Eglise d'Ukraine: la reconnaissance du baptême au sein du prétendu  "patriarcat de Kiev" par les gréco-catholiques ne changera rien!
La lettre de Sviatoslav (Chevtchuk), primat de l’Eglise ukrainienne gréco-catholique (uniate) où il a exprimé la position de son Eglise par rapport au sacrement du Baptême célébré dans l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (Patriarcat de Kiev, non-canonique), a été perçue de manière détachée par l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (Patriarcat de Moscou, canonique), a annoncé l’archiprêtre Nicolas Danilevitch, secrétaire du DREE de l’EOU (PM). D’après lui, la déclaration des gréco-catholiques n’influencera aucunement la situation en Ukraine. « Auparavant, Philarète n’écrivait pas qu’aux gréco-catholiques, mais également aux primats des Églises orthodoxes et même au Pape, ses lettres sont restées sans réponse », a-t-il précisé.

L’archiprêtre a également annoncé que l’EOU (Patriarcat de Moscou) continuerait de baptiser les fidèles venant de l’EOU (Patriarcat de Kiev).

« Nous ne reconnaissons pas le sacerdoce du Patriarcat de Kiev, nous ne reconnaissons donc pas le baptême célébré par ces prêtres », a expliqué le père Nicolas. Il a remarqué qu’il n’existait pas de pratique unique d'admission dans une Eglise de fidèles venant d'une autre Eglise. En outre, il estime qu’ « en s’adressant aux hétérodoxes, l’EOU (PK) ne fait que nuire à sa propre réputation ».

En revanche, les représentants du Patriarcat de Kiev sont satisfaits de la réponse du responsable de l’Eglise gréco-catholique. D’après l’archevêque Eustrate (Zorya), secrétaire de presse de l’EOU (PK), la position des gréco-catholiques est argumentée par la Tradition de l’Eglise ainsi que par des documents du Vatican. Les décisions susceptibles d'être prises par la suite contribueront à la fin de l’isolement artificiel du Patriarcat de Kiev.

« Nous n’avions et n’avons pas de doutes quant à la validité de nos sacrements. Nous n’avons donc pas demandé à l’Eglise gréco-catholique de reconnaître nos sacrements, mais de témoigner de leur position à propos du sacrement du Baptême, a souligné l’archevêque Eustrate. Et nous avons obtenu cette reconnaissance qui reflète la position non seulement de cette Eglise. Il sera difficile pour nos opposants de l’ignorer comme ils ignorent nos appels », a dit l’archevêque.

Les représentants du Patriarcat ont également communiqué que la lettre du chef de l’Eglise gréco-catholique a été lue au patriarche Philarète par le téléphone car il est se trouve actuellement aux Etats-Unis. Le patriarche de l’EOU (Patriarcat de Kiev) l’a apprécié comme positive et autorisé à la publication.

Bogoslov.ru

Traduction Dimitri Garmonov

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Novembre 2012 à 11:36 | 17 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 11/11/2012 19:57
Je note que la photo illustrant l'article n'illustre pas ce qu'est un baptême orthodoxe correct, à savoir par triple immersion. Il s'agit là d'effusion (eau versé sur la tête). Je note depuis des années, et un prêtre espagnol de mes connaissances avec moi que la pratique de la triple immersion n'est pas rigoureusement respectée : en France c'est assez manifeste en certains endroits, mais cela s'étendrait en Roumanie. Quant à la Serbie, la triple immersion est quasiment inconnue. L'orthopraxie a de sérieux soucis! On se demande à quoi servent ces séminaires, colloques, académies et autres...

2.Posté par Marie Genko le 12/11/2012 11:54
Merci à Dimitri Garmonov d'avoir traduit cet article !
Il me donne à penser que les tenants de l'Eglise d'Ukraine préfèrent probablement rejoindre l'Eglise Catholique que le Patriarcat de Moscou.....

Je laisse à chacun le soin d'apprécier à sa juste valeur cette dispositon d'esprit....

3.Posté par Daniel le 12/11/2012 16:28
Les tenants de l'Eglise d'Ukraine ne sont absolument pas intéressés par rejoindre l'Eglise catholique car ils veulent une église autocéphale, chose qui sera impossible à Rome. Par ailleurs, que je sache, les tenants de cett église d'Ukraine s'en tiennent à une foi orthodoxe et ne partage pas la foi catholique.

Ce qui donne aussi matière à réfléchir et qui laisse à chacun le soin d'apprécier la disposition d'esprit des uns et des autres est que, comme l'indique l'article, le Patriarcat de Moscou ne reconnaît pas le baptême des schismatiques ukrainiens qui ont une foi orthodoxe mais reconnaît celui des catholiques qui ont une foi qui n'est absolument pas orthodoxe... Tout le monde aura compris qu'il s'agit de politique ecclésiastique et pas de canons, j'espère...

4.Posté par Vladimir le 12/11/2012 18:23
Bien cher Daniel,

Nous revenons au même débat: les sacrements administrés par des clercs interdits ne peuvent évidement être reconnus; cela semble indiscutable du point de vue canonique et c'est la situation des clercs du pseudo-patriarcat de Kiev. Par contre, les clercs catholiques n'ayant pas été interdits et leur succession apostolique étant reconnue par l'Eglise Russe (cf. "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie", lien), leurs sacrements sont canoniquement reconnus. Cette position a été largement débattue par les canonistes de l'Eglise russe et adoptée en conciles épiscopal (2000) et local (2009). On peut, comme vous, ne pas être d'accord, mais la position de l'Eglise russe est clairement cohérente et canonique.

5.Posté par Marie Genko le 12/11/2012 22:23
Cher Daniel,

En ce qui conncerne votre message N°1.
Comment fait le prêtre lorsqu'il s'agit de baptiser un enfant de plus de trois ans, comme cela semble être le cas sur cette photo?

Nous voyons très bien que l'enfant remplit déjà la coupelle babtismale?
Alors dans ce cas comment l'immerger complètement comme pour c'est l'usage pour les bébés?

6.Posté par Daniel le 13/11/2012 00:05
@ Marie (message 5)

Comment fait-on pour baptiser les adultes ou des personnes de taille "supérieure"? On utilise des rivières comme en Afrique (je déconseille la Seine à Paris, trop polluée), ou les bords de mer, ou on utilise des plus grands récipients à même de contenir les personnes, voire des baptistères quand ils existent. Et si on ne dispose pas de tels récipients, on les acquiert (en métal, en bois, en plastique), ce n'est pas forcément cher... J'ai vu des paroisses en Russie et France (paroisse hors frontière, paroisses serbes du sud de la France) avec des récipients de grande taille : une sorte de gros tonneau suffit pour un adulte... La taille de la personne n'est pas une excuse pour le laisser-aller. L'usage de l'immersion n'est pas pour les bébés mais pour tout baptême. Le gros des premiers chrétiens étaient des adultes, ce qui n'a pas empêché de procéder par une triple immersion rigoureuse.

Etymologiquement, en grec,baptiser évoque le fait de plonger dans un liquide (pas d'être aspergé de liquide). C'est sans doute moins clair dans les langues slaves vu que dans ces dernières baptiser a été traduit étymologiquement par "marquer de la croix" (assez étrange du reste).

Voici par exemple une photo d'un baptême d'adulte en Grèce : http://www.impantokratoros.gr/A795824A.el.aspx

7.Posté par Fabre Daniel le 13/11/2012 08:29
poste 3, d'accord avec vous Daniel !
d'autre part cher Vladimir l'argument canonique pas canonique me fait maintenant beaucoup sourire, maintes et maintes fois j'ai connu l'utilisation de cet argument ou sa non utilisation y compris en homélies selon que cela arrangeait telle ou telle décision ou idée d'Evêques voire même de prêtres.
pour finir, le poids de l'église romaine est tellement plus conséquent dans le monde et en Europe voire en France où il prête aux orthodoxes des chapelles que l’intérêt politicien fait évidement une différence de choix entre " pseudo-Kiev " et Rome............

8.Posté par Daniel le 13/11/2012 10:30
Pour redevenir sérieux sur la situation ukrainienne, j'ai la compréhension suivante de la choses. Relever de l'église uniate ou des églises ukrainiennes autocéphales serait mettre en avant l'identité ukrainienne. Relever de l'église autonome du Patriarcat de Moscou serait mettre en avant une identité russe. Quant à être catholique de rite latin, c'est se revendiquer d'une identité polonaise.D'ailleurs les relations entre catholiques uniates et de rite latin ne sont pas toujours excellentes que ce soit en Ukraine ou en Pologne. Dans un livre édité par je ne sais quelle commission en France sur le dialogue entra catholiques et orthodoxes, j'avais lu qu'en Pologne, une paroisse uniate avait finalement dû célébrer ses offices dans une église... prêtée par des protestants!

Dans cette déclaration des gréco-catholiques je verrai plutôt une sorte de front commun ukrainien même si, en théologie catholique, il est logique que le baptême des "ukrainiens" soit reconnu vu que quiconque, même un athée, peut administrer le baptême si l'intention est sincère.

Concernant la condamnation ou pas des clercs catholiques et de l'Eglise latine, je vous dois toujours un article sur la question... ma paresse me perdra...

9.Posté par Tchetnik le 13/11/2012 10:43
Pour les baptêmes d'adultes, il est toujours possible de prendre un broc et d'asperger le maximum du corps de l'impétrant par trois fois, ce qui physiquement, revient à reproduire la triple immersion.

Il est préférable de pratiquer la véritable immersion, mais, dans les cas où ce n'est pas possible, que ce soit par manque de matériel ou, comme en URSS, par clandestinité, cette méthode reste parfaitement prteuse de Grace et de vérité.


10.Posté par Daniel le 13/11/2012 11:13
@ Tchetnik

L'option que vous proposez "prendre un broc et d'asperger le maximum du corps de l'impétrant par trois fois" n'est pas acceptable car l'idée de l'immersion est d'être enseveli au tombeau et d'en ressortir à l'image du Christ. Il y a cette idée de la descente et de la remontée totalement absente quand on verse l'eau sur la tête, même abondamment.

Le manque de matériel est un faux problème dans la majeure partie des cas : une sorte de gros tonneau ou de grande cuve en plastique se trouve pour peu qu'on se donne la peine de chercher un rien, et cela n'est pas forcément coûteux. Chaque fois que j'ai soulevé ce problème dans des paroisses, on m'a rétorqué que de toute façon, le baptême par aspersion était valide... en somme on ne voulait pas se fatiguer...

11.Posté par Vladimir le 13/11/2012 11:25
Il suffit de voir les baptistères paléochrétiens ou les nouveaux baptistères construits en Russie pour comprendre qu'ils sont effectivement prévus pour l'immersion complète des adultes.

Sur la situation en Ukraine je dirai que le pseudo-patriarcat de Kiev se démène et fait feu de tout bois pour exister. Rappelons qu'il s'agit d'un schisme récent dans l'Eglise russe: son chef, Philarète, était métropolite de Kiev et l'un des 3 candidats au trône de Moscou en 1990...

L'Eglise gréco-catholique d’Ukraine (uniate) est le principal point de désaccord entre Rome et Moscou, mais son chef, Mgr Sviatoslav Shevchuk a déclaré il y a quelques jours (lien): "La réconciliation entre l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine et le patriarcat de Moscou « est nécessaire, pour qu’en Ukraine les Eglises puissent vivre ensemble »", désirant donc suivre l’exemple de l’Eglise catholique de Pologne en instaurant un processus de réconciliation avec le patriarcat orthodoxe de Moscou (l’Eglise catholique polonaise et de l’Eglise orthodoxe russe ont signé un message commun, adressé aux peuples russes et polonais, le 17 août 2012: cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-Russie-et-la-Pologne-ont-tourne-une-nouvelle-page-de-leur-histoire-commune-et-peut-etre-un-nouveau-regard-sur-l_a2603.html

http://cherchonslapaix.fr/component/content/article/1061

12.Posté par Tchetnik le 13/11/2012 13:09
@Daniel

Elle est pourtant pratiquée par de très nombreuses paroisses et le fut notamment en Union Soviétique par des églises qui baptisaient clandestinement. Ces baptèmes ne seraient donc pas "valables"?

Ensuite, le manque de matériel n'est pas nécessairement un faux problème car d'une part l'argent ne se trouve pas forcémentv facilement, d'autre part se pose le problème su stocage et de l'utilisation.

Je connais la symbolique du baptême, de descente, de remontée etc...mais il convient de ne pas être plus royaliste que le roi et de savoir ce qu'il est possible de faire de ce qui ne l'est pas. Le fait qu'un geste précis ne soit pas exactement réalisé pour des raisons qui ne sont paas immédiatement solubles ne signifie pas que la cérémonie soit invalide.

Quand on choisit délibérément de ne pas respecter les exigences cérémonielles de l'Église pour les remplacer par aute chose, le cas est différent et vos objections s'appliquent effectivement.

Mais ce n'est pas ce genre de chose qui était ici mentionné.

13.Posté par Daniel le 13/11/2012 16:12
@ Tchetnik

Excusez moi, mais un gros baquet en plastique du style citerne vidé après le baptême, j'ai vu ça en France, en Afrique, dans des lieux où les gens étaient loin d'être fortunés! Je ne parle pas des fonts baptismaux en métal qui sont chers en effet. Une fois vidé, ce baquet est vidé et rangé dans un coin. Est-ce trop demander que les paroisses s'équipent correctement et que les choses soient pratiquées correctement?

Le fait qu'une erreur ou une mauvaise pratique soit répandue n'en fait pas moins une erreur. Je traduis en ce moment une homélie du 18e siècle d'un évêque ukrainien sur la question que je proposerai aux modérateurs.

14.Posté par Mischa le 13/11/2012 18:03
Вопрос: что нужно делать с водой, в которой крестят ребенка или взрослого? Выливать из купели или раздавать в бутылки и пить?
В эмигранских приходах я видел как эту воду выливают во двор или поливают цветы.
Это правильно или нет?

15.Posté par Tchetnik le 13/11/2012 18:04
@Daniel

Vous n,avez pas répondu à la question sur la validité des baptèmes réalisés dans les conditions de clandestinité.

Ensuite, je connais aussi la possibilité du bac en plastique, laquelle nécessite quand même du matériel d'utilisation et de la place de stokage, car le baquet en question est plus de la taille du CSS Hunley que de la cuvette de lavabo. Certaines paroisses peuvent arranger cette solution, d'aut'est un fait.

On ne parle pas ici d'accepter comme égal un usage réduit mais simplement de comprendre certaines conditions d'économie, ce qui est différent, encore une fois.

16.Posté par Daniel le 13/11/2012 19:14
A la question de Mischa, je puis dire que cette eau ne doit pas être jetée dans un endrot salle. Idéalement on choisira de la terre sur laquelle les gens ne marchent pas, et donc typiquement un endroit où on arrose les fleurs. Dans le texte que je viens de traduire et d'envoyer aux modérateurs, l'évêque dit de la verser dans la bassine où le prêtre lave les mains.

Quant aux tailles des bassines en question et des baquets, vous avez un exemple de photos ici.
http://www.impantokratoros.gr/BEE27CDF.en.aspx

En hauteur, c'est inférieur à la taille d'un homme et en diamètre, je dirais 1.5 fois le diamètre des poubelles que les particuliers mettent sur le trottoir pour les éboueurs (pour donner une idée de la taille)... Pour un enfant, même grand, la taille serait inférieure. Par ailleurs, pour préserver la triple immersion, sachant que les baptêmes n'arrivent pas à l'improviste, on pourrait recourir aussi à une baignoire dans une maison privée (par économie vu que les baptêmes doivent se tenir à l'église), à un bord de mer, à un fleuve etc.

17.Posté par Vladimir le 14/11/2012 23:01
Sauf erreur de ma part, le baptême doit être en général mutuellement reconnu, , entre les Eglises russe et gréco-catholique, qui reconnaissent leurs successions apostoliques respectives, et la question se posait donc pour ce sacrement administré par les clercs du soi-disant patriarcat canoniquement réduits à l'état laïc. Il me semble que le baptême est valable même administré par un laïc en cas de nécessité: dans la vie de saint Jean le russe il est raconté que ce dernier, simple soldat russe fait prisonnier et réduit en esclavage par les Turcs, avait baptisé un jeune musulman qui se mourait (par aspersion, évidement!) et que ce dernier fut guéri… Il me semble d'ailleurs que l'Eglise russe reconnait aussi ces baptêmes: les communautés schismatiques qui reviennent dans l'Eglise ne sont pas rebaptisées mais font acte de repentance et de réconciliation. Il n'en est évidement pas de même des ordinations…

Dans ces conditions, la reconnaissance des baptêmes du soi-disant patriarcat de Kiev n'a aucune signification ecclésiale et c'est bien de la poudre aux yeux que ce dernier projette pour tenter d'exister, comme je l'écris plus haut. Il a en effet puissamment bénéficié du soutien des premiers présidents de l'Ukraine indépendante mais c'est maintenant terminé et il se trouve en perte de vitesse entre d'une part la puissante métropole autonome du patriarcat de Moscou, majoritaire, et d'autre part l'Eglise gréco-catholique et la petite Eglise Orthodoxe autocéphale (autoproclamée), plus proches des tenants de l'identité ukrainienne que ces transfuges récents du patriarcat de Moscou...

Misha a soulevé une autre question: celle du véritable culte de l'eau-bénite qui s'est développé en Russie. Des litres d'eau sont bénits tous les dimanches dans la plupart des églises et les paroissiens en emportent des bidons. Ils s'en servent comme eau de boisson, la préférant à l'eau du robinet, que les citadins ne consomment que bouillie… D'après ce qu'écrit Misha, je crois comprendre que certains croiraient que l'eau de baptême doit être utilisée de même. Est-ce bien cela?

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