A propos de la situation au sein de l'Archevêché: "Ne pas répudier le patrimoine"
Moscou (Mensuel KIFA , avril 2013)

Le 15 janvier 2013 Mgr Gabriel (de Vylder), archevêque de Comane, qui a pendant 10 ans été à la tête de l’ Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale a dû quitter sa chaire pour de graves raisons de santé. Le Métropolite Emmanuel, de France, Président de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France a été nommé locum tenens de l’Archevêché. Conformément aux statuts il doit faire procéder aux élections d’un nouvel archevêque dans un délai de quatre mois, c’est-à-dire avant le début de mai. C’est l’Assemblée de l’archevêché constituée de représentants du clergé et des laïcs qui procède statutairement à cette élection. Cependant, et c’est pour la première fois depuis que cette entité existe, que la liste des candidats établie le 13 février par le Conseil de l’archevêché n’a pas a été approuvée. Dans une lettre datée du 4 mars le patriarche Bartholomé a proposé au locum tenens d’assumer ses responsabilités à titre provisoire en tant qu’exarque du patriarche. Par conséquent l’Assemblée générale qui devait se tenir les 29 et 30 mars pour procéder à l’élection a été remplacée par une Assemblée extraordinaire sans pouvoir décisionnel. La rédaction de KIFA a sollicité à ce sujet les commentaires de M. D.Struve en russe et du père Georges Kotchetkov

A propos de la situation au sein de l'Archevêché: "Ne pas répudier le patrimoine"
KIFA : - L’archevêché est menacé de disparition. N’y a-t-il pas eu des erreurs commises peut-être dans le passé qui ont conduit à une cette situation ?

Le père Georges : - Cette situation est l’aboutissement d’une longue période, d’un chapitre important qui est sur le point de se fermer. Une étape nouvelle a commencé dans la vie de l’Eglise russe et de tout ce qui lui est lié.La tradition dite « Eulogienne » et l’exarchat russe en Europe occidentale ont une très grande importance pour toute l’Orthodoxie, pour l’Eglise russe et pour la Russie. Tout ceci ne saurait être ignoré ou sous-estimé. La juridiction « Eulogienne » a réuni les meilleurs esprits, nombre de grands hommes, a donné des saints à la diaspora russe. Ces personnalités attirent jusqu’à présent ceux, partout dans le monde, qui veulent aller de l’avant sans revenir sur le passé.

Jamais cette entité n’a été d’apparence forte ou grande, elle a toujours vécu au bord de la misère mais a maintenu sa liberté. L’archevêché a toujours été lié avec la Russie, avec son histoire. Son souhait était de retourner dans le pays et de acquitter de ses dettes à l'égard de la Patrie. Comment ne pas admirer ceux dans l’émigration russe qui ont quitté leur pays malgré eux et qui s’estimaient toujours être les débiteurs de la Russie, de l’Eglise russe et de son peuple. Ils savaient que le cataclysme qui avait frappé la Russie et qui avait détruit ce grand pays, sa grande culture et son grand peuple ne pouvait s’éterniser et devait tôt ou tard disparaître. On espérait d’abord que ce serait bientôt et l’on y travaillait d’arrache-pied et dans l’abnégation. C’était un véritable élan créateur. Mais certains de ces émigrés étaient porteurs des défauts, voire des péchés, de l’ancienne société russe. Souvent ils étaient divisés, ils n’aspiraient pas à l’unité, ne percevaient pas leur vocation à tous et à chacun. Souvent ils ne voulaient pas et ne pouvaient pas se comprendre les uns les autres ; il leur arrivait d’idéaliser à la fois l’ancienne et la nouvelle Russie. Ils voulaient voir la Russie dans toute sa beauté ce qui les conduisait à préconiser la vocation messianique mondiale du peuple russe. C’était, certes, une grave erreur. Parfois le mal auquel ils ne pouvaient efficacement résister à cause de l’absence d’unité parmi eux pénétrait dans leur propre milieu. Je ne pense pas en l’occurrence aux divisions au sein de l’Eglise, c’est un sujet à part.

Et voilà que cette grande histoire touche à sa fin.
Il nous faut établir le bilan du XX siècle. Malheureusement cette tâche n’est toujours pas accomplie en Russie où il fallait tout d’abord accepter la portée spirituelle de l’exploit des Nouveaux martyrs et confesseurs et s’imprégner de leur expérience. Elle ne l’est pas non plus hors de la Russie où il fallait adopter la même démarche à l’ égard des grands ancêtres de l’émigration. Il y là inaboutissement et approche erronée. La Russie reste l’otage d’une idéologie omniprésente, otage de ses préjugés et de ses contradictions. Nous ne nous sommes pas libéré de la confusion que les décennies communistes ont semées dans les âmes. Décennies de crimes terribles et d’admirables exploits de sainteté. Les Russes de la diaspora n’ont pas eu la sagesse indispensable pour comprendre qu’en préservant sa liberté et son patrimoine spirituel il fallait faire plus pour sauvegarder la langue du pays et se sentir encore plus responsable à l’égard de la Russie et de sa culture. Le seul qui pendant de longues années a été d’une manière quasi surnaturelle et admirable à la hauteur de cette mission est Nikita Alexeevitch Struve. Mais personne, je le crains, n’est conscient de nos jours de ce que l’archevêché se trouve aujourd’hui au bord du dépérissement, voire de la disparition.

Quelles sont donc les erreurs commises ?
Je crois que les mauvais choix ont été faits à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle dernier. C’est alors que l’archevêché n’a plus voulu se considérer russe et à s’est même senti gêné de sa russité. A la suite de plusieurs générations d’immersion dans la société occidentale l’archevêché a souhaité une vie confortable et sans ennuis dans ce bas monde, il ne s’est que trop bien adapté à des conditions de vie qui ne laissent rien désirer. Ses paroissiens ont oublié la langue et ne sont plus conscients de ce qui a été accompli par leurs ancêtres, ces grands prédécesseurs au sein de l’archevêché. Cette entité n’a pas pris conscience de la nécessité de changer en profondeur pour que l’admirable expérience de cette église régie par les dispositions du grand Concile de Moscou 1917-1918 puisse être transmise à la Russie ainsi qu’au plérome de l’orthodoxie. Cette expérience est unique, seule l’Eglise autocéphale d’Amérique (OCA), branche de l’Eglise orthodoxe russe la connaît. La vocation de l’archevêché consistait à témoigner des résultats du Concile afin de les préserver de l’influence des forces marginales et rétrogrades en Russie et dans le monde, Grèce y compris. Il était indispensable de diffuser l’expérience du père Serge Boulgakov, de Nicolas Berdiaev, de ne pas les abjurer, de ne pas se laisser prendre aux provocations de ceux qui les faisaient passer presque comme des hérétiques s’étant écarté de l’orthodoxie.

Pendant toutes ces décennies l’Archevêché a su garder son identité russe car il était conscient de sa personnalité particulière, de sa spécificité au sein de l’orthodoxie universelle. Mais dès que l’on s’est mis à se dire que l’Аrchevêché était la semence de l’orthodoxie locale en France ainsi qu’en Europe occidentale, que c’était l’avenir de tous et de tout il ne fallait pas ce faisant oublier ses propres limites, ses racines, sa responsabilité et son destin qui n’était en rien universel mais tout à fait concret et tangible. Destin d’une voie étroite, celle du service de la Russie et de l’Eglise russe. Comment ne pas être conscient que seule cette voie, celle du patrimoine et de la russité qu’il était envisageable, fût-ce vêtu à l’européenne, de rester fidèle à sa vocation et de mieux servir le plérôme orthodoxe, Grèce, Europe occidentale, Amérique, etc. Comment ignorer, ne fût-ce que pour un instant, cette manifeste volonté Divine, son devoir à l’égard de la Russie et de son Église, ce legs des ancêtres, de tous ceux qui ont été actifs au sein de l’émigration russe. Les aïeux de ceux qui, grâce à eux, appartiennent à l’orthodoxie, ont hérité d’une expérience unique, d’une vision particulière du monde et de l’homme, de l’Eucharistie, de la vie, de l’amour, de la liberté, de la création et de la personnalité. Si tout cela est d’ores et déjà perdu, comment s’étonner qu’il y ait tant de mécontents : au sein de l’archevêché, à Constantinople ainsi qu’à Moscou ?

Je ne peux que regretter le cours des évènements.
J’ai été le témoin de cette évolution. Au début des années 90 j’ai essayé, maladroitement peut-être et sans finesse, d’expliquer lorsque me trouvant en France qu’il est indispensable, et cela en toute urgence, de dire les offices en russe, de catéchiser les adultes, de contribuer à la création de communautés et de fraternités sans, en aucun cas, renoncer à ses racines russes et à la langue russe. Tout cela en continuant à vivre le plus pleinement possible en Occident, au sein de ses familles, dans un autre environnement linguistique, parmi des gens dont les origines n’ont absolument rien de russe. Je n’ai été ni entendu, ni compris. On ne faisait que me répondre : « nous avons tout l’indispensable et nous n’avons besoin de rien ». Ce qui signifiait : c’est en Russie que tout va mal, nous,au contraire, nous n’avons pas de problèmes.

Bien plus tard, déjà après le décès de l’archevêque Serge (Konovaloff) lorsque Mgr Gabriel (de Vylder) qui jouissait de toute mon estime s’est un peu brutalement orienté exclusivement sur Constantinople et, en même temps, sur tout ce qui n’était pas russe (surtout pas russe à relent soviétique)je disais qu’il ne faut pas s’en laisser conter, d’où que viennent les provocations. Il fallait préserver et faire croître son talent. Son talent propre, et non des qualités abstraites quelles qu’elles soient car cela est pratiquement impossible. Là aussi je n’ai pas été entendu ! D’une manière un peu provinciale tout ce qui était russe était considéré comme soviétique… Cela à tous les niveaux, gens d’église et laïcs. Quelle amertume, quelle tristesse que de voir cela, surtout pendant ces dernières années. Mais il était inconcevable d’adopter cette vision.
Il est aujourd’hui impossible de faire marche arrière et j’en suis parfaitement conscient. L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie. Il y a en son sein des personnalités admirables mais des changements radicaux me paraissent inconcevables. Quelle pitié! Je déplore non seulement la dissolution du patrimoine russe, l’échec que subissent l’Eglise et le peuple russe. Voilà une œuvre divine vouée à la stérilité. Mais Dieu est miséricordieux et je continue à garder espoir. D’une manière ou d’une autre le Seigneur fera de sorte à ce que son Eglise, à ce que l’Eglise russe, à ce que notre pays trouvent une issue à cette impasse. Nous viendrons à une véritable renaissance ecclésiale, indispensable pour nous tous, que ce soit en Russie ou en Occident, à Paris, à Bruxelles, en Amérique ou où que ce soit ailleurs.

KIFA, N°5 (159), avril 2013
Traduction P.O.


A propos de la situation au sein de l'Archevêché: "Ne pas répudier le patrimoine"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2013 à 11:18 | 120 commentaires | Permalien


Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

1.Posté par Daniel le 08/05/2013 08:41
Aujourd'hui, le métropolite Emmanuel cesse d'être locum tenens en vertu de l'article suivant des statuts:

Article 54. Convocation de l’AGE.

Le locum tenens organise dans les meilleurs délais, entre quarante jours après le décès de l’Archevêque au minimum et quatre mois au maximum, l’AGE chargée de désigner le nouvel Archevêque. Si l’AGE n’est pas réunie dans les délais, le locum tenens perd ses droits et le CA demande au Saint-Synode la désignation d’un nouveau locum tenens qui agira conformément aux dispositions de cet article.

2.Posté par Mischa le 08/05/2013 15:54
Интереснейший текст! Но как я понял о. Г. Кочетков давно призывал Архиепископию вернуться в лоно Церкви Матери и всячески поддерживать русскую традицию. Почему же его друзья в Париже к нему не прислушались?

3.Posté par Gueorguy le 08/05/2013 15:57
Il convient de préciser à Daniel quelques régles élémentaires du droit.

En cas de conflit ou contradiction entre deux articles (dans un contrat, dans des statuts), c'est le premier cité qui s'applique.

Mais il n'y pas pas de contradiction et, au contraire, un suivi. Puisque les dispositions de l'article 54 ne peuvent s'appliquer, ce sont celles de l'article 55 qui le sont entierement (qui pallie à une difficulté de mise en oeuvre de l'article précédent).

Article 55. Cas d’empêchement exceptionnel.

La convocation de l’AGE chargée de désigner le nouvel Archevêque ne peut être reportée que dans des circonstances exceptionnelles ne dépendant pas de la volonté du locum tenens, tels que des actes de guerre ou toutes autres situations analogues. Dans ce cas, le locum tenens et le CA gardent leurs fonctions et ils ont l’obligation de convoquer l’AGE à la première occasion. Durant cette période, le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain. Si, en raison des circonstances décrites ci-dessus, il est impossible d’entrer en communication avec le Patriarcat, le plus ancien des évêques auxiliaires en ordination et en activité assume ipso facto les fonctions de locum tenens.
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Je concède à Daniel que le cas de circonstances exceptionnelles s'appliquent avec des considérations larges mais que la notion de "analogues à des cas de guerre" n'est cité que comme un exemple ("telles que"). Reste que l'on peut aisément appliquer cet article à la situation actuelle, parce qu'elle est :
- Exceptionnelle, puisque c'est la première fois qu'elle se produit
- indépendante de la volonté du Locum Tenens. (C'est bien le Patriarche qui n'a pas validé la liste).

Et force est de constater que c'est bien cet article qui est appliqué ! Seule une action en justice pour le contester - si elle est couronnée de succès - pourrait remettre cela en question. Daniel envisage-t-il de l'entreprendre car le contester, ici, ne sert à rien.

Dans cette article 55, il est, d'ailleurs, expressement écrit que:
"Durant cette période, le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain."

Comprendre que ses prérogatives (celle du Locum Tenens) se trouvent être étendues à celle de l'Archevêque diocésain.Ceci à partir de la fin des 4 mois (Daniel se trompe d'une semaine! Décidément, il n'a pas de chance !), c'est à dire le 16 mai. Quant à ces nouvelles prérogatives, elles sont bien plus larges que celle de seulement organiser les élections. Les statuts les définissent précisément.

4.Posté par Daniel le 08/05/2013 16:30
@ Gueorguy

Aussi bien dans la lettre envoyée au Patriarche que dans le CR de la réunion, je n'ai vu de mention à l'article 55... Donc je m'interroge. Je ne conteste rien, je constate simplement, mais je me dis que si les choses tournaient mal pour un des 3 camps en présence, il pourrait largement contester les choses devant les Tribunaux en s'appuyant sur l'article 54... et 55.
Je suis simplement la chose avec intérêt, attendant les prochains épisodes.

5.Posté par Gueorguy le 08/05/2013 16:46
Au demeurant, je présente mes excuses aux lecteurs de ce blog. J'ai pris la peine d'apporter une réponse précise à la remarque "juridique" de "Daniel" mais je n'avais pas prêté attention que c'était la file de discussion concernant l'entretien du père Georges Kotchetkov qui aborde des sujets bien différents et plus étendus que les questions juridiques que soulève Daniel.

On pourrait avoir la malicieuse perception que c'était une manoeuvre classique pour détourner l'attention du contenu de cet important entretien. Cela dit, cela me fait bien penser à la méthode régulièrement employée par l'un des mes détracteurs qui sévit, avec de telles méthodes, sur d'autres sites. Que l'on me pardonne ces pensées !

6.Posté par Boris le 08/05/2013 16:49
Et toi aussi, Brutus? Les meilleurs amis de l’Archevêché fuient la galère!

Ami intime et coreligionnaire de la FRAT, objet des plaidoiries d'une certaine dynastie + "et Fils", défenseurs ardents de la Fraternité Saint Philarète dans le récent conflit Arkhangelsk, voilà que le père Kotchetkov se joint subitement aux conjurés et se met à sonner le glas de Daru...

Sa défense n'a-t-elle pas été la Pomme de discorde avec l’Église russe et son primat il y a très longtemps.

Concluons en que le diagnostic Archevêché n'est pas des meilleurs!!!

7.Posté par Daniel le 08/05/2013 19:38
@ Guerguy

La perception est une chose, la réalité en est une autre. Si vous n'avez pas encore remarqué sur ce blog et d'autres forums que Daniel et M Maraite ne sont pas la même personne, c'est que votre sagacité n'est guère très affutée.

Pour en revenir à l'article, si j'ai bien compris, ce père Georges proposait à Daru de demeurer "une réserve indienne" ou une sorte de "ghetto russe" pour reprendre les expressions chères à Tchetnik. Mauvaise stratégie, comme bien d'exemples le montrent.

8.Posté par jean-marie lotte le 08/05/2013 21:43
Cher Boris! Le p.George est de nos jours très actif pour le Patriarcat. C'est une personne proche du primat actuelle, depuis toujours c'est en plus l'un des prêtres qui œuvre le plus pour l'introduction du russe a la place du slavon...mais c'est déjà un autres sujet !

9.Posté par Victorov le 09/05/2013 10:49
1. Je puis comprendre Gueorgy, qui n'évoquait pas - je pense - M. Maraite, mais un autre forumiste acharné, un certain "D.S." (prénom complet : "Daniel") qui avance parfois des arguments proches de ceux de "notre" Daniel. La confusion est donc possible ...

2. Encore une fois, si Daru cesse de se référer à la tradition russe, on ne voit pas pourquoi cet archevêché doit être maintenu, au sein du même patriarcat, en parallèle aux archevêchés grecs existants dans les différents pays européens (et qui ont déjà des paroisses francophones, germanophones, anglophones, etc.).

10.Posté par Daniel le 09/05/2013 16:38
@ Victorov

Mais ne savez-vous pas que le prénom Daniel est porté en France par plus d'une personne? Il faut vraiment ne pas avoir lu ce que j'écris et ce qu'écrit Daniel Struve pour nous confondre. Surtout ne tentez de devenir détective, vous feriez faillite.

11.Posté par Mischa le 09/05/2013 22:00
@ Daniel - Commentaire № 4
Объясните мне почему вы думаете что сейчас возникла ситуация, когда Архиепископия может подавать в суд о несоблюдении Уставов?

12.Posté par Gueorguy le 10/05/2013 20:52
D'abord. @7 - Daniel.

Laisosns tomber cette histoire de perception très conditionnelle. Peu importe.
Ce n'est pas le sujet de cette file et j'ai eu tort de l'aborder.

Ensuite @4 - Daniel.

Comme je l'ai écrit, c'est à peine plus le sujet de cette file de discussion. Mais je vais répondre une dernière fois sur cette question.
Il n'y avait nullement besoin de citer tel ou tel article dans les documents dont vous parlez. Dès lors qu'il se réfère aux statuts, ces articles en font partie. Cela dit, je pense que le Patriarche Bartholomée se place strictement ecclésial et ne fait référence qu'au Tomos. Et pour lui, l'alinéa 7 du TOMOS répond tout à fait aux questions posées par la situation actuelle.
Le reste relève de l'appréciation des uns et des autres. Enfin, en dehors de cette situation, quiconque "pourrait largement contester les choses devant les Tribunaux en s'appuyant sur l'article 54... et 55." ou de n'importe quel autre... Je vous le confirme... Que cela soit motivé ou fantaisiste. L'important est le résultat de la démarche et pas du tout le fait de l'entreprendre.

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Je ne souhaite plus prolonger, ici, de développement sur les questions juridiques. La file de discussion est consacrée à l'opinion et au regard que porte le père Georges Kotchetkov sur la destinée de l'Archevêché en laquelle, lui, ne se berce pas d'illusion. Et surtout, cette file est consacrée à l'exposition de ses arguments.

Et je ne crois pas un instant que lui, pas plus, par exemple, que le Métropolite Antoire Bloom - cité en exergue sur le site de l'OLTR (voir lien ci-dessous) n'entrevoyaient, par le maintien du lien avec la Russie, la constitution d'une "réserve indienne".

Reprenons cette phrase du père Georges Kotchetkov:

"L’archevêché a toujours été lié avec la Russie, avec son histoire. Son souhait était de retourner dans le pays et de acquitter de ses dettes à l'égard de la Patrie. Comment ne pas admirer ceux dans l’émigration russe qui ont quitté leur pays malgré eux et qui s’estimaient toujours être les débiteurs de la Russie, de l’Eglise russe et de son peuple. "

Et plus loin:

"Quelles sont donc les erreurs commises ?
Je crois que les mauvais choix ont été faits à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle dernier. C’est alors que l’archevêché n’a plus voulu se considérer russe et à s’est même senti gêné de sa russité. "

Bref. Plutôt que de citer des bouts d'articles, il convient de relire avec attention cet entretien d'un père Georges que certains - parmi lesquels il y en a à qui l'on y tresse de belles couronnes - ont voulu soutenir comme l'une des rares consciences de l'Eglise russe et qui n'ont pas entendu les conseils que, semblent-ils, le père Georges leur avait prodigué.

13.Posté par Vladimir: Il est bien dommage qu'il n'ait pas été entendu le 12/05/2013 10:58
Le débat concernant l'application des articles 44 et 45 des statuts est vraiment très secondaire (pour Misha, on pourrait attaquer par voie judiciaire cette application de l'article 45 en contestant le caractère exceptionnel de la situation autorisant l'application de l'article 45 et demander la nomination d'un administrateur judiciaire... Mais une telle démarche me semble vraiment improbable!); par contre, comme le souligne Gueorguy, l'analyse du père Georges est remarquablement clairvoyante et juste.

Le père Georges est considéré comme "moderniste" par les milieux conservateurs de l'Eglise russe pour son action en faveur de l’introduction de textes en russes dans les offices et d'un catéchuménat pour les adultes voulant se faire baptiser ou revenant à l'Eglise sans bases catéchétiques. Il connait bien Daru, ayant soutenu son master de théologie à St Serge il y a vingt ans (1993) puis gardant des liens étroits avec l'ACER et intervenant régulièrement comme conférencier. Il est clair qu'il a bien compris les enjeux,
"COMMENT NE PAS ÊTRE CONSCIENT QUE SEULE CETTE VOIE, CELLE DU PATRIMOINE ET DE LA RUSSITÉ QU’IL ÉTAIT ENVISAGEABLE, FÛT-CE VÊTU À L’EUROPÉENNE, DE RESTER FIDÈLE À SA VOCATION ET DE MIEUX SERVIR LE PLÉRÔME ORTHODOXE, GRÈCE, EUROPE OCCIDENTALE, AMÉRIQUE, ETC. COMMENT IGNORER, NE FÛT-CE QUE POUR UN INSTANT, CETTE MANIFESTE VOLONTÉ DIVINE, SON DEVOIR À L’ÉGARD DE LA RUSSIE ET DE SON ÉGLISE, CE LEGS DES ANCÊTRES, DE TOUS CEUX QUI ONT ÉTÉ ACTIFS AU SEIN DE L’ÉMIGRATION RUSSE",

bien diagnostiqué l’erreur de "S'ÊTRE (UN PEU) BRUTALEMENT ORIENTÉ EXCLUSIVEMENT SUR CONSTANTINOPLE ET, EN MÊME TEMPS, SUR TOUT CE QUI N’ÉTAIT PAS RUSSE..." et le triste échec qui en découle: "QUELLE PITIÉ! JE DÉPLORE NON SEULEMENT LA DISSOLUTION DU PATRIMOINE RUSSE, L’ÉCHEC QUE SUBISSENT L’EGLISE ET LE PEUPLE RUSSE. VOILÀ UNE ŒUVRE DIVINE VOUÉE À LA STÉRILITÉ."

Il est bien dommage qu'il n'ait pas été entendu… comme nombre de personnes, aussi bienveillantes que lui envers Daru et qui partagent son analyse, mais dont les voix ont été systématiquement étouffées (je pense en particulier à l'OLTR et à tous ceux qui en sont proches…)

14.Posté par Gueorguy: Juste, un point en marge le 12/05/2013 18:35
@ 13 - Vladimir

Juste, un point en marge. Il s'agit des articles 54 et 55 (et non 44 et 45). Car il convient d'être précis même si je suis d'accord avec vous, cette question est secondaire; en tout cas, elle n'est pas liée à cette file de discussion.

Sur l'action du père Georges Kotchetkov. J'ai peu d'informations sur ses pratiques catéchétiques et par quelles formes elles s'exprimaient. Peut-être, celles-ci étaient jugées trop "avant-gardistes" et soulevaient quelques réprobations de milieux plus traditionalistes. On ne peut pas, non plus, reprocher les prudences exprimées. Il ne faut pas oublier que toutes les années où l'Eglise se trouvaient sous le contrôle de l'URSS, elle s'est justement préservé de toutes influences extérieures et de toutes tentatives de se faire déstabiliser en conserver très rigoureusement un rite qui pouvait paraitre très figé. C’est aussi grâce à cela que l’Eglise a survécu à ces années du communisme.

Et dans ce contexte, l’introduction de la pratique de la langue russe moderne apparaissait, déjà, comme une innovation justement perçue comme dangereuse. Mais, en plus, il y avait un contexte particulier qui n’a pas arrangé les choses.

Il faut comprendre que cette tentative d’introduction de la langue russe moderne se réalisait au moment de la libération de l’Eglise russe du Joug du communisme mais, aussi, car c’était, justement à la même période, au moment de l’éclatement de l’URSS (Le début des années quatre-vingt-dix !). Et l’introduction du russe moderne donnait la perception de cautionner les séparatismes nationaux (*) qui introduirait, à leur tour, leur langue nationale. Le slavon étant lui perçu comme la garantie d’une langue unique pour toute l’Eglise dans les pays de l’ex-URSS d’alors et, donc, de l’unité de l’Eglise.
Mais, il n’y a pas qu’en Russie et dans l’ex-URSS que la résistance à l’introduction du russe moderne s’est opérée, au sein de l’Eglise russe.

En marge de ses observations sur la situation de l’Archevêché, on peut noter un reproche qui n’est pas sans fondement, dans les propos du père Georges K. (qu’il s’adresse, aussi, à lui-même).

Celui-ci écrit, en effet :
« Je ne peux que regretter le cours des évènements.
J’ai été le témoin de cette évolution. Au début des années 90, j’ai essayé, maladroitement peut-être et sans finesse, d’expliquer lorsque me trouvant en France qu’il est indispensable, et cela en toute urgence, de dire les offices en russe, de catéchiser les adultes, de contribuer à la création de communautés et de fraternités sans, en aucun cas, renoncer à ses racines russes et à la langue russe. »

Pour avoir été le témoin de quelques très timides tentatives, au demeurant, assez infructueuses, je peux confirmer que la résistance à l’introduction du russe moderne a largement touché notre Eglise russe en France. Tout juste puis-je citer les efforts, malheureusement, aujourd’hui, oubliés d’un père Georges Sérikoff. Un parent qui m’était des plus proches exprimait, avec regret, cette observation : le russe est, à peu près, la seule langue moderne qui n’est pas reconnue comme une langue liturgique. Il est inutile d’entretenir ces regrets quand bien même c’est à partir de ce type de constats que le père George Kotchetkov établit son diagnostic de la situation actuelle.

Il se trouve que j’ai assisté à la présentation, à Paris, du recueil « La doctrine sociale de l’Eglise russe » et j’ai eu l’opportunité de poser au métropolite Cyrille (plus tard, il devenait le Patriarche de Moscou) la question de savoir si l’introduction de la langue russe ne faciliterait pas une meilleure relation entre l’Eglise et la société, puisque c’était la préoccupation de cet ouvrage rédigé sous sa conduite. Mgr Cyrille n’a absolument pas rejeté cette idée et, plus, même, a insisté sur le caractère pédagogique qui serait contenu dans une telle démarche. Il a, bien sûr, marqué la nécessaire prudence quant à la qualité des traductions et a invité, aussi, à ne pas se leurrer exagérément en pensant que cela serait la solution à tous les problèmes pour atteindre des populations non (ou plus) ecclésialisées ; prenant l’exemple, devant un public au sein d’une institution catholique, de l’abandon excessif du latin au profit des langues modernes qui n’avait pas résolu de problème.

(*) Exemple douloureux de l’Ukraine ; avec le problème du schisme du dit « patriarcat d’Ukraine » ; fomenté par le candidat malheureux à l’élection, un an auparavant, au patriarcat de Moscou, Philarète Denisenko qui se lançait, alors, dans une aventure personnelle mais, un temps, soutenu par les autorités politiques.

15.Posté par Galina le 12/05/2013 19:35
@ Gueorguy

Le métropolite Hilarion
"Il a d'abord rappelé que l'Église Russe n'avait pas arrêté de position sur la question de la traduction des textes liturgiques du slavon en russe; les avis y sont partagés et la question doit être abordée sous plusieurs aspes."

16.Posté par Tchetnik le 12/05/2013 21:55
Il conviendrait de les traduire du grec au russe de plus, le slavon n'étant lui-même qu'une traduction que l'Histoire a prouvée ne pas être parfaite.

17.Posté par Vladimir: L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie le 12/05/2013 23:16
"Le slavon constitue une partie intégrante de la tradition liturgique de l'Eglise russe. Il a absorbé de nombreux traits du grec ancien, la langue du Nouveau Testament et des saints Pères, et les particularités de la langue vernaculaire des anciens slaves, et l'expérience des saints ascètes qui s'adressaient à Dieu avec les mots des prières slavonnes.

Le slavon est la langue liturgique utilisée par tous dans l'Eglise russe. Il n'est pas seulement la richesse de notre Eglise locale, mais aussi un trésor culturel de l'humanité qu'il faut garder et conserver."

"Projet de document sur le slavon dans la vie de l'Église russe du XXIe siècle" de la Commission Inteconcilliaire de l'Eglise russe (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Projet-de-document-de-la-Conference-Interconciliaire-CI-sur-le-slavon-dans-la-vie-de-l-Eglise-russe-du-XXIe-siecle_a2800.html).

Mais ce n'est pas l'objet du fil, qui est bien l'analyse très pertinente de la situation de Daru: peut être qu'un sursaut peur encore permettre de déjouer le pessimisme de la conclusion "Il est aujourd’hui impossible de faire marche arrière et j’en suis parfaitement conscient. L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie" et permettra à Daru de prendre la place qui lui reviendrait dans la "véritable renaissance ecclésiale, indispensable pour nous tous, que ce soit en Russie ou en Occident, à Paris, à Bruxelles, en Amérique ou où que ce soit ailleurs. "

18.Posté par Mischa : Страница Архиепископии перевернулась навсегда. le 13/05/2013 09:47
Теперь Архиепископия пожинает свои плоды. За 10 лет правления вл. Гавриила, они полностью стали глухими и слепыми, но зато очень хорошо руководили своим Епископом. Теперь он отправлен далеко...отдыхать. Настали времена тяжелые.

Но так как они все эти годы совершенно сознательно шли по пути слепцов, то и сами ослепли и оглохли. Их теперь возьмут за руку и поведут в нужном направлении. Радоваться можно только тому что пришел митр.Эммануил, который наведет порядок в этом хаосе, судах и отлучениях.

Страница Архиепископии перевернулась навсегда.

19.Posté par Irénée le 13/05/2013 10:29
Pour revenir au sujet de ce fil, je trouve l'analyse du Père Georges assez dure et en partie injuste.
Il est très excessif de parler de "répudier le patrimoine". Il y a certainement eu des erreurs de commises, des décisions inappropriées, mais aussi beaucoup de choses positives !
Regardez les dix dernières années de l'archevêché, regardez le nombre de créations de paroisses, l'accroissement des monastères, les ordinations de diacres et prêtres... ce sont des indicateurs plus objectifs du dynamisme de ce diocèse que les impressions d'un abandon du caractère "russe" ! et ce sont des éléments conformes à la mission de l'Eglise !
Autre point à propos de patrimoine : le travail effectué par l'archiprêtre André Fortounatto sur la Liturgie en 2011, et sur les Vigiles l'année précédente. Il s'agit bien là, explicitement, de préserver l'héritage liturgique reçu de l'émigration russe en Europe occidentale, en mettant par écrit les rubriques et les usages observés pendant cinquante ans dans les paroisses de l'archevêché !
Ces commentaires extrêmement pessimistes ne devraient pas avoir leur place dans des échanges sur la vie de l'Eglise. L'Eglise et son avenir sont entre les mains de Dieu, et il ne devrait pas y avoir de place pour des analyses qui semblent oublier ce qui tient le plus de place dans nos vies : l'Amour et la miséricorde du Seigneur Ressuscité et sa sollicitude pour son Eglise !

20.Posté par Daniel le 13/05/2013 19:20
Je suis partiellement d'accord avec Irénée. Il faut voir le positif aussi. Mais il faut aussi des critiques sinon l'on tombe dans l'autocongratulation chères à certains orthodoxes.

21.Posté par Tchetnik le 13/05/2013 22:10
@Irénée

En effet, on peut dire que de ce point de vue l'existence de l'archéveché fut positive, avec de nombreuses paroie leurs fidèles et qui parviennent à susciter leurs propres prêtres, diacres, choeurs et autres pour beaucoup d'entre elles. Cela doit être reconnu même si les choix théologiques peuvent être pour certains plus discutables.

En fin de compte le choix de Daru pour des paroisses d'expression française a certainement été plus positif et fructueux que celui du "tout russeE de L'EORHF de Genève.

Cependant, si l'Église est entre les mains de Dieu, Il n'est pas exclusif quant au choix de Ses instruments pour la gérer correctement et quand lesdits instruments font défaut, il est bon de le signaler et de le corriger.

22.Posté par Irénée le 14/05/2013 09:26
Merci à Daniel et Tchetnik pour ces commentaires. Et bien entendu je ne conteste pas la nécessité de rester critique... mais c'est l'approche systématiquement négative et pessimiste que je trouve un peu lassante...
Il ne convient pas non plus de parler de ce diocèse au passé, c'est encore le groupe le plus dynamique et sans doute le plus important en France par le nombre de paroisses !

23.Posté par Mischa le 14/05/2013 12:19
@Irénée " c'est encore le groupe le plus dynamique et sans doute le plus important en France par le nombre de paroisses ! "

Ну и ну! Действительно есть ещё "динамичная группа". Она состоит из таких людей как большинство членов Совета архиепископии и ещё кое-кто, которые активно на протяжении 10 лет вели активную политику отвержения Русской Церкви, внедрения в архиепископию людей далеких от традиции русской эмиграции. Более того эта динамичная группа - руководила вл. Гавриилом и привела к тому что ОН открыл приходики по Франции и Англии, которые состоят из 10-12 прихожан, служат там 3 раза в месяц - вот вам уважаемый Иреней "par le nombre de paroisses ! ".
Зачем это было делать? Ответ простой- чтобы голосовали эти французские приходики за политику проводимую " динамичной группой".
ПОЛНЫЙ ТУПИК! О полном крахе Архиепископии очень хорошо пишет отец Георгий Кочетков.
Надежды на будущее "возрождение" из пепла - НЕТ НИКАКОЙ.

Да, если придет отец Иов Гейча - ОН наведет порядок в рядах этой "динамичной группы", поставит её на место, но какие отношения будут с РПЦ и РПЦЗ - здесь полный туман.

24.Posté par Irénée le 14/05/2013 14:19
Je répondrai volontiers à Misha qui semble s'adresser à moi, si quelqu'un pouvait me préciser sa question... mon russe est trop médiocre, et je crains un contresens ! j'ai parlé de groupe dynamique, mais pas de dynamique de groupe !

25.Posté par Gueorguy le 17/05/2013 10:41
Juste une exception à la règle qui voulait délaisser le traitement de l'application de l'article 55 des statuts (principalement les messages, ici, n°3, 4 et 12 plus quelques entrefilets dans d'autres messages) pour signaler que l'application de cet article est largement contestée par D.S. mais l'hypothèse de ce dernier semble s'appuyer, entre autres, sur une interprétation tronquée des statuts et sur une importante erreur de traduction comme je l'indique dans ce même forum (voir lien ci-dessous).

Et le texte anglais écrit explicitement :

" Secondly, the Patriarchal proposal invites you, to the extent that the statutes permit, to renew your confidence in me ..”

Qui aurait dû être traduit de la sorte:

« Deuxièmement, la proposition patriarcale vous invite, dans la mesure où les statuts le permettent, de renouveler votre confiance en moi .. »

C’est-à-dire, exactement le contraire de la teneur de la phrase diffusée en français et il apparait que c’est justement parce que les statuts le permettent (et, pour le coup, à quel autre article que l’article 55 non explicitement invoqué, il pourrait être fait référence ?) que le patriarche « invite » à renouveler la confiance au Locum Tenens qui, à partir de ce moment voit, en plus, ses prérogatives étendues. L’article 55 est, là aussi, d’une clarté limpide : « le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain ». SUITE ICI

26.Posté par Vladimir le 17/05/2013 14:46
Christ est ressuscité!
Bravo Gueorguy pour votre magistrale analyse.

Et je suis d'accord avec vous: arrêtons le droit civil, somme toute secondaire pour nous, et revenons à l’ecclésiologie orthodoxe, donc à la situation canonique de l'Archevêché et au(x) tomos: quelle analyse proposeriez-vous là?

27.Posté par Daniel le 17/05/2013 16:51
@ Vladimir et Gueorguy

De qui vous moquez-vous? Dans les affaires orthodoxes, le droit civil prime car c'est celui des tribunaux et en cas de conflits, les orthodoxes sont experts pour aller devant les tribunaux. Si l'ecclésiologie orthoodoxe était respectée, il n'y aurait pas 5 évêques orthodoxes dans la même ville avec des titres exotiques, les prêtres et paroisses ne quitteraient pas leurs diocèses sans congé canonique, il n'y aurait pas de superposition de diocèses etc. L'ecclésiologie est le cadet des soucis de biens de têtes mîtrées, sauf quand elle les arrange, seul compte pouvoir et influence... Telles sont les règles du jeu.

28.Posté par Vladimir le 17/05/2013 22:33
Christ est ressuscité!
Bien cher Daniel,

Votre constat est bien celui d'une triste réalité. Mais ce n'est pas parce que d'autres se vautrent dans l'erreur que nous sommes obligés d'en faire autant! Avant de disséquer leurs pailles, essayons déjà de nous débarrasser de nos poutres: élevons le débat parmi nous! Qu'auriez-vous à dire sur la situation ecclésiologique de l'Archevêché?

29.Posté par Daniel FABRE le 18/05/2013 08:03
je partage l'analyse de Daniel ! de toute façon, voulu ou non les règles du droit civil s'appliquent de façon obligatoire, et pour l'ecclésiologie, en effet cela nous fait rire, elle est selon les cas importante, peu importante, ignorée quand cela arrange......

30.Posté par Gueorguy le 18/05/2013 19:13
Les bras m'en tombent !!!

Est-ce de la provocation ou de l'incompétence (ou les deux réunies?) mais je ne voudrais pas que l'on croit que je me moque de qui que ce soit.
Je voudrais simplement invoquer un peu de bon sens.. Et contenir quelques dérives:

Si, lors de l'AGE ou l'AGO de son association cultuelle, ayant soigneusement indiqué ce point à l'ordre du jour, ayant correctement fait voté ses membres réguliers, le tout en respectant scrupuleusement ses statuts, une paroisse « orthodoxe » adopte une disposition selon laquelle elle ne reconnait plus la Résurrection du Christ, cette résolution « primera » devant les tribunaux civils !!! Quant à rester orthodoxe… cela sera une autre affaire!

Vous vous égarez, chers amis.

31.Posté par OLTR WEB-MASTER le 18/05/2013 20:29
Un texte a été proposé par notre site sur la distinction entre le droit canonique et le droit civil,

Voir le lien ci-dessous :

32.Posté par Daniel le 18/05/2013 22:30
@ Gueorguy

Rien n'empêche une association cultuelle de changer ses statuts pour devenir "association de l'adoration de la carotte sacrée et du chat ganté". Les membres ne seront plus considérés comme orthodoxes par l'église mais cela ne voudra pas dire automatiquement que l'association perdra les biens qui sont les siens devant un tribunal civil. Tout dépend des statuts; s'ils sont modifiables et que la majorité requise est atteinte, le tour est joué. C'est ainsi que les associations passent d'un diocèse à un autre.

33.Posté par Daniel le 19/05/2013 00:02
"Seuls les Canons de celle-ci constituent pour elle des règles de conduite que personne ne peut changer." Extrait du texte publié par Séraphin Rehbinder

Vu le nombre de fois où des patriarches de Constantinople ont prié avec des hérétiques au mépris des canons, cette phrase m'a bien fait rire. Je m'en tiens les côtes...

34.Posté par Daniel FABRE le 19/05/2013 07:25
les tribunaux civils sont là pour dire le droit et non pour faire de la Théologie ou déterminer des Dogmes, ils n'en n'ont strictement rien à faire ! et effectivement ils font simplement appliquer le droit essentiellement civil. (non canonique ou autre )
et encore heureux qu'ils n’interfèrent pas dans la conscience des gens....! là ils se déclarrent eux-même " incompétents " . (en terme de droit ) alors non, cher Gueorguy, il n'est pas d'égarement.

35.Posté par Marie Genko: il nous faudrait effectivement nous mobiliser et aller devant les tribunaux civils le 19/05/2013 08:45
Gueorguy a raison.

Si une paroisse orthodoxe tombait dans l'hérésie, comme il l'indique ci-dessous:

"une paroisse « orthodoxe » adopte une disposition selon laquelle elle ne reconnait plus la Résurrection du Christ,..."

A ce moment là, il nous faudrait effectivement nous mobiliser et aller devant les tribunaux civils pour empêcher une église orthodoxe de rester aux mains d'hérétiques.
Mais tant qu'il ne s'agit que de querelles internes, il convient d'éviter de tout son pouvoir de recourir aux tribunaux....

36.Posté par Vladimir: En fait Daru est dans la pire des situations anticanoniques que souligne Daniel (27) le 19/05/2013 15:08
Christ est ressuscité!

Je suis surpris que tant d'Orthodoxe donnent au droit civil la prééminence sur le droit canonique alors même que je crois me souvenir d'un canon, voire même d'une épitre, dont je ne retrouve pas les références, prescrivant aux Chrétiens de ne pas en appeler aux tribunaux civils... Je pense personnellement que, si le droit civil peut s'appliquer aux murs, comme l’écrit Marie, c'est l’ecclésiologie qui devrait seule gouverner les âmes. Et c'est bien un problème ecclésiologique qui se pose à Daru, dont l'absence d'évêque est le signe le plus évident.

En fait Daru est dans la pire des situations anticanoniques que souligne Daniel (27): un évêché qui a quitté son Eglise sans congé canonique, cette séparation n'étant pas reconnue par le Saint synode et justifiant la création du diocèse de Chersonèse, qui revendique la continuité canonique avec l'Administration des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et l'exarchat du patriarcat de Moscou en Europe occidentale dont se réclame aussi Daru. Ce cas exceptionnel se justifiait à l'origine par les circonstances exceptionnelles (asservissement et persécutions soviétiques) et son côté provisoire; il devait donc cesser avec la disparition des "circonstances exceptionnelles", comme cela a bien été souligné par Mgr Euloge, lorsqu'il décida de retourner à l'Eglise russe en 1945-46, et par le patriarche Athenagoras lorsqu'il annula sa juridiction sur Daru et l'appela à retourner sous l'omophore du Patriarcat de Moscou en 1965. On peut évidement considérer que ces décisions là étaient prématurées, l'Eglise russe étant encore captive alors, mais sa libération claire et évidente après 1991 a complètement changé la donne et plus rien ne justifie l’existence de cet "OVNI" ecclésiologique.

Je pense que là se trouve la véritable origine du problème existentiel de Daru et il me semble très caractéristique du déni psychologique où vivent ses dirigeants le fait que ce point essentiel est toujours soigneusement occulté.

37.Posté par Daniel FABRE le 19/05/2013 17:33
on ne donne pas la prééminence sur le droit canonique ! pourquoi encore une fois dénaturer les propos des autres ? non mais " rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu " dire la loi c'est dire la loi dans le cadre de la loi qui régit les associations cultuelles ! et pour le reste je redis : alors les tribunaux se déclarent incompétents !
quant aux droits canoniques qui est assez vieux dans l'Eglise sait combien des " responsables " de l' Eglise même sans le prétexte de : " l'économie " s'assoient dessus !

38.Posté par Clovis: Vladimir , Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse le 19/05/2013 19:11
@ Vladimir 36

Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse brillante et clairvoyante.
L'autre problème que celui de l'ecclésiologie est foncier, nous l'avons vu à Biarritz, à Nice, un jour où l'autre la question se posera pour Daru. J'ai peur que leur amour du "foncier" ne finisse comme à Lesna. L'Eglise n'est pas une association de petits propriétaires, ni un syndic' immobilier.

39.Posté par Marie Genko: l'ambassadeur de Russie avait-il le droit de faire cadeau de l'église de la rue Daru à une association cultuelle? le 21/05/2013 04:25
Je voudrais reprendre la phrase de Victorov ( 9) ci-dessus:

"Encore une fois, si Daru cesse de se référer à la tradition russe, on ne voit pas pourquoi cet archevêché doit être maintenu, au sein du même patriarcat, en parallèle aux archevêchés grecs existants dans les différents pays européens (et qui ont déjà des paroisses francophones, germanophones, anglophones, etc.)."

Je pense que là est le fond de la question.

L'autre fond de la question est, l'ambassadeur de Russie avait-il le droit de faire cadeau de l'église de la rue Daru à une association cultuelle?
Car nous voyons bien aujourd'hui que les statuts, qui étaient sensés obliger cette église à revenir dans le giron du Patriarcat de Moscou, ne remplissent pas aujourd'hui leur obligation initiale.

40.Posté par Irénée le 21/05/2013 09:37
Marie, vous confondez les questions de propriété foncière et celles concernant la vie de l'Eglise.
Même si la cathédrale de la rue Daru retournait à Moscou, cela n'empêcherait pas la centaine de paroisses de vivre, et je préfère une cathédrale qui déménagerait dans un garage de banlieue qui annonce l'évangile et reste fidèle à l'Eglise des Apôtres et des Pères, plutôt qu'une église vénérable qui reste un club ethnique fermé
Je m'intéresse peu aux questions de patrimoine immobilier... même si je suis profondément peiné par toutes les agitations autour de ces problèmes ces dernières années.

41.Posté par Irénée le 21/05/2013 10:54
@Daniel, message 33

Soyez juste s'il vous plaît : SS Bartholomés et ses prédécesseurs n'ont pas plus prié avec des catholiques-romains ou des protestants que SS Cyrille de Moscou ou le Métropolite Hilarion, ou tant d'autres... comme vous le savez, toutes les Eglises orthodoxes sont membres du Conseil oecuménique des Eglises, à l'exception de l'Eglise de Géorgie et de celle de Bulgarie. Par conséquentt, les délégués de toutes les Eglises orthodoxes ont l'occasion lors de diverses réunions de prier avec des "hérétiques"...

42.Posté par Vladimir : Comme je l'écrivais précédemment, les "circonstances exceptionnelles" justifiant le "règlement canonique provisoire " le 21/05/2013 11:16
Bien cher Daniel Fabre,

Les faits sont têtus et il suffit de les regarder en face: voyez le nombre de commentaires sur ce sujet (dans des pétitions et des lettres ouvertes, sur ce blog et sur d'autres...) qui parlent statuts et immobilier, donc droit civil. Combien en voyez-vous, en dehors du mien, qui parlent d'ecclésiologie? C'est cette situation de fait là que j’appelle "donner au droit civil la prééminence sur le droit canonique" et votre dernier commentaire n'y fait pas exception: vous ne dites rien de la situation canonique de cette "centaine de paroisses".

Car là est la question: ces paroisses ont été crées dans l'Eglise russes par des membres de l'Eglise russes et dépendaient canoniquement du métropolite de St Petersbourg. Leur administration a été confiée à Mgr Euloge par décret du saint patriarche Tikhon du 8 avril 1921 et par une lettre du métropolite Benjamin de Petrograd lui transmettant sa juridiction sur ces paroisses (http://www.exarchat.org/spip.php?article89). Dans la continuité canonique c'est le diocèse de Chersonèse qui en assure actuellement la suite (http://www.egliserusse.eu/Quelques-mots-sur-le-diocese-de-Chersonese_a15.html).

Le tomos de 1931 en fait "un Exarchat unique et spécial du Très saint Trône patriarcal Œcuménique dépendant directement de celui-ci", les plaçant ainsi directement sous l'autorité du patriarche de Constantinople, qui délègue ses prérogatives à son exarque, en précisant qu'il s'agit là "d’un règlement canonique provisoire de la situation ecclésiale des paroisses orthodoxe russes en Europe..." (http://www.exarchat.org/spip.php?article857)

Le tomos de 1999 reprend explicitement les termes du précédent: "Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique."

Comme je l'écrivais précédemment, les "circonstances exceptionnelles" justifiant le "règlement canonique provisoire " de ce groupe de paroisses ayant disparu, le respect des canons demande le retour à la situation canonique normale dans la juridiction de l'Eglise qui les a fondé. Cela me semble être la seule analyse ecclésiologique acceptable (je ne l'ai du moins jamais vu réfuter au plan canonique) et refuser d'en tenir compte c'est bien refuser de considérer le droit canonique.

43.Posté par Daniel le 21/05/2013 15:00
@ Irénée (message 41)

Vous avez bien évidemment raison. Les bastions de l'antioecuménisme se font rares.

44.Posté par Daniel FABRE le 21/05/2013 18:43
Cher Vladimir, je ne conteste pas que pour l'Eglise ce sont les canons qui devraient prévaloir, je dis seulement le droit qui régit les associations cultuelles et je déplore d'ailleurs que en ceci César soit concerné en loi par l'Eglise....! toutefois, encore une fois revendiquer les canons ici et passer pardessus là ne rend pas crédible l'église institution aux yeux des enfants de César; la dispora, pas canonique, l'assemblée des Evêques en France, pas canonique, les Evêques auxiliaires, pas canonique etc.....et après on peut tricher comme vous relatez, créer des " canons provisoires " là je suis plié de rire.....tristement.

45.Posté par Vladimir le 22/05/2013 11:38
Bien cher Daniel Fabre,
Votre message 44 m’attriste beaucoup: d'une part vous confirmez que "on (la direction de l'Archevêché?) peut tricher comme je le relate", mais par ailleurs vous semblez justifier que nous trichions tous parce que d'autres trichent...

Mais n'est-ce pas à chacun de nous de faire effort, à son niveau, pour au moins ne pas tricher entre nous? Pourquoi ne pas analyser sérieusement les aspects ecclésiaux et moraux de cette situation au lieu de se voiler pudiquement la face en se cachant derrière les règles juridiques?

46.Posté par Daniel FABRE le 22/05/2013 16:41
Cher Vladimir j'ai écrit des faits comme :
Séraphim Rehbinder, membre de l’Archevéché Russe, fondateur de l’OLTR :

« De même, personne ne peut « décider » que « l’assemblée des évêques orthodoxes de France », telle que nous la connaissons, constitue le vrai « synode » (5) de l’Eglise territoriale de France, car cette assemblée ne l’est pas. Personne ne peut « décider » que la seule apparence donnée à quelque chose constitue l’essence de cette chose. En l’occurrence, on a donné le nom de « assemblée des évêques » à un comité inter épiscopal, sans que la nature de ce dernier ait changé d’un iota. Et ce fut sans doute une erreur, car tricher avec la réalité n’a aucun sens en matière ecclésiale. L’AEOF est en réalité, et par sa nature, une association (6) réunissant des évêques appartenant à des Eglises territoriales différentes, dont le diocèse comprend la France. Soit dit en passant, ils sont donc différents évêques du même diocèse ce qui est tout à fait contraire aux Saints Canons et cela constitue le nœud du problème. Cet organisme n’a donc aucune autorité ecclésiale véritable et entretenir l’ambiguïté à son sujet, volontairement ou non, ne peut qu’augmenter la confusion et compliquer les choses. »"
j'ai d'autres analyse sur la non canonicité de plusieurs Evêques dans une même ville...etc...
mais bien sûr la triche des uns ni n'implique ni n' incite, ni ne saurait excuser la triche des autres.
soyons rassurés, l'Eglise Est et ESt bien plus que des dérives ponctuelles d'un aspect institutionnel.
l'Eglise Est Sainte parceque son Chef Est le Christ !

47.Posté par Vladimir le 22/05/2013 18:10
Bien cher Daniel Fabre,

Vous avez parfaitement raison; ce point a été débattu en conférence panorthodoxe et mis à l'ordre du jour du saint Concile...

Mais quel rapport avec la situation anticanonique de Daru? Aucun de ces évêques n'a quitté son Eglise ... Pourquoi gloser sur cette paille panorthodoxe et ne pas parler de la poutre de l'Archidiocèse?

48.Posté par Daniel FABRE le 22/05/2013 19:45
@Vladimir
oui, je ne répondais qu'à votre message pour revenir aux droits canoniques et civils; pour ma part, je trouve que ce système d'association cultuelle est inapproprié pour l'Eglise d'autant qu'il permet justement ce chevauchement des lois.....et l'immixtion du privé, laïc agnostique souvent et pourquoi pas même athée.....Dans les règles de l'Eglise.

49.Posté par OLTR WEB-MASTER le 22/05/2013 20:31
L'OLTR est tout à fait heureuse que des citations s'inspirent librement des textes proposés sur son site officiel www.oltr.fr mais demande aux auteurs qui font librement un tel usage d'avoir l'élégance de donner la lien.

Ici, le texte -in extenso - évoqué par DANIEL FABRE se trouve sur le lien indiqué ci-dessous:

50.Posté par Daniel FABRE le 23/05/2013 07:25
cher OLTR vous avez sûrement d'autant plus raison que ce n'est pas sur ce lien que j'ai la citation mais sur celui-ci : " http://orthodoxie-libre.actifforum.com/t103-rue-daru-siege-ejectable "dans son dernier tiers, voilà, bonne journée !

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