L’hypocrisie et l’absence de  liberté intérieure font partie de l’héritage soviétique
Est-ce que la mentalité de l’homme postsoviétique a changé en vingt ans? Pourquoi les institutions sociales ne remplissent pas leur vocation ? Est-ce que l’on peut placer nos espoirs en les nouvelles générations ? Le protopresbytre Lev Semenov, docteur ès sciences historiques, donne ses réponses.

Le passé n’est pas, hélas, parti. On en finira avec lorsque les villes et les rues retrouveront leurs noms historiques. Certaines d’entre elles portent toujours les noms odieux des terroristes, des criminels d’Etat et des responsables de la catastrophe nationale de 1917.

L’héritage soviétique disparaîtra lorsque la momie de Lénine sera retirée de la place centrale de notre capitale et le mausolée deviendra un musée.

On pourrait y organiser une exposition électronique présentant des témoignages ainsi que les conséquences du coup d’état d’octobre 1917. Ce serait le livre de la mémoire de toutes les victimes de la révolution, de la guerre civile et de la terreur.Pour moi l’héritage soviétique est un matérialisme vulgaire imposé ainsi qu’une critique primitive de la religion sous prétexte qu’elle contredirait la science émanant de certains professeurs à l’esprit soviétique. C’est une manifestation de mentalité athée narguant l’histoire millénaire ainsi que la tradition culturelle de la Russie.

L’héritage soviétique est un manque de liberté intérieure et l’asservissement à une idéologie.

C’est une sorte de dédoublement lorsque la personne pense une chose, en dit une autre chose et agit tout à fait autrement. Aussi les institutions sociales ne peuvent pas fonctionner. La communauté se dépérit, les hommes deviennent égoïstes.
Les mariages ratés, les divorces ainsi que la pratique courante du concubinage sont une conséquence de l’oubli de la tradition orthodoxe. Faut-il s’étonner des problèmes démographiques de notre société et de la baisse de la natalité ?

Par exemple, pour certains milieux libéraux la notion même de patriotisme est presque une injure. Je suis persuadé que les racines des maux dans les relations internationales remontent au manque d’éducation patriotique. La foi unissait nos pères aux moments des dures épreuves, face aux invasions étrangères. Il n’est pas fortuit que pendant la deuxième Guerre Mondiale 1941 – 1945 le pouvoir athée s’est rappelé des traditions orthodoxes et a rétabli des décorations militaires en l’honneur des grands capitaines du passé.
La renaissance de la vie paroissiale peut contribuer à la reconstitution de la société russe. L’activité missionnaire et sociale, le travail avec les jeunes dans le cadre des paroisses exercés avec la bénédiction du patriarche Cyrille revêt beaucoup d’importance.

Il faut cependant, prendre en compte le fait que l’Eglise en tant que communauté accueille beaucoup de néophytes, de personnes qui ne sont pas enracinées dans la culture ecclésiastique. A la recherche de la nourriture spirituelle ces personnes véhiculent beaucoup de préjugés et de superstitions. Il faut du temps pour que ces personnes puissent s’ecclésialiser.

Je place mes espoirs en les nouvelles générations, les moins de 20 ans parce que tous ceux qui ont grandi sous le régime soviétique, même s’ils répudient l’idéologie d’antan demeurent soviétiques de par leur mentalité et leur comportement. Ils restent souvent porteurs de ce qui leur a été inculqué.

Pourquoi rien n’a changé en vingt ans ?

Parce que la jeune génération est éduquée par des parents et des grands parents à l’esprit soviétique.Ce n’est pas de leur faute mais c’est un fait auquel nous faisons face au quotidien. Parfois on me demande si tout a été si négatif et souvent on se souvient de l’idéal du collectivisme et de l’entraide. Les côtés positifs se manifestaient à l’époque plutôt en dépit du régime soviétique. Ainsi, l’humanité, le sens de l’entraide, l’affection s’exprimaient dans la chanson d’auteur qui était une alternative à la culture officieuse. Beaucoup de phénomènes positifs avaient été préservés de l’époque d’avant la révolution. Ils étaient fondés plutôt sur les valeurs traditionnelles que sur l’idéologie soviétique.

Du 8 novembre au 9 décembre le musée d’histoire moderne de Russie (Moscou, 21, rue Tverskaya) abritera l’exposition « L’Eglise Russe : se maintenir face au pouvoir soviétique »

L’exposition est organisée conjointement par le musée et l’université orthodoxe Saint Tikhon dans le cadre de l’Année de l’histoire russe. Elle marque les 20 ans d’existence de l’université Saint-Tikhon.
L’exposition est le résultat de 20 ans de recherches. Des centaines de documents ont été étudiés. Le musée d’Etat d’histoire moderne de la Russie y présente des documents importants appartenant à ses archives.

Traduction pour "PO" Elena Tastevin
" Нескучный сад" "Советское наследие – двуличие и внутренняя несвобода"

L’hypocrisie et l’absence de  liberté intérieure font partie de l’héritage soviétique

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Novembre 2012 à 17:50 | 2 commentaires | Permalien



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