Vladimir GOLOVANOW

Le titre de mon article précédant "Orthodoxie chalcédonienne", que j'ai repris tel quel du "Dictionnaire du mouvement œcuménique", semble provoquer une confusion chez certains lecteurs, Pour préciser les choses, voici le texte sur les sur les Orthodoxes PREchalcédoniens tiré de la rubrique "Familles d'Eglises" du Conseil œcuménique des Eglises
Les titres intermédiaires et les notes sont de VG. Les * renvoient à des articles spécifiques du "Dictionnaire du mouvement œcuménique"

Qui sont les Orthodoxes PREchalcédoniens? La famille orthodoxe orientale comprend les Eglises éthiopienne, copte, arménienne, syrienne, indienne et érythréenne. Dans l'histoire, ces Eglises ont été appelées Eglises non chalcédoniennes, anti-chalcédoniennes ou pré-chalcédoniennes, Eglises monophysites, Eglises orientales anciennes ou petites Eglises orientales. A l'heure actuelle, l'appellation couramment admise est "Eglises orthodoxes orientales". La majorité des membres de ces Eglises vivent en Ethiopie, en Egypte, en Erythrée, en Arménie, en Inde, en Syrie et au Liban. Il existe aussi d'importantes communautés de diaspora au Moyen-Orient, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et en Australie.

Les Eglises orthodoxes orientales sont des Eglises anciennes qui ont été fondées aux temps apostoliques par les apôtres ou par les premiers disciples des apôtres. Leur position doctrinale se fonde sur les enseignements des trois premiers conciles œcuméniques (Nicée en 325, Constantinople en 381 et Ephèse en 431). L'Ecole d'Alexandrie a guidé et façonné leur réflexion théologique. Les enseignements de saint Cyrille le Grand constituent le fondement de leur christologie. Elles sont fermement attachées à la formule de Cyrille affirmant "la nature unique du Verbe incarné". Leur théologie est biblique, liturgique et patristique, pénétrée de mysticisme et de spiritualité.

Les Eglises orthodoxes orientales, aux côtés des Eglises orthodoxes de tradition byzantine ou chalcédonienne, font partie de la grande famille des Eglises orthodoxes. Les deux groupes ne sont pas en communion l'un avec l'autre. La rupture intervenue en 451, marquant la première division ecclésiale dans l'histoire de l'Eglise, s'est produite à propos de l'enseignement christologique du Concile de Chalcédoine. Au fil des siècles, les relations entre Eglises orthodoxes orientales et chalcédoniennes ont été marquées par la confrontation et l'éloignement, mais aussi par le dialogue et le rapprochement. En 1985, après deux décennies de rencontres non officielles, les deux groupes se sont engagés dans un dialogue théologique officiel qui a débouché sur des accords christologiques. La principale question qui demeure est celle de la réception des accords dans les Eglises.

L'histoire et la vie des Eglises orthodoxes orientales ont été marquées par des persécutions sans fin et des massacres sous les pouvoirs byzantin, perse, musulman et ottoman.

Ces souffrances ont eu un impact profond sur leur vie, leur témoignage, leur théologie et leur spiritualité. Pourtant, ces épreuves ne les ont pas conduites à s'isoler entièrement et à se replier sur elles-mêmes. En dépit de leur souffrance continuelle, ces Eglises se sont maintenues par des efforts constants de renouveau. Confrontées aux réalités nouvelles et aux exigences de l'évolution des temps, elles ont réussi à mettre en question le fort traditionalisme et la tendance au repli qui avaient prévalu durant un certain temps en raison des circonstances historiques. Même si les traditions anciennes dominent encore, une vitalité et une créativité nouvelles s'épanouissent dans ces Eglises, tant dans leurs pays d'origine que dans la diaspora. Elles ont donné un nouveau souffle à la vie monastique en tant que riche source de spiritualité, d'évangélisation et de diaconie pour les ecclésiastiques comme pour les laïcs, pour les hommes comme pour les femmes. Elles ont aussi réorganisé la formation théologique. Les écoles du dimanche sont devenues des centres d'activités intenses. Des mouvements de jeunes et des associations d'étudiants ont été créés. Les séminaires d'étude biblique, les sessions de formation chrétienne des laïcs, la pratique du jeûne et la célébration quotidienne des saints sont autant d'expressions vivantes de la spiritualité profonde et du rayonnement évangélisateur vers l'intérieur et vers l'extérieur qui nourrissent et édifient ces communautés de foi. Ce sont des Eglises du peuple, sans dichotomie entre institution et communauté. Tout le peuple de Dieu participe activement à la vie et au témoignage de l'Eglise.
Dans les premiers siècles, les Eglises orthodoxes orientales jouèrent un rôle extrêmement important dans l'expansion du christianisme au delà des frontières de l'Empire byzantin. La foi chrétienne fut portée d'Alexandrie en Afrique, d'Arménie vers le Nord, d'Antioche vers l'Extrême-Orient. Par la suite, en raison du changement des conditions politiques et religieuses, leurs activités missionnaires s'orientèrent principalement sur l'édification et le maintien de leur propre communauté. Dans le contexte actuel de la mondialisation et des sociétés pluralistes, on observe chez les Eglises orthodoxes orientales une prise de conscience croissante de la nécessité de renouveler les méthodologies et les formes de la mission et de l'évangélisation.

Le défi œcuménique:
Bien que les Eglises orthodoxes orientales aient souffert des efforts des missionnaires occidentaux, tant catholiques que protestants, dans l'Orient chrétien, elles ont sérieusement pris en compte le défi œcuménique. Elles croient fermement que la rencontre avec les partenaires œcuméniques, la prière commune et l'engagement dans un dialogue franc et critique correspondent à la volonté de Dieu. Le Conseil œcuménique des Eglises est pour elles l'instrument le plus complet du mouvement œcuménique, qui leur fournit un cadre global pour une coopération et des relations étroites et constructives avec les autres Eglises.

Après des siècles d'isolement les unes des autres, les Eglises orthodoxes orientales se sont rencontrées finalement en 1965 à Addis-Abeba. Lors de cette rencontre historique, les responsables de ces Eglises ont réaffirmé leur appartenance à la seule foi. Ils ont pris plusieurs décisions qui, pour beaucoup de raisons, ne se sont pas pleinement concrétisées. Le défi demeure de donner plus de visibilité et d'expression tangible à l'unité de foi des Eglises orthodoxes orientales. Parmi les questions qu'elles doivent affronter ensemble figurent l'influence de la sécularisation, la résurgence du fondamentalisme religieux et la migration croissante des fidèles quittant leur pays d'origine pour s'installer dans d'autres parties du monde. La famille orthodoxe orientale n'a pas d'institution organisée.

Depuis 1996, les chefs des trois Eglises du Moyen-Orient (copte, arménienne et syrienne) ont mis en place un cadre de rencontres annuelles lors desquelles ils discutent de préoccupations et de questions d'intérêt commun. Plusieurs groupes de travail ont été constitués pour aider les patriarches dans ce processus. En plus de son dialogue avec les orthodoxes chalcédoniens, la famille orthodoxe orientale est aussi engagée dans des dialogues théologiques avec l'Alliance réformée mondiale, l'Eglise catholique et la Communion anglicane. Les Eglises orthodoxes orientales ont beaucoup à partager avec les autres Eglises. Elles ont conservé un sens marqué de l'histoire et de la tradition. Elles peuvent apporter une contribution unique par leur tradition monastique, leur spiritualité orientale, leur riche liturgie et leur théologie mystique.

Les Eglises orthodoxes orientales, qui sont toutes membres du Conseil œcuménique des Eglises, représentent quelque 60 millions de chrétiens.
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See also the entry on Oriental Orthodox Churches from the Dictionary of the Ecumenical Movement.
Source: Church Families

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 19 Août 2012 à 16:56 | 48 commentaires | Permalien



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