L’archiprêtre Serge Sidorov, nouveau martyr
Aujourd’hui, le 30 octobre, jour de la commémoration des victimes de la répression soviétique

L’archiprêtre Serge Sidorov** est né à Moscou le 10 février 1895. Son père, de souche noble, juriste de métier, avait été pris en otage par les bolcheviks en 1918 dans la ville d’Orel, puis fusillé. Sa mère, née princesse Kavkassidze, provenait de la branche cadette de la lignée royale des Bagrationi. L’enfance et l’adolescence du futur père Serge se passèrent dans le petit domaine de Nikolaïevka, gouvernement de Koursk. Il souffrait d’une maladie chronique de la colonne vertébrale et ne put aller jusqu’au bout de ses études supérieures. Il put terminer la faculté d’histoire et de philologie de l’université populaire Shyniavski. Pendant toute sa vie il consacrait énormément de temps à parfaire son instruction.
Avant la révolution le jeune Serge Sidorov participait à la vie religieuse de Moscou, il était très lié avec Serge Douryline et Serge Fudel qui devint par la suite un écrivain religieux très connu.

Avec son ami Nicolas Tchernychev, qui par la suite a péri dans les camps soviétiques, il était allé en pèlerinage au monastère d’Optino où il a rencontré le starets Anatole (Potapov) et devint son fils spirituel. En 1920 il épouse à Kiev Tatiana Kandyba qui appartenait à une vieille lignée de noblesse ukrainienne. Au printemps 1921, étant à Moscou, il reçoit du père Alexis Metchev la bénédiction d’embrasser le sacerdoce. Le 21 septembre, jour de la Nativité de la Vierge, il est ordonné prêtre. A partir de 1923 il est recteur de l’église Saints Pierre et Paul non loin de Kiev. Il est très actif dans la le combat que le clergé local conduit contre « l’hérésie rénovationniste ». Il est le fréquent visiteur du patriarche Tikhon qui aimait beaucoup le jeune prêtre.

En 1925 le père Serge est arrêté dans le cadre du dossier du métropolite Pierre (Poliansky) et envoyé en résidence surveillée dans la région de Vladimir. Il y officie jusqu’en 1929 dans une paroisse. En 1930 il est à nouveau arrêté (il était alors père de quatre enfants)et déporté dans un camp de Kotlas, région d’Arkhangelsk. Travaux forcés, abattage et équarrissage de bois ce qui lui était particulièrement douloureux étant donné l’état de sa colonne vertébrale. Les prêtres étaient nombreux dans le camp. Ils obtinrent la permission de dire la liturgie Pascale. Tous les détenus se réunirent, plusieurs centaines d’hommes priaient, ils n’avaient ni cierges, ni livres de prières. Les prêtres connaissaient l’office par cœur. Les gardiens se tenaient autour sans interrompre les prières.

En 1933 le père Serge est libéré, il est affecté dans une église non loin de Mourom, région de Vladimir. Il réussit à se rendre clandestinement à Moscou plusieurs fois par an. Il reste très lié avec les milieux ecclésiaux de la capitale. L’année qui précède sa troisième arrestation il fait le voyage de Maloyaroslavets pour y rencontrer le père Michel Shyk. Des églises clandestines (des catacombes) à domicile commencent à apparaître dans les années trente car les églises sont fermées l’une après l’autre. Le père Serge officie souvent dans la clandestinité sachant que cela le menace d’être arrêté à nouveau. Il voulait rester fidèle à sa foi et à sa vocation : le 13 avril 1937 il est arrêté en tant que complice de l’évêque Arsène (Jadanovsky).

A l’âge de 42 ans le père Serge est fusillé au « polygone » du NKVD à Boutovo, dans la banlieue de Moscou, le 14 septembre 1939, jour de l’Invention de la sainte Croix.
L’évêque Arsène et le père Michel Shyk trouvent la mort le même jour.
Deux cent soixante douze victimes sont fusillés à cette date.
Tzarstvie Nebesnoe!

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"Calendrier orthodoxe 2010"
Traduction " P.O."

Rédigé par l'équipe de rédaction le 30 Octobre 2010 à 21:56 | 2 commentaires | Permalien



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