A l’occasion du  centenaire de la fondation du monastère Marthe et Marie
A l’occasion du centenaire de la fondation du monastère Marthe et Marie, une exposition d’objets ayant appartenu aux membres de la famille impériale a été inaugurée.

Pour la première fois, 91 ans après l’assassinat de la famille impériale à Ekaterinbourg et celui d’autres membres de la maison Romanov, à Alapaïevsk, on peut voir à Moscou des pièces uniques ayant trait à ces évènements tragiques. Cette exposition est organisée par le monastère de la Sainte Trinité (Jordanville, USA) et le séminaire qui s’y trouve.

Des objets personnels des membres de la famille impériale, trouvés après l’assassinat de l’empereur Nicolas II, de sa femme et de ses enfants, dans la maison Ipatiev, de même que des objets trouvés à Alapaïevsk appartenant à la sainte martyre Elisabeth Féodorovna et à sa compagne, la moniale Varvara, sont présentés dans cette exposition. De plus les visiteurs pourront voir des documents d’archives, témoignant de la destinée tourmentée des objets rassemblés par le musée du monastère de la sainte Trinité à Jordanville.
Sont aussi montrées des icônes trouvées dans la maison Ipatiev après l’assassinat de la famille impériale. On trouve dans cette exposition, des choses ayant appartenu à Nicolas II, à son épouse et au Tsarévitch Alexis (une tunique, un fragment de couverture tricotée par les grandes-duchesses pour le tsarévitch) ainsi que les Actes des Apôtres, livre ayant appartenu à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, trouvé à Alapaïevsk avec d’autres objets.
Historique de cette exposition
En janvier 1919, l’amiral A.V. Koltchak, par l’ordre N°36, ordonna au général M.K. Diteriks, de transférer d’Ekaterinbourg tous les objets ayant appartenu à la famille impériale, de même que les objets relatifs à l’enquête en cours. Au début de février 1919, ce général achemina tous ces objets à Omsk à la disposition de Koltchak.
Furent en même temps transportés à Omsk, des objets acheminés par le Général Major Galitzine depuis Alapaïevsk, ayant appartenus à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, au grand duc Serge Mikhaïlovitch, aux princes Jean, Igor et Constantin Constantinovitch et aussi au prince Vladimir Paley. Tous ces objets étaient disposés dans des malles, des valises et des caisses, sans description du contenu.
Parmi les objets réunis à Ekaterinbourg, furent tout d’abord sélectionnés les objets et les documents trouvés dans la maison Ipatiev, la maison Popov, la décharge de la maison Ipatiev et les fouilles effectuées dans la proximité de la Fosse Ganina, dans les bureaux du conseil régional et ceux des Postes et Télégraphe. Tous ces objets et ces documents constituaient des preuves matérielles de l’assassinat de la famille impériale, et pour cette raison ils furent soumis à une étude et une description détaillée. Après cette expertise policière, une grande partie de ces objets, notamment ceux qui présentaient une valeur matérielle, firent l’objet de nouvelles descriptions, puis furent à nouveau emballés et scellés.

A cause de l’avancée de l’armée rouge, Koltchak prit la décision d’envoyer les affaires personnelles de la famille impériale en Europe. Selon le témoignage de P. Gilliard, le général M.K. Dieteriks remit les caisses contenant ces objets au Haut Commissaire britannique en Sibérie, Maïls Lempson, en le priant de les acheminer en Grande Bretagne. Selon le journal de Sydney Gibbs et les témoignages de M.K. Dieteriks et de N.A. Sokolov, les caisses furent chargées sur le train de Lempson, se rendant à Vladivostok. Au mois de mars 1920 sur les 50 caisses expédiées vers le bateau britannique « Kent » et le vapeur « Atreous » seules 29 caisses furent chargées à bord. Après leur arrivée en Grande Bretagne les caisses furent remises à la grande duchesse Xénia Alexandrovna.
D’après les mémoires de Mathilde Kséchinskaya, tous les menus objets, trouvés sur les corps des princes tués à Alapaïevsk « furent envoyés par l’amiral Koltchak à la grande duchesse Xénia qui les envoya à son tour à plusieurs membres de la famille impériale. »
Une partie de ces objets, remis à la grande duchesse Xénia Alexandrovna à Bruxelles, furent conservés dans l’église orthodoxe russe hors frontières, dédiée au souvenir du tsar martyr Nicolas II, après sa consécration en 1950. Parmi ces objets : la Bible offerte par l’impératrice au tsarévitch Alexis, une croix et de petites icônes portées sur le corps, ces dernières trouvées dans la mine d’Ekaterinbourg avec des bagues et une Icône de Saint Jean Baptiste qui se trouvait dans la maison Ipatiev, de même que les épaulettes de l’empereur et sa capote.
Au printemps 1948, la grande duchesse Xénia Alexandrovna décida de remettre une partie des reliques de la famille impériale au recteur de la paroisse de Londres, l’archiprêtre Mikhaïl Polsky, lequel souhaitait s’installer, à San Francisco. Dans sa lettre en date du 29 mars 1948, adressée au Père Mikhaïl, elle le prie de garder ces reliques et leur emplacement secrets, « jusqu’au moment où, il serait possible de faire connaître leur existence à la Sainte Eglise russe, enfin libérée du pouvoir athée. »
Le père Mikhaïl Polsky décéda en 1960. Après sa mort, conformément à sa volonté, le doyen des prêtres de la cathédrale de l’affliction de la Sainte Mère de Dieu, à San Francisco, l’archiprêtre Nicolas Dombrovsky, remit en février 1962 cette collection au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville, où elle fut précieusement conservée durant toutes ces années.

Le 17 juin 1984, un musée de l’Histoire russe fut inauguré dans les murs du séminaire de la Saint Trinité, ce qui permit à un large public de découvrir les objets uniques, qui y sont exposés.

D’après les données transmises par le doyen du séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, l’archidiacre Vladimir Tsourikoff.

Rédigé par Marie Genko le 17 Septembre 2009 à 15:40 | 2 commentaires | Permalien



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