament souvent leur indépendance. Comment ne pas tomber dans la dispersion et le désordre s'il n'y a pas un premier?
Vous dites que le peuple de Dieu est le gardien de la vérité. Je ne sais pas si le peuple de Dieu est toujours suffisamment doté de la théologie que nécessite certains sujets,s'il est toujours suffisamment imprégné de la lecture de la Bible et des Pères de l'Eglise, s'il est toujours suffisamment informé des développements de la Tradition, s'il est toujours suffisamment priant et uni au Christ pour décider de la direction de l'Eglise. Je pense que les chrétiens ont constamment besoin d'être évangélisé et nourri par leurs frères et par leurs bergers. La profondeur de la prière n'est pas la même chez tout le monde et peut varier chez une personne au cours de sa vie. Je pense que Dieu a donné des bergers à son peuple car il en a besoin. La sainteté de vie, la prière, l'étude, la fréquentation des sacrements sont des critères importants. Tout le monde n'est pas appelé à être berger. Les veilleurs, les prophètes doivent éclairés le peuple avec patience de génération en génération de ce que l'Esprit leur dit, et l'âme du peuple va mûrir. Mais malgré cette patience, il y aura après chaque décision importante prise dans la Vérité des minorités shismatiques qui se formeront. Oui, prions sincèrement l'Unité dans la Vérité évidemment.

47.Posté par Cathortho le 02/09/2010 17:34
@ Bartimée

" PONTIFICIUM OPUS A SANCTA INFANTIA

L’EUCHARISTIE ET LES ENFANTS

De S.Ém. le CARDINAL DARIO CASTRILLON, Préfet de la Congrégation pour le Clergé, nous transcrivons ici quelques paragraphes de la vidéoconférence du 8 janvier 2005, en espérant qu’ils seront utiles, surtout pour les prêtres engagés dans le service pastoral des enfants :


« [...] Un grand Pape canonisé par l'Église, Saint Pie X, a consacré beaucoup d’attentions et d’efforts pastoraux aux enfants ; le 8 août 1910 était publié le Décret « Quam Singulari », par lequel le Saint-Père Pie X établissait qu'on pouvait admettre les enfants à la première communion dès l'âge de sept ans.

Ce fut un tournant très important pour la pastorale des enfants qui, sans devoir attendre plus longtemps, pouvaient ainsi accéder à la Communion eucharistique, après avoir reçu dans leurs paroisses la préparation nécessaire leur permettant d'apprendre les premiers éléments fondamentaux de la foi chrétienne. L’âge de la discrétion était en effet situé, déjà à cette époque, autour de sept ans, à savoir QUAND L'ENFANT POUVAIT FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE LE PAIN COMMUN ET LE PAIN EUCHARISTIQUE, VRAI CORPS DU CHRIST (souligné en majuscules par Cathortho).

[...] Permettre aux enfants de recevoir le plus tôt possible Jésus eucharistique a été pendant des siècles un des éléments stables de la pastorale des plus petits dans l’Église, une coutume rétablie par Saint Pie X en son temps et louée par ses successeurs, comme le fit plusieurs fois notre Saint-Père Jean-Paul II lui-même.

[...] Le Saint-Père est revenu récemment avec des mots d'admiration sur cette décision de Saint Pie X ; il l’a fait dans son livre « Levez-vous ! Allons ! » : « Mon prédécesseur Saint Pie X donna un témoignage touchant d'amour pastoral pour les enfants en prenant la décision concernant la première Communion. Il n’a pas seulement abaissé l’âge nécessaire pour accéder à la Table du Seigneur, chose dont je profitai moi-même en mai 1929, mais il donna la possibilité de recevoir la Communion même avant l’accomplissement des sept ans, si l'enfant fait preuve du discernement suffisant. La Sainte Communion anticipée fut une décision pastorale qui mérite d'être louée et rappelée, parce qu'elle a produit beaucoup de fruits de sainteté et d’apostolat parmi les enfants, favorisant même l’éclosion de vocations sacerdotales » (Jean-Paul II, « Levez-vous ! Allons ! », Paris 2004, p. 81).

Nous autres prêtres, appelés par Dieu à être en union avec nos Évêques les gardiens du Très saint Sacrement de l’Autel, nous pouvons et nous devons penser avant tout aux enfants comme premiers destinataires de ce don immense : l’Eucharistie, que Dieu a déposé dans nos fragiles vases d’argile, sur nos mains consacrées. » "




46.Posté par vladimir le 02/09/2010 13:00
Cher Cathortho,
Je dis par ailleurs tout l'intérêt que je prends à discuter avec vous... Mais mon objectif n'est ni de vous convaincre ni de faire prévaloir un avis personnel. Je cherche à comprendre et à expliquer la position orthodoxe et pour cela je me réfère systématiquement à des sources autorisées (que je cite) ou à des faits avérés. Vous avez raison de dire que nombre d'Orthodoxes considèrent que les sacrements catholiques ne sont pas valables: ils font partie de ce courant, que je croie majoritaire au sein de l'Orthodoxie, qui a la phobie de tout ce qui est catholique. Mais je me réfère à la position officielle du Patriarcat de Moscou (concile épiscopal de 2000), qui me semble refléter le consensus des Églises représentées par leurs prélats, et par l'exemple concret qui nous est donné avec le père Gabriel. Je suis bien conscient que la question n'est pas tranchée: Mgr Hilarion, dont la position sur le sujet est claire, a été récemment accueilli devant son église à Moscou aux cris de "hérétique-catholique!"…
Pour le sujet précis qui nous préoccupe là, pourriez-vous me donner une source pour votre affirmation " Le gardien de la Vérité c'est la Tradition, à savoir … etc.". Je pensais que ce point de doctrine ne faisait pas débat et vous m'ouvririez un nouveau sujet à creuser. Cette affirmation me semble contredire la lettre de 1848, que toute l'Orthodoxie parait accepter comme l'expression de sa doctrine, et aller à l'encontre des positions de théologiens comme Khomiakov ou Mgr Kalistos: "le peuple entier possède la vérité, mais c'est la fonction de l'évêque de la prêcher." (ibid). Qu'entendez vous donc par "Je ne pense pas du tout que le peuple de Dieu soit le gardien de la Vérité."? Dans la liste qui suit ne figurent pas les simples prêtres et laïcs et ils semblent donc exclus alors que, dans le débat qui nous préoccupe, ce sont eux qui sont majoritairement opposés à tout rapprochement avec les catholiques.
J'espère sincèrement que nous pourrons clarifier ce point entre nous, maintenant ou plus tard, en fonction des connections que je trouverai…
Je vous souhaite, ainsi qu'à tous nos lecteurs, un excellent début de l'année liturgique!
En Christ

45.Posté par Bartimée le 02/09/2010 07:51
@Gérard
"Le chrétien est celui qui fait toujours le premier pas vers l'autre, car il a la "grâce" du Christ. Celui qui reste dans la ranceur, le non-pardon, le rejet de son frère, la main non tendue n'est pas en Dieu. Il n'a pas mis le Christ à la première place mais dans des choses secondaires."

Si vous pensez ce que vous écrivez alors commencez par faire un premier pas vers les petits enfants catholiques baptisés en remettant "le Christ à la première place" pour eux aussi. Commencez par faire lever l'excommunication de fait dont il sont frappés dès leur baptême depuis le 13ème s. et qui les exclu automatiquement pendant leurs jeunes années de la grâce eucharistique. Commencez par rétablir cette unité-là. Ce sera déjà un grand pas vers l'Unité que de les réintégrer dans leur propre Eglise.

44.Posté par Cathortho le 01/09/2010 21:02
Cher Vladimir

" Vous avez décidément du mal avec certains principes fondamentaux de l'Orthodoxie ". Je ne m'attarderai pas a commenter cette très péremptoire phrase, je tiens cependant à vous faire remarquer que certains orthodoxes, tout aussi persuadés que vous de n'avoir aucun mal avec certains principes fondamentaux de l'Orthodoxie, pourraient aisément vous envoyer le même compliment dès lors que vous considérez (sans aboutir à la conséquence logique de telles considération) que l'Eglise catholique n'a pas rompu la succession apostolique, et que ses sacrements sont valables comme vous le dites sur le fil consacré à la "réception" de père Gabriel (Bunge) dans une Eglise orthodoxe.

Je tiens aussi à vous faire remarquer que lorsque vous me citez : "Je ne pense pas du tout que le peuple de Dieu soit le gardien de la Vérité. Le gardien de la Vérité c'est la Tradition, à savoir la hiérarchie ecclésiastique", vous me citez de manière tronquée, ce qui est quelque peu dommageable pour l'exactitude de ce que je voulais dire. En effet vous n'avez pas cité le reste de la deuxième phrase : "...à savoir la hiérarchie ecclésiastique, reflet terrestre de la Hiérachie céleste", mais surtout : "les saints dogmes et les saints conciles, les Pères de l'Eglise et les théologiens" (auxquels Gérard a bien évidemment raison d'ajouter les saints). Citation tronquée qui tend ainsi à suggérer que, pour moi, la hiérarchie ecclésiastique serait seule gardienne de la Vérité, ce qui n'est pas le fond de ma pensée comme les phrases omises (et que j'ai sorties de ce très rapide oubli) le prouvent.


43.Posté par vladimir le 01/09/2010 10:36
Bien cher Gérard,
Ma réponse à Cathortho est partie avant de voir votre poste.
Je ne vois pas quand le dogme de l'infaillibilité pontificale aurait été abrogé. Ni même quel Pape aurait dit qu'il le considérait comme caduque "par désir d'unité". Vous dites vous même "Il engage son infaillibilité dans des conditions très précises" et, quelles que soient ces conditions, le principe même est inacceptable pour l'Église car il a été refusé dès le 1er millénaire: c'est le Saint Esprit, s'exprimant par le consensus de Peuple de Dieu, qui seul peut décider pour l'Église - Corps du Christ! Le cas du concile de Florence en est la meilleure illustration...
Vous avez totalement raison "Le chrétien est celui qui fait toujours le premier pas vers l'autre" et je ne pense pas que, sur ce blog en particulier, il y ai tant de "ces gens qui se prétendent chrétiens et qui sont satisfaits d'eux-même et de la division visible de l'Eglise...". Au contraire, nous y voyons surtout une recherche de l'Unité... Mais dans la Vérité, car que serait cette Unité sans la Vérité? Les Orthodoxes se sont toujours montrés ouverts au dialogue (voyez encore cette lettre de 1848 que je cite!) et j'ai expliqué ce qui les retient d'aller plus loin (en particulier le fait que les Catholiques n'en ont jamais tenu aucun compte; cf. concile de Lyon). Nous constatons, depuis seulement 50 ans, que des Catholiques, y compris des Papes, reconnaissent certains excès et errements. Mais pour le moment cela reste des mots: attendons les pas! Et, en effet, prions: faisons en particulier que notre prière de tous les dimanche pour "l"unité de l'Église" soit sincère.

42.Posté par vladimir le 01/09/2010 10:14
Bien cher Cathortho,
Vous avez décidément du mal avec certains principes fondamentaux de l'Orthodoxie: "Je ne pense pas du tout que le peuple de Dieu soit le gardien de la Vérité. Le gardien de la Vérité c'est la Tradition, à savoir la hiérarchie ecclésiastique" est justement une approche catholique contraire à l'Orthodoxie. "Les patriarches orientaux" vous répondent clairement: "Le pape se trompe grandement en croyant que nous considérons la hiérarchie ecclésiastique comme la gardienne des dogmes...etc," (ibidem) et Mgr Kalistos Ware développe le sujet dans son "Eglise des sept conciles" (p. 323 et suivantes).
Ce point est certainement l'un des principaux sujets d'achoppement du rapprochement, très lié au sujet de la primauté, présent dès le début et qui n'a fait que s'accentuer de fait de l' "estrangement". Je crois en effet que c'est bien cet "estrangement" qui a fait diverger les questions d'ecclésiologie et de dogmes pour que, à partir de différences acceptables, ou à tout le moins aisément suportables il y a 1000 ans nous arrivions au fossé actuel...
Et ce que je veux souligner, c'est que l'ouverture catholique, dont nous parlons beaucoup, en reste depuis 50 ans au au niveau du discours: je ne saurais trop y insister mais le filioque est toujours là et le Pape reste infaillible! Cela aussi explique et justifie l'immobilisme Orthodoxe!

41.Posté par Gérard le 01/09/2010 07:29
Vladimir
Vous dîtes le Pape reste "infaillible". Est-ce de la mauvaise foi ou de l'ignorance du dogme de l'infaillibilité? Le Pape n'a invoqué son infaillibilité qu'une fois au cours de l'histoire. Il ne prétend pas rester infaillible, ce serait prétendre rester sans péché. C'est ridicule. Il engage son infaillibilité dans des conditions très précises. Ce n'est pas une décision qu'il prend à la légère. Le Pape consulte les saints avant de prendre les grandes décisions.Et semble t il les papes ont de la réticence à invoquer ce dogme très contesté car ils ont le désir de l'unité, mais Pierre reste l'apôtre sur qui Jésus a bâti son Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Il faut toujours un décideur dans chaque groupe humain, sinon c'est la foire d'empoigne et la dispersion. Néanmoins, l'Eglise est le collège des 12 apôtres et non pas du seul apôtre Pierre. Les conciles sont ce collège des apôtres.
Je pense que ce sont les saints qui soit les gardiens de la Vérité.
A vous frères orthodoxes
Le chrétien est celui qui fait toujours le premier pas vers l'autre, car il a la "grâce" du Christ. Celui qui reste dans la ranceur, le non-pardon, le rejet de son frère, la main non tendue n'est pas en Dieu. Il n'a pas mis le Christ à la première place mais dans des choses secondaires.
Qui est dans la Vérité, les orthodoxes qui haïssent leurs frères catholiques ou les catholiques qui veulent aimer leurs frères orthodoxes? 1 Jean 4 (20-21) "Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur. En effet, s'il n'aime pas son frère qu'il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas. Voici donc le commandement que le Christ nous a donné : celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère."
Cela fait des années que je lis les commentaires de ce blog et je lis ces gens qui se prétendent chrétiens et qui sont satisfaits d'eux-même et de la division visible de l'Eglise et qui font tout par leurs propos pour que dure cette division. Est-ce ce que ces gens aiment le Christ? Est-ce qu'ils prient dans le silence et l'adoration du Christ? Comment peut on être satisfait de cette situation? Comment penser que ce soit aux catholiques de faire tout le chemin? Pensez-vous qu'ils soient si saints pour que ce soit à eux de faire tout le chemin? L'évangélisation du monde est une urgence absolue et ces gens crucufient Dieu encore une fois. Ils devront en répondre au Jugement. L'Unité se fera de toute façon, ils ne font que la retarder. Mais ce retard est grave car notre pays se déchristianise de plus en plus, se paganise de plus en plus et s'islamise de plus en plus. Et eux, ils sont contents, enfermés dans leurs certitudes. Bougez avant qu'il ne soit trop tard. Priez.

40.Posté par Cathortho le 31/08/2010 20:11
Cher Vladimir

Chez les catholiques, l' "estrangement" n'a rien à voir avec l'infaillibilité pontificale, ni avec la discipline hiérarchique, ni avec des questions d'ecclésiologie ou de dogmes, elle est tout simplement lexpression de l'ignorance (qui tend à s'effriter) dans son état brut, et il en est de même pour l' "estrangement" des orthodoxes envers les catholiques.

Comme le suggère bien l'expresiion du père Congar, l' "estrangement" c'est le fait d'être devenus étrangers l'un à l'autre, un peu comme des époux qui, sans avoir divorcé, sont devenus étrangers l'un à l'autre à cause d'une longue séparation.

Je ne pense pas du tout que le peuple de Dieu soit le gardien de la Vérité. Le gardien de la Vérité c'est la Tradition, à savoir la hiérarchie ecclésiastique, reflet terrestre de la Hiérachie céleste, les saints dogmes et les saints conciles, les Pères de l'Eglise et les théologiens. Celui qui a dit "La Vérité vous rendra libres" ce n'est pas le peuple de Dieu, lequel est prisonnier du péché et ne peut donc se libérer lui-même, mais le Verbe incarné, source de la Vérité et libérateur du peuple par l'intermédiaire de la hiérarchie ecclésiastique, des saints dogmes et des saints conciles, des Pères de l'Eglise et des théologiens .

39.Posté par vladimir le 31/08/2010 10:30
Et bien, je pense que nous sommes d'accord sur l'"estrangement" et ses conséquences:
- Une indifférence chez les Catholiques qui, liée à l'infaillibilité pontificale et à la discipline hiérarchique, laisse le champ libre au changement de politique initié avec Vatican II. Et nous avons vu dans l'analyse du filioque par la commission mixte des Amériques qu'il y a un grand changement, en tout cas au niveau du discours (car, je ne saurais trop y insister, aucun acte n'a encore suivi, le filioque est toujours là et le Pape reste infaillible!)
- Une "phobie" (pour rester dans le vocabulaire psychanalytique: et je rappelle que la phobie suit l'angoisse!) chez les Orthodoxes. Et là, comme c'est le Peuple de Dieu qui garde la Vérité, et que le Saint Esprit s'exprime Lui-même par le consensus conciliaire, "vox Dei": il n'est pas question de bouger d'un pas! Quelles que soient les raisons invoquées par les représentants de l'élite savante: "la vérité infaillible des dogmes chrétiens ne dépendent pas de l'ordre hiérarchique, ils sont gardés par la totalité, par tous les fidèles de l'Église, qui est le corps du Christ" (Lettre des patriarches orientaux à Pie IX, 1848). Je pense que cela explique aussi l'écart que vous constatez entre le rapprochement au sommet et la distance sur le terrain, en Ukraine occidentale par exemple!

38.Posté par Cathortho le 30/08/2010 20:26
Cher Vladimir

Lorsque je m'élève contre le fait de ressasser éternellement des "fautes passées" (je profite de l'occasion que vous me donnez pour ajouter : "réelles ou non") je ne pense pas aux créateurs et rédacteurs de ce blog mais à ces orthodoxes, hélas trop nombreux, qui se complaisent dans ce que vous qualifiez vous-même d' "antipapisme quasi obsessionnel" et dont on peut lire quelquefois les commentaires sur P.O., ce qui est évidemment leur droit le plus srict. Je ne les juge pas (du moins je m'efforce de ne pas le faire même si je n'y arrive pas toujours hélas !) ne voulant pas tomber dans le même travers non-évangélique qu'eux-mêmes, mais je les combat (avec mes faibles moyens) ce qui est mon droit le plus strict.

Concernant les catholiques d'Afrique et d'Amérique latine il n'est certes pas étonnant qu'ils ne connaissent quasiment rien des Eglises orthodoxes quand on voit que, malgré l'évolution (grâce malheureusement à la diaspora provoquée essentiellement par le drame de la Révolution russe) que j'ai évoquée, les catholiques européens restent encore ignorants de leurs frères orthodoxes vivant pourtant sur le même continent qu'eux ! On ne peut malheureusement que constater que le terme d' "estrangement" utilisé par le père Congar pour qualifier les conséquences de 1054 était bien trouvé ! "Estrangement" qui, Dieu merci, tend à s'effriter, pas assez vite pour moi.

37.Posté par vladimir le 30/08/2010 18:01
Bien cher Cathortho,
Je ne pense pas que notre but, sur ce blog en particulier, soit de juger les uns ou les autres ou de ressasser de vieux griefs. Pour ce qui me concerne, en tout cas, je fait là une démarche quasi académique de chercher à comprendre et à expliquer. Et je souligne donc, sans juger, la dissymétrie dans l'approches du dialogue que j'avais déjà signalées:
1/ Si le peuple catholique ignore l'Orthodoxie (vous dites que cela change, mais je pense à peine: les grandes masses catholiques en Afrique et Amérique latine ne me semblent pas même imaginer que l'Orthodoxie existe!), les Orthodoxes, eux, savent que les Catholiques existent... et les détestent (c'est plus que de la méfiance!) pour les raisons citées. Ceci est un fait important qui impose à l'élite savante orthodoxe de ne pas s'avancer trop vite vers un rapprochement concret, qui lui semble pourtant prometteur, au risque d'un schisme évoqué par Mgr Jean de Pergame(1). Et ce risque me semble très réel: l'exemple des manifestations de Chypre l'a encore confirmé... (2)
2/ Si les autorités Catholiques montrent une évolution importante vers l'ouverture à l'Orthodoxie comme nous l'avons vus dans le débat sur le filioque (3) (encore qu'il s'agisse plus de déclarations que d'actes: rien n'a été fait pour revenir sur les conciles de Lyon ou Vatican1 en ce qu'ils ont d'inacceptable pour l'Orthodoxie...), il n'en est pas de même coté Orthodoxes: ils restent sur des positions très fermes tant sur l'ecclésiologie (primauté) que sur les débats dogmatiques (filioque) et la communion... Le phénomène rappelé au point 1 n'y est pas étranger: le moindre semblant de glissement vers une conception qui semble se rapprocher des Catholique provoque une levée de boucliers, comme le montre le malheureux exemple du "document de Ravenne" sur la primauté (1).

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chypre-arrestation-de-6-orthodoxes-opposes-au-dialogue_a456.html & http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-de-Chypre-divisee-sur-la-visite-du-Pape_a984.html
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/search/filioque/

36.Posté par Cathortho le 30/08/2010 15:24
Chère Marie Genko

La formule exacte est : " Point de salut hors de l'Eglise " et non pas comme vous l'écrivez dans votre message 35 : " en dehors de la religion catholique ". Si les soeurs de l'Assomption, chez lesquelles vous avez été pensionnaire dans une enfance que je vous souhaite pas trop lointaine, ont utilisé la formule telle que vous la rapportez, cela constitue évidemment une dérive qui mérite critique.

La formule exacte, si je me souviens bien, remonte aux Pères de l'Eglise, avant la tragique séparation symbolisée par 1054. Ainsi, que l'on soit catholique ou orthodoxe, il va de soi qu'on ne saurait accéder au Salut, dans sa plénitude, en dehors de l'Eglise. Maintenant, si les catholiques, en utilisant la formule, même dans sa version exacte, pensent uniquement à l'Eglise catholique, on ne peut leur en faire grief car comme le dit très justement Vladimir dans son commentaire qui précède le vôtre : " la majorité des Catholiques ignorent superbement l'Orthodoxie (ce qui n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui) " . De même, si la majorité des Orthodoxes qui, en dehors des pays occidentaux, ignorent eux aussi "superbement" (ce qui n'est là aussi plus tout à fait vrai aujourd'hui) le Catholicisme à cause du désastreux "estrangement" dont avait parlé le père Congar et qui a affecté les deux parties de l'Eglise Une, de même donc si la majorité des orthodoxes, lorsqu'il utilisent la formule exacte "Point de salut hors de l'Eglise", pensent uniquement aux Eglises orthodoxes, on ne peut pas plus leur en faire grief qu'aux catholiques, même s'ils se trompent tout antant que les catholiques.
Quant au "vécu historique des uns et des autres" loin de moi l'idée de l'écarter, car seule la Vérité, qui a le pouvoir de nous rendre libres comme nous l'a enseigné le Seigneur, peut nous aider à résoudre tous les problèmes, petis ou grands, auxquels nous sommes confrontés en ce bas monde.

Cher Vladimir

Je suis heureux de constater, une fois de plus, que vous êtes de ces orthodoxes honnêtes qui ont le courage d'admettre qu'il existe en Orthodoxie un "antipapisme quasi obsessionnel", qui peut se comprendre pour les raisons que vous rappelez, mais qui n'en reste pas moins irrecevable comme toute obsession. Ceci dit, ce n'est pas en ressassant éternellement les fautes passées que vous rappelez que l'on peut sortir de l'impasse dans laquelle nous a conduits, orthodoxes et catholiques, l' "estrangement" dont parlait le père Congar.
Je prends exemple dans un domaine différent de celui de la religion : la politique européenne. On sait que le général De Gaulle a longtemps été farouchement anti-allemand comme tout français (comme les polonais on été et restent malheureusement encore trop anti-russes). Or comme le relate remarquablement Pierre Maillard dans son "De Gaulle et l'Europe" (éd. Tallandier, 1995) ce grand homme politique a su surpasser son antigermanisme dans l'intérêt supérieur de l'union européenne des nations, souhaitant mettre fin aux fatales conséquences du Traité de Verdun d'août 843 qui sonna le glas de l'Empire carolingien. Il me semble impossible que ce que des hommes politiques, dont le champ d'action est celui des passions humaines, ont réussi a mener à bien, des hommes d'Eglise, dont le champ d'action est celui de la grâce du Saint-Esprit "qui est partout présent et qui remplit tout", ne puissent pas le mener à bien, car il en va de la crédibilité, face au monde souffrant, des disciples de Celui qui a dit : "Qu'ils soient UN "

P.S.
En épigraphe au livre que je viens de citer, l'ex conseiller diplomatique du général De Gaulle, ex secrétaire général adjoint de la Défense nationale et ex ambassadeur de France Pierre Maillard a placé ces mots de Friedrich von Schiller tirés de ses "Paroles de foi" : " Et si toutes choses tournoient dans un éternel changement, au centre du changement persiste un esprit serein. "


35.Posté par Marie Genko le 29/08/2010 21:57
Cher Cathortho,

Dans ma lointaine enfance, j'ai été pensionnaire chez les sœurs de l'assomption. Et je peux vous assurer que j'ai été plus d'une fois exaspérée, par le discours de certains prêtres qui considéraient qu'il n'y avait pas de Salut possible en dehors de la religion catholique.
Les choses ont progressé dans les esprits depuis!
Mais tout de même, il n'y a pas si longtemps, Jean Paul II voulait créer un patriarcat romain à Kiev, et comme vous avez pu le lire ces jours-ci, sur ce même blog, si Sa Sainteté Bartholomé n'avait pas protesté avec la plus grande vigueur, nous verrions à présent une situation des plus confuses sur le sol ukrainien.
Nous souhaitons tous la paix et l'union de tous les chrétiens, mais il est impossible de ne pas tenir compte du vécu historique des uns et des autres.

34.Posté par vladimir le 29/08/2010 18:35
Cher Cathortho
Je dois dire que cet "antipapisme" quasi obsessionnel que j'ai pu observer un peu partout chez les Orthodoxes de bases peut surprendre si on ne connait pas l'histoire, d'autant qu'on n'en voit pas tellement la réciproque dans le peuple catholique. Mais la majorité des Catholiques ignorent superbement l'Orthodoxie, n'ayant pas eu à s'y frotter, alors que les Orthodoxes ont tous, dans leur tradition, une agression directe des Catholiques: croisades, 1204, installation des Royaumes francs et de leurs patriarcats parallèles, expansion hongroise en Roumanie, invasion polonaise de 1612 en Russie (libération commémorée par la fête nationale du 4 novembre)... Comme le rappelait Colosimo, l'évêque de Chartres bénissait les troupes de Napoléon III à "aller extirper le schisme photien" il y a moins de 150 ans!
Je ne connais pas d'exemples expansionnisme militaire similaire chez les Orthodoxes et ce serait donc ces 1000 ans d'agressions armées que le Peuple orthodoxe ne peut oublier en 50 ans, alors même que ses élites seraient éventuellement prêtes à tourner la page en faisant fond sur la sincérité du changement d'attitude catholique. Mais c'est trop court!

33.Posté par Cathortho le 29/08/2010 15:53
@ Daniel

Je n'ai jamais douté qu'en excellent disciple du Grand Diviseur vous possédiez un stock inépuisable de munitions. Merci de jouer votre rôle avec toujours autant de zèle. Merci car, heureusement, tout ce qui est obsesionnel ne manque jamais de manifester un caractère comique qui compense son caractère pathétique.

@ Vladimir

" Vous y verrez tout le mal que l'on pense des "Papistes" et vous comprendrez que le dialogue va déjà trop vite pour la majorité du peuple orthodoxe. " C'est sûr, mille ans de protestantisme photiusien ça laisse des traces !




32.Posté par vladimir le 28/08/2010 22:39
Pour redevenir sérieux en cette fin de fête, je pense qu'il faut laisser du temps au temps: Vatican II a tourné la page où les catholiques ne voulaient rien entendre... mais on ne peut espérer effacer 1000 ans en 50! Cher Cathortho, vous devriez faire un tour en "Orthodoxie profonde", discuter avec de simples croyants des campagnes russes, grecques ou Bulgares, des moines de la Sainte Montagne ou de bon nombre d'autres monastères... Vous y verrez tout le mal que l'on pense des "Papistes" et vous comprendrez que le dialogue va déjà trop vite pour la majorité du peuple orthodoxe. Vox Dei...

31.Posté par Daniel le 28/08/2010 21:17
@ Cathortho

Je me souviens qu'à Vatican II, les catholiques amenèrent les reliques de Saint Josaphat Kuntzevich, uniate grand persécuteur des orthodoxes en Ukraine. Ca donnait envie de mettre fin au schisme!

30.Posté par l'équipe de rédaction le 28/08/2010 19:28
L'hebdomadaire "La Pensée Russe" publie dans son N° 32 (27 août 2010) un article de Madame Marie Genko consacré au pèlerinage maritime consacré à l'exode de l'Armé Blanche de Sébastopol en 1920 ainsi qu'un texte de M. Vladimir Keline sur le même sujet.

29.Posté par Cathortho le 28/08/2010 16:41
@ Vadimir

" Heureusement qu'il y a eu Vatican II "... dont les Eglises orthodoxes n'ont hélas pas su, ou voulu, saisir la providentielle opportunité pour mettre fin au schisme !

Bonne fête.


28.Posté par vladimir le 28/08/2010 13:48
:)!
Heureusement qu'il y a eu Vatican II

Et surtout BONNE FÊTE!!!

27.Posté par Cathortho le 28/08/2010 00:02
@ Marie Genko, Irénée et Vladimir.

Voilà qui peut alimenter un de vos passe-temps favoris sur ce blog :

" Tant qu'on ne voyait, dans le monde, que Rome et Constantinople, la division de l'Eglise suivait naturellement celle de l'empire, et l'on disait l'Eglise occidentale et l'Eglise orientale, comme on disait l'empereur d'Occident et l'empereur d'Orient ; et même alors, il faut bien le remarquer, cette dénomination eût été fausse et trompeuse, si la même foi n'eût pas réuni les deux Eglises sous la suprématie d'un chef commun, puisque, dans cette supposition, elles n'auraient point eu de nom commun, et qu'il ne s'agit précisément que de ce nom, qui doit être catholique et universel pour représenter l'unité totale.
Voilà pourquoi les Eglises séparées de Rome n'ont plus de nom commun, et ne peuvent être désignées que par un nom négatif, qui déclare, non ce qu'elles sont, mais ce qu'elles ne sont pas ; et, sous ce dernier rapport, le mot seul de protestante conviendra à toutes et les renfermera toutes, parce qu'il embrasse très justement, dans sa généralité, toutes celles qui ont protesté contre l'unité.
Que si l'on descend au détail, le titre de photienne sera aussi juste que celui de luthérienne, calviniste, etc. ; tous ces noms désignant fort bien les différentes espèces de protestantismes réunis sous le genre universel ; mais jamais on ne leur trouvera un nom positif général. "
(Joseph de Maistre, "Du Pape", Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1928, p. 150.)

J'espère que vous avez apprécié.

26.Posté par vladimir le 27/08/2010 21:55
Nous sommes donc d'accord... Mais in ne dépend pas de nous de changer une dénomination officielle et qui a plusieurs siècles derrière elle!

Pour continuer mon commentaire 21, orthodoxie.com vient de publier: "Le 21 août, le patriarche Cyrille de Moscou a rencontré le métropolite Vladimir de Chisinau en Moldavie, métropole dans la juridiction du Patriarcat de Moscou. Lors de cette réunion, le patriarche s'est expliqué sur ce rattachement en disant que la "sainte Russie n'est pas un concept ethnique, politique ou linguistique, mais spirituel". Il a notamment ajouté "nous sommes une nation devant Dieu (...) Cette communauté de valeurs et l'orientation spirituelle commune qui façonnent l'unité spirituelle est au-dessus de toutes les frontières politiques". "

25.Posté par Irénée le 27/08/2010 15:25
En effet, patriarcat de Moscou me semble tout à fait appropié, et le plus exact, incluant toutes les langues, nationalités et cultures du territoire canonique du Patriarcat. Eglise russe reste pour moi trop connoté ... excusez moi...

24.Posté par vladimir le 27/08/2010 09:53
Bien cher Irénée,
Je vous remercie d'apprécier mes efforts de clarification et de précision. Vous avez totalement raison: nous employons tous trop de mots imprécis, connotés, émotionnels, pleins de sous-entendus et d'idées préconçues. Cela ne permet pas un débat clair et, au contraire, ajoute à la confusion.

Je vous suivrai volontiers sur appellation de l'Église russe, mais les appellations que vous proposez me semblent encore plus limitatives et connotées: on ne peut certainement pas la limiter à la Russie puisque, comme j'y insiste, il s'agit d'une Église multinationale présente sur les 5 continents; de plus son nom officiel est "Église orthodoxe russe" (http://www.patriarchia.ru/db/news/news.html). Une solution serait d'en revenir à "patriarcat de Moscou", comme pour les autres patriarcats de la pentarchie.
Bonne fête à tous!

23.Posté par Irénée le 27/08/2010 00:13
Merci Vladimir pour ces précisions.
Je ne joue pas sur les mots, bien au contraire, j'aimerais que nous soyons tous plus attentifs et plus précis dans les termes que nous utilisons...
A commencer par ne plus trop parler d'Eglise Russe, mais plutôt d'Eglise de Russie, voire d'Eglise en Russie...

22.Posté par Cathortho le 26/08/2010 18:25
@ Marie Genko, Irénée et Vladimir.

En ce qui me concerne, croire en l' "Eglise UNE, sainte, catholique et apostolique" me suffit.

Bonne continuation, et ... bon courage !

21.Posté par vladimir le 26/08/2010 17:54
Cher Irénée,
Vous me semblez jouer sur les mots:
- "retour à l'Eglise Mère" signifie le retour à l'ordre canonique: les diocèses doivent retourner sous l'autorité des synodes qui les ont fondés, s'ils les ont quittés de façon exceptionnelle et provisoire, jusqu'à ce qu'une solution canonique soit trouvée et qu'ils obtiennent la lettre de congé requise. En adhérant à l'orthodoxie, vous avez adhéré à un diocèse qui fait partie d'une Église autocéphale. Si c'est celle qui l'a fondé où si le changement de situation s'est fait de façon canonique - c'est son Église-mère et il n'y a pas de problème. Si non, nous trouvons anormal que l'ordre canonique soit bafoué pour de mauvais prétextes, et souvent des raison nationalistes (cas de l'Estonie)...
- Aucune Église ne se définit sur des bases nationales (phyletisme) (1) en dehors de ces cas. L'Église russe, à laquelle vous me semblez faire allusion, est probablement la moins liée à une nation, puisque elle est composée de plusieurs dizaines de nationalités différentes (ainsi, en 1990, aucun des 3 candidats au patriarcat n'était russe!); même si les Russes y sont actuellement les plus nombreux (de peu: ils sont rattrapés par les ukrainiens!) ils ne sont pas majoritaires (cf. composition du dernier concile local).

Par contre, comme chaque Église autocéphale, elle revendique une tradition culturelle et un charisme spécifiques, qui constituent sont apport particulier à l'Orthodoxie. C'est en effet bien cette "diversité dans l'unité" qui caractérise l'Orthodoxie et qui a un sens eschatologique profond et important. Comme l'écrit Mgr Kallistos (Ware) (in "L'orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", p.311) "l'Église orthodoxe est une icône de la Trinité, (...) reproduisant sur terre le mystère de l'unité dans la diversité (...) ". Ainsi, icônes de chacune des Personnes de la Trinité, les Églises autocéphales ont un charisme propre qui participe au charisme trinitaire de l'Église et présentent ensemble le Corps du Christ dans sa plénitude. Ce ne sont pas de simples divisions administratives: tout comme les Personnes de la Trinité, elles ont chacune leur apport propre à l'Unité de l'Église et c'est cet aspect essentiel de l'Orthodoxie qui me semble oublié dans vos commentaires.

(1) NB: la seule Église qui, a ma connaissance, intègre une composante nationale dans ses fondements est le patriarcat œcuménique: aussi bien le patriarche que les membres du synode et du concile qui les élit doivent avoir la nationalité turque!

20.Posté par Irénée le 26/08/2010 14:49
Votre réponse, chère Marie, traduit toute l'ambiguité de la situation !
En adhérant à l'orthodoxie, on adhère pas à la Sainte Russie, mais à l'Eglise indivise des Apôtres et des Pères;
On choisit certes une paroisse, mais j'ai choisi de n'être "ni grec, ni russe, ni roumain..."
Je ne suis pas pressé de franciser quoi que ce soit, et je crois bien n'en avoir jamais parlé. Pour autant, je ne pense pas que l'expression de tradition russe soit plus valable qu'une autre.
J'attend avec beaucoup de patience, mais en attendant je ne sais pas ce que pourrait signifier un "retour à l'Eglise Mère".

19.Posté par vladimir le 26/08/2010 10:03
Quelle Église se définit sur des bases nationale?

18.Posté par Marie Genko le 26/08/2010 09:34
Cher Vladimir,

Merci pour votre brillant développement !

Cher Irénée,

Vous, ou vos parents, avez adhéré à l'Orthodoxie!
C'est une grâce du Ciel et nous en sommes tous heureux pour vous!
Nous sommes heureux de vous accueillir dans la maison que nos avons construite pour le Seigneur.
Nous sommes heureux de vous comptez parmi nos frères orthodoxes!
C'est vous qui avez choisi votre place parmi nous, car vous auriez pu adhérer à une juridiction roumaine ou grecque.
Pourquoi êtes vous si pressé de franciser ou d'universaliser notre diocèse au nom de votre état de Français?
Les règles de l'Orthodoxie, Vladimir vient de nous les rappeler.
Est-ce si difficile de vous y soumettre et d'attendre avec patience que le Seigneur vous accorde la grâce que vous souhaitez :
Une orthodoxie complètement occidentale et même française?
Souvenez vous du magnifique Psaume de David:
"Le Seigneur est notre berger, rien ne saurait nous manquer!"


17.Posté par Irénée le 25/08/2010 23:57
La question qui demeure en vous lisant, c'est la manière dont celles et ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir des parents et des racines russes peuvent trouver leur voie et leur place dans une Eglise qui se définit sur des bases nationales.
A ce que je sache il n'est pas question de la Sainte Russie dans la Liturgie de St Jean Chrysostome !

16.Posté par vladimir le 25/08/2010 22:43
Je voudrais faire une mise au point sur cette notion "d'Église-mère" que Irénée fait semblant de découvrir. Il y a là, en réalité deux acceptions différentes:

1/ L'acception historique, à laquelle Irénée fait allusion, ou l'Église-mère est celle qui christianisé une Église-fille autocéphale, En ce sens, Jérusalem est bien la mère de toutes les Églises, Constantinople et la mère des Églises slaves et Moscou est la mère des Églises de Pologne, Tchéquie et Slovaquie, Amériques (OCA)... Ces filiations ne me semblent poser aucun problème à personne et je ne crois pas qu'il y ait là aucune matière à discussion . Remarquons au passage que toutes les naissances récentes d'Églises autocéphales sont le fait de l'Église russe, comme l'écrivait le P. Jean Meyendorff dans ce passage que je cite souvent"...la politique qu'à toujours suivi le Patriarcat de Moscou dont le but canonique et missionnaire a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle." En remplaçant "Américain" par "Européen", ne retrouve-t-on pas, avec 20 ans d'avance, la conclusion de la lettre d'avril 2003 du patriarche Alexia 2 de bienheureuse mémoire?

2/ Il ya une autre acception, qui est celle retenue par le communiqué de la Commission préparatoire inter-orthodoxe (Chambésy 10-16 décembre 2009): «Exprimant le consentement de l’Église-mère et le consensus panorthodoxe, le Patriarche œcuménique proclame officiellement l’autocéphalie de l’Église requérante en promulguant le Tome de l’autocéphalie. » (1). Ici il s'agit des relations entre une Église-mère autocéphale et une Église-fille, entité ecclésiale qui en fait partie. Il est en effet bien claire que chaque diocèse est l'Église locale, mais à partir du moment où, dans l'Orthodoxie, les diocèses sont regroupés en Églises autocéphales, ce sont elles les mères par rapport au x diocèses, ou groupes de diocèses (métropoles au sens russe) qui en font partie.

Je ne pense pas que quiconque pose la question en terme de "retour à l'Eglise mère", ou d'hégémonie de l'Église russe. Il s'agit simplement d'un retour aux fondements canoniques: aucun évêque, ou groupe d'évêques, ne peut quitter son Église autocéphale de son propre chef, sans le consentement du synode. C'est ce principe qui a été confirmé par la commission de Chambézy. Et c'est pourtant là que se pose le problème puisque, du fait des circonstances exceptionnelles du XXe siècle, des groupes d'évêques ont été contraints de changer de patriarcat sans cet accord de leur synode. Cela s'est toujours fait à titre provisoire, en attendant le retour à la normale (cf. tomos de 1931 pour Daru: "/que les paroisses/… soient considérées dorénavant comme formant PROVISOIREMENT, sur le territoire de l’Europe, un Exarchat unique et spécial … cet Exarchat russe orthodoxe PROVISOIRE ainsi établi,"(2) et devrait donc revenir au statuo quo ante dès ce retour à la normal constaté. C'est ce qui a été réalisé pour l'Église hors frontière, c'est le sens de l'appel du patriarche Daniel de Roumanie (3) et c'est à cela que pense Marie (comme beaucoup d'entre nous!) en considérant que c'est un préalable à tout progrès pour réaliser une unité plus profonde comme je le décris dans mon premier point.

Et pour la situation en Amériques, voici un intéressant témoignage en anglais: http://www.orthodoxytoday.org/articles6/MetrakosAmerica.php

(1) cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chambesy-COMMISSION-INTERORTHODOXE_a594.html
(2) cf. http://www.exarchat.eu/spip.php?article857. Les majuscules sont de VG.
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Appel-a-l-unite-et-a-la-dignite-roumaine-de-l-Eglise-orthodoxe-de-Roumanie_a821.html

15.Posté par Marie Genko le 25/08/2010 21:40
Cher Irénée,

Merci de me comprendre!
Évidemment que l'Orthodoxie n'est pas née en Russie!
L'orthodoxie, est la Vérité!
Parce qu'elle est la Vérité, l'Orthodoxie a cette merveilleuse faculté d'acculturation aux peuples qui l'adoptent!
Français, Grecs, Serbes ou Roumains, nous sommes tous orthodoxes, nous confessons tous la même Foi!
Cette Foi nous la proclamons, nous la chantons chacun dans notre langue et selon le génie musical de notre peuple!
Voilà pourquoi le devenir de l'Orthodoxie est universel! Car chaque peuple de notre terre peut la faire sienne.
Le peuple de mes parents était le peuple russe, voilà pourquoi je me reconnais dans l'Orthodoxie russe!
Voilà pourquoi, je prie dans une église qui a été construite par les Russes pour les Russes.
Cela n'a rien de commun avec du phylétisme, c'est ma fidélité à la mémoire de mes parents et à l'identité religieuse qu'ils m'ont transmise.
Je ne vois pas là en quoi je devrais être plus constructive, lorsque je m'efforce simplement de suivre l'enseignement que j'ai reçu?

14.Posté par Irénée le 25/08/2010 19:32
Je comprend parfaitement votre position et vos sentiments, et je les respecte.
Mais essayons quand m^me d'élargir un peu nos perspectives !
L'Eglise n'est pas née en Russie, l'Orthodoxie n'a pas été "inventée" par les russes et les sources du christianisme ne sont en rien ni russes, ni slaves !
Personne ne nie l'apport de la spiritualité, de la sainteté, et de beaucoup d'autres choses apportées par l'Eglise de Russie. Mais essayons de rester un peu plus calmes et constructifs sur ces questions...

13.Posté par Marie Genko le 25/08/2010 15:23

Cher Irénée,

Il est évident, et là je suis d'accord avec vous, que les fidèles orthodoxes se rendent en général à la paroisse la plus proche de leur domicile!
Surtout en Amérique du Sud, où il faut probablement faire plusieurs centaines de kilomètres pour assister à une liturgie!
Mais croyez moi, chacun d'entre nous est attaché à la liturgie de son enfance!
En Amérique du sud, j'irais certainement avec vous dans les paroisses d'Antioche, puisque j'ai cru comprendre dans votre message qu'il y a fort peu de paroisses russophones!
Et je suis certaine que ma prière serait tout autant agrée par le Seigneur!
Mais à Paris, je vais assister et communier à une Liturgie en slavon!
Parce que j'ai été élevée dans l'orthodoxie russe, et que je lui suis complètement fidèle et attachée!
Pourquoi vouloir à tout prix nier à l'Église de Russie sa création des églises et des paroisses russes de France et d'Europe occidentale?
Cela est tout simplement aller contre la Vérité!
L'Église russe est notre mère, et la moindre des reconnaissances filiales veut que nous l'aidions justement aujourd'hui dans son combat pour rétablir la vérité historique!
Le mensonge des bolcheviques est encore hélas omniprésent dans en Russie!
Allons nous nous taire et regarder avec indifférence, nos frères orthodoxes russes se débattre contre tout le poison léniniste encore si présent dans bien des esprits?
Nier à l'Église de Russie qu'elle est notre Mère, c'est l'abandonner alors justement qu'elle a tant besoin de nos forces vives!
Et pour moi, c'est en plus de cela aller contre le commandement d'amour envers notre prochain!

Pour ce qui est de l'OCA, n'oublions pas que c'est Moscou qui lui a donné son indépendance!
Et cette indépendance n'a pas encore été avalisée par l'ensemble des autres patriarcats, selon la tradition orthodoxe.

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