Deux années de dialogue avant l’accord de l’évêque: don réciproque de reliques de Saint Josse entre catholiques et orthodoxes
Cette remise d’un morceau du corps de saint Josse, en échange d’une icône, a été vécue comme un moment de dévotion et de joie par l’ensemble de la délégation orthodoxe et les fidèles catholiques

Le corps de saint Josse transcende la frontière franco-belge. Une délégation de moines orthodoxes s’est vu offrir une partie du corps du saint, en échange d’une relique, cet après-midi en l’église Saint-Pierre.

Cinq moines orthodoxes, du monastère de Pervijze, près d’Ostende en Belgique, avaient fait le déplacement dans le cadre de la neuvaine. Cette remise d’un morceau du corps de saint Josse, en échange d’une icône, a été vécue comme un moment de dévotion et de joie par l’ensemble de la délégation orthodoxe et les fidèles catholiques.« Pour nous, avoir une relique, c’est avoir la présence réelle et concrète du saint. Nous en avons beaucoup dans notre monastère », annonce Thomas, archimandrite et abbé de la communauté orthodoxe, prêtre depuis 1978.

Deux années de dialogue avant l’accord de l’évêque

Les yeux rivés sur la relique, sa communauté vit ce cadeau comme un grand moment. « Il existe un lien d’amitié entre le saint et notre monastère. Nous sommes très proches de sa spiritualité, c’était un prêtre qui vivait sa foi en toute simplicité. Même en étant fils de roi », poursuit l’abbé. Pour l’occasion, ils ont offert une icône, réalisée en deux mois, symbolisant saint Josse en tenue de prêtre. Il a fallu deux années avant de concrétiser l’échange. C’est l’association Saint-Josse Europe qui s’est chargée de faire le lien entre l’évêché d’Arras et le monastère orthodoxe. « Tout se passe au niveau de l’évêque, le prêtre ne peut pas décider seul », explique Jean-Claude Nison, ancien président de l’association.


Deux années de dialogue avant l’accord de l’évêque: don réciproque de reliques de Saint Josse entre catholiques et orthodoxes

Un rapprochement des communautés chrétiennes

Cette démarche a été vivement appréciée par la centaine de fidèles présents dans l’église. Parmi eux, une vingtaine de chrétiens orthodoxes. Lunettes sur le nez, Jean-Paul Laflute est satisfait : « Nous allons, ma femme et moi, tous les dimanches au monastère de Pervijze car c’est le seul lieu de culte orthodoxe de Flandres. Je suis devenu orthodoxe en lisant Le récit d’un pèlerin russe. C’est un parcours philosophique. » Dominique, sa femme, partage le même état d’esprit : « C’est une grande réussite, il y a un rapprochement entre nos communautés et c’est une bonne chose. Nous sommes toujours heureux de voir nos frères catholiques. »

À la suite de la remise, les moines orthodoxes ont embrassé la relique. « On ne sait pas quelle partie du corps c’est, mais on s’en moque », précise Thomas Archimandrite. Après quelques regards fervents lancés à l’écrin pourpre, toute la délégation repartait en Belgique en promettant de ramener une lampe icône. « Si Dieu le permet. »


SAINT JOSSE + 669

Dans toutes les religions et en tout temps les gens se sont mis en chemin. Comme le fit aussi saint Josse au VIIe siècle. Après avoir vécu pendant plusieurs dizaines d'années lui, d'origine princière à la vie d'ermite, dans l'amitié de Dieu, il se mit en route pour Rome dans le but de retrouver sa vocation première. Après sa mort (vers 669), une foule de plus en plus nombreuse vint se recueillir sur sa tombe en Picardie. C'est de là que sa réputation commença à se répandre par différents chemins dans toute l'Europe.

Lorsque deux siècles plus tard Saint-Jacques-de-Compostelle devint le grand lieu de pèlerinage, saint Josse resta, jusqu'à la Réforme, le protecteur des pèlerins, même de ceux qui se rendaient à Santiago. Un adage courant au Moyen Âge affirmait : "à qui Santiago semble trop loin, cest à St Josse quil vient!"


Par CHRISTOPHE LE-BAS et PHOTOS la voix du nord

Deux années de dialogue avant l’accord de l’évêque: don réciproque de reliques de Saint Josse entre catholiques et orthodoxes

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Juin 2013 à 10:24 | 19 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir le 04/06/2013 15:22
Encore un bel exemple de dialogue particulièrement fructueux entre Orthodoxes et Catholiques et de cette redécouverte de la vénération des reliques, qui s'était totalement essoufflée en Occident y compris dans l'Orthodoxie, grâce l'influence à l'Eglise russe

2.Posté par Daniel le 04/06/2013 17:13
Pourriez-vous nous indiquer les preuves qu'en Occident les orthodoxes avaient cessé de vénérer les reliques?

3.Posté par Vladimir le 14/06/2013 23:34
Bien cher Daniel,

Une interview du père Nicolas Nikichine (lien) vient à point pour répondre à votre question: toutes ces reliques chrétiennes conservées en France étaient passées inaperçues des Orthodoxes, présents depuis 1/2 siècle, jusqu'à ce que les nouveaux migrants et l'Eglise russe les "redécouvrent". C'est cela que j'avais en vue en parlant de l’essoufflement chez les orthodoxes d'Occident...

4.Posté par Daniel le 15/06/2013 08:59
@ Vladimir (message 3)

Je suis navré mais cela est totalement inexact. Les reliques de Sainte Geneviève ont toujours été vénérée par les orthodoxes et ce depuis leur arrivée en France. On raconte que dans les années 20, elle apparut à un Russe en lui disant: "Pourquoi les Russes ne me prient-ils pas dans ma ville". A l'époque de Saint Jean de Shangaï (ça date), l'intéressé avait travaillé à redécouvrir les saints locaux et il est mmention d'un office à Saint Denis dans la basilique pour le saint du même nom. Cela me semble raconté par Bernard le Caro dans sa biographie.

Les reliques de Saint Clodoald à Saint Cloud ont fait l'objet plusieurs années de pélérinages initiés par une paroisse roumaine anciennement ECOF, celle de Louveciennes. Je ne sais pas trop ce qui se faisait dans l'ECOF et autres paroisses qui s'en étaient détachées, mais ce milieu francophone étant assez intéressé par les saints locaux, j'imagine qu'il était bien au courant de toutes ces reliques et que les gens pouvaient bien aller les vénérer individuellement sans pompe, comme le fait l'église russe. Il y avait je pense un pélerinage à une source liée à Sainte Radegonde

Ainsi, à Paris, nul n'a eu besoin de l'église russe pour savoir que Saint Germain de Paris est enterré sous Saint Germain des Prés, que les restes de Saintes Geneviève sont à Saint Etienne du Mont, que Saint Séverin possède des reliques de sainte Ursule. Et à Amiens, la vénération de la tête de Saint Jean Baptiste ne doit rien à l'église russe. Il est impossible de comptabilier le nombre do'thodoxes anonymes qui ont vénéré les reliques de Saint Ursule à Saint Séverin en passant par là, mais qu'on ne ne dise pas un jour après un office orthodoxe dans le coin que l'église orthodoxe les a subitement redécouverte. Les huiles peut-être, mais la base, certainement pas... Il y a d'un côté l'aspect officiel avec forces délégations, photographies et ce qu'on ne voit pas, fait par les gens anonymes sans fanfare.

5.Posté par nina : les saints locaux de France sont toujours vénérés par le peuple le 15/06/2013 18:29
les saints locaux de France sont toujours vénérés par le peuple et pas besoin effectivement de grandes fêtes ou célébrations pour aller prier dans un lieu sacré où demeurent des reliques saintes ; j'ai rencontré un septicisme chez certains catholiques comme chez certains orthodoxes face à la vénération de reliques ; je ne crois pas que la vénération des reliques en France soient une découverte des orthodoxes ; ces reliques sont ici en France depuis si longtemps et ont de tous temps étaient vénérées tant par le peuple Français que par les étrangers en pèlerinage .

La piété populaire n'a pas de frontières religieuses ou laïques ; parfois certains prêtres ou chanoines pensent que ce sont duperies et on a aussi analysé certaines reliques pour trouver des os d'animaux ou autres choses ; le traité de Calvin à ce sujet est ironique et amusant certes ; tout est question de foi comme dans les apparitions miraculeuses : icônes, huile, Vierge, Mère de Dieu, Christ....

6.Posté par Vladimir.G le 15/06/2013 19:06
Bien cher Daniel,

C'est toujours la polémique entre le verre à moitié plein et le verre à moitié vide. Je vous donne acte du fait que les Orthodoxes de France connaissaient l'existence de certaines reliques et les vénéraient. La redécouverte et la vénération de la relique de saint Denis par la paroisse de Santines (dont vous contestiez d'ailleurs la procession) n'est pas non plus le fait de l'Eglise russe... Néanmoins, la vénération de la plupart des reliques citées par père Nicolas, de même que les pèlerinages réguliers à Amiens, Lyon, la Sainte Baume... ont été lancés ou relancés récemment par l'Eglise russe en organisant en particulier des pèlerinages nombreux de Russie, Ukraine et Biélorussie... Je ne pense pas que reconnaitre ce fait porte atteinte à qui que ce soit.

7.Posté par nina le 15/06/2013 21:06
oui, il est plus que certain que Père Nicolas a le mérite de remettre "au goût du jour " les pèlerinages "itinérants " et surtout de permettre à des fidèles orthodoxes de Russie, Ukraine, et pays slaves de venir ici en France vénérer les reliques immémoriales de France

Père Nicolas a cette énergie extraordinaire qui soulève les montagnes, et cette force lumineuse en lui, cette conviction emplie de compassion, d'abnégation aussi, qui le font aller jusqu'au bout de son travail de recherche. Il va de l'avant, avec piété, ferveur, beaucoup d'enthousiasme et on ne peut que le remercier pour tout ce travail et cette quête offerts aux "pèlerins" de partout. Je pensais qu'à Saintines le pèlerinage c'est la source de St Jean Baptiste ?

8.Posté par Daniel le 15/06/2013 21:24
Il faut admettre que certaines reliques sont fausses... 6 fémurs, 25 tibias pour un même saint, cela fait beaucoup. Avoir des reliques était l'occasion de développer de belles activités commerciales dans une ville... Et pour le fournisseur de fausses reliques, d'empocher de belles sommes.

Cela sert aussi de vérifier ce que dit le synaxaire orthodoxe. Une simple lecture de ce dernier indiquerait (chose connue par ailleurs) que les Saintes Maries des Mers et que la Sainte Baume (si c'est pour Marie Madeleine) ne sont qu'une vaste fumisterie. Sainte Marie Madeleine est morte à Ephese; ses reliques ont été transférées au 9e siècle à Constantinople avec celle de Saint Lazare (fête le 4 mai)avant d'être volées et emmener partiellement en France et à Rome. Quant aux soeurs de Saint Lazare, elle n'ont jamais été en Provence. Il faut donc être très prudent et au besoin interroger les choses.

9.Posté par Vladimir.G le 15/06/2013 23:30
Je persiste pour ma part à croire, et c'est bien une question de foi, que la réalité scientifique qui fonde le raisonnement de Daniel n'est pas une base pour la Tradition orthodoxe. Si la piété séculaire a consacré la Sainte Baume et les Saintes Maries des Mers comme lieux sacrés de vénération de sainte Marie de Magdala, c'est que c'est une vérité de notre foi et il est juste de s'y rendre en pèlerinage pour y vénérer la Sainte. De même pour les deux ceintures de la Vierge Marie dont parle le père Nicolas et toutes les reliques consacrées par la piété populaire.

10.Posté par Nicolas Ross : Quelques extraits des "Notes journalières" de Pierre Kovalevsky le 16/06/2013 08:53
Quelques extraits des "Notes journalières" de Pierre Kovalevsky concernant l'objet de la discussion:

Dimanche 17/30 novembre 1941.
Après de longs pourparlers que Natacha Stretovitch a menés avec les autorités catholiques, il a été autorisé de célébrer un moleben près du tombeau de la sainte, dans l’église Sainte-Geneviève (Saint-Étienne). Étaient présents le père Mikhaïl [Belsky] et le père Chambault. Maxime et Irène [Kovalevsky] ont chanté, ainsi que quelques autres personnes de leur paroisse. Le curé, par prudence, n’est pas venu. (
À Eschau [près de Strasbourg], un moleben est célébré chaque année près du tombeau des saintes Véra [Fides], Nadège [Spes], Lioubov [Caritas] et Sophie, et de manière tout à fait publique, avec le soutien de l’abbé Gath.

Dimanche 3/16 janvier 1944.
Moleben à Saint-Étienne-du-Mont. À 4 h, a été célébré le moleben orthodoxe solennel près du tombeau de sainte Geneviève à l’église Saint-Étienne-du-Mont. C’est la première fois que l’église était éclairée à cette occasion. Le clergé orthodoxe a été reçu par les prêtres catholiques, a revêtu ses vêtement liturgiques dans la sacristie, et est entré solennellement dans l’église. Le moleben a été célébré en slavon et, ensuite, on a chanté un hymne en latin. Le chœur était dirigé par Maxime [Kovalevsky]. La célébration était assurée par le père M. Belski, le père L. Chambault et le père Eugraphe. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies. C’est la première célébration officielle des orthodoxes dans une église catholique de Paris. Jusqu’à présent, et seulement depuis 3-4 ans, c’était toléré de manière privée et dans un cadre extrêmement discret. L’évolution de l’attitude des autorités catholiques à l’égard de l’orthodoxie est très sensible, et ce n’est pas seulement à cause des circonstances politiques et de la situation difficile du Siège apostolique, mais aussi grâce à la largeur d’esprit du nouvel «évêque des étrangers» Mgr Beaussart.

Samedi 19 août / 1er septembre 1945.
Après sa visite à l’église roumaine, le Métropolite Nicolas [Iarouchevitch, PM] est parti pour l’église Notre-Dame-Joie-des-Affligés, et ensuite pour l’église (catholique) Saint-Étienne-du-Mont, se recueillir sur le tombeau de sainte Geneviève. Il avait d’abord été décidé de l’y recevoir avec tous les honneurs, mais l’Archevêché [catholique] a déclaré que, comme la délégation de Moscou n’avait pas rendu visite au cardinal, l’accueil et les explications ne devaient être assurés que par le recteur en soutane.

Lundi 16/29 septembre 1947.
Je suis passé chez l’évêque Nathanaël [Lvoff, EORHF] à propos de la publication des "Lieux sacrés orthodoxes de France". Il m’a demandé l’autorisation de les utiliser dans son périodique et s’apprête à organiser des pèlerinages à ces lieux sacrés. Il a déjà été aux îles des Lérins avec les vitiaz.

11.Posté par nina le 16/06/2013 09:12
"Noli me tangere" ; Simonos Pétra pour la main de Marie-Madeleine ; Vézelay pour Marie-Madeleine aussi et la grotte des sept dormants à Ephèse ; oui mais une autre tradition parle de 2 Marie Madeleine ; Marie de Bethanie et Marie de Magdala ainsi que la pécheresse repentie ne seraient pas la même Marie ; Le pape Grégoire le Grand aurait décidé que toutes les "autres Maries " deviendraient une seule Marie : Marie-Madeleine...

12.Posté par nina:merci à Nicolas le 16/06/2013 09:13
superbes les notes de Pierre Kovalesvski, merci à Nicolas

13.Posté par Daniel le 16/06/2013 11:10
Je valide la piété séculaire orthodoxe, mais certainement pas les inventions d'affairistes de tout bord. Le synaxaire sert aussi à quelque chose.

La piété n'exclut pas la réflexion, encore moins le bon sens, et de constater les cas évidents de fraudes. 25 tibias, 78 crânes, 6 clavicules pour un même saint, c'est impossible... c'est du simple bon sens. Ce serait ennuyeux à la Résurrection d'être ressuscité avec pareille anatomie!

Le fait même que ces fraudes étaient fréquentes explique, je crois, le fait que certaines reliques aient des certificats d'authenticité. Si vous lisez le Guépard, de Giovanni Tomasso di Lampedusa, vous voyez que jusqu'à la fin du 19e siècle certains fabriquaient de fausses reliques pour les revendre. Dans le livre, l'archevêché du lieu décide de mener une enquête et découvre que la majorité des reliques des princesses sont des faux, achetées de leur vivant à une dame plutôt louche, qui tirait profit de leur naïveté. Ces phénomènes ne peuvent être niés. J'imagine ce que cela devrait être encore plus courant au Moyen-Âge avec une piété populaire plus grande.

Par bonheur, pour certaines reliques, la traçabilité ne fait pas de doute, mais pour d'autres, c'est bien plus compliqué.

14.Posté par Vladimir G : Je ne savais pas que l'invention des reliques de France par les Orthodoxes russe était aussi ancienne le 16/06/2013 21:14
Votre démonstration, bien cher Daniel, est typique du rationalisme occidental. Ce qu'en écrit Nina est bien plus proche de notre spiritualité orientale: nous percevons la "vérité" des reliques par le cœur, par la prière de nos aïeux qui qui les a sanctifiées. Cela n'a rien à voir avec le trafic des princesses: personne n'a jamais pré devant leur reliques. Par contre la grotte de la Sainte Baume, Saint Jacques de Compostel, Amiens ... sont des buts de pèlerinages séculaires et sont donc consacrés. Et tant pis pour ceux qui comptent les tibias - ceux qui ont la foi ne comptent pas!

Merci Nicolas. Je ne savais pas que l'invention des reliques de France par les Orthodoxes russe était aussi ancienne. Il n'en était pas question dans ma jeunesse et donc l’essoufflement dont je parle fut plus court que je pensais. Mais il n'en reste pas moins que la plupart des reliques citées par le père Nicolas ont été redécouvertes récemment sous l'impulsion de l'Eglise russe: qui me citera la vénération orthodoxe précédente des reliques de sainte Hélène? Du chef se St Jean? De la Couronne d'épines? Un pèlerinage à la Sainte Baume?

Et je vois aussi que " l’attitude des autorités catholiques à l’égard de l’orthodoxie" a commencé à évoluer dès les années 1940... Mais cela, à vrai dire, je le savais déjà car, bien évidement, Vatican 2 a été l'aboutissement d'un processus,

NB: je signe dorénavant mes commentaires "Vladimir.G" (G pour Golovanow) au lieu de "Vladimir" pour éviter toute confusion avec le nouveau "vladimir".

15.Posté par nina le 16/06/2013 23:09
évidemment ici ce lien conduit à un "orthodoxe converti au catholicisme" unefois n'est pas coutume n'est ce pas ? Aujourd'hui, on pourrait croire que seul l'inverse est vrai ! Donc ce lien parle d'un polonais-russe exilé et qui a décoré la Ste Baume...

merci à David Gaillardon pour cet article :
http://www.rouillac.com/daprint-FR-124-42062

Rouillac
Prince Alex-Ceslas RZEWUSKI (1892-1983)

Issu d'une très ancienne famille russo-polonaise, le prince Rzewuski (prononcer " Gévouski") a fui la Russie après la révolution d'Octobre 1917. C'est ruiné qu'il arrive à Paris, où il ne subsiste d'abord que grâce à la générosité de quelques amis de sa soeur, la princesse Caetani.
Doué pour le dessin, il a rapidement l'idée de faire quelques portraits de ses proches. Il devient alors, en peu de temps, l'un des portraitistes mondains les plus en vogue à Paris. Cependant, très marqué par l'exil et par les avatars que la vie lui a fait connaître, cet orthodoxe décide de se convertir au catholicisme (après une rencontre avec Jacques Maritain), puis d'entrer chez les Dominicains.
Dans un geste non dénué de panache, qu'il raconte d'ailleurs dans ses très émouvants Mémoires, intitulés À travers l'invisible cristal (parus chez Plon), il décide à la fin des années 1920 d'entrer au couvent de Saint-Maximin. Parvenu sur place dans sa superbe Rolls-Royce, il demande à son chauffeur de rentrer, seul, à Paris pour y vendre son automobile et y disperser tous ses bien...

La période de production artistique d'Alex-Ceslas Rzewuski est extrêmement courte : dix années à peine. Ses oeuvres, rares sur le marché, en sont donc d'autant plus recherchées des collectionneurs Français mais aussi Russes et Polonais. Nombre d'entre elles (pointes sèches, gravures, pour l'essentiel) sont toujours en mains privées (coll. Caetani, Polignac, Ordre des frères prêcheurs). Le style de Rzewuski n'est pas sans rappeler celui du peintre et dessinateur Helleu, avec moins d'exubérance peut-être mais avec plus de sûreté et de finesse dans le trait.

Le R. P. Rzewuski o.p. est mort à Venise en 1983, au palazzo Polignac, propriété de sa cousine la princesse Winaretta de Polignac, née Singer. Il a publié plusieurs ouvrages dans lesquels il décrit le milieu artistique parisien des années 1920. On lui doit aussi la décoration de l'ermitage de la Sainte-Baume, lieu de pèlerinage traditionnel de Provence, où la tradition établit que Marie-Madeleine se serait retirée à la fin de sa vie et dont le souvenir est aujourd'hui maintenu par les pères dominicains.

David Gaillardon

16.Posté par Daniel le 17/06/2013 00:12
@ Vladimir

Vous donnez une mauvaise image des orientaux qui seraient des gens sans jugeotte! La notion de piété populaire fait sens pour la canonisation des saints, pas pour les reliques... Les reliques ne sont pas saintes pas les prières qui ont été dites devant mais parce que d'elles-mêmes, elles "contiennent" la grâce divine. L'affirmation "par la prière de nos aïeux qui qui les a sanctifiées" est en contradiction totale avec la théologie orthodoxe sur la grâce et les reliques. Etrange procédé par lequel une erreur devient vérité parce qu'elle est tenue pour vraie depuis longtemps...

La grotte de la Sainte Baume: invention complète comme l'a montré Mgr Duchesne, c'est le curé local qui a inventé la chose pour des raisons financières

Saint Jacques de Compostelle: apparition très tardive au 9e siècle, étrange pour un apôtre aussi important. Il pourrait être enterré aussi dans une église arménienne à Jérusalem

Amiens: est très crédible en revanche

Tunique du Christ à Argenteuil, la coiffe du Christ à Cahors etc. L'ennui de ces reliques est la traçabilité peu claire; on parle toujours d'un don venu de Byzance pour lequel on ne trouve pas de sources; pour des reliques de telle importance, on aurait des traces autres en Orient (récit, voir office, célébration de translation etc). Pour la tunique du Christ, la même exactement; portée avant la Croix est aussi revendiquée en Géorgie, donc...

Par ailleurs, il serait intéressant de s'interroger sur la piété populaire dans un monde occidental pas tout à fait orthodoxe... et d'expliquer la raison d'un tel mépris pour le synaxiare bien orthodoxe, lui

17.Posté par Tchetnik le 22/06/2013 21:19
@Daniel

En fait, Compostelle correspond à Saint Jacques fils de Zébédée, sauf erreur.

Celui qui se trouve au couvent Arménien de Jerusalem serait Saint Jacques fils d'Alphée ou Saint Jacques Frère du Seigneur.


18.Posté par Tchetnik le 22/06/2013 21:24
Pour les différentes tuniques, on peut croire qu'il ne s'agissait pas du même type de vêtement. Un peu comme pour le "suaire" d'Oviedo et le "linceul" de Turin. Ce d'autant plus que, pour Argenteuil, les mêmes groupes sanguins et des taches coincidentes ont été trouvées.

Pour les différents cranes et tibias, il faut savoir que bien des reliquaires étaient dits "topiques" et reprenaient pour une partie du corps la forme du membre en entier, ce qui explique en partie la présence de plusieurs pieds gauche par exemple, par plusieurs reliquaires de même forme ne contenant que des parties différentes.

Ceci dit, cela ne remet pas en cause votre appréciation générale qui reste hélas assez fondée sur les inventions et trafics qui étaient bel et bien une réalité Mais comme il existe de la fausse monnaie, ces faux n'enlèvent rien à la grâce des vraies reliques ni à leur rôle vecteur de l'image du Christ, comme vous l'avez indirectement souligné.

19.Posté par Vladimir.G le 30/06/2013 18:42
30/06
"Scandale pour les Grecs" écrit l'Apôtre Paul (1 Cor. 1.23) en parlant de la référence scientifique de l'époque. Nous mettons en effet à la base de notre foi des choses scientifiquement impossibles, Conception virginale, Résurrection, transmutation de l'eau, multiplication des pains et des poissons et autres "miracles", toutes choses que l'esprit scientifique et rationnel ne peut que refuser de considérer.

Il en est de même pour les reliques et lieux de pèlerinage qui "contiennent" cette grâce divine, comme l'écrit très justement Daniel, qui se manifeste par l'intercession de saint Jacques à Compostelle et de sainte Marie de Magdala à la Sainte Baume. Pour en être convaincu, les Orthodoxes n'ont nul besoin de test de traçabilité ni du carbone 14: il leur suffit d'y voir la manifestation de cette grâce "reçue" par le Peuple de Dieu, qui est pour nous le gardien de la Vérité; c'est en ce sens que la prière de nos aïeux les a sanctifiés.

En Occident, par contre, dès les Lumières on a commencé vouloir des preuves scientifiques: si les thèses de Giordano Bruno sur les fondements de la foi ont été condamnées, les principes sont repris pour le calendrier, les miracles, les reliques… Parler de manifestation du Saint Esprit fait au mieux sourire et on demande des preuves scientifiques (cf. polémiques autour du Suaire de Turin…)

Pour l'Orthodoxie, je connais surtout l'exemple de l'Eglise russe et, à ma connaissance, il n'y a jamais eu chez nous de commerce de reliques; ce serait donc encore une spécificité occidentale qui date, elle, du Moyen Age. Mais là aussi le Peuple de Dieu ne se trompe pas: je ne crois pas qu'il y ait jamais eu de vénération massive ou de pèlerinage à la Sainte Chapelle, pourtant construite par Saint Louis pour servir d'écrins aux reliques achetées à Constantinople (dont faisait d'ailleurs partie la Couronne d'épines actuellement à Notre Dame). Par contre des millions de pèlerins sont venus pendent des siècles à Compostelle (depuis le IXe siècle) à la Sainte Beaume (initié par saint Cassien au Ve siècle), dans les grottes de la Laures de Kiev ou au monastère de la Trinité saint Serge.

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