Toutes les sources patristiques et historiques téléchargeables en anglais en pdf:

http://www.ccel.org/

L'ouvrage "Vie de Constantin" est facilement accessible en bibliothèque ou en vente - http://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/1708/vie-de-constantin
Dedans, au livre III, Eusèbe relate les discussions du Concile de Nicée et notamment une lettre de Constantin envoyée au Concile sur la date de Pâques.
Une version ancienne est disponible en ligne ici:
http://archive.org/stream/HistoireDeLeglise1BisEusbe/heCousin1bisEusebe-constantin#page/n0/mode/2up

La discussion et l'article originels évoquent des textes fort intéressants mais dont on ne sait où et comment les trouver en ligne, en bibliothèque etc. Difficile de passionner les gens dans ces conditions.

Qu'il soit permis de contester l'affirmation que le retardement de la date de Paque jusqu'en mai en certaines années serait une "anomalie". Qui est l'auteur de cette "homélie anatolienne" de 387 qui semble ici faire autorité? Et pourquoi, dans la présentation de la règle de Nicée de 325, on omet - sur la base apparemment de ce texte anonyme bien postérieur au Concile - de mentionner son élément principal, à savoir: éviter que la Pâque chrétienne coincide avec ou précède la Pâque juive?

Car bien que le texte de la décision du Concile de Nicee au sujet de la date de Pâque n'ait pas été conservé, nous possédons le témoignage de l'Empereur Saint Constantin qui présida au Concile de Nicée. Dans sa Lettre aux Eglises, où il expose les décisions prises par le Concile, il dit clairement que pour la fixation de la date de Pâques, le "tout premier" souci a été d'eviter cette "chose indigne" que la coincidence de la Fête chrétienne avec la fête des Juifs "lesquels de façon impie ont souillé leurs mains par un péché énorme". Et d'autres sources ecclésiastiques anciennes soulignent que les calculs astronomiques ne sont qu'un facteur auxiliaire et donc secondaire pour la fixation de cette date et non pas l'essence du problème. (voir Eusebe, "Vie de Constantin", III, xviii et suiv., Texte de la Lettre aux Eglises)

Et on constate qu'aussi bien en 2016 qu'aux autres dates citées dans l'article ci-haut où la Pâque Orthodoxe tombe au 1er mai (2005, 1994), la Pâque juive tombe dans la Grande Semaine (2016: Grand Mardi, 2005: Grand Jeudi, 1994: Grand Samedi; à noter qu'en 2011 la Pâque ne tombait pas au 1er mai, mais au 24 avril). En ces années donc, la date tardive est due à la date également tardive de la Pâque juive, laquelle doit être passée avant que les Chrétiens fêtent la Résurrection du Seigneur, conformément au jugement du 1er Saint Concile Ecuménique. Tout au contraire, la Pâque latine tombe presque toujours AVANT la Pâque juive, en opposition au jugement du Saint Concile de Nicée (p. ex. 2016: 24 avril, Pâque juive 26 avril, 2015: 5 avril, Pâque juive 7 avril, 2013: 31 mars, Pâque juive 30 avril, etc. etc). La Paque latine n'est donc conforme à la règle de Nicée seulement les années où elle tombe à la même date que la Pâque Orthodoxe. Si donc il peut etre question d'anomalie, c'est bien ici!

Et puis il y a évidemment cette autre anomalie que nos théologiens modernes se croient plus sages que nos Saints Pères et habilités de "corriger" leur pensée, meme si, à vrai dire, ils ne l'ont jamais pénétrée.