V, GOLOVANOW

Les structures de l'Eglise russe étaient restées figées depuis l'époque soviétique, avec des diocèses calqués sur les divisions administratives de l'URSS. Mais le nombre de ses membres, et en particulier des paroisses, monastères, séminaires… ayant décuplé, il est devenu indispensable d'adapter l'organisation ecclésiale.

C'est le concile des épiscopal de février 2011 qui a lancé la réorganisation qui a été rendue publique lors de la réunion du saint Synode à Kiev le 27 juillet dernier: il a créé une nouvelle région métropolitaine en Asie centrale (comprenant les diocèses de Tadjikistan, d'Ouzbekistan, de Kirghistan et le doyenné de Turkmenistan) et six nouveaux diocèses en partageant de grands diocèses sur son territoire canonique. Cette réorganisation a provoqué beaucoup d'interrogations en Russie et Vladimir Legoïda, président du Département synodal en explique le sens ici

Il commence par déclarer que la réforme se fait en toute transparence et qu'elle a été annoncée et commentée par le patriarche Cyrille, le Saint-Synode ou par les représentants des structures synodales. Le patriarche insiste souvent qu’il ne faut pas seulement restaurer les églises mais aussi faire tout pour que les hommes qui s’y rendent deviennent meilleurs; et il rappelé aux pasteurs l’appel évangélique : "Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Mat 28, 19)".

Mais le patriarche rappelle aussi les nombreuses difficultés de cette prédication, dont l'une tient justement à l’organisation ecclésiale: mise en place pendant la période synodale (1), elle a survécu au régime soviétique et, dès le départ, elle poursuivait des buts et des objectifs différents des besoins d’aujourd’hui. Et si maintenant on n'apporte quelques changements ce système, il ne sera tout simplement pas en mesure de résoudre un grand nombre de problèmes actuels. Parce pour les résoudre (le patriarche le rappelle pratiquement dans chaque homélie), les gens d'église doivent agir ensemble, main dans la main.
Et pour cela l'essentiel, c'est que les évêques, ceux qui ont rçu le pouvoir de l’Eglise, doivent se rapprocher des prêtres et des fidèles… ». Vladimir Legoïda remarque que certains prêtres peuvent ne pas avoir d'audience en tête à tête avec son évêque de toute sa vie! …Certains diocèses sont actuellement « plus grands que certaines Eglises locales, ce qui a pour conséquence l’absence de contacts directs entre les évêques et les prêtres des paroisses qui finissent par se sentir comme de petites vis dans la grande machine ecclésiale. Le patriarche ne veut pas que les prêtres soient de petites vis. Au contraire, il travaille pour que les liens entre Chrétiens s'affermissent. "" Je vous donne une loi nouvelle: aimez-vous les uns les autres». Il est difficile d'aimer quelqu'un qu'on ne connait du tout!
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«Je n'utiliserais pas le terme "réforme" pour cette réorganisation…Le des diocèses se produit lentement, prudemment et comme vous pouvez le voir, ponctuellement. Il y a des endroits sur la carte où ce changement est réellement mur. Par exemple, au Caucase du Nord, un seul diocèse réunissait plusieurs pays bien distincts, et dans l’Extrême-Orient la distance entre deux églises pouvait atteindre des centaines des kilomètres » commente Vladimir Legoïda. Et il concède que ce processus rencontrera des difficultés, qui seront discutées non seulement par les journalistes et les blogueurs religieux, mais également à la Commission interconciliaire, qui réuni des experts laïques aussi bien que ecclésiastiques. Il ne peut donc être question de "secrèt" concernant la réorganisation des diocèses: pour ceux qui suivent les décisions du synode et les communications du patriarche tout est parfaitement limpide».

(1) 1700-1917. Le patriarcat a été supprimé et remplacé par le synode sous Pierre le Grand et rétabli par le Concile local de 1917

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 16 Août 2011 à 09:26 | 1 commentaire | Permalien



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