Natalia Trouille

Dans un pays loin d'être pacifié entre la majorité musulmane et la toute petite minorité orthodoxe, les chrétiens redoutent le départ prochain des forces de l'ONU.

KOSOVO: LES ORTHODOXES REDOUTENT LE DEPART DE LA KFOR

"Ne nous laissez pas seuls". Le message est clair: le métropolite de Raska et Prizren, Mgr Théodose Sibalic, en appelle à la communauté internationale afin que soient maintenues les missions de l'ONU et de l'OTAN au Kosovo, "seules garanties actuelles contre l'extrémisme et l'oppression". Car la minorité serbe du Kosovo, noyée dans de minuscules enclaves au milieu d'une population musulmane dans son immense majorité, craint pour sa survie. Depuis 13 ans, les moines de Decani (la "Jérusalem serbe") vivent barricadés dans leur monastère, sous la protection des soldats étrangers. La guerre entre la Serbie et le Kosovo a laissé des traces durables, et la haine entre les communautés est loin d'être éteinte.

Depuis 1999, 150 lieux de culte orthodoxes y ont été vandalisés ou détruits. Sur les 350.000 Serbes que comptait le Kosovo avant la guerre, seuls 100.000 sont restés. Les autres ont fui. Berceau de l'orthodoxie serbe, le monastère de Decani est un véritable trésor historique, religieux et culturel: construit en 1330, il a traversé tous les aléas de la très mouvementée histoire de la région. Il contient plus de mille fresques représentant des scènes du Nouveau Testament, ainsi qu'un Christ Pantocrator du XIVe siècle classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Et ce monastère n'est pas le seul: tous les monastères serbes orthodoxes du Kosovo ont été classés par l'Union européenne parmi les cinq lieux saints les plus importants de la Méditerranée, aux côtés de Jérusalem, de La Mecque, du Vatican et du Mont Athos.
> C'est dire si ce patrimoine est essentiel aux yeux des Serbes. Et cela explique sans doute pourquoi, encore aujourd'hui, 60% d'entre eux sont contre l'entrée de la Serbie dans l'Union européenne si cela signifie la reconnaissance de la souveraineté kosovare. Mais du côté albanais, les extrémistes du mouvement Autodétermination (Vetëvendosj) exigent le départ de tous les Serbes. Et les autorités kosovares, pour la plupart membres de l'ex-UCK (Armée de libération du Kosovo, qui a proclamé l'indépendance en 2008) ne sont guère de nature à rassurer la minorité serbe: l'actuel premeir ministre, Hashim Thaçi, est en effet soupçonné par le Conseil de l'Europe d'être à la tête du groupe de Drenica, coupable de trafic d'organes prélevés sur des prisonniers serbes entre 1988 et 2000.
> Une fois la Kfor et l'OTAN partis, la sécurité des monastères orthodoxes et de la minorité serbe sera transférée à la police kosovare (KPS). Au couvent de Devic, les moniales n'ouvrent plus la porte aux visiteurs: en 2004, les extrémistes albanais avaient attaqué leur monastère, et les soldats français chargés de leur sécurité les avaient obligées à évacuer les lieux, laissant le bâtiment à la merci des pilleurs.
Suite "La Vie"

Rédigé par V.G. le 19 Juin 2012 à 21:36 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Solidarité-Kosovo le 14/09/2013 15:22
Agir concrètement

Née d’une urgence, celle des familles au Kosovo-Métochie qui, les 17 et 18 mars 2004, étaient les victimes des pogroms antichrétiens, Solidarité-Kosovo a été fondée par Arnaud Gouillon et son frère Bertrand dans le but de porter secours de manière durable et efficace aux populations serbes de la province.

La vocation de Solidarité-Kosovo est double : agir concrètement sur le terrain et témoigner en France comme en Europe du sort de la population serbe.

Les opérations engagées au Kosovo-Métochie concilient des interventions d’urgence, pour subvenir aux besoins vitaux des foyers chrétiens avec des programmes de post-crise pour favoriser leur autonomie.
Parce que parler d’une victime c’est commencer à la protéger, Solidarité-Kosovo veut rompre avec le silence qui entoure la condition des Serbes du Kosovo par son action de plaidoyer auprès de la presse et ses campagnes de mobilisation de l’opinion publique.

Solidarité-Kosovo intervient sur l’un des territoires les plus pauvres d’Europe en impliquant dans son action humanitaire multisectorielle la population locale en proie à la précarité économique, confrontée à des déficits alimentaires, sanitaires, médicaux et éducatifs. L’obstination à agir en direction de ces foyers les plus vulnérables, y compris dans les situations extrêmes, a été reconnue. Grâce à elle, Solidarité-Kosovo a conquis une légitimité indispensable en scellant en 2011 un partenariat exclusif avec l’Eglise orthodoxe serbe avec qui elle conçoit et concrétise ses actions humanitaires. Solidarité-Kosovo dispose d’un bureau humanitaire à Gračanica supervisé par le Père Bojan. Sa connaissance des besoins des familles et des difficultés du terrain qu’il côtoie chaque jour, garantisse l’efficacité et l’utilité des actions menées sous l’impulsion de Solidarité-Kosovo.

Solidarité Kosovo est une association Loi 1901 reconnue d’intérêt général, indépendante et sans but lucratif.

Solidarité-Kosovo œuvre dans le respect d’une politique rigoureuse de transparence. Les comptes annuels de l’ONG sont certifiés chaque année par un commissaire aux comptes garantissant la rigueur de sa gestion et la transparence de ses actions. Le financement de Solidarité-Kosovo est assuré par la générosité de ses 6000 donateurs privés, garants de son indépendance. C'est grâce à ces soutiens que, depuis presque 10 ans, Solidarité-Kosovo peut maintenir sa présence humanitaire auprès des Serbes du Kosovo.

Solidarité-Kosovo en chiffres

Bientôt 10 ans d’existence
• 25 convois humanitaires organisés en provenance de France, d’Espagne et d’Italie dont les traditionnels convois de Noël, apportant chaque fin d’année des jouets et des vêtements chauds aux enfants des enclaves
• 1.300.000 d’euros de valeur de matériel humanitaire apporté au Kosovo
• 40 tonnes d’aides alimentaires acheminées depuis la France en faveur de la cuisine populaire

• 6000 donateurs dont 95% d’entre eux domiciliés en France
• 30 bénévoles français œuvrant quotidiennement
• 1 bureau humanitaire sur le terrain supervisé par 1 permanent à temps complet
Complétant l’aide matérielle d’urgence, Solidarité-Kosovo est à l’initiative de nombreux programmes mutlisectoriels dont pour les plus récents d’entre eux :

- au Kosovo, des programmes de réhabilitation (école de Straza), de développement économique (projet de ferme collective), de développement culturel (écoliers serbes et français) et sportif (équipement des clubs de judo de Kosovska Kamenica et de football de Silovo, Banja et Staro Gracko), d’aide à l’enfance (classe de mer au Monténégro pour 40 enfants des enclaves serbes) ;
- en France, elle organise des manifestations culturelles (exposition des dessins d’enfants serbes au Centre Culturel russe de Paris), des conférences (dîner-conférence à Lyon le7 janvier 2013) et impulse son plaidoyer dans la presse écrite (Le Figaro, Valeurs Actuelles).

Grâce à ces soutiens et forte de ces réalisations, Solidarité-Kosovo est la 1ère ONG de soutien aux Serbes du Kosovo.

Solidarité-Kosovo a été lauréate en décembre 2012 du prix de «la réalisation la plus noble de l’année», décerné par le premier quotidien de Serbie, Vecernje Novosti. Cette récompense honorifique s’ajoute à la médaille du Roi Stéfan Decanski remise en juin 2012 à Rome par le l’évêque du Kosovo-Métochie, Monseigneur Théodose, « pour le travail humanitaire réalisé depuis presque une décennie en faveur des minorités serbes à travers la prestigieuse association française Solidarité-Kosovo ».
Source http://solidarite-kosovo.org/fr/qui-sommes-nous
Notre association ne reçoit aucune subvention publique et ne fonctionne que grâce à la générosité de ses donateurs. Si vous aussi vous voulez participer à cette formidable action vous pouvez nous aider : cliquez ICI http://solidarite-kosovo.org/fr/nous-aider


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