Staline a transformé  la Russie en un "vaste royaume de vulgarité et de brutalité "
Nous venons de commémorer les Nouveaux Martyres russes et, sans faire de lien apparent, le père Dimitri Smirnov responsable du département du patriarcat de Moscou chargé des relations avec l'armée et les forces de l'ordre, vient de prononcer un nouveau réquisitoire implacable contre le bolchévisme (SOP du 12 fév 2010). Répondant à une question sur le rôle de Staline dans l'histoire de la Russie à la radio orthodoxe "Radonège", le responsable patriarcal a dit que Staline a été " un fléau pour le peuple russe, une sorte de punition envoyée par Dieu". Puis le père Dimitri a souligné que Staline n'avait rien apporté de bien au peuple russe, mais qu'au contraire il était responsable de la mort de millions d'hommes. " C'était un être impitoyable, terrifiant […] qui se fichait complètement des autres, même de ses proches, et n'éprouvait aucune pitié pour personne ", a-t-il rappelé. A ceux qui, aujourd'hui encore, dans la société post-soviétique, rêvent de réhabiliter Staline et le communisme, il a conseillé d'" aller passer, ne serait-ce qu'un mois, dans un camp [du Goulag] ", quant à ceux qui attribuent à Staline le mérite de la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie, il leur a rétorqué que "Staline avait trahi tous les soldats de l'Armée rouge le jour où il a dit que tout prisonnier soviétique était un traître".

Les conséquences des 70 ans de régime soviétique, qui ont transformé la Russie, toujours selon père Dimitri Smirnov, en un "vaste royaume de vulgarité et de brutalité", n'ont pas encore été surmontées. " Le peuple [russe] dans sa grande majorité n'a toujours pas pris conscience de son péché contre Dieu, ni de son rejet de la foi, de la destruction des églises, des meurtres de prêtres ", - a-t-il affirmé, avant de pointer du doigt les tares de la société russe d'aujourd'hui.

"Alors que nous étions les maîtres d'un sixième des terres émergées, nous sommes devenus le peuple le plus effrayant de la planète du point de vue du taux de consommation d'alcool par habitant, de la criminalité, de la prostitution, de la drogue, des avortements. Et pour ce qui est de la corruption, nous sommes à la première place devant tous les pays du monde : autrement dit, ici, tout est corrompu ", a-t-il poursuivi.

Le père Dimitri occupe un des postes clés de l'Église, dont les responsabilités au sein des forces armées ne cessent de grandir, en particulier avec la nomination de 400 aumôniers qui vient d'être annoncée. Il est aussi l'un des principaux portes paroles de la campagne que l'Église mène depuis des années pour la condamnation du bolchévisme. Rappelons en particulier ses déclarations les plus récentes comparant Staline à Juda et dénonçant la responsabilité de Lénine et Staline dans l'alcoolisme qui sévit en Russie.

La campagne de l'Église pour condamner le bolchévisme a, de fait atteint un point culminant l'an dernier et les principaux responsables de l'Église se sont prononcés en termes très forts. Rappelons en les points quelques uns: après la publication du livre du père Georges Mitrofanov, professeur à l'Académie de théologie de Saint-Pétersbourg et membre de la commission de canonisation, "La tragédie de la Russie: les sujets interdits de l'Histoire du 20e siècle", le p. Philippe (Riabykh), vice-responsable du Département des relations extérieures (DREE) du Patriarcat, a adressé une lettre ouverte au parti communiste pour s’élever contre les tentatives de réhabiliter Staline, et père Vsévolod Tchapline, président du département synodal Église et Société du patriarcat de Moscoum a protesté contre une inscription à la gloire de Staline dans le métro.

Enfin Mgr Hilarion de Volokolamsk, a prononcé une condamnation sans appel; "J’estime que Staline était un monstre, un nabot spirituel, qu’il a mis en place un abominable système anti humain fondé sur le mensonge, la violence et la terreur. Il est l’instigateur du génocide des peuples du pays, il assume la responsabilité de l’extermination de nombreux millions d’innocents. Staline est en cela similaire à Hitler.", le patriarche Cyrille a ajouté son autorité à cette position en renvoyant stalinisme et hitlérisme dos à dos et, pour finir, la condamnation est venue du plus haut sommet de l'état: le président Medvedev a écrit à son tour un véritable réquisitoire, contrant par avance les principaux arguments adverses et lançant une campagne pour le devoir de mémoire envers les victimes.

Ce combat ne peut pas être considéré comme terminé pour autant, nombre de Russes rêvant toujours de réhabilitation, comme le dénonce p. Dimitri, et s'accrochant au culte de Lénine. Mais lé aussi l'Église est au premier rang: le père Vsévolod Tchapline est monté au créneau pour rappeler "qu'on ne doit pas ignorer le fait que sur ordre d'Oulianov de nombreuses actions criminelles et amorales furent perpétrées, y compris les massacres d'un grand nombre d'innocents qui n'avaient d'autre faute que leur origine sociale. C'est un fait historique démontré", et le père Dimitri a renchérit en mettant Lénine et Staline dans le même sac comme je l'ai rappelé.
Nous pouvons être certains que l'anniversaire de Lénine en avril, qui était fêté sous le bolchevisme, sera l'occasion pour l'Église de renouveler et sa condamnation et son ancienne exigence de débarrasser la Place Rouge de la momie de Lénine.

Lien:p.Dimitri Smirnov

Par V. Golovanow

Rédigé par Vladimir Golovanow le 13 Février 2010 à 17:24 | 0 commentaire | Permalien



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