Vlasov et Staline sont des traitres comme Juda
"Le général Vlasov a suivi le même chemin que Juda" a déclaré le p. Dimitri Smirnov, président du département des relations avec l'armée du Saint Synode de l'Église russe, lors d'une table ronde à Moscou. "Le général A. Vlasov faisait partie de l'Armée Rouge comme Juda faisait partie de la communauté des apôtres", a continué le p. Dimitri, "jusqu'à ce que l'avidité prenne le dessus". Et il explique que les deux ressorts de la trahison sont la peur et l'avidité et que "ces deux racines de la trahison se retrouvent dans la biographie du général-lieutenant Vlasov". Interfax;

"Joseph Staline peut aussi être considéré comme un traître. En donnant l'ordre de fusiller tout soldat russe fait prisonnier par l'ennemi, il reniait ses propres hommes" a ajouté le prêtre.

Commentaire: voilà une analyse intéressante à double titre:

1/ Même s'il confirme la trahison de Vlasov, le p. Dimitri ne se contente pas de le condamner sans appel, comme le faisait la propagande soviétique, mais ouvre les portes à la recherche des raisons de cette trahison. Or c'est actuellement là que se situe le débat essentiel. Après les raisons traditionnelles (la peur et l'avidité), qui ne sont pas développées, le responsable des relations de l'Église avec l'armée relance le débat sur la responsabilité du système et de son chef. Et il reprend là la thèse, déjà développée par Soljenitsine dans l'Archipel, que ce ne sont pas ces soldats perdus qui ont trahis la Patrie, mais la Patrie qui avait trahi ses enfants: c'est un point important du procès qui est fait au régime qui est ainsi repris par un représentant officiel de l'Église parlant dans le cadre de ses fonctions.

2/ En pointant carrément la responsabilité personnelle de Staline, désigné comme traitre au même titre que Vlasov, le p. Dimitri apporte sa pierre au déboulonnage du Petit Père du peuple. Il participe ainsi à la campagne de déstalinisation en cours dans laquelle le rôle moteur de l'Église a été souligné à maintes reprises.

Des extraits de l'ouvrage:
L’archiprêtre Georges Mitrofanov : «La tragédie de la Russie : les sujets interdits de l’Histoire du XXe siècle»

Rédigé par Vladimir Golovanow le 16 Novembre 2009 à 09:40 | 0 commentaire | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile