INTERFAX publie une interview du jeune grand duc Georges Mihailovich, fils de la grande duchesse Marie Vladimirovna, considéré comme héritier du trône par une partie des monarchistes russes. Il déclare qu'il faut refaire un point complet sur l'authenticité des restes découverts près d'Iekaterinbourg.

"De nombreuses erreurs ont été commises (…) et nombre de faits font penser que la commission avait comme objectif d'organiser un show politique et non d'établir la vérité" dit-il à propos des recherches de 1991-98. "L'enterrement de 1998 a été organisé "à la va-vite", sans l'accord de l'Église orthodoxe russe ni de la Maison Impériale. Les dix questions posées par patriarche Alexis II, de bienheureuse mémoire en 1998, n'ont jamais reçu de réponses valables …"

Le grand duc considère qu'il faut laisser passer un peu de temps et reprendre l'étude du problème dans une atmosphère dépassionnée. "L'expertise doit être objective et considérer tous les aspes. Elle doit être menée dans la transparence et ses résultats doivent être ouverts aux milieux scientifiques, à la société à l'Église et à la famille.

C'est uniquement dans ces conditions là qu'on pourra définitivement dire si les restes découverts près d'Iekaterinbourg sont les reliques des saints martyres impériaux, ou s'il s'agit des cendres d'autres victimes de la terreur. Dans tous les cas ces restes doivent êtres considérés avec respect et ne pas servir de monnaie d'échange dans des jeux politiques" a-t-il terminé.

Rappelons que les restes des membres de la famille Romanov ont été retrouvés en deux fois:

- Une première fosse commune a livré en 1991 des restes officiellement identifiés comme étant ceux de l'empereur, de l'impératrice, de leurs filles Olga, Tatiana et Anastasie, et de leurs serviteurs. Ils ont été inhumés en grande pompe dans la cathédrale des Saints Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg le 17 juillet 1998 en présence de plusieurs représentants des Romanov, mais pas de la grande duchesse Marie Vladimirovna ni de son fils. Une vive polémique sur leur authenticité avait de fait éclaté à l'époque, l'Eglise Russe ayant mis en doute les résultats des tests ADN (il s'agit des 10 questions dont parle le grand duc).
Toutefois l'identité des restes à été confirmée en 2008 par comparaison avec l'ADN des taches de sang présentes sur la chemise que portait Nicolas II, encore héritier, lorsqu'il fut blessé au cours d'un voyage au Japon en 1891

- Les restes de deux autres corps brulés ont été découverts non loin de la première fosse en 2007 et les tests ADN ont confirmé qu'il s'agissait du Tsarévitch Alexis et de sa sœur Marie. Ces reliques n'ont toujours pas trouvé de sépulture et je pense que c'est à cela que fait allusion la dernière phrase du grand duc. (Cf. Commentaire 7 à "Exécution de Nicolas-II les Romanov exigent la reprise de l enquête")

Le 15 janvier 2009 l'enquête criminelle était close mais la grande duchesse Marie Vladimirovna a fait appel de cette décision. L'Église n'a pas fait connaître sa position depuis 1998.

Le 25 août 2009 les archéologues ont trouvé sur place un récipient ayant, d'après eux, contenu l'acide sulfurique avec lequel les assassins avaient tenté de dissoudre les restes de la famille impériale et, en octobre 2009, une nouvelle analyse permettait de trouver des traces de l'hémophilie dont soufrait le Tsarévitch Alexis.

Il me semble que toutes les conditions sont réunies pour que l'Église russe reconnaisse aussi l'identité des reliques: non seulement tous les résultats des analyses scientifiques concordent, mais il commence aussi à y avoir des "signes" non scientifiques: piété populaire sur les lieux du massacre et de l'invention des restes, icône du Tsarevich exsudant de la myrrhe.

Vladimir Golovanow

Rédigé par Vladimir Golovanow le 27 Février 2010 à 17:46 | 0 commentaire | Permalien



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