C.H.
Le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s’est rendu samedi 3 mars au Phanar, à Istanbul, où il a été reçu par le patriarche Bartholomée. Il s’agit de la première visite d’un chef de la diplomatie turque au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople depuis 1950.

Bartholomée Ier a exprimé sa satisfaction à l’égard du changement d’attitude du gouvernement turc envers le Patriarcat œcuménique et exprimé l’espoir d’une résolution prochaine de toutes les questions qui concernent le Patriarcat et les communautés chrétiennes en Turquie.

Pour sa part, le ministre turc a réitéré la volonté du gouvernement de favoriser une coexistence harmonieuse de toutes les communautés religieuses dans le pays. « Les traditions et les coutumes des communautés chrétiennes sont notre héritage culturel commun », aurait-il déclaré juste avant sa rencontre avec le patriarche œcuménique.

Le ministre a aussi déclaré que la politique du gouvernement turc envers ses minorités n’est pas fondée sur une quelconque « réciprocité », mais elle exprime « l’égalité devant la loi et l’égalité devant la loi, comme la conçoit le gouvernement ».

En question, la réouverture du séminaire de Halki

La visite de Ahmet Davutoglu a été précédée par celles du premier vice-président du gouvernement turc Bülent Arints, en janvier, et, tout récemment, du ministre adjoint des affaires étrangères, Dimitris Droutsas, mercredi 29 février, au Phanar.

Le patriarche avait exprimé une nouvelle fois le vœu que soit ouverte prochainement le séminaire de Halki, principal centre d’éducation religieuse orthodoxe en Turquie, fermé en 1971 par les autorités. Or, le patriarche devant être de nationalité turque et devant avoir été formé en Turquie, la succession de l’actuel Bartholomée Ier est singulièrement compliquée par cette fermeture. L’Union européenne, dont la Turquie souhaite devenir membre, demande depuis longtemps la réouverture de ce séminaire.

Ces visites sont emblématiques des nouvelles relations entre le gouvernement turc et le Patriarcat, et plus....Suite LA CROIX

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Mars 2012 à 09:57 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 17/04/2012 21:24
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Religion > Actualité

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17/4/12 - 16 H 44 mis à jour le 17/4/12 - 17 H 36

En Turquie, le timide retour des syriens-orthodoxes

Encouragées à demi-mot par le gouvernement, une quarantaine de familles de culture syriaque se sont réinstallées définitivement dans la région du Tour Abdin, au sud-est de la Turquie

Mais les conditions de vie restent difficiles pour ce peuple qui fut contraint à un exode massif après la seconde guerre mondiale

C’est avec fierté que Yakop Gabriel ouvre les portes de sa fabrique de vin. Situé à la sortie de la ville de Midyat, le bâtiment de pierres de taille se repère de loin. « Nous produisons 150 000 bouteilles par an », explique le quinquagénaire souriant qui souhaite relancer la tradition viticole dans cette région du Tour Abdin, la « Montagne des serviteurs de Dieu », centre spirituel du monde chrétien syrien-orthodoxe.

Originaire d’un village proche de la Syrie, Yakop Gabriel est un pionnier. Après vingt-trois années d’exil en Suisse, il est rentré au pays en 2002, en famille. « Nous étions les premiers chrétiens à revenir pour de bon. Nous étions suivis et surveillés. Les difficultés ont été nombreuses mais nous ne regrettons rien. » Après avoir créé une association culturelle, il a été élu au conseil municipal de Midyat et s’apprête à ouvrir un hôtel. « Mon objectif est d’aider les syriens-orthodoxes installés en Europe à revenir. Car nous sommes les habitants de cette terre. »

La présence syriaque sur ces terres rocailleuses et sauvages est bien antérieure à celle des Kurdes, Turcs et Arabes aujourd’hui majoritaires. Par ses églises et monastères, en ruine ou en état, chaque village rappelle l’importance de cette communauté utilisant la langue du Christ, l’araméen, pour la liturgie et qui, d’après le P. Gabriel Akyüz, de Mardin, comptait près de 60 000 membres dans les années 1970 contre à peine 3 000 âmes aujourd’hui.
« Nous étions coincés entre l’armée et le PKK »

Le départ de ces chrétiens orientaux, rattachés au patriarche d’Antioche installé en Syrie, a débuté en 1895. Il s’est amplifié lors des massacres de la première guerre mondiale. Après la mise en place en 1942 d’un impôt visant les chrétiens, les problèmes économiques dans les années 1960, et le conflit provoqué par la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’exode s’intensifie dans les années 1980-1990.

« Nous étions coincés entre l’armée et le PKK », confirme Saliba Artas, rentré l’an dernier après trente ans passés en Suisse. « Avec l’état d’urgence décrété dans la région, les meurtres non élucidés, ceux qui étaient partis, comme moi, n’ont pas pu rentrer. »

Aujourd’hui, les retours ne sont certes pas encore massifs – une quarantaine de familles se sont installées définitivement – mais presque chaque village du Tour Abdin constate le retour de quelques chrétiens, retraités ou couples avec enfants. Sans compter les centaines de vacanciers qui, chaque été, rénovent leurs maisons ou en construisent de nouvelles.
« En Suisse, tout était facile »

Aziz Demir a joué un rôle moteur dans ce processus. Après vingt et un ans en Suisse, il est rentré en 2006, non seulement avec sa femme et son fils, mais avec neuf autres familles. « Ce fut une décision collective. Rentrer ensemble était plus facile », avoue cet homme, devenu maire du village de Kafro où d’immenses villas de pierres de taille, clôturées, ont surgi du sol. « En Suisse, tout était facile », reconnaît-il, face à une cheminée où trône un crucifix. « Mais cela ne suffit pas lorsqu’on ne se sent pas chez soi. Notre amour de la patrie nous a fait revenir. »

Pour ces familles habituées aux standards européens, le changement de vie a été brutal dans cette région rurale, sous-développée, sans système de santé efficace. Dans le village voisin, des cours de syriaque sont dispensés par l’Église, mais le dernier lycée communautaire a fermé ses portes en 1926. Le P. Gabriel Akyüz demande sa réouverture et s’appuie sur le traité de Lausanne de 1923 qui accorde des avantages à des minorités non musulmanes du pays.

Pour ce prêtre, le retour d’exilés européens est un phénomène « important ». « Avant, les syriens-orthodoxes se considéraient comme chrétiens dans un pays musulman. Lorsqu’ils sont arrivés en Europe, ils ont développé un sentiment national et ont décidé de rentrer chez eux. Leur identité chrétienne est passée au second plan. »
« Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains »

Il faut ajouter à cela un retour relatif au calme dans la région. Dès 2001, le premier ministre de l’époque, Bülent Ecevit, appelle les syriaques à rentrer. Ankara redouble alors d’efforts pour entamer les négociations d’adhésion avec Bruxelles. L’état d’urgence est levé et une réforme permet aux habitants de la région d’obtenir des actes de propriété.

De nombreux chrétiens font le voyage pour obtenir ces fameux sésames mais la déception s’impose face aux confiscations de terres jugées non exploitées. « Ma famille possédait 60 hectares, nous n’en avons plus que dix » explique Lahdo, 75 ans, revenu d’Allemagne en 2004. « Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains et gagner contre le ministère des forêts relève du rêve. » Ce vieil homme plante toutefois des pastèques sur l’une de ses parcelles « confisquées », au pied de sa nouvelle villa.
« Notre avenir est lié à celui du pays »

Malgré ces différends, Ankara a timidement soutenu ce phénomène de retour par une aide immobilière. Les fondations non musulmanes ont aussi obtenu le droit de récupérer certains biens confisqués et, autre première, un syriaque a été élu député en juin 2011. Longtemps absents de la scène politique, les syriens-orthodoxes ont fait entendre leur voix dans l’actuel travail constitutionnel. Toutefois, face aux fantasmes qu’éveille dans cette région très conservatrice l’idée d’un afflux de chrétiens, la communauté refuse de trop rendre publics ces retours.

« Notre avenir est lié à celui du pays et à la résolution ou non du conflit kurde » note le maire de Kafro, Aziz Demir. « Nous voulons être traités comme n’importe quel citoyen de Turquie. Si demain nous obtenons nos droits, les gens rentreront. »

Attendre des réformes d’Ankara ? Kenan Karatas, le maire de Yemisli qui a vécu trente-sept ans à Istanbul, est pressé. Après la rénovation de l’une des deux églises du village, il cherche un prêtre, veut ouvrir un café et compte convaincre dix familles de s’installer définitivement. Leurs maisons, toutes neuves, les y attendent.

DELPHINE NERBOLLIER, à Midyat (Turquie)

2.Posté par Vladimir le 07/07/2012 08:40
LE PREMIER DIGNITAIRE MUSULMAN APPELLE A ROUVRIR UN SEMINAIRE ORTHODOXE (Source : AFP) 06/07/2012

Turquie Le premier dignitaire musulman de Turquie a appelé hier après une rare visite au patriarcat œcuménique orthodoxe d’Istanbul à la réouverture d’une importante école de théologie.
« Le fait que dans ce pays un quelconque groupe religieux en soit réduit pour former ses propres prêtres (à les envoyer) à l’étranger ne fait pas honneur à la grandeur de ce pays », a déclaré Mehmet Görmez, le chef de la direction des affaires religieuses, responsable des mosquées et des imams en Turquie. M. Görmez répondait à une question d’un journaliste sur la situation du séminaire orthodoxe de Halki, à Istanbul, après s’être entretenu avec le patriarche Bartholomée Ier au cours de la première visite au patriarcat d’un chef des affaires religieuses depuis 2001, selon une conseillère du patriarche. « Nous pensons que pouvoir donner à ses enfants une éducation qui convient à sa foi, pouvoir former ses propres hommes de religion est un droit pour les gens, quelles que soient leur identité ou leur religion », a ajouté M. Görmez. « Nous voulons croire que notre gouvernement a une approche positive à ce sujet. On nous a souvent donné de l’espoir et malheureusement la réouverture n’a pas eu lieu, mais nous continuerons toujours de garder espoir », a pour sa part commenté Bartholomée Ier.

L’institut de théologie de Halki, situé sur une île près d’Istanbul, a été le principal centre d’éducation religieuse orthodoxe en Turquie pendant plus d’un siècle, avant d’être fermé par les autorités turques en 1971, en vertu d’une loi plaçant les universités sous le contrôle de l’État. Sans lui, l’Église ne peut former son clergé, ce qui complique notamment la succession de Bartholomée Ier. Des responsables turcs se sont dit favorables à la réouverture du séminaire mais ont indiqué que des problèmes procéduraux y faisaient obstacle, l’établissement ne correspondant à aucune catégorie du système d’enseignement turc.

D’ailleurs, l’Union européenne, dont la Turquie souhaite devenir membre, demande depuis longtemps la réouverture de ce séminaire.

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