"Les réunions officielles des Primats des Eglises ont toujours été des événements ecclésiastiques de grande importance pour le renforcement et, espérons-le, la restauration de l'unité de la foi dans l'union de l'amour. Ces visites sont conformes à l'ordre du divin fondateur de l'Eglise, notre Seigneur Jésus-Christ." Communiqué du patriarcat œcuménique

Pour mettre dans une perspective historique la prochaine venue du pape François, le 30 novembre au Phanar, le site Patriarchate.org a mis en ligne une intéressante infographie de l'historique des rencontres du pape et du patriarche œcuménique depuis 536. Le détail des visites est donné ICI.

Au premier millénaire il y eut 4 visites papales à Constantinople: Agapetus en 536, Vigilius en 547 et 552, Constantin en 711.

Pour le Concile de Florence ce fut le patriarche de Constantinople qui accompagna l'empereur.

Accélération évidente depuis 1964:

- 1964: Rencontre historique à Jérusalem entre Paul VI et Athénagoras
- 1967: visites de Paul VI à Constantinople (juillet) et d'Athénagoras à Rome (octobre)
- 1979: visite de Jean Paul II à Constantinople,
- 1987: visite de Dimtrios à Rome
- 1995: première visite de Bartholomée à Rome
- 2002: seconde visite de Bartholomée à Rome
- 2004: troisième visite de Bartholomée à Rome
- 2005: Bartholomée assiste aux funérailles de Jean Paul II à Rome
- 2006: visite de Benoit XVI à Constantinople
- 2007: Bartholomée rencontre Benoit XVI au sommet interconfessionnel de Naples
- 2008: Bartholomée rencontre Benoit XVI au Synode épiscopal au Vatican
- 2011: Bartholomée rencontre Benoit XVI au sommet pour la paix d'Assise
- 2012: Bartholomée rencontre Benoit XVI à Rome pour le 50e anniversaire de Vatican II.
- 2013: Bartholomée rencontre François pour son intronisation
- Mai 2014: rencontre anniversaire à Jérusalem entre Bartholomée et François
- Juin 2014: prière commune pour la paix avec Shimon Mahmoud Abbas.
- Novembre 2014: François se rend au Phanar.

"L'objectif a toujours été qu'en plus des autres gestes de fraternité, les visites mutuelles des Papes à Constantinople et patriarches œcuméniques à Rome ont marqué une nouvelle ère dans les relations entre les deux Églises. Elles ont aidé à faire comprendre au peuple de Dieu qu'il y ait un effort réciproque pour arriver à l'unité, «afin que tous soient un", selon les paroles du Seigneur dans sa Grande Prière Sacerdotale (John: 17)" (ibid.)

Le Pape François en Turquie

Eclairage sur le contexte du voyage du Pape François en Turquie, du 28 au 30 novembre 2014. Par Dominique Chassard du Service National de la Mission Universelle de l’Eglise (SNMUE).

Le prochain voyage du Pape en Turquie, du 28 au 30 novembre 2014, quelques jours après la visite prévue aux institutions européennes implantées à Strasbourg, s’avère particulièrement délicat vu le contexte politique régional : combats en Syrie et au Kurdistan, attentats en Irak, crise ukrainienne. Par contraste, les relations entre « Rome » et « Constantinople », entre le pape François et le patriarche Bartholomée paraissent plus classiques et même chaleureuses puisque ce sera la troisième fois cette année que les deux responsables religieux se rencontrent....

///Une des priorités du Patriarche Bartholomée est de réunir, si possible en 2016, un concile panorthodoxe. Les jalons en ont été posés en mars 2014 lors d’un synode réunissant les patriarches de toutes les Eglises orthodoxes (réunion appelée dans l’orthodoxie « synaxe »). Ce projet pose nécessairement la question des modalités d’une éventuelle invitation de l’Eglise catholique et d’une possible association aux travaux préparatoires de ce concile. Le patriarche œcuménique réussira-t-il dans cette entreprise ?

///La crise ukrainienne est venue compliquer la situation car la Russie et le patriarcat de Moscou, qui soutient ostensiblement la politique du Président Poutine, reprochent vivement à certains éléments de l’Eglise nationale ukrainienne d’attiser l’agitation antirusse et d’encourager à la violence les manifestants de la place Maïdan. Une autre cible est l’Eglise gréco-catholique accusée de jouer un rôle destructeur (l’expression est de Mgr Hilarion, chargé des relations extérieures du patriarcat de Moscou) et de chercher à approfondir le schisme entre les Eglises orthodoxes d’Ukraine. Le Vatican est indirectement mis en cause puisque les « Uniates » reconnaissent l’autorité papale et, du coup, les relations avec Moscou se sont refroidies après l’embellie qui s’était manifestée sous le pontificat de Benoît XVI. SUITE


V.G.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 25 Novembre 2014 à 15:22 | 10 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 25/11/2014 18:36
Du sable dans les yeux que tout cela. Le Phanar essaie tout simplement d'enjoliver ses trahisons et de presenter le noir comme du blanc. Ainsi il espere dissimuler au peuple de Dieu la violation des Saints Canons, quitte de deformer les paroles du Seigneur et de contredire nos Saints Peres Mais cela ne sera pas.

2.Posté par Vladimir.G: The Pope in Turkey: Continuing to Develop a Bond with the Orthodox le 26/11/2014 10:10
The Pope in Turkey: Continuing to Develop a Bond with the Orthodox
Unity and religious freedom are high on the agenda for three-day visit.
John Burger (169)

Just six months ago, Pope Francis and the Orthodox Ecumenical Patriarch Bartholomew I met in Jerusalem, a 50th anniversary commemoration of the meeting of their respective predecessors, which energized the modern effort to restore full communion between the Churches.

Most people may have forgotten the May 25 meeting by now, with the deluge of events that have captured world attention since then—a war between Israel and Gaza, the advance of the Islamic State, the spread of Ebola.

But the embrace of the Pope and Patriarch in Jerusalem provided a meaningful theme for the reunion that will take place this weekend in Turkey. Photos and documents from the Jerusalem meeting are still featured on the website of the Ecumenical Patriarchate, under the title “The Brothers of Galilee: Peter and Andrew in the Holy Land.”

The names, of course, refer to the fact that the Bishop of Rome is successor to St. Peter, while the Archbishop of Constantinople is in the apostolic line of his brother, St. Andrew.

For years now, representatives from both Churches have paid each other courtesy visits on their patronal feast days: an Orthodox delegation will visit Rome on the Feast of SS. Peter and Paul, while a Roman Catholic entourage will return the favor on the Feast of St. Andrew, Nov. 30. Several times, popes have gone instead of their delegates: Pope St. John Paul II made the trip in 1979, Benedict XVI in 2006 and now Francis.

“There’s a tradition to that: John Paul II did it, then Benedict, and now Pope Francis is following in that tradition,” said Paulist Father Ronald Roberson, associate director of the U.S. bishops’ Secretariat for Ecumenical and Interreligious Affairs. He served from 1988 to 1992 on the staff of the Pontifical Council for Promoting Christian Unity in the Vatican. He spoke of the sense of a “need to develop that friendship and cooperation.”

“It’s Peter and Andrew coming together—the original brothers, one who went to Rome and the other who brought Christianity to the East and, through Cyril and Methodius, to the Slavic world,” said Anthony J. Limberakis, a radiologist who serves as head of the Order of St. Andrew/Archons of the Ecumenical Patriarchate in America, a group that supports the Ecumenical Patriarchate, especially in matters of religious freedom. “So we’re seeing a brotherly conversation that 50 years ago started after 900 years. Through the vision of Pope Paul VI and Patriarch Athenagoras, the two apostolic brothers met in Jerusalem lifted the mutual excommunications and began a dialogue of love.”

For Limberakis and other Christians, the issue of religious freedom will be an important theme of the visit. Turkey is 99% Muslim, and although it is officially a secular state, religious minorities have to struggle for their rights.

“The modern Republic of Turkey has had a number of laws and policies that have severely restricted the freedoms of not only the Orthodox but also Catholics, other Christians and Jews,” Limberakis said.

Limberakis noted that the Church “lacks legal personality” under Turkish law, that the patriarchate’s only seminary—Halki—was shut down by the government in 1971 and has not been allowed to reopen. In addition, Church property that was confiscated by the government has still not been returned.

Many Orthodox—and others—are also concerned by recent statements by a high official in the government expressing the hope that the Church of Hagia Sophia would again be turned into a mosque.

Suite: http://www.aleteia.org/en/religion/article/the-pope-in-turkey-continuing-to-develop-a-bond-with-the-orthodox-5861839304916992?

3.Posté par Le Pape François en Turquie le 27/11/2014 16:14
Le prochain voyage du Pape en Turquie, du 28 au 30 novembre 2014, quelques jours après la visite prévue aux institutions européennes implantées à Strasbourg, s’avère particulièrement délicat vu le contexte politique régional : combats en Syrie et au Kurdistan, attentats en Irak, crise ukrainienne. Par contraste, les relations entre « Rome » et « Constantinople », entre le pape François et le patriarche Bartholomée paraissent plus classiques et même chaleureuses puisque ce sera la troisième fois cette année que les deux responsables religieux se rencontrent.

Il est désormais de tradition qu’un nouveau pape rende visite, peu après son élection, au patriarche de Constantinople, auquel les Eglises orthodoxes reconnaissent une primauté d’honneur et une autorité morale de « primus inter pares ». Jean Paul II et Benoît XVI l’avaient fait avant lui. Les relations entre Rome et l’Orthodoxie ont toujours été un sujet extrêmement sensible, même si les tensions se sont considérablement apaisées par rapport à ce qu’elles ont pu être dans le passé. Suite

4.Posté par Procuste le 28/11/2014 11:10

Nous sommes heureux d’apprendre par RND toujours bien informée (cf le Grand Débat) qu’a été proclamée ce matin sur ces ondes par un orthodoxe la « primauté spirituelle » de l'actuel patriarche qui siège à Istanbul.

On connaissait l’infaillibilité du pape de Rome mais quelqu’un pourrait-il nous expliquer ce qu’est cette
« primauté spirituelle »?

Merci d’avance.

5.Posté par Le voyage du pape en Turquie peut-il resserrer les liens entre catholiques et orthodoxes ? le 28/11/2014 17:56
À partir du vendredi 28 novembre et pendant trois jours, le pape François se déplace à Istanbul, en Turquie. Une visite destinée à renforcer les échanges théologiques entre catholicisme et orthodoxie, mais qui intervient dans un contexte géopolitique particulier, sur fond de crise identitaire européenne et qui suscite beaucoup d'espoir pour les minorités chrétiennes, à ce jour menacées en Orient.

Pour la quatrième fois depuis le début de son pontificat, François va rencontrer le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée, lors d'une visite officielle à Istanbul en Turquie. Et pour la deuxième fois, une déclaration commune va être signée. Il s'agit de la quinzième rencontre officielle entre Bartholomée et un pape : quatre à l'actif de Jean-Paul II, sept pour Benoît XVI.

Le pape François est le quatrième pape qui, dans la période contemporaine, fait ce chemin, non pas de Damas, mais du Phanar, siège du patriarcat oecuménique de Constantinople. Avant lui, et après les retrouvailles de 1964 à Jérusalem entre Paul VI et Athénagoras, Paul VI visita le Phanar en 1967, puis ce fut le tour de Jean Paul II à Démétrios 1er en 1979, puis de Benoit XVI à Bartholomée en 2006.

Le responsable de la communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, Carol Saba, explique qu'il s'agit d'une visite protocolaire, c'est à dire une visite écclésiale « irénique » qui veut, selon la tradition, que le premier voyage à un siège orthodoxe d'un nouveau pape élu soit auprès du primat d'honneur de l'orthodoxie.

Depuis le baiser de paix échangé à Jérusalem par Paul VI et Athénagoras en 1964, les embrassades et les déclarations se suivent et se ressemblent. Aussi, cinquante ans plus tard, l'accolade du pape et du patriarche a-t-elle toujours la même force et le même souffle ? Au-delà de l'évidente beauté du geste, tous les espoirs sont-ils toujours permis quant au rapprochement entre catholiques et orthodoxes ?

La question se pose avec d'autant plus d'acuité que l'ambiance semble s'être rafraîchie du côté du patriarcat de Moscou, poids lourd de l'orthodoxie puisqu'il a pour lui la moitié du peuple orthodoxe. Plus de 150 millions de personnes sur 300 millions dans le monde sont rattachées au patriarcat de Moscou contre 3 millions pour le patriarcat de Constantinople, dont à peine 3000 sur son territoire canonique.

"L'épineuse question de la primauté"

Parmi les principales causes de désaccord, la question de la primauté est sans doute celle qui empoisonne le plus le dialogue entre Rome, Constantinople et Moscou. Et la pomme de discorde aujourd'hui n'est plus tant entre catholiques et orthodoxes (comme lorsqu'en 2006, Benoît XVI avait suscité le désarroi en abandonnant son titre symbolique de « patriarche d'Occident » : les orthodoxes s'étaient alors demandé si le pape se considérait comme chef de l'Église universelle et se situait donc au-dessus des patriarches d'Orient... ) qu'à l'intérieur même du monde orthodoxe, entre patriarcat de Moscou et de Constantinople.

Bartholomée en tant que patriarche oecuménique de Constantinople porte le titre de « primat d'honneur », un titre honorifique qui lui confère une place d'interlocuteur de taille pour le Saint-Siège mais qui est contesté par le patriarcat de Moscou. En 2006, Hilarion Alfeyev avait ainsi expliqué la position du patriarcat de Moscou : « Dans la tradition orthodoxe, la communion avec le siège de Constantinople n’a jamais été perçue comme une condition obligatoire de catholicité à la façon dont l’était, pour les Églises d'Occident, la communion avec le siège de Rome. Le modèle ecclésiologique de l’Église orthodoxe est fondamentalement différent du modèle catholique romain, et le patriarche de Constantinople n’a jamais joué dans l’Église orthodoxe le rôle que joue l’évêque de Rome dans l’Église catholique. »

Autrement dit, Moscou ne veut pas que Bartholomée soit considéré comme le pape des orthodoxes. Une position qu'il n'a depuis cessé de confirmer.


Et l'enjeu de la primauté d'honneur n'est pas uniquement symbolique car il y a derrière toute la question de la diaspora. Les orthodoxes de la « diaspora » qui ne sont pas sur leur territoire canonique, relèvent en théorie du patriarcat de Constantinople. Mais dans les faits, les choses sont plus compliquées. Ainsi, l'Église orthodoxe des États-Unis, reconnue comme autocéphale par le patriarcat de Moscou ne l'a pas été par celui de Constantinople qui trouve dans cette diaspora le volume humain qui lui manque... En effet, depuis sa mise sous asphyxie par la Turquie au profit de l'émergence d'un nationalisme destructeur, les ressources humaines du patriarcat de Constantinople ont été considérablement affaiblies. [voir note en fin d'article]

De 300 000 à Istanbul au début du XXème siècle, les grecs-orthodoxes sont passés à 120 000 en 1925, pour arriver à 3000 aujourd'hui. On mesure mieux l'importance de la diaspora pour le patriarche de Constantinople et l'enjeu de conserver la primauté d'honneur. « En ce sens, explique un observateur, en effectuant cette visite officielle, François va rassurer le patriarche Bartholomée en reconnaissant sa valeur symbolique face à un patriarcat de Moscou qui a la force du nombre. C'est une sorte de rééquilibrage ». SUITE La VIE

6.Posté par Le Pape veut envoyer un signal au monde orthodoxe le 29/11/2014 10:52
Entretien - La première partie de la visite du Pape François en Turquie a été essentiellement consacrée aux rencontres protocolaires, officielles. Mais si le Saint-Père est venu en Turquie c’est surtout pour rencontrer encore une fois le Patriarche Bartholomée et participer à ses côtés aux festivités de la fête de Saint-André, patron du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Dimanche, après la Divine liturgie en l’église Saint-Georges, le Saint-Père et le Patriarche Bartholomée signeront une déclaration conjointe.

L’œcuménisme est un chantier prioritaire pour le Pape François qui ne cache pas son estime profonde pour l’orthodoxie, comme le rappelle l’éditeur et essayiste français Jean-François Colosimo, lui-même chrétien orthodoxe, professeur à l’institut Saint-Serge et président du directoire des éditions du Cerf. SUITE

7.Posté par justine le 29/11/2014 20:05
"Les orthodoxes de la « diaspora ».....relèvent en théorie du patriarcat de Constantinople" - Le journal francais est mal informé: ni en théorie, ni dans les faits, les Orthodoxes de la diaspora ne relèvent du patriarcat de Constantinople, les Grecs exceptés.

C'est évidemment ce que prétend Constantinople, faisant violence en ceci, pour sa propre cause, au canon 28 du 4e Concile Oecuménique, lequel ne dit absolument rien d'une juridiction de Constantinople sur la diaspora mondiale, mais simplement sur les "territoires habités par des barbares des provinces du Pont, d'Asie et de Thrace".

8.Posté par Vladimir.G: The Pope in Turkey: Continuing to Develop a Bond with the Orthodox le 29/11/2014 22:07
Oui, bien chère Justine, la journaliste Marie-Lucile Kubacki est clairement peu au fait du droit canonique orthodoxe et le pilonnage de Constantinople dans le domaine de la communication fait son œuvre...

Le "projet" (ou n'est-ce qu'un rêve) de Jean-François Colosimo voulant revenir sur 1500 ans de séparations est par contre très séduisant... Mais n'est-ce pas trop demander en ce moment?

9.Posté par Nicodème le 30/11/2014 09:05
Quant à nous autres , barbares de Gaule Belgique , de Gaule aquitaine ou de Gaule cisalpine , mâtinés de romains , puis de barbares francs , voire d'Ostrogoths et autres Goths ..;:-) , nous revendiquons le retour de nos églises , plantées en notre sol par quelques juifs messianiques , dont des femmes (!) , flanqués de quelques héllénisants , à l'orthodoxie qui les a vues naître et se développer . Une orthodoxie de fait antérieure à l'élaboration conciliaire de sa propre définition .Les fondements de l'EOG ne seraient pas un peu frères trois points sur les bords , cela ferait l'affaire ... Tout est encore à recommencer . C'est pas que j'aime pas le patriarcat de Moscou , bien au contraire , mais quand et comment nous aidera-t-il à refonder cette orthodoxie occidentale qui nous manque tant .Ca nous empêchera pas de chanter du Bortnianski (désolé , Daniel) , du moment qu'on peut chanter du Kowalevski et du Gouze ...

P.S. pour les puristes : j'ai négligé la négation "ne" , parce que je suis dans le langage parlé courant ...

10.Posté par Vladimir.G: rêve ou projet? le 30/11/2014 12:04
Oui bien, chère Justine, la journaliste Marie-Lucile Kubacki est clairement peu au fait du droit canonique orthodoxe et le pilonnage de Constantinople dans le domaine de la communication fait son œuvre...

Le "projet" (ou n'est-ce qu'un rêve) de Jean-François Colosimo voulant revenir sur 1500 ans de séparations est par contre très séduisant... Mais n'est-ce pas trop demander en ce moment?

11.Posté par Clovis le 30/11/2014 15:11
@ Nicodème,

En effet ce n'est pas le patriarcat de Moscou qui va s'en occuper, primo parce qu'il n'en a pas l'intention, deuxio il ne le devrait pas car charbonnier ou barbare est quand même maître chez soi. Donc pour l'instant à part vous et moi...

Cela dit, je crois qu'il n'y a pas tout à recommencer, il y a juste certaines mise à jour à oublier, comme vatican 2.0, ce qui est en passe d'être fait, si ce n'est pas le clergé, du moins par une partie non négligeable de fidèles.
Ensuite, le travail de fond, de sous-solage est en fait clair, redécouvrir l'évangile et le rôle de l'église, c'est cette compréhension "surnaturelle" qui par exemple à fait du catholique désoeuvré que j'étais, l'orthodoxe épanoui que je suis aujourd'hui, comme pour le baptême, il faut rouvrir les yeux, et le coeur (même si ce type de language est malheureusement dénaturé par les bisouxnours). Comme en démocratie les fidèles ne sont pas responsable et encore moins coupable de l'état de l'église et de la foi dans ce pays qui est quand même le premier d'entre tous. La faute à pas de chance, mais aussi et surtout à l'orthodoxie indécrottable qui ne fait pas son travail (ou qui le fait mal) et sans doute une déformation de l'axiome paulinien "d'abord vos frères dans la foi" qui s'est transformés en "d'abord vos compatriotes". Quand Rome évangélisait le monde avec des armées de missionnaires, peinait encore à faire le ménage dans ses propres frontières.

Jean-Paul II ne savait pas ce qu'il disait lorsqu'il apostrophait "France qu'as tu fait de ton baptême ?", même si sans le savoir il avait raison sur le fond, La France redeviendra orthodoxe, fut-ce à la dernière heure, mais elle le redeviendra par elle-même et par l'Esprit, tant qu'elle n'a pas touché le fond et bu la coupe jusqu'à la lie, l'on peut vitupérer contre les guéguerres (somme toute bégnines) entre Moscou et Constantinople et leur ethnicisme, mais faute de mieux, ce sont quand même grâce à eux qu'une présence orthodoxe se trouve céans...

Rien ne nous empêche de prier pour une autocéphalie, ou tout du moins une autonomie plus grande en temps voulu.
L'Eglise est comme un fraisier ou les stolons qui ensemencent deviennent à leur tour une plante à part entière qui à son tour peut porter du fruit etc... Mais ça prend du temps cette acculturation. Le comble est qu'en France tout est là, les saints, les églises, l'histoire, la tradition, c'est l'étincelle qui manque...

12.Posté par justine le 01/12/2014 16:46
Au milieu de toutes ces fanfares de la propagande phanariote en rapport avec la visite du pape François en Turquie, laquelle est évidemment instrumentalisée pour proclamer au monde entier l'importance absolue et exclusive du patriarcat de Constantinople dans le monde orthodoxe, il convient de rappeler resp. de signaler le faits suivants:

1. Le patriarche de Constantinople, conformément à l'esprit évangélique qui règne en l'Eglise Orthodoxe, est "premier parmi des égaux" et les autres patriarches et archevêques des Eglises autocéphales ont exactement le même rang, la même Grace et la même importance dans la vie de l'Eglise.

2. Le patriarche de Constantinople, tout à l'opposé de la gloriole exclusive dont il tente de se couvrir à chaque occasion et qu'il s'efforce d'imprimer dans l'opinion mondiale à son sujet, fait l'objet des plus vives critiques, de la part des hiérarques, du clergé, du monde monastique et du peuple laïc fidèles à l'Orthodoxie, pour ses innovations en matière théologique et avant tout en ecclésiologie. En Grèce, un document formulant ces objections a été rendu public il y a quelques jours et a recueilli déjà plus de deux mille signatures. Il porte le titre "La nouvelle ecclésiologie du patriarche œcuménique Bartholomée" et reproche au patriarche de soutenir l'idée d'une "Eglise divisée", chose impossible selon l'ecclésiologie et la christologie orthodoxe et réfutée par tous les Saints Pères, et de s'écarter ainsi de la Confession de Foi orthodoxe laquelle proclame notre Foi en l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Cette nouvelle ecclésiologie rend caduque ou "défectueux" le sacerdoce des évêques de l'Eglise, y compris le sien propre, et met ainsi en doute la validite des Saints Mysteres, car, souligne le document, "si M. Bartholomée est dans le vrai [avec sa nouvelle ecclésiologie], les évêques ne participent pas à la plénitude du sacerdoce de l'Eglise". Le texte intégral (en grec) du document, signé par six hiérarques, des higoumènes de monastères avec leurs communautés, des archimandrites, archiprêtres et prêtres, des théologiens laïcs et de simples fideles, est accessible sur http://www.theodromia.gr/A9455A79.el.aspx

3. Au moment même des événements au Phanar, le patriarcat de Roumanie a lui aussi célébré la fête de son protecteur, l'Apôtre André le Premier-Appelé, et ceci en présence du patriarche d'Antioche, Jean. Alors qu'au Phanar, on se contentait d'"aider" les chrétiens du Moyen-Orient par de belles paroles, à Bucarest ces chrétiens ont reçu, de la part du patriarche Daniel, une substantielle aide concrète.

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile