Le Vatican n'a pas reconnu la nouvelle église d'Ukraine afin de ne pas nuire à ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe
Le site "VaticanNews" annonce la formation en Ukraine d'une "nouvelle église" avec à sa tête le métropolite Épiphane. Le service de presse du Vatican précise que cette information n'en est qu'une parmi d'autres.

L'agence TASS, se référant à des sources bien informées annonce que le Vatican a décidé de ne pas établir de contacts avec la nouvelle entité estimant qu'il est prioritaire de maintenir de bonnes relations avec le patriarcat de Moscou. Le Vatican estime que des contacts avec l'entité ukrainienne non canonique mettraient en danger ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe.

Un représentant du Saint Siège a confirmé que le pape a reçu un message du patriarche Cyrille aux Eglises locales, aux secrétaires généraux de l'ONU et de l'OSCE ainsi qu'aux leaders de divers pays d'Europe où il s'agit de la violation des droits des évêques et des fidèles de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine canonique .

La nonciature de Kiev a démenti le père Evstati Zoriа qui affirmait que cette entité était d'ores et déjà reconnue par le Vatican. Cette affirmation se basait sur une communication officielle du Vatican faisant savoir l'élection du métropolite Evstrati en tant que primat de l'église orthodoxe autocéphale d'Ukraine. Cependant le texte mis en ligne par la nonciature laissait entendre qu'il ne s'agissait pas d'une reconnaissance officielle.

Апостольская нунциатура в Киеве дезавуировала утверждение пресс-секретаря новой церкви Украины Евстратия Зори о том, будто она уже признана Ватиканом. Поводом для такого вывода Е.Зори стало сообщение официального сайта Ватикана об избрании "митрополита Епифания предстоятелем автокефальной украинской православной церкви". Между тем в коммюнике нунциатуры дали понять, что это не означает признания новой религиозной организации.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Décembre 2018 à 19:55 | 73 commentaires | Permalien


Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

1.Posté par Théophile le 19/12/2018 08:42
Une sage décision. Si le Vatican reconnaît cette entité, il ferait une grave erreur.

2.Posté par Isaac le 19/12/2018 11:54 (depuis mobile)
On croit rêver ! Le PM demandant de l'aide auprès du Vatican et des instances internationales, lesquels font tout pour affaiblir l'orthodoxie ! L'orthodoxie, depuis le pseudo concile de Crête, accélère sa sécularisation !

3.Posté par Marie Genko le 19/12/2018 17:10
D'après ce que nous avons pu comprendre des relations fraternelles, qui se sont mises en place depuis la rencontre de la Havane, entre le Pape François et le Patriarche Cyrille, nous pouvons espérer que cette relation durera et permettra de sauvegarder, autant que cela est possible, la chrétienté en Occident.
Car mettre l'Orthodoxie en danger, c'est participer à éloigner la Foi en Christ de notre malheureux monde.
Je vais probablement faire bondir les zélotes de ce site, mais je vais tout de même écrire ce que j'ai pu constater en France.
Depuis un siècle, l'Orthodoxie s'est comportée en invitée en Occident sur le territoire autrefois canonique de l'évêque de Rome.
Les prêtres orthodoxes ne se sont pas pressés d'accepter dans leurs paroisses des transfuges Catholiques ou Protestants.
Cela a permis, entre autre, d'établir des relations d'estime et de confiance réciproques entre Catholiques et Orthodoxes.
Un dialogue interreligieux existe et permet aux théologiens orthodoxes de témoigner la Vérité parmi des chrétiens hérétiques.
C'est probablement grâce à un désir sincère de ne pas nuire à ces bonnes relations que le Pape François garde aujourd'hui une réserve prudente envers la conduite contraire aux Canons du Patriarche Bartholomée en Ukraine.
Prions pour que l'Esprit Saint aide l'Occident à retrouver sa Foi orthodoxe.

4.Posté par Théophile le 19/12/2018 19:03
Le pape François a toujours dit qu'il avait l'impression que son pontificat durerait peut de temps (4-6 ans?). 5 ans se sont déjà écoulés et la sixième année commencera bientôt - qui sera celle de tous les dangers vu la situation internationale explosive à plus d'un titre.
Effectivement, la rencontre la Havane a permis de poser la base d'une relation mutuelle de non-ingérence et de respect avec le Patriarcat de Moscou qui porte certains fruits en Ukraine - les uniates ukrainiens en sont très déçus, c'est bon signe.
Et c'est une très bonne chose, même s'il reste encore beaucoup de chemin.
Ce qui est grotesque, c'est que le Vatican actuel respecte mieux les canons orthodoxes que Constantinople en matière de non-ingérence dans une Eglise locale orthodoxe.
Rien que pour cela, nous devrions prier pour que l'Esprit Saint aide les catholiques à revenir vers la foi orthodoxe. Le temps presse, et il faut prier pour faire entrer de force tous ceux que le Seigneur aura trouvé le long des chemins.

5.Posté par Salomon le 19/12/2018 21:21 (depuis mobile)
Le pape n'' a rien à dire sur les disputes entre les orthodoxes sur ce qui est canonique ou non! Il ne peut pas "reconnaitre" un métropolite orthodoxe de Kiev d''autant plus qu'' il en a déjà deux catholiques (l'' un uniate, l'' autre latin)

6.Posté par père Joachim le 20/12/2018 00:40
Ah ? ici on semble vraiment penser qu'entre les deux Romes (ancienne et nouvelle), il n'y a eu aucune concertation ? C'est une idée inintéressante et je me hâte d'en prendre note.

Pour ce qui est des dernières déclarations de "notre jeune" métropolite Epiphane, je les trouvent tout bonnement "crucifiantes".
Ses propos sont digne son père spirituel, le prestigieux DENIZENKO (qui consacra jadis l'évêque de SMOLENSK). Au deuxième jour de son installation ses propos font de lui un dangereux "va en guerre" disposé à souiller ses mains dans le sang fraternel..

Ses engagements politique font de lui plus un candidat pour des élections présidentielles, ou le candidat idéal comme évêque aux armées beaucoup plus qu'un digne récipiendaire d'un TOMOS de renaissance d'une Métropole ancienne qui se voudrait pour couronner le tout PATRIARCAT.
ANAXIOS !

7.Posté par Guillaume le 28/12/2018 11:19
Voici le lien vers les propos du chef des Uniates d'Ukraine. Peu rassurants
https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2018-12/noel-mgr-shevchuk-espere-une-harmonie-restauree-en-ukraine.html

8.Posté par OrthodeFrance le 28/12/2018 14:15
Bonjour,

En quoi les propos de Mgr Shevchuk sont ils peu rassurants? Un langage de paix vous inquiète-t-il?
Les faits sont les faits, la Russie a envahi une partie de l'Ukraine, ce n'est pas mon amour pour la Russie, ses arts, sa littérature et ses Saints qui va me faire dire le contraire!

Il est possible de reprocher au Patriarche Bartholomée d'être lié aux Usa (mais ce n'est démontré par personne à ce jour... pas plus sur ce blog qu’ailleurs...), mais il est établi que la Patriarche Kyrill et Mr Poutine sont très étroitement liés, ce qui est critiqué à l'intérieur même de l'église russe:

https://www.lepoint.fr/monde/kirill-l-ange-gardien-de-poutine-29-11-2012-1695055_24.php
http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/11/01003-20160211ARTFIG00287-kirill-le-patriarche-mal-aime-de-l-eglise-orthodoxe-russe.php

@Marie Genko: sur ce blog, il y a une tendance très nette à critiquer l’œcuménisme de Constantinople.... mais il est de bon ton de soutenir les relations entre le PM et le Vatican... et de trouver normal, peut-être, que le PM accepte des catholiques à la communion???

Sur l'article de ce post, pourquoi le Vatican reconnaîtrait-il plus ou moins telle ou telle église ou juridiction? Le Vatican dit clairement dans ses textes que les orthodoxes et protestants n'ont que la grâce partielle.... cela fait ou devrait faire réfléchir...

9.Posté par Guillaume le 28/12/2018 15:26
Le message en lui-même semble pacifique mais lorsqu'on le lit attentivement il parle de triompher de l'agression étrangère.
La Russie intervient en Ukraine c'est une certitude mais sans doute pas le rôle de fauteur de guerre qui est présenté dans les médias. N'oublions pas le rôle joué par certains services occidentaux lors de l'Euro Maidan.
Je suis encore latin et je me souviens parfaitement de la manière dont le grand schisme de 1054 nous était présenté au catéchisme et même dans les cours d'histoire, la faute des Orthodoxe et comment les Orthodoxes sont présentés dans la plupart des milieux français. Lorsque j'ai informé ma famille que je souhaite aller dans l'Eglise Orthodoxe, ce ne fut que des gros yeux ronds et des commentaires, tu vas vers les extrémistes.

10.Posté par Tchetnik le 28/12/2018 20:57
@OrthodeFrance

Les liens entre les USA et Constantinople sont aussi prouvables que les virements de fonds de l'un à l'autre ne sont traçables.
En revanche, dire que "la Russie a envahi une partie de l'"Ukraine" reste un postulat difficile à défendre, non seulement parce qu'on n'a jamais trouvé un seul soldat russe dans le Donbass, mais aussi parce qu'il reste difficile d'envahir ce qui n'existe pas.

11.Posté par Daniel le 29/12/2018 08:02
@ Tchtenik (10)

Il y a bien eu invasion de la Crimée. En outre, l'Ukraine existe en droit international avec des frontières reconnues internationalement et a tous les attributs d'un Etat d'un point de vue juridique.


12.Posté par Tchetnik le 29/12/2018 09:12
@Daniel

Aucune "invasion de la Crimée, mais une réintégration sous volonté populaire. peu de pays en "europe" peuvent se vanter d'en avoir fait autant, ceci dit en passant.

La Yougoslavie existait aussi comme état de droit international, ce qui n'a pas empêché les Américains et les "européens" de la détruire, ce sans aucun referendum. Et le "Droit" International ne fait pas la réalité des peuples, de leurs héritages culturels ou historiques.

13.Posté par Marie Genko le 29/12/2018 12:02
Cher Daniel, votre Message 11

J'ose espérer que vous n'êtes pas comme OrthodeFrance un lecteur assidu du journal Le Monde, Figaro International etc.
Autant le Figaro, que le Monde, reçoivent 12 millions et demi d'Euros de subventions annuelles de l'Etat pour continuer à nous enténébrer l'Esprit.
Guillaume, message 9, a bien compris dès ses cours de catéchisme, qu'il est possible de tordre le cou à la Vérité.
Voilà pourquoi je me permets de vous écrire que si la Crimée n'avait pas massivement voté pour un rattachement à la fédération de Russie, elle serait en ce moment dans le même état que le Donbass c'est à dire en état de guerre !
Depuis 2014, nous sommes nombreux, nous les descendants des exilés de Russie, à nous sentir douloureusement trahis et dépossédés par le dépeçage de la terre de nos ancêtres!
Pour cette raison, j'ai bien suivi le déroulement de ces évènements et en Crimée et au Donbass, notamment sur le site français "Les Crises.fr" et vous pouvez relire tout l'historique de ces évènements sur ce site.
L'éclairage y est sensiblement différent de celui dont nous abreuve notre presse nationale.

Amitiés Marie

14.Posté par Marie Genko le 29/12/2018 12:14
Orthodefrance message 8

Merci d'avoir posté le message du métropolite gréco catholique, je voudrais citer une de ses phrases qui s'applique merveilleusement à Monsieur Porochenko:

«celui qui est puissant est celui qui est capable d’humilier l’autre». Face à la crèche, «nous comprenons peu à peu que la violence est toujours l’argument des faibles qui souhaitent apparaître comme des forts. C’est le comportement des lâches, qui ont peur des autres, peu importe qu’ils soient faibles». Hérode apparaît ainsi comme un «petit lâche»

Ne vous donnez pas la peine de de citer la phrase du pays agresseur, ce malheureux métropolite se mettrait en danger de mort, s'il ne parlait pas de l'agresseur russe!

Lisez "Les Crises.fr " si vous vous intéressez à ce qui se passe en Ukraine.
Mais par pitié, ne nous infligez pas les articles des Francs macs athées de gauche, qui écrivent les articles du Monde, ou ceux des Francs macs rousseauistes de droite, qui écrivent dans le Figaro!

Amicalement Marie

15.Posté par Théophile le 29/12/2018 16:08
Chère Marie,

La politique russe en Ukraine est certes critiquées de façon absurde et caricaturale dans nos médias et je comprends votre douleur sur l'Ukraine et la Crimée, mais il faut aussi reconnaître que d'un point de vue ecclésial, la Crimée fait toujours partie des diocèses canoniques de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine, administrée par le métropolite Onuphre.
Rien n'a changé du point de vue ecclésial. C'est donc qu'il existe aussi une réalité ecclésiale, différente de la géopolitique.
Donc mettons en avant cette réalité-là, basée sur l'Evangile - plutôt que de toujours repartir sur des discussions géopolitiques sans issue.
La vérité, c'est que seul le Seigneur peut guérir les plaies de la tragédie qui s'est déroulée en Ukraine depuis 2014. En Lui seul nous devons espérer, Lui seul peut nous donner le vrai repentir, et soigner les blessures causées par cette abominable guerre.

16.Posté par justine le 29/12/2018 18:00
Au post 8, OrthodeFrance: La grande différence entre l'écuménisme de Bartholomé et les relations entre le PM et le Vatican, c'est que dans le premier cas, il s'agit de la trahison de la Foi Orthodoxe (tout le pseudo-concile de Crète prouve à quel point le Fanar s'est aligné sur Vatican II, et en ce qui concerne les derniers coups fanariotes en Ukraine, en quoi se distinguent-ils du papisme?) , alors que dans le second cas, il s'agit de relations diplomatiques qui ne touchent pas à la Foi. Comme l'a formulé un homme d'Eglise russe - je ne me souviens plus si c'était le père Dimitri Smirnoff ou un autre -, les Russes n'ont aucun problème à boire le thé avec des catholiques, mais quant à la Foi, on ne bouge pas d'un pouce.

17.Posté par justine le 29/12/2018 18:16
A Daniel, post 10: Cette fameuse "invasion" de Crimée, quand aurait-elle eu lieu? Il y avait 10 000 soldats russes stationnés en permanence en Crimée, dans la base navale russe de Sebastopol, en vertu d'un Traité avec l'Etat ukrainien.

18.Posté par Daniel le 29/12/2018 18:42
@ Justine (16)

Etes-vous naïve ou des choses vous ont-elles échappé ? Le Patriarcat de Moscou reconnaît les mystères des latins, Hilarion de Volokolamsk l'a déclaré maintes fois.

19.Posté par Daniel le 29/12/2018 18:45
Tchetnik (12)

Oui, les hommes armés, équipés et avec des uniformes sans identifications apparus soudain en Crimée relevaient sans doute de la génération spontanée et non d'une invasion.

20.Posté par Affeninsel le 29/12/2018 20:50
Justine : même quand le "numéro 2" dit que tous les ordres catholiques sont valides et participe à des offices communs, quand des choeurs envoyés par Moscou chantent des liturgies à Saint Pierre de Rome, etc ?

21.Posté par Marie Genko le 29/12/2018 21:08
Théophile, message 15

Merci pour vos bonnes paroles.
Je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous écrivez qu'il existe aussi une réalité ecclésiale, différente de la géopolitique.
Comme vous, je suis convaincue que l'Eglise est territoriale et non nationale!
Et je vous suis complètement lorsque vous écrivez que les Orthodoxes de Crimée sont intégrés dans l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique de Mgr Onufre.
Vous avez encore raison lorsque vous rappelez que seul le Seigneur peut guérir les blessures infligées au peuple ukrainien.

Merci à nouveau

Sincèrement à vous Marie

22.Posté par Affeninsel le 29/12/2018 21:52
@Tchetnik : ignorez-vous que jusqu'au début du XIXe siècle, il n'y avait pas de Russes en Crimée, mais des Tatares, et que la présence massive des premiers aujourd'hui ne peut être que le résultat d'un remplacement de population ? Il est facile de bouleverser la démographie d'un territoire et ensuite de proclamer la volonté populaire de ceux qui n'ont rien à faire là. Ca ne vous rappelle pas le Kosovo, honnêtement ?

23.Posté par Tchetnik le 30/12/2018 08:45
@Daniel

Certainement bien moins d'une invasion que les hommes armés de Kosovo.

Surtout qu'ils venaient de la base de Sevastopol qui n'a jamais déménagé et qu'ils étaient là pour éviter que la Crimée ne subisse le sort du Donbass.

24.Posté par Tchetnik le 30/12/2018 14:14
@Affeninsel

A ce compte-là, il faudrait aussi considérer que les Français sont des "envahisseurs" en Savoie, en Corse, en Bretagne...que les Allemands sont des "envahisseurs" en Sorabie…
Et vous devez savoir que la Crimée a été peuplée de Grecs, Arméniens, Salves avant que les musulmans ne l'envahissent et y réduisent en esclavage la population Chrétienne qu'ils n'avaient pas massacrée.

par ailleurs, je vous le répète: si vous voulez condamner l'"invasion" ou le fait colonial, il vous faudra condamner la totalité de l'Histoire humaine. Dans ce cas, pourquoi ne pas "condamner" l'invasion musulmane de la terre Sainte ou des Balkans.

Le Kosovo doit tout aux Serbes et rien aux Albanais, lesquels ne sont devenus majoritaires que récemment et par la force du regretté chancelier. Et quand l'Histoire juge, elle juge aux fruits positifs et négatifs que les différentes communautés portent.

25.Posté par justine le 30/12/2018 16:04
A Daniel, post 18: Ce qui fait foi, ce ne sont pas des déclarations de certains membres de la hiérarchie, mais les documents du Saint Synode où est ancrée la position de l'ensemble de la Hiérachie du Patriarcat de Moscou, en l'occurence le "Document sur la relation avec les hétérodoxes". S'il existe des cas où dans la pratique on a agi contre cette position, c'est une autre affaire dont la responsabilité incombe aux contravenants des saints canons, et cela ne change rien à la règle.

26.Posté par justine le 30/12/2018 16:12
Au post 20: Quand le "no 2" exprime de telles choses, il ne représente pas l'Eglise de Russie, mais seulement sa propre opinion. De toute manière on ne peut qu'espérer que les excès écuménistes vont cesser dans tout le domaine de l'Eglise Orthodoxe, car au vu de ce qui se passe au Fanar devenu fou, on est obligé de comprendre que la trahison ne reste pas sans réponse d'En-Haut.

27.Posté par justine le 30/12/2018 16:43
Au post 22: Il n'y avait pas de Russes en Crimée avant le debut du 19e siecle mais seulement des Tartars? Vous vous trompez grandement. Il y avait en Crimée des Russes depuis le 10e siècle. Voici un paragraphe de wikipedia sur l'Histoire de la Crimée:

"La moitié sud de la Crimée reste longtemps gréco-romaine. Le reste de la péninsule est occupé par les Goths et les Alains (250 apr. J.-C.). Theodoros, ancienne forteresse située au sud-ouest de la Crimée (à 21 km à l'est de Sébastopol), fut peut-être fondée par ces Goths et Alains. La population des Goths de Crimée subsiste plusieurs siècles, avec sa propre langue, le gotique de Crimée, mais Goths et Alains (ici dénommés Iasses, et proches des actuels Ossètes) sont progressivement hellénisés, adoptant la langue grecque et la religion chrétienne orthodoxe. Au début du ixe siècle, l'Empire byzantin organise le Sud de la Crimée en un « thème » (province civile et militaire) : le thème de Cherson. En 1204, lorsque Constantinople, capitale byzantine, tombe entre les mains des croisés occidentaux, les Vénitiens s'emparent des ports de Cembalo, Caulita, Lousta, Soldaïa et Caffa (Théodosie) tandis que le thème lui-même échoit à l'empire grec de Trébizonde.

Dans la moitié nord de la péninsule, divers autres peuples se succèdent : les Huns (376), les Bulgares (ve siècle), les Khazars (viiie siècle), les Russes kiéviens (xe – xie siècles), les Pétchénègues (1016), les Kiptchaks (1050), les Coumans ou Polovtses (1171), les Tatars et aussi les Mongols (1237).

En 1235, l'empire grec de Trébizonde reprend les ports criméens aux Vénitiens, pour les concéder au xiiie siècle aux Génois. En ce xiiie siècle, il faut aussi mentionner une présence d'Arméniens tcherkessogaïs dans la péninsule1. En témoigne la présence de nombreuses églises et monastères arméniens comme le monastère de la Sainte-Croix de Sourkhat.

En 1362, l'Empire byzantin récupère le thème de Théodoros avec Doros pour capitale. Le basileus Jean V Paléologue le confie à l'un de ses parents, le thémarque Demetrios Paleologue Gavras. Les descendants de celui-ci en feront un État grec orthodoxe quasi indépendant.

Cet État byzantin, appelé principauté de Théodoros, disparaîtra vingt-deux ans après la chute de Constantinople (1453) et quatorze ans après celle de Trébizonde (1461), sous les coups des conquérants Turcs ottomans, alliés aux Tatars. Le thémarque Alexandre de Théodoros meurt au combat en décembre 1475 et l'ancien thème devient une province ottomane. Dans la nouvelle province turque, Arméniens et Grecs pontiques sont désormais une minorité de dhimmis. Il n'y aura plus d'autres chrétiens en Crimée jusqu'à l'arrivée des Russes en 1774 ["les Russes", c.à d. l'Empire russe bien entendu, puisque des populations russes il y en avait depuis le 10e s. comme mentionné plus haut ] Le nord de la péninsule fait désormais partie du khanat de Crimée." En 1783 la Crimée fut annexée par Catherine II de Russie.

28.Posté par Vladimir.G: mais il n'y a pratiquement jamais eu d'Ukrainiens! le 30/12/2018 18:06
Bravo Justine (27)

Mais surtout il n'y a pratiquement jamais eu d'Ukrainiens... et il n'y en a toujours pas!

29.Posté par Tchetnik le 30/12/2018 19:23
Il n'y a déjà pas d'"ukrainiens" en "Ukraine"...

30.Posté par Daniel le 30/12/2018 20:59
Il y a bien évidemment une identité ukrainienne différente de l'idendité russe en Ukraine, par la langue, les coutumes etc. D'ailleurs pourquoi l'Empire tsariste avait-il interdit l'usage de la langue ukrainienne ?

31.Posté par Affeninsel le 31/12/2018 00:27
@Justine : Les "russes kiévains du Xe siècle", ce n'est pas la même chose que "les russes de l'empire moscovite du XVIIIe siècle". Je commence à être un peu fatigué de cet illettrisme historique. En jouant sur les mots, vous voulez confondre des réalités historiques qui sont différentes. A ce compte-là, on pourrait expliquer que les Suédois et les Suisses sont un seul et même peuple.
Du reste votre article prouve qu'il y avait des russes kiévains parmi une multitude d'autres peuples dans une région hautement multiethnique, et aucune carte sérieuse n'étend la Russie kiévaine jusqu'à la Mer Noire. Rien à voir avec l'ultra-majorité russe d'aujourd'hui, imposée, comme dans toutes les régions non-russes de l'empire, puis de l'URSS et enfin de la jeune Fédération, à coups de déplacements de population et d'expansion urbaine.

Du reste, Tchetnik, je ne vois pas le problème qu'il y aurait à soutenir l'indépendance de la Savoie, de la Corse et de la Bretagne. Cela n'a pas grand-chose à voir avec le sujet ; je ferai simplement remarquer que nous parlons ici d'un pays qui prétend s'étendre sur un territoire plus grand qu'aucun autre au monde en englobant (et remplaçant) des peuples innombrables, et il faudrait encore qu'on soit désolé pour lui et qu'on demande à ses voisins de se faire petits. Un peu de mesure s'impose, non ?
Lorsque les peuples chrétiens orthodoxes prient pour être protégés des invasions étrangères (litie), je crois que cela suppose aussi que, dans une perspective chrétienne, eux-mêmes ne cherchent pas à s'approprier de territoires qui ne leur appartiennent pas. Je note que l'état russe fait tout l'inverse depuis que la mouche du nationalisme européen l'a piqué ; je refuse que l'on nous présente cela comme quelque chose de normal ou légitime.

32.Posté par Tchetnik le 31/12/2018 09:40
@Daniel

La seule région de l'actuelle "Ukraine" qui peut effectivement prétendre à une identité spécifique - et du reste respectable - reste la Galicie Volhynie. Donc en gros un quart nord-ouest de l'actuel "Ukraine" qui est une invention soviétique.

@Affeninsel

La Russie n'a jamais "remplacé" les peuples, ni en Crimée, ni ailleurs. Il y a encore en Russie plus de 17% de peuple allogènes contre moins de 4% aux USA du reste. Par ailleurs c'est ce même pays qui en a sauvé d'autres d'occupations et d'oppressions bien plus graves. Et à ce jeu de qui remplace qui, vous risquez de devoir annuler toute l'Histoire du monde et de retourner au Néolithique. En ce qui concerne l'"Ukraine", les habitants de l'est de ce pays comme de la Crimée sont non seulement russes depuis des siècles, mais ont clairement exprimé leur volonté de ne pas appartenir à un état "ukrainien" qui n'est ni leur culture ni leur histoire.

33.Posté par Vladimir.G: BRAVO TCHETNIK (32) le 31/12/2018 11:32
Pour une fois que je suis 100% d'accord avec vous, je l'écris en majuscule :)

C'est bien vrai que "l'illettrisme historique" d'Affeninsel est fatiguant!

34.Posté par justine le 31/12/2018 13:30
Post 31: Une fois de plus, je vous confronte à vos propres paroles: "jusqu'au début du XIXe siècle, il n'y avait pas de Russes en Crimée, mais des Tatares".

35.Posté par Daniel le 31/12/2018 17:56
@ Tchtenik

Les habitants de l'Est de l'Ukraine sont en fait russe, mais dès qu'on va vers le centre, sans aller à l'Ouest, mais uniquement versi Kiev, on voit des gens se définissant comme ukrainiens avec une culture ukrainienne, une langue ukrainienne différente de la culture et de la langue russe, et aussi de religion orthodoxe. Ce n'est pas la Galicie contre le reste de l'Ukraine... ce qui est très simplificateur. A noter aussi la présence de Hongrois et de Roumains en Ukraine, ni russes ni ukrainiens.

36.Posté par Affeninsel le 31/12/2018 19:38
Justine : avez-vous lu le reste de mon commentaire ? Votre confusion qui consiste à prendre la Russie kiévaine pour l'empire moscovite est d'une ignorance aberrante. Il faut lire tout et pas simplement choisir les petits morceaux qui vous arrangent.

Tchetnik : pourtant, les Russes (Grande-Russie, Empire, Moscovie etc) n'ont pas peuplé le territoire actuel de l'Ukraine avant le XVIIIe voire le XIXe siècle, et les ukrainophones (c'est-à-dire les locuteurs des langues de Petite-Russie, terres dominées pendant des siècles par les Tatars, les Polonais et les Lituaniens) habitaient à la toute fin de l'empire tsariste des régions qui correspondent à peu près (en plus large) aux frontières de l'état moderne (cette carte de 1914 éditée à Pétrograd, certainement pas par des néonazis bandéristes, l'atteste : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Dialektologicheskaia_Karta_1914_goda.jpeg), lesquelles frontières sont à peu de choses près les mêmes que celles de l'éphémère république populaire d'Ukraine de 1917. Trouvez-vous plausible que ces données concordent de manière tout à fait hasardeuse, ou vous rendrez-vous à l'évidence que ce que l'on appelle aujourd'hui l'Ukraine correspond à peu près à ces réalités historiques et culturelles ? Cela n'enlève rien à la proximité avec le monde russe.

Je ne comprends de toute façon pas bien comment on peut soutenir l'idée que des populations répandues sur un territoire aussi vaste (et je ne parle que de l'Europe orientale) au cours de tant de siècles sont un seul et même peuple. Il ne vient à l'idée de personne de dire la même chose des Germains ou même des Celtes.

Enfin, je ne suis que peu sensible à la comptabilité que vous esquissez en faveur de la Russie historique. 17% de peuples est un chiffre un peu monolithique, et il faudrait plutôt regarder la composition ethnique des régions non-russes, c'est-à-dire le nord de Pskov, le nord-Caucase, les plaines à l'Ouest de l'Oural et toute la Sibérie. Le compte n'est pas franchement brillant, c'est le moins que l'on puisse dire, et on trouve absolument partout des peuples dont la langue s'éteint à force de grignotage de leur territoire. Ceux qui surent respecter les individus et les peuples colonisés sont des exceptions, du genre de saint Germain d'Alaska. Les Circassiens, tués ou chassés de leur terre à la suite des guerres du Caucase, ne savent pas quelle occupation aurait pu être "bien plus grave", et si vous faites par-là référence à la menace ottomane, je vous rappelle que la Géorgie a attendu l'annexion russe pour que les fresques de ses églises soient effacées à la chaux et que son chant liturgique soit interdit (et j'en passe).

A titre de rappel, d'ailleurs, l'appropriation d'un territoire par une église autocéphale étrangère, que dénonce à raison le "patriarcat" de Moscou aujourd'hui pour l'Ukraine, a des précédents : notamment l'intégration pure et simple des églises du nord-est de la Moldavie dans une "métropole de Bessarabie" dépendant du PM au début du XIXe siècle après l'annexion à l'empire russe, alors que ce territoire était jusque là rattaché à Constantinople. Cette dernière, dans l'impossibilité de faire autrement, reconnut cette annexion quarante ans plus tard. Moscou continue de s'accrocher à sa métropole en Moldavie actuelle, obtenue pourtant selon les mêmes méthodes qu'elle qualifie de schismatiques aujourd'hui. Qu'en penser ?

A y regarder honnêtement, l'empire russe a échoué sous presque tous les points de vue à honorer sa vocation chrétienne, laquelle inclut notamment, j'insiste, de ne pas envahir les peuples voisins. S'il ne faut, par respect de l'histoire, pas déplorer les remplacements de population, je vous rappelle que le Kosovo fait partie du lot, et surtout, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'indigner des manœuvres militaires en cours de la part des nationalistes ukrainiens, qui ont bien le droit d'envahir des territoires pour s'installer où bon leur semble, n'est-ce pas ?

37.Posté par Tchetnik le 31/12/2018 22:29
Justement, Daniel. Outre qu'à Kiev, on a toujours parlé le russe, on ne forme pas un pays dans des frontières soviétiques avec un bout de la Russie, un bout de la Pologne, un bout de la Roumanie, un bout de la Slovaquie…


La culture "ukrainienne" que vous mentionnez est aussi "différente" de la culture russe que la culture du Kent ne le serait de celle du Wessex. Et elle est certainement bien plus proche de la culture russe que la Bavière ne l'est du Brandenburg.

38.Posté par Daniel le 01/01/2019 00:30
@ Tchetnik

A Kiev, on a aussi toujours parlé ukrainien ou petit-russe si vous préférez. D'ailleurs Lermontov dans son livre un héro de notre temps fait parler certains personnages ukrainiens non en russe mais en petit-russe, et cela ne se passe pas en Galicie mais sur le bord de la Mer noire.

39.Posté par Tchetnik le 01/01/2019 10:11
@Daniel

Et Lermontov écrivait en quelle langue déjà?

40.Posté par Tchetnik le 01/01/2019 10:54
@Affensinsel

Il y a des choses sur lesquelles vous voyez juste, et d'autres sur lesquelles vous n'interprétez l'Histoire qu'avec sélectivité, ce qui signifie hors-contexte. Vous condamnez – en partie à juste titre – le « nationalisme européen », effectivement condamnable quand il consiste à transformer la nation en déesse païenne, comme le font hélas le tenant d’ »églises ethniques », mais la nation reste néanmoins légitime, come la famille, comme communauté créée par Dieu dans l’Humanité. Dieu a dit que toutes les nations loueront le Seigneur, Il ne leur a pas demandé de disparaître.

Déjà, si vous lisiez votre carte, vous vous apercevriez qu'elle parle de "dialectes", pas de langues". Sinon, vous avez aussi cette carte qui vous remettra les choses dans leur contexte :
https://02varvara.wordpress.com/tag/dialects/
De plus, vous devriez savoir qu’il n’existe pas une langue « ukrainienne » mais pas loin de quatre dialectes différents. A ce compte-là, il faudrait aussi détruire l’Allemagne car le Hochdeutsch n’y fut parlé que dans une région très limitée du Hanovre et de la Thuringe...Ou encore rayer l’Angleterre de la carte à cause de ses nombreux parlers et dialectes existant autrefois entre Northumbria et Wessex...

Le problème étant que, à ce compte-là, il va vous falloir autant critiquer - de manière aussi aléatoire - les empires Français, Britanniques, Allemands, Autrichiens…Aucune construction humaine n'a jamais été parfaite mais peut comporter néanmoins bien plus de fruits positifs que négatifs. Et, hélas, vous souscrivez à la théorie "ukrainienne" selon laquelle l'"Ukraine" n'a jamais rien eu à voir avec la Russie et que la Russie actuelle n'a rien à voir avec la Rus kievienne ce qui revient à dire que l'Angleterre actuelle n'a rien à voir avec le Kent, la France actuelle rien à voir avec celle des Mérovingiens ou la Grèce actuelle rien à voir avec Athènes ou Thessaloniki. Il y a dans l'Histoire des ruptures et aussi des continuités. Après, l'Histoire juge l'arbre à ses fruits et la légitimité de présence d'un peuple sur une terre dépend aussi de ce qu'il a pu y construire. Comme je le rappelais, ce sont les Serbes qui ont construit Kosovo, pas les Albanais. Ce sont les Russes qui ont construit la Crimée, pas les Tatars qui y pratiquaient la piraterie et le trafic d’esclaves. Ce sont les Anglais qui ont construit la Rhodésie, pas les Cafres...Et aucune nation ne s'est jamais appelée "Ukraine" avant le XIXème siècle. De même les habitants de l'actuelle "Ukraine" ne se réclament de l'"Ukraine" qu'en Galicie Volhynie. Laquelle a effectivement une légitimité à l'indépendance, mais ça s'arrête là. Les autres, en particulier ceux du Donbass, qui n'ont "remplacé" personne mais y sont chez eux depuis des générations, ne veulent pas et n'ont jamais voulu être "ukrainiens".

Pour la Géorgie, je rappelle juste que sans la Russie, malgré ses défauts réels que vous dénoncez à juste titre aussi du reste, ce pays aurait été rayé de la carte et que la Russie a non seulement préservé les peuples de Sibérie sans jamais les remplacer mais a aussi sauvé le peuple Arménien d'une extermination certaine, que ce fut en 1828 ou en 1915. Vous voyez, les choses sont pus complexes que vous ne l'esquissez. Les Circassiens n'ont jamais été inquiétés tant qu'ils respectaient le pouvoir impérial et ne faisaient pas de guerre sainte, ce qui revient hélas à demander à un requin de renoncer à la viande de phoque. Et il reste encore aujourd'hui dans le Caucase toutes les ethnies qui y étaient avant la présence russe. Lavrov est arménien, Chouigou est Bouriate, Rachid Nurgaliev est Tatar, comme Elvira Nabioulina, les chanteuses Dina Garipova ou Zara Mogyan sont Tatare et Arménienne, le chef d’orchestre Vassili Gergiev est Ossète, l’actrice Chulpan Khamatova est Tatare, Tamara Gverdsiteli, Géorgienne, Razul Gamzatov était Avar et Bulat Okudjava était de père géorgien et de mère arménienne pour chanter en russe. Et il y a presque autant d’ »ukrainiens » à Moscou qu’à Kiev. Comme quoi, si l’empire Russe a «génocidé », ce fut comme dans une Algérie qui comportait deux millions d’habitants quand les Français y entrèrent et plus de 12 quand ils en sortirent...

Quant à savoir pourquoi l'armée "ukrainienne" actuelle n'a aucune légitimité à se comporter comme elle le fait, je crois que le souvenir des fosses communes de Nyjnaya Krynka, Telmanov, (mine « Kommunarskaya »), Krasnoarmeysk devraient vous en donner un indice assez probant.

41.Posté par Marie Genko le 01/01/2019 11:17
Bonne Année 2019 à vous tous

Et un immense MERCI pour cet intéressant fil de discussions.

MERCI Justine pour votre connaissance des Canons orthodoxes !
MERCI Tchetnik pour votre connaissance de l'HISTOIRE !
MERCI Vladimir pour votre immense culture.

Et MERCI aussi à tous les intervenants qui ont l'humilité d'accepter de se voir rappeler à l'ordre par des spécialistes!
A ce propos, je souhaite indiquer que les sources de Wikipédia, si excellentes soient-elles, sont hélas assujetties, comme toute l'information, au politiquement correct.
Par conséquent il est souhaitable de procéder à des vérification sur les sources données par ce site.

Pour fêter cette Nouvelle Année 2019 je nous souhaite à tous de continuer à nous enrichir mutuellement au contact les uns des autres sur Parlons d'Orthodoxie.
Amateurs, incultes ou au contraire spécialistes, nous apprenons tant de choses sur ce fil de discussions!

Je souhaite remercier nos excellents modérateurs Nikita et Xénia Krivochéine, qui contre vents et tempêtes continuent à nous servir fidèlement!

Puisse Dieu permettre aux paroisses de l'Archevêché de trouver le havre qui leur permettra de poursuivre leur mission.
Que le Seigneur nous éclaire et nous guide sur le Chemin de la Paix et de la Vérité.

42.Posté par Marie Genko le 01/01/2019 14:15
@Daniel

Bonne Année 2019!
Votre message 38
Vous savez même les personnages de romans ont le droit de voyager!
Ce n'est pas parce qu'UN personnage parle petit russe dans un endroit donné qu'il est représentatif de la majorité de la population de cet endroit.

Pour mes parents, dans les anciens gouvernements de l'empire, situés aujourd'hui dans la République d'Ukraine, la population alphabétisée s'exprimait en Russe, et les serviteurs et les paysans soit en Russe soit, lorsqu'ils n'étaient vraiment pas alphabétisés du tout, dans un Russe primitif ou dans le dialecte de leur province d'origine.
Amitiés Marie

43.Posté par Daniel le 01/01/2019 15:35
@ Tchetnik

Affeninsel est linguiste et en bon linguiste, il vous répondra que la différence que vous faites entre langue et dialecte est fausse et n'a pas lieu d'être.

Un dialecte est une variation d'une langue , souvent locale mais qui permet une intercompréhension totale avec les autres dialectes de la même langue. Ainsi, l'anglais américain et l'anglais d'angleterre sont 2 dialectes d'une même langue. Mais dès que cette intercompréhension disparaît on a deux langues différentes.

Ainsi, le bavarois n'est pas un dialecte de l'allemand mais bien une langue germanique à part.

On utilise à tort le terme dialecte pour une sans statut officiel, qui n'a pas eu d'Etat et de flotte pour la défendre. Mais cela est linguistiquement faux Par souci d'ascension sociale, les classes riches peuvent tendre à parler la langue officielle, ainsi, en Belgique, la bourgeoisie flamande a longtemps parlé français, réservant la langue néerlandaise à ses conversation avec les domestiques. Cela ne fait pas du néerlandais de Belgique une sous-langue ou un dialecte. Ce sont ces sentiments de supériorité mal placés qui génèrent des retours de bâton...

Au passage, l'académie des sciences en Russie en 1906 a reconnu que l'ukrainien était bien une langue à part.

@ Marie

Dans Lermontov, l'enfant parlant ukrainien est un enfant du coin, et qui n'a pas voyagé.

44.Posté par justine le 01/01/2019 15:52
Post 41: Bonne année a vous aussi, Marie (et bien sûr aux autres commentateurs comme aux patients modérateurs), qui toujours vous efforcez de calmer les têtes échauffées, ce que Dieu vous donne de continuer à faire en 2019 également.

45.Posté par Tchetnik le 01/01/2019 18:29
@Daniel

Il se trouve que je suis aussi linguiste et que cette différence entre langue et dialecte existe bel et bien.

Il y a des langues racines et des variantes qui en découlent, lesquelles sont ensuite plus ou moins codifiées dans leurs usages grammaticaux et sémantiques et - surtout - ont pu jouer un rôle d'épanouissement culturel, littéraire, artistique bien plus grand. C'est ainsi que le toscan a joué un rôle littéraire et pas le napolitain. Ou le Hochdeutsch et certainement pas le plattdeutsch. Le Grabar a donné l'arménien oriental, devenu langue officielle de l'Arménie et l'arménien occidental, qui en est resté à un stade plus populaire. Et pour bien connaître l'allemand et la culture allemande, je peux vous certifier que votre vision des différents dialectes germaniques est simplement fausse.
En ce qui concerne l'ukrainien, que vous vous obstinez à voir comme une "langue" unique alors qu'il en existe de multiples variantes, elle est une variante du vieux slave qui a simplement conservé un usage purement populaire et régional et n'a été codifiée que sur le tard. C'est la simple réalité, Daniel.

46.Posté par Tchetnik le 01/01/2019 19:32
@Marie

Le Wikipédia anglophone est souvent meilleur, plus exhaustif et parfois moins politiquement correct que le francophone, ce sans être une référence absolue pour autant.

47.Posté par Affeninsel le 01/01/2019 20:01
@Tchetnik : comme vous le dites "Dieu a dit que toutes les nations Le loueraient, pas qu'elles devaient disparaitre". Je vois mal en quoi c'est un appui à l'impérialisme et au colonialisme. Je suis tout à fait pour le droit de la Russie à exister et à vivre sa propre culture, pour autant qu'elle le fait dans ses propres frontières. C'est lorsqu'on envahit les territoires voisins, et que l'on réprime la culture voire le peuple de ces territoires que le problème se pose. Je suis donc tout aussi opposé à l'impérialisme français (les hôpitaux ont certes profité aux Algériens, mais ils étaient premièrement destinés aux colons français qui considéraient que cette terre leur appartenait), anglais (dire que le droit sur un territoire repose sur le niveau d'aménagement qu'on y a fait revient mécaniquement à donner en partage la terre entière à quelques nations européennes à cause de leur technique ; en chrétien orthodoxe, je ne vois pas cette technique, si inhumaine comme elle se révèle aujourd'hui, comme la panacée de l'existence humaine, et les cultures moins technologisées n'aspirent pas forcément à l'être, comme si leur vocation était manquée) que russe. Je veux bien juger l'arbre à ses fruits, mais alors à ses fruits spirituels, pas à ses fruits technologiques ou autres. Et encore une fois, le nettoyage ethnique appliqué aux Circassiens dans le nord-Caucase après les guerres du XVIII-XIXe siècle (dont il n'est absolument pas établi qu'elles aient été dues à des guerres saintes locales, mais à la volonté d'expansion continue de l'Empire russe, qu'il n'est pas malaisé d'établir) n'est pas franchement un fruit spirituel très engageant.

Je réitère ce que je vous ai déjà dit, et que vous rappelle Daniel : la distinction entre langue et dialecte n'est pas pertinente, car le grand-russe et le petit-russe étaient vus en 1914 comme des variétés locales au sein d'un même empire. La classification est faite au travers de prismes politiques, et même dans ce cas il vous faut noter que la carte de 1914 distingue des "dialectes petit-russes" et "dialectes grand-russes", soulignant donc bien l'existence de groupes linguistiques distincts (de la même manière que l'on appelle langue d'oil l'ensemble des parlers/dialectes du nord de la Loire). Toujours est-il que je parle russe, et que je ne comprends absolument rien quand un Ukrainien parle (alors que c'est moins vrai lorsque j'entends parler serbe). Par ailleurs, la carte mentionne bien des dialectes grand-russes, et non pas une seule langue grand-russe. Faut-il en conclure que le russe n'est qu'un dialecte. Enfin, vous revenez à la question du rôle politique et littéraire joué par une langue. Si vous connaissez l'histoire de l'empire, vous savez que la politique de russification, et l'appareil de mépris social qui l'entourait, a empêché, précisément, l'ukrainien d'être utilisé dans la littérature au sein de l'empire russe, qui considérait, comme vous le faites avec quelques siècles de retard, que la petite-Russie/Ukraine n'était qu'un extension de la Moscovie. Du reste, votre carte moderne prouve une chose : qu'entre l'époque de la mienne et celle de la vôtre, les locuteurs du grand-russe ont, par remplacement démographique ou par pression culturelle, drastiquement réduit la part de locuteurs du petit-russe sur le territoire où celui-ci (dans ses diverses variantes locales) était parlé.

Vous savez très bien que je n'ai jamais dit que l'Ukraine n'a jamais rien eu à voir avec la Russie. Je dis, et ai toujours dit depuis que j'ai étudié le sujet, que l'Ukraine actuelle et la Russie actuelle sont deux descendantes proches mais distinctes de la Russie kiévaine, et qu'elles ont connu des sorts différents qui empêchent qu'on considère que l'une est une subdivision de l'autre. Cette attitude méprisante, comme vous le rappelle Daniel, est un carburant pour les séparatismes (comme pour la Hongrie avec l'Autriche, et l'Irlande avec l'Angleterre), et les états modernes feraient bien de retenir les leçons de l'histoire. Je trouve normale cette volonté d'un peuple de retrouver les territoires qu'il considère comme siens même si certains sont occupés. A moins que vous ne souteniez l'appartenance de l'Irlande du Nord au Royaume-Uni ? Les Anglais y sont chez eux depuis des générations, après tout, et n'ont jamais eu envie de se sentir irlandais. Comme les Albanais au Kosovo.

Quant à vos exemples de multiracialité en Russie, je trouve qu'ils vont dans mon sens. Comment expliquez-vous qu'un Okudjava, sans une seule goutte de sang russe, ait écrit et chanté en russe toute sa vie, autrement que par l'imposition forcée de la culture et de la langue russe à ses peuples d'origine comme à tant d'autres pendant la période tsariste ? Je ne vois pas dans ce système grand-chose de favorable aux culture locales. S'il y a tant de Géorgiens en Russie, notamment d'origine princière, c'est qu'après l'annexion du pays les tsars imposèrent à la noblesse locale de se russifier en s'inscrivant sur les registres, et de venir fréquemment à la cour de Petrograd. Une partie de mes ancêtres, qui refusèrent, perdirent leurs titres. Trouvez-vous que le démantèlement et l'assimilation de l'aristocratie d'un pays par un autre soient de bonnes choses, des mesures favorables à la préservation d'une identité nationale ? Si tant de non-russes se retrouvent dans l'élite de Russie, c'est parce que pendant des décennies il n'y a pas eu de moyen de se distinguer au sein de leur propre peuple, qui était réduit à une sorte d'annexe du peuple russe.

Quant au non-remplacement des populations de Sibérie, ne plaisantons pas : la seule raison pour laquelle les peuples sibériens ont été relativement préservés (et même cela mérite des réserves, on connait le sort réservé aux Koriaks du Kamchatka) c'est parce que leur territoire n'était pas habitable par les colons russes. Aujourd'hui en revanche, avec les villes consacrées à l'exploitation des ressources naturelles, les populations sibériennes voient leurs enfants les quitter, non par l'usage de la force, mais à cause de l'attrait de cette technique que vous louez, et dont le confort factice est un ennemi redoutable des modes de vie traditionnels. Mais si, relativement à votre parallèle avec les Etats-Unis, on compare ce qui est comparable, alors les Russes n'ont pas fait mieux que les Anglo-Saxons sur les terres arables et au climat tempéré que sont les plaines à l'Ouest de l'Oural, où les populations ouraliennes sont réduites à presque rien depuis bien longtemps.

48.Posté par Tchetnik le 02/01/2019 10:13
Je réitère ce que je vous ai déjà dit, Affeninsel.

La distinction entre langue et dialecte existe bel et bien et a toujours existé, selon le degré d’extension de la pratique de la variante, son degré de codification et son rôle de la construction et l’enrichissement d’un patrimoine littéraire, culturel, artistique, philosophique. Que certains nient aujourd’hui cette distinction ne relève pas de la réalité linguistique mais de l’idéologie politique, de la même manière que certains nient l’existence des races humaines. Nier un fait ne l’empêche pas d’exister.
Je redis ce que j’ai dit à Daniel. Il n’existe pas « un » « langue » « ukrainienne », mais 4 ou 5 variantes polésiennes qui ne sont pas toutes codifiées et n’ont pas la même extension. La plupart de ces variantes sont encore plus proches du russe que le souabe ne peut l’être du hochdeutsch. Parler de « langue ukrainienne » n’est non seulement pas pertinent du point de vue de ce qu’est une langue mais pas non plus pertinent du point de vue du nombre. La variante la plus éloignée, à savoir le galicien, n’est parlée que dans un gros quart nord-ouest. Par ailleurs l’existence d’une variante linguistique ne suffit pas à créer un patrimoine culturel indépendant et donc à justifier l’existence d’une nation. A ce compte-là, vous devriez avoir sept ou huit Allemagnes, deux Arménie, 200 ou 300 Indes, 9 ou 10 Chines...Et – je le répète – le patrimoine culturel et littéraire des populations à l’est et au sud du Dniepr sont encore plus proches de Moscou, Novgorod, Vladimir ou Souzdal que celui de Vienne, de Munich ou de Freiburg ne peut l’être de Berlin.

Ce qui confirme mon point suivant. Je n’ai personnellement absolument rien contre une « ukraine » indépendante, mais là où elle existe réellement, à savoir en Galicie-Volhynie, mais pas là où elle n’a jamais existé et où on ne veut pas d’elle. Seule la Galicie-Volhynie est effectivement bien plus distincte de la Russie. Elle est certainement héritière de la Russie Kiévienne mais certainement pas de manière exclusive. Et les frontières de la RSS d’ »ukraine » ne correspondent pas à la Galicie-Volhynie mais à une création soviétique arbitraire, comparable en cela à la Bosnie Herzégovine. Je rappelle que, outre qu’il n’a jamais existé de nation « ukrainienne » indépendante avant le Xxème siècle (la tentative de Pilip Orlyk ne concernant qu’une partie de la Cosaquie, laquelle n’incarne pas toute l’identité « ukrainienne », il s’en faut de beaucoup), ce territoire dont le nom tardif signifie « teritoire frontalier » et n’a jamais été historiquement mentionné, a été envahi par bien d’autres pays comme la Pologne, la Suède, l’Autriche...Dans ces conditions, on se demande bien pourquoi accuser uniquement la Russie d’un fait qui, étant autant partagé, montre bien que cette région, sans réelles frontières et sans réel patrimoine culturel, n’est pas une « nation ». Le nationalisme « ukrainien » actuel est justement une création artificielle de la franc-maçonnerie à partir du début du XIXème siècle, création justement faite pour démolir les empires, comme les nationalismes « tchécoslovaques » ou « yougoslaves » ne le furent. Pavlo Skoropadski était justement membre de la loge « jeune ukraine »…

Je m’explique enfin très mal le lien que vous faites entre l’existence au sein de la Russie de multiples cultures, nationalités et une imposition « forcée » de la culture russe . Non seulement ce fait est certainement positif et ne se rencontre pas dans d’autres milieux civilisationnels comme l’islam, mais le fait qu’une culture ait eu un rayonnement particulier, plus fort, plus profond qu’une autre ne signifie pas qu’elle ait forcément été invasive ou agressive, mais simplement qu’elle ait été plus dynamique et porteuse de plus de richesse esthétique, artistique, philosophique qu’une autre. Il y a eu au sein de l’armée Impériale Russe moultes généraux Arméniens, Géorgiens, Allemands, voire même Turkestani et Azeris...L’Empire a toujours respecté les coutumes particulières avec, comme partout, une certaine suzeraineté culturelle. C’est un mouvement qui n’est pas propre à la Russie mais qui est constaté dans toutes les formes impériale, Autrichiennes, Britanniques, Françaises...comprises.Comme je vous l’ai déjà dit, condamner le fait impérial et le dynamisme de certains peuples revient à condamner toute l’Histoire du monde et à revenir au Néolithique. Cela ne signifie pas qu’il faille considérer ce fait uniquement d’un point de vue positif, les mauvais fruits existent certainement. Mais je préfère de loin, très très lojn être Géorgien ou Arménien, ou même musulman sous colonisation russe que Serbe, Arménien, Grec, Syriaque sous colonisation musulmane. Il existe beaucoup de livres, études, œuvres de beaucoup de ces peuples, qui furent publiées sous l’Empire, justement.
Je suis cependant content de voir que vous admettez qu’il y a bien eu préservation des peuples et non « remplacement », comme vous l’indiquiez précédemment. Là aussi, que beaucoup de descendants de ces peuples choisissent un mode de vie plus dynamique que le leur n’est pas une spécificité de l’empire Russe, mais se trouve partout ailleurs. On peut le regretter (quoi que) mais c’est un phénomène on ne peut plus logique.

49.Posté par Daniel le 02/01/2019 11:10
@ Tchtenik

Quand on interdit l'usage d'une langue ou l'enseignement dans une langue ou qu'on fait d'une langue la seule langue administrative y compris là où elle n'est pas autochtone, je ne pense pas qu'on puisse parler de choix libre d'une mode de vie plus dynamique...

50.Posté par Théophile le 02/01/2019 12:22
@ Affeninsel
L'imposition du russe est la conséquence de l'imposition de l'école obligatoire et de la culture de l'écriture obligatoire. Idem dans presque tous les pays. C'est une conséquence implicite de l'établissement de l'état moderne beaucoup plus que d'une volonté politique explicite de supprimer les identités régionales. A savoir que le fait de maîtriser le russe ouvrait à des avantages réels sur le plan social pou les individus, en même temps que cela permettait à l'état central de se renforcer.
A partir du moment où une langue est codifiée et enseignée à l'école son statut social change. De fait, l'ukrainien n'a pas eu ce rôle de langue officielle avant l'époque actuelle. Ce qui fait qu'il n'a pas été codifié et unifié avant cette époque.
Les Ukrainiens (les Petit-russiens) existaient pourtant bel et bien avant et sur un vaste territoire.
A part cela, la langue russe (grand-russien) aussi avait de multiples formes dialectales avant que l'éducation n'uniformise les pratiques.
Cela dit, je ne comprend pas trop pourquoi nous débattons ainsi du statut des langues. Il est impossible de nier le rôle historique de la langue russe en Ukraine. C'est un non-sens. De même, il est impossible de nier que le petit-russien (ukrainien) est bel et bien une langue différente du russe (ou grand-russien), même si elle n'était pas unifiée en une langue officielle.
De fait, les Petit-russiens apprenaient le russe en plus de leur langue maternelle, non seulement parce qu'il y avait une politique explicite qui favorisait le russe, mais aussi simplement parce que le russe faisait alors implicitement partie de la culture de l'Ukraine et que le populations retiraient des avantages à maîtriser le russe.
Cela dit, bonne et sainte année à tous! J'ai beaucoup de plaisir à suivre les discussions de ce blog.

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