La guerre en Ukraine : une réaction personnelle, père Stephen Headley
(Paroisse St. Etienne et St. Germain d’Auxerre, Vézelay)

J’ai émigré en France il y a cinquante ans.

Le père Jean Meyendorff m’a ensuite indiqué une paroisse du Patriarcat de Moscou à Paris, où je suis resté vingt-cinq ans, y devenant devenir diacre et plus tard prêtre. Mes contacts avec l’immigration russe ici m’ont été grandement bénéfiques, de même que les quelques dix voyages en Russie, où j’ai prié et où je me suis fait des amis. La force spirituelle de l’Église russe m’a consolidé. J’ai même écrit un livre (Le Christ après le communisme, 2010) sur l’ouverture de trois paroisses à Moscou, dans la liberté nouvelle de l’ère post-soviétique.

Je n’ai jamais prétendu comprendre ce que pouvait signifier être un orthodoxe russe après l’ascension de Poutine. Pour moi, il s’agissait simplement du patriarcat du Christ, acculé dans un coin, mais toujours courageux et fidèle. Maintenant, ainsi que beaucoup d’autres, je sens que le Patriarche et ceux qui l’entourent ont trahi leur appel et ont perdu leur autorité. Cela s’est probablement produit lentement au fil des ans, mais ce n’était pas visible jusqu’à ce qu’ils manquent à leur dignité. J’ai l’intention de rester dans le Patriarcat et de prier pour tous, comme par le passé, mais je dois dire qu’ils ont perdu mon respect.

Je suis attristé par cette victoire de l’idéologie sur la foi chrétienne. Je n’ai pas affaire à cela tous les jours comme ils le font, mais mon empathie mérite d’être entendue. Ce que je dis n’est donc pas le fruit de la colère ni d’une juste indignation mais de la tristesse, une tristesse qu’ils doivent certainement ressentir eux-mêmes depuis qu’ils se sont engagés dans des compromis qui sont pour nous inacceptables. Ce qui est évidemment le plus urgent, c’est notre prière et notre aide envers tous ceux qui ont été dévastés par les balles, les bombes et le silence des évêques de leur Église : « Pour la paix d’en haut et le salut de nos âmes, prions le Seigneur. »

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War in Ukraine : a personal reaction, Fh. Stephen Headley
(Paroisse St. Etienne et St. Germain d’Auxerre, Vézelay)

I emigrated to France fifty years ago. Fh. John Myendorff then directed me towards a Moscow Patriarchate parish in Paris where I stayed twenty five years becoming a deacon and later a priest. I benefitted greatly from my contacts with the Russian immigration here and especially from some ten trips to Russian where I prayed and made friends. The spiritual strength of the Church strengthened me. I even wrote a book (Christ after Communism, 2010) about how three parishes in Moscow opened in the new freedom of the post-Soviet era.

I never presumed to understand what it could be like to be a Russian Orthodox in the heavy aftermath of Poutine’s ascension. For me it was simply Christ’s Patriarchate in a tight corner, but still courageous and faithful. Now along with many others, I feel that the Patriarch and those around him have failed their calling and lost their authority.

This probably happened slowly over the years but was not visible till they lost their dignity. I intend to remain in the Patriarchate and pray for all as in the past but I need to say that they have lost my respect. I am of saddened by this victory of ideology over Christian faith. I do not have deal with this on a daily basis as they do but my empathy deserves a voice. So what I say is not out of anger , righteous indignation but sadness which they certainly feel themselves since they have committed themselves in compromises that for us our unacceptable. Obviously what is more urgent is our prayers and aid for all who have been devastated by bullets, bombs and the silence of the bishops of their Church: “For the peace from above and the salvation of our souls let us pray to the Lord.”



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Mars 2022 à 15:36 | -6 commentaire | Permalien



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