En relation avec la situation complexe en Ukraine et les derniers événements retentissants, a eu lieu à Kiev, le 11 décembre, une table ronde nationale, dont l’objectif était de d’explorer les voies pour parvenir à un compromis dans la situation donnée. Ladite réunion, au Palais national des arts « Ukraine », était placée sous la présidence de Léonide Kravtchouk, qui fut le premier président de l’Ukraine indépendante, avec la participation de l’ex-président Léonide Koutchma, des représentants des autorités ukrainiennes, des partis politiques, des représentants des religions et de la société, ainsi que des médias. Avec la bénédiction du primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine, le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Vladimir, le métropolite de Vychgorod et Tchenobyl Paul, supérieur de la laure des Grottes de Kiev, a pris part à cette réunion. Évoquant la question du rétablissement de la stabilité politique en Ukraine, le métropolite Paul a appelé toutes les parties aux conflits à la réconciliation, la compréhension et au respect mutuels : SUITE Orthodoxie.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Décembre 2013 à 12:50 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G le 25/12/2013 11:47
EN UKRAINE, ORTHODOXES ET CATHOLIQUES UNIS CONTRE LA VIOLENCE

La fête de Noël est fêtée aujourd'hui par une partie des manifestants de "l'Eromaïdan" avec une grande crèche, l'église catholique voisine est bondée et les activistes appellent à maintenir la pression en restant sur la place jusqu'au Noël julien… Les Eglises sont de fait impliquées dans les derniers évènements Ukrainiens comme le montre François-Xavier Maigre, journaliste à "La Croix", dont l'intéressante analyse ci-après rend assez bien compte de la situation.

Citation:

« Il serait anachronique d’analyser la crise ukrainienne à l’aune des anciens clivages, assure le philosophe ukrainien orthodoxe Constantin Sigov. Depuis le début des manifestations, l’ensemble des Églises orthodoxes et l’Église gréco-catholique s’efforcent de parler d’une seule voix. Leur coopération a franchi un cap. »

Dès le 27 novembre, une déclaration du Conseil des Églises et organisations religieuses d’Ukraine appelait à tout faire pour éviter la violence. Une déclaration à laquelle s’était associé le métropolite orthodoxe Volodymyr, après avoir lui-même lancé un appel au calme.

Pour l’historien orthodoxe Antoine Arjakovsky, directeur émérite de l’Institut d’études œcuméniques de Lviv, à l’ouest du pays, cette unanimité dénote une nette évolution depuis la Révolution orange de 2004 : « À l’époque, l’Église orthodoxe se situait clairement du côté pro-russe. Mais aujourd’hui, de nombreux prêtres orthodoxes se trouvent parmi les manifestants de la place de l’Indépendance. »

UN « SIGNE DE MATURITE POLITIQUE ET RELIGIEUSE »

De fait, sur la place où des manifestants campent pour protester, une messe orthodoxe était célébrée deux fois par jour, à 8 h 00 du matin et 23 h 00. Le 1er décembre dernier, un monastère orthodoxe situé près de la place de l’indépendance a ouvert ses portes aux manifestants, poursuivis par la police, afin de leur donner asile.

Cet observateur y voit un « signe de maturité politique et religieuse » de l’orthodoxie ukrainienne, dont la branche majoritaire relève du Patriarcat de Moscou. Les 15 millions de fidèles de cette Église sont traditionnellement plus influencés par la Russie que l’Occident.

Et en raison du passif lié à l’ère communiste, les relations n’ont pas été au beau fixe avec l’Église gréco-catholique ukrainienne (5 millions de fidèles), rattachée, elle, à Rome, et culturellement plus proche de l’Europe. La présence d’une importante branche orthodoxe dissidente de Moscou – le Patriarcat de Kiev, pro-ukrainien – complique le panorama.

« UNE UNITE TRES FORTE »

Cependant, cette lecture éclatée est démentie par les événements en cours : « Toute l’Ukraine a été choquée de voir, pour la première fois depuis l’indépendance, les forces de l’ordre s’en prendre à des manifestants pacifiques en les battant jusqu’au sang », souligne Antoine Arjakovsky, qui imagine mal comment le président Ianoukovitch pourrait continuer à gouverner après ces débordements.

Signe de cette convergence, le numéro deux du Patriarcat de Moscou en Ukraine a récemment exprimé sa sympathie envers l’Église gréco-catholique, se démarquant du climat soupçonneux qui a longtemps empoisonné leurs rapports.

« Nous ressentons une unité très forte », confirme Mgr Borys Gudziak, exarque apostolique pour les Ukrainiens de France (gréco-catholique), actuellement à Kiev, où il célébrait mercredi 11 décembre l’office parmi les manifestants qu’il était venu soutenir.

« LA NECESSITE D’ECOUTER LE PEUPLE »

« L’Église orthodoxe désapprouve les méthodes d’un gouvernement dont elle est pourtant proche. Ensemble, nous voulons souligner la nécessité d’écouter le peuple », témoigne cet évêque, indigné par la répression à laquelle il assiste.

A en croire Antoine Arjakovsky, même dans les régions orientales du pays, à majorité orthodoxe et russophone, beaucoup prennent leurs distances avec un discours pro russe et anti-occidental, conscients que l’avenir du pays se joue à l’Ouest.(*)

« Les Ukrainiens ont à défendre la dignité humaine cruellement mise en danger par les régimes de Minsk et de Moscou, estime Constantin Sigov. Cette tentation dictatoriale du Kremlin ne vise pas seulement les pays de l’Est, mais les valeurs européennes de base ».

François-Xavier Maigre 11/12/13 - 18 H 06

http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/En-Ukraine-orthodoxes-et-catholiques-unis-autour-des-manifestants-2013-12-11-1074559

(*) Commentaire de VG: cette affirmation ne semble pas confirmée sur le terrain: selon un sondage effectué la semaine dernière par Research&Branding (société d'études sociologiques considérée comme proche du Parti des régions du président Yakounovich), si 84% des habitants de l'ouest soutiennent les manifestants, 81% de ceux de l'est leurs sont opposés…

2.Posté par Vladimir.G le 27/12/2013 18:02
MGR HILARION DE VOLOKOLAMSK A PROPOS DE LA SITUATION EN UKRAINE
- Question: Quel est votre appréciation de la situation actuelle dans ce pays ? L’Ukraine doit-elle signer la convention sur l’association et le libre marché dans la Communauté européenne ?

- Mgr Hilarion: Comment vous le savez, le baptême de la Russie et toute l’histoire ultérieure de l’Église orthodoxe russe prennent leur source à Kiev. Historiquement parlant, Kiev est le cœur de la sainte Russie, non pas seulement en tant que ville « d’où est partie la Terre russe », mais en tant que lieu où naquit l’Église russe. Aujourd’hui, notre Église suit les évènements avec inquiétude. Nous prions avec toute l’Ukraine orthodoxe, pour que la paix et la concorde règnent sur le sol ukrainien.

Certes, l’Ukraine, en tant qu’état souverain, a le droit de choisir librement si elle doit ou non signer la convention sur l’association de l’Ukraine à l’Union européenne. La direction du pays est chargée d’une lourde responsabilité. C’est aux dirigeants qu’il revient de prendre la décision qui servira au bien du peuple ukrainien, non seulement matériellement, mais spirituellement.

Je suis convaincu que malgré les changements de la conjoncture politique, et ils sont fréquents en Ukraine, notre unité spirituelle est indestructible. Aujourd’hui, l’Église russe reste le fondement de l’identité civilisationnelle du monde slave oriental, elle est le garant de son unité par-delà les frontières linguistiques, nationales et autres. L’appartenance à cette communion ne porte pas atteinte à la souveraineté des états nationaux, elle les aide au contraire à être plus forts dans un monde divisé.

- Question: Vous êtes en contact régulier avec le Vatican. Commencent-ils à prendre conscience des fautes commises par les Gréco-catholiques en Ukraine ? Le Patriarcat de Moscou, comme chacun sait, n’a jamais reçu d’excuses pour les attentats contre les prêtres orthodoxes et les occupations d’églises.

- Mgr Hilarion: Le Vatican n’a jamais déclaré qu’il approuvait les violences commises par les Gréco-catholiques lors de l’occupation des lieux de culte appartenant à l’Église orthodoxe russe en Ukraine occidentale à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Le Saint Siège a participé aux travaux de la commission quadripartite composée de représentants du Patriarcat de Moscou, de l’Église catholique, de l’Église orthodoxe ukrainienne et de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, créée le 16 janvier 1990 à l’initiative du Patriarcat de Moscou pour résoudre la situation en Ukraine occidentale. Malheureusement, cette commission a dû cesser ses travaux, sans que ce soit la faute de l’Église orthodoxe.

En 1993, la Commission mixte de dialogue théologie orthodoxe-catholique a adopté à Balamand un document dans lequel les représentants de l’Église catholique romaine condamnaient l’uniatisme en tant que moyen d’union ecclésiale.

Pendant mes rencontres avec les papes Benoît XVI et François, j’ai constaté qu’ils comprenaient la position du Patriarcat de Moscou sur le conflit entre gréco-catholiques et orthodoxes en Ukraine.

Il faut bien garder à l’esprit que l’Église gréco-catholique d’Ukraine, comme toutes les autres Églises catholiques orientales, reconnaît le Pape comme son chef, mais dispose cependant d’une large autonomie et s’efforce d’éviter une trop grande ingérence du Vatican dans ses affaires internes. Ceci complique sensiblement le processus de réconciliation entre les Églises en Ukraine.

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile