V.G.

A Erfurt, Benoît XVI a loué l’attitude des nombreux catholiques allemands restés fidèles à l’Eglise, pendant les périodes nazie et communiste. Le pape s’exprimait lors de la messe qu’il célébrait sur la place de la cathédrale, devant plusieurs dizaines de milliers de fidèles, le 24 septembre 2011.

LE PAPE INSISTE SUR LA PROXIMITE ENTRE ORTHODOXES ET CATHOLIQUES

«L’orthodoxie est théologiquement la plus proche de nous. Catholiques et orthodoxes ont tous deux la même structure de l’Eglise des origines. Nous pouvons ainsi espérer que ne soit pas si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l’eucharistie ensemble», a-t-il dit, en reprenant les termes d’un livre d’entretiens publié en 2010.

Les chrétiens de la Thuringe (ex-RDA communiste) ont dû "supporter une dictature brune et une dictature rouge, qui ont produit sur la foi l’effet d’une pluie acide", a déclaré Benoît XVI dans son homélie. Le Pape a déploré que "de nombreuses séquelles de cette époque se font encore sentir, surtout dans le domaine intellectuel et religieux", conscient que la majorité des habitants de la région vivent désormais "loin de la foi au Christ et de la communion de l’Eglise". Apic

Le sujet des pluies acides est très sensible en ex-RDA où la pollution industrielle sans frein avait fait par endroits des ravages énormes pour la santé et l’environnement.
Le pape a reconnu que «la nouvelle liberté», après la chute du Mur, avait permis de donner à l’Eglise «de nouvelles possibilités» comme «la restructuration et l’agrandissement d’églises et de centres paroissiaux». «Mais ces possibilités se sont-elles accompagnées d’une croissance dans la foi? Ne faut-il pas chercher les racines profondes de la foi et de la vie chrétienne bien ailleurs que dans la liberté sociale», s’est demandé Benoît XVI.


Lutte contre la société individualiste

Il a jugé que l’Eglise allemande, bien organisée, encore puissante dans ses structures, avait du mal à transmettre un message fort et à entraîner les gens à sa suite dans une société individualiste et sécularisée.
«C’est précisément dans une situation difficile d’une oppression extérieure que de nombreux catholiques résolus sont restés fidèles au christ et à l’Eglise. Ils ont accepté d’être désavantagés au plan personnel pour vivre leur foi», a-t-il relevé au sujet des dictatures.
Le pape s’est arrêté sur la solidarité dans l’après-guerre avec les Vertriebene, les millions d’expulsés allemands de l’est de l’Europe, chassés de Pologne notamment par l’avancée de l’Armée rouge. «De nombreux ecclésiastiques et laïcs ont fait alors de grandes choses pour atténuer (leurs) souffrances et leur procurer une nouvelle patrie».
Il a rendu hommage à ceux qui, sous le régime communiste, «dans un climat hostile à l’Eglise, ont éduqué leurs enfants dans la foi catholique» et «opposé un résistance à l’idéologie communiste». DNA

Après avoir célébré la messe à Erfurt, dans la matinée du 24 septembre 2011, Benoît XVI s’apprête à rejoindre Fribourg-en-Brisgau. Dans cette ville du land de Bade-Wurtemberg, où près de 40% de la population est catholique, le pape visitera en tout début d’après-midi le "Freiburger Münster", la cathédrale Notre-Dame.
La cathédrale est le siège de l’un des plus importants archidiocèses allemands. Benoît XVI y rencontrera brièvement les religieux de la région, ainsi que des malades et handicapés, avant de s’adresser aux Fribourgeois réunis sur le parvis.

Le voyage du Pape en Allemagne lui donne l'occasion de prôner un renforcement du dialogue tant avec les autres religions monothéistes qu'à l'intérieur de la Chrétienté avec les Protestants.

Juifs et musulmans:

Le « dialogue » de l’Eglise catholique et du Judaïsme « s’approfondit » – « Avec le refus du respect pour le Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme », a déclaré Benoît XVI devant une représentation de la communauté juive allemande Jeudi 22 septembre 2011 en ajoutant que «la confiance a grandi entre le Peuple juif et l’Église catholique, qui ont en commun une partie non négligeable de leurs traditions fondamentales» Le pape invite les chrétiens à se « rendre toujours plus compte » de ce qu’il appelle leur « affinité intérieure avec le judaïsme ». Il propose une herméneutique de la continuité et non de la rupture dans le plan de salut de Dieu : « Pour les chrétiens il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut. Le salut vient justement des Juifs (cf. Jn 4, 22). Là où le conflit de Jésus avec le Judaïsme de son temps est vu de manière superficielle comme un détachement de l’Ancienne Alliance, il finit par être réduit à une idée de libération qui considère la Torah seulement comme l’observance servile de rites et de prescriptions extérieures. De fait, le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque, mais il révèle ses possibilités cachées et fait émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie au fondement le plus profond de l’agir humain, au cœur, où l’homme choisit entre le pur et l’impur, où se développent la foi, l’espérance et l’amour. » Le pape réaffirme le « message d’espérance » transmis par la Bible. Il conclut sur la « responsabilité commune » des croyants « pour le développement de la société, laquelle possède toujours aussi une dimension religieuse ». (détails sur ZENIT.org)

"Je pense qu'une collaboration féconde entre chrétiens et musulmans est possible", a estimé le pape en recevant à Berlin des représentants de l'islam en Allemagne. "En tant qu'hommes religieux à partir de nos convictions respectives, nous pouvons donner un témoignage important dans de nombreux secteurs cruciaux de la vie sociale", a-t-il ajouté. Et le pape de citer la famille fondée sur le mariage, le respect de la vie et la justice sociale.
"Nous reconnaissons la nécessité (...) de progresser dans le dialogue et dans l'estime réciproque", a-t-il insisté, alors qu'un dialogue pas toujours facile a repris entre les deux religions après la polémique déclenchée par le pape, il y a cinq ans, durant un discours à Ratisbonne (Bavière) où il avait établi un lien entre islam et violence religieuse.
L'Allemagne compte entre 3,8 et 4,3 millions de musulmans, qui représentent entre 4,6% et 5,2% de sa population.

Un signal œcuménique fort au pays de la Réforme

C'est à Erfurt, où Luther a étudié le droit et la théologie à partir de 1501, puis a été ordonné prêtre en 1507, après avoir rejoint l'ordre des moines Augustins que Benoît XVI doit rencontrer à huis clos, pendant une demi-heure, vingt délégués de l'Eglise protestante allemande dans le couvent des Augustins, haut lieu du protestantisme, où vécut le moine Luther. Cette rencontre sera suivie d'un service oecuménique d'une heure dans ce même couvent, avec environ 300 personnalités, dont la chancelière allemande Angela Merkel, fille de pasteur protestant, et le président, Christian Wulff, de confession catholique.

Un psaume devait y être lu dans la traduction originale de Luther, un symbole fort puisque les problèmes du prêtre avec sa hiérarchie ont commencé lorsqu'il a entrepris de traduire la Bible en langue vernaculaire pour que les fidèles la comprennent. "La célébration du service du pape dans le couvent des Augustins est un signal œcuménique fort au pays de la Réforme", a twitté vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

Dans un entretien sur la radio allemande Deutschlanfunk vendredi matin, le président de l'Eglise protestante en Allemagne, Nikolaus Schneider, a déclaré espérer de cette rencontre de "nouvelles impulsions" pour l’œcuménisme, même si aucun accord concret ne devrait être annoncé.
Depuis son élection, le pape a envoyé des signaux contradictoires en matière d'oecuménisme, un sujet qu'il connaît bien car son pays natal compte autant de protestants, essentiellement luthériens, que de catholiques: 24,1 millions pour les premiers, 24,6 millions pour les seconds.

V.G.La source de la deuxième partie de l'article ICI






Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 24 Septembre 2011 à 13:25 | 2 commentaires | Permalien



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