Le pape François a adressé une lettre au G20 appelant à la retenue militaire en Syrie, tandis que le Saint-Siège a exposé aux ambassadeurs accrédités les principes d’une solution politique.

Plusieurs hauts responsables du Vatican ont donné de la voix, par des tribunes ou interviews, pour relayer l’opposition à une aventure militaire en Syrie

Toute cette semaine, plusieurs hauts responsables du Vatican, tel, entre autres, le cardinal Leonardo Sandri, ont donné de la voix, par des tribunes ou interviews, pour relayer l’opposition à une aventure militaire en Syrie. Le cardinal français Jean-Louis Tauran s’exprime actuellement au Moyen-Orient. Le pape lui-même est personnellement très préoccupé par les massacres en Syrie, comme en témoignent ses nombreux tweets envoyés ces derniers jours pour communiquer son rejet de l’option militair

Ce rejet a été exposé jeudi 6 septembre par Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les États, devant 71 ambassadeurs. Rappelant les efforts diplomatiques du Vatican depuis la première visite dans la région en novembre dernier du cardinal Robert Sarah, président du Conseil pontifical Cor Unum, qui traite des affaires humanitaires, ou le maintien à Damas du nonce, Mgr Mario Zenari, le « ministre des affaires étrangères du Vatican » a énuméré les principes pouvant guider une négociation de sortie du conflit : respect de l’intégrité territoriale de la Syrie, garanties à toutes les composantes de la société, y compris les chrétiens mais aussi la minorité alaouite (à laquelle appartient la famille de Bachar Al Assad), d’avoir leur place dans la Syrie de demain et dans la formation des lois et d’une nouvelle constitution, respect des droits de l’homme, notamment de la liberté religieuse, isolement des groupes extrémistes et assistance pour la reconstruction du pays. Dans l’immédiat, le Vatican réclame au moins un cessez-le-feu, même partiel, pour permettre une assistance humanitaire et l’acheminement de médicaments à une population syrienne en souffrance.

« le Saint-Siège a un rôle moral, qui ne va pas au-delà des principes puisqu’il ne dispose pas des moyens des puissances »

Comme l’a précisé Mgr Mamberti, « le Saint-Siège a un rôle moral, qui ne va pas au-delà des principes puisqu’il ne dispose pas des moyens des puissances ». À charge pour celles-ci de relayer ces principes, selon le Vatican, qui double cette offensive diplomatique d’une démarche spirituelle.

Outre cette dimension confessionnelle, la veillée de quatre heures, samedi 7 septembre, donnera, par la foule attendue place Saint-Pierre, une image forte à l’opposition à une intervention militaire en Syrie. Un élément de communication bien compris aussi comme tel dans les milieux diplomatiques, où la démarche du pape depuis dimanche 1er septembre survient à un moment judicieusement choisi alors que les grandes puissances, de Washington à Moscou en passant par Londres et Paris, montrent leurs tiraillements internes et leurs divisions face au conflit syrien.

La Croix SÉBASTIEN MAILLARD, à Rome

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Septembre 2013 à 20:41 | 7 commentaires | Permalien



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