V.G.

Avec les représentants de 13 Eglises orthodoxes

Une réunion pour préparer la synaxe des primats orthodoxes, qui doit se tenir au Phanar les 5-9 mars 2014, a débuté le 3 mars avec les représentants de toutes les Eglises sauf l'Eglise des Terres Tchèques et de Slovaquie et l'OCA et sous la présidence de Mgr Jean de Pergame. Son allocution n'a pas encore été publiée mais le site officiel de l'Eglise russe à publié celle de Mgr Hilarion de Volokolamsk qui dirige la délégation du patriarcat de Moscou.

Il a souligné l'importance de cette réunion préparatoire et son accord avec les points mis à l'ordre du jour par le métropolite Jean: Dénoncer le génocide des Chrétiens du Proche Orient

C'est d'abord la gravité de la menace qui pèse sur les Chrétiens du Proche Orient et qui fait suite au soi-disant "Printemps arabe". Les exactions commises à l'encontre des Chrétiens sont le plus souvent passées sous silence par les media et c'est le devoir des Eglises de faire tout leur possible pour attirer l'attention de la communauté internationale sur "ce génocide des Chrétiens du Proche Orient", a continué le métropolite sans mâcher ses mots et en soulignant que ce sont les fidèles du patriarcat d'Antioche qui sont en première ligne et envers qui les Eglises orthodoxes doivent démontrer leur solidarité en particulier en exigeant à nouveau la libérations des deux métropolites enlevés

Mettre en place un secrétariat opérationnel

Mgr Hilarion dit aussi son accord sur l'importance de la préparation du Concile panorthodoxe "qui dure depuis plus de cinquante ans" et il propose d'en accélérer le rythme et créant un mécanisme pour mettre au point l'ordre du jour et préciser par qui et comment seront prises les décisions. Mgr Hilarion est d'accord avec le métropolite Jean sur la nécessité de revoir les documents préparés antérieurement et qui se trouvent dépassés: "si les évêques des Eglises orthodoxes se réunissent en Concile et participent ainsi à un évènement qui ne s'est pas produit depuis plus de mille ans, nous devons évidement parler à nos fidèles et au monde entier des questions qui nous préoccupent aujourd'hui, et non de ce qui préoccupait les Eglises Orthodoxes dans les années 70-80." Et il propose de créer un secrétariat interorthodoxe réduit pour faire avancer ce travail.

Source: MOSPAT

Rédigé par Vladimir Golovanow le 5 Mars 2014 à 10:16 | 13 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Athénien le 05/03/2014 10:45
On s'attendrait que tous les évêques des Eglises Orthodoxes (canoniques) pourraient participer à un Concile Pan-Orthodoxe. Pourtant, j'ai peur qu'il s'agisse plutôt d'une assemblée d'évêques-diplomats, sans vrai rapport avec la conscience Orthodoxe et que Phanar n'acceptera que la participation de délégations. Que représente en effet Métropolite Jean Zizioulas? Absolument rien. Il n'a jamais été un père spirituel, il n'a jamais eu un vrai diocèse ou même une paroisse, il n'a même pas d'enfants spirituels. Dans ce cas, il ne s'agira pas d'un concile, mais d'une parodie de concile, d'un congrès d'évêques.

2.Posté par Vladimir.G: Les tractations le 05/03/2014 11:11
Un article de " Marie-Lucile Kubacki avec APIC" dans "La Vie"(1) donne des détails sur les tractations qui ont précédé cette réunion préparatoire:

"Cette réunion a failli ne jamais avoir lieu. Il y a quelques jours, le patriarche de Roumanie, Daniel Ciobotea, exigeait que la question du schisme des Eglises tchèque et slovaque soit réglée au préalable." Comme je le mentionne dans mon résumé, l'Eglise des terres Tchèque et de Slovaquie ne participe pas à cette réunion (le titre exact est important, il s'agit bien d'une seule Eglise. cf.(2)). La question de son primat n'est pas résolue puisque si quelques Eglises, menées par Moscou, reconnaissent l'élection de Mgr Rostislav de Prešov (ibid), d'autre, avec Constantinople, tiennent Mgr Simeon d'Olomouc et Brno comme seul "locus tenens" (ibid). "Shisme" me semble toutefois excessif car Mgr Siméon ne semble suivi que par environ 1/4 des paroisses, essentiellement tchèques (ibid. commentaire 13)...

"Plus encore, continue Marie-Lucile Kubacki, le risque principal était que le patriarche de Moscou ne fasse pas le déplacement. Finalement, la réunion a été maintenue. Elle a même été anticipée et prolongée sur 3 jours." De nombreux commentateurs avaient mis en avant l'opposition de Moscou et de Constantinople sur la question de la primauté (3) comme obstacle à la tenue de cette synaxe. Ce problème là a donc été surmonté (Constantinople ne l'avait d'ailleurs jamais soulevé officiellement) et Moscou profiterait de cette réunion pour renforcer sa position sur Ukraine face au pseudo-patriarcat de Kiev. (4)

(1) http://www.lavie.fr/religion/orthodoxie/grande-rencontre-orthodoxe-sur-fond-de-crise-en-ukraine-04-03-2014-50531_541.php
(2) En décembre 1992, avant la division politique en 2 états (1 janvier 1993), le concile local décida de préserver l'unité de l'Eglise qui changea de nom, devenant "L'Eglise des Terres tchèques et de Slovaquie", et adopta un nouveau statut... cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Fin-de-l-imbroglio-a-la-tete-de-l-Eglise-des-terres-tcheques-et-de-Slovaquie_a3520.html
(3) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-position-du-Metropolite-de-Prousse-du-Patriarcat-de-Constantinople-contre-la-Resolution-Declaration-du-Saint-Synode_a3554.html
(4) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-Commission-responsable-du-dialogue-entre-l-Eglise-orthodoxe-d-Ukraine-PM-avec-l-Eglise-orthodoxe-ukrainienne_a3594.html?com#last_comment commentaire 2

3.Posté par Daniel le 05/03/2014 13:24
@ Athénien

Sans compter le nombre d’évêques qui n’ont jamais été véritablement moines mais n’ont reçu qu’une tonsurer monastique à la va-vite.

4.Posté par Père Joachim le 05/03/2014 13:56
Cher Monsieur l’athénien
je n'ai pas toujours le temps de lire toute votre littérature - je le regrette - et m'en excuse platement !
Quelques fois il me semble que du point de vu de la foi orthodoxe vous n'avez pas des propos très ajustés.
pour l'instant vos pronostics sont bien à côté de la plaque, puisque le plénum des représentants est bien atteint en ce moment au Phanar.
C'est assez désagréable de repérer au détour de vos textes les propos disqualifiants sur les uns et les autres des évêques orthodoxes, que vous choisissez, pour "déverser votre bile sectaire".
La spiritualité de l’Église ne nous donne t elle pas toute latitude pour mener, chacun et chacune, une véritable réforme en profondeur garante de ce renouveau que vous cherchez semble il avec passion ?
Le jour saint que nous pouvons vivre tous, ce mercredi, pourra sans doutes émouvoir le Seigneur qui donnera au dimanche qui va suivre toute la clarté que nous attendons tous.

5.Posté par Vladimir.G: Les tractations le 05/03/2014 14:39
" le plénum des représentants est bien atteint en ce moment au Phanar."

Pas vraiment: il manque les représentants de l'Eglise des Terres Tchèques et de Slovaquie et de l'OCA... Ce n'est pas un très bon signe pour la recherche du consensus! Espérons que cette question sera résolue pour le Concile.

Par contre introduire des distinctions entre les évêques comme Athénien et Daniel, c'est faire bien peu de cas de la grâce qu'ils ont tous reçus sans distinction...

6.Posté par Tchetnik le 05/03/2014 15:57
Tous ont reçu la même Grace mais tous n'en font pas le même usage.

Tous portent le même Pallium, mais tous ne l'utilisent pas forcément conformément aux idéaux et enseignements de l'Église au nom de laquelle ils ont été créés évêques.

Tous ont reçu une responsabilité pastorale mais tous ne la fructifient pas forcément,

Tous ont été créés évêques, mais tous n'en remplissaient pas forcément les critères,

Tous sont baptisés mais tous ne seront pas forcément sauvés...

7.Posté par Daniel le 05/03/2014 16:22
La grâce ne marche pas toute seule, il faut collaborer avec, c'est la synergie... On verra au jugement dernier lesquels n'auront pas fait le travail synergétique nécessaire.

8.Posté par Athénien le 05/03/2014 19:34
J'ai peur qu'il y ait un malentendu: Je n'ai pas parlé de ce synaxe-là, mais du Concile Pan-Orthodoxe qui se prépare pour l'année prochaine, semble-t-il.

9.Posté par Analyse Vaticane (posté par Vladimir.G) le 06/03/2014 09:59
Les patriarches de toutes les Églises orthodoxes se rencontrent à Istambul


(RV) Entretien - Une réunion des patriarches et des archevêques de toutes les Églises orthodoxes s'ouvre jeudi à Istanbul. Elle a été convoquée par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, afin d’accélérer la préparation du concile panorthodoxe et son ouverture possible en 2015. Mais la crise ukrainienne risque de monopoliser l’attention et attiser les difficultés.

Ces derniers mois, les troubles en Ukraine et les conséquences des révolutions arabes ont bouleversé le paysage de l’orthodoxie. En plus d’une fragilisation générale du christianisme en Orient, les conflits entre orthodoxes sont nombreux, de Prague à Jérusalem en passant par Kiev. Pour le patriarche de Constantinople Bartholomée, qui dispose d’une « primauté d’honneur » sur 300 millions de chrétiens, tenir ce concile panorthodoxe est donc essentiel pour maintenir la communion entre ces Églises.

Nicolas Kazarian, directeur de l’observatoire géopolitique du religieux à l’Iris, professeur à l’institut Saint-Serge et à l’Institut catholique de Paris, analyse les enjeux autour de cette rencontre dans un entretien avec Cyprien Viet (podcast sur lien)

10.Posté par Père Joachim le 06/03/2014 11:11
"Voyez qu'il est bon d'habiter en frères tous ensemble" Ps.132 c'est bien le texte qui vient à l'esprit en voyant les photos de la rencontre des chefs des églises locales sur le site grec Romfea.gr. Particulièrement l'accueil fraternel du Patriarche CYRILLE dans le salon patriarcal.
Tous le petit monde des représentants orientaux est en train de plancher pour nous préparer l'encyclique à proclamer le dimanche de la restauration des Saintes Icônes et le monde chrétien est dans cette attente.
François a bien comprit et le proclame: il y a dans l'orthodoxie le trésor d'une organisation synodale possible de l'église du Seigneur.
Il est bon que chacun exerce sa vigilance mais a t-on le droit de douter que nous verrons cette unité renforcée en ces temps ultimes par l'écoute de ce que dit l'Esprit à ses églises ?

11.Posté par justine le 06/03/2014 13:04
Il est inexact que le patriarche de Constantinople "dispose d'une primauté d'honneur sur 300 millions de chrétiens" . Ce qu'il a, c'est une primauté d'honneur PARMIS LES PRIMATS des Eglises locales. Les chrétiens eux-mêmes ont leurs primats respectifs et ne sont en rien soumis au Patriarche de Constantinople.

12.Posté par justine le 06/03/2014 13:20
Je trouve injuste d'accuser l'Athénien de sectarisme. Le terme de "secte" signifie, en Orthodoxie, "un groupe organisé de personnes qui ont adopté une même doctrine dérivée, c'est à dire hérétique, de la doctrine de l'Eglise Orthodoxe dont ils se sont séparés par un schisme". C'est donc un label qu'on peut appliquer aux hétérodoxes, mais non pas à un Orthodoxe.

13.Posté par pourquoi les catholiques devraient s'y intéresser (posté par Vladimir.G) le 06/03/2014 19:00
Synaxe orthodoxe : pourquoi les catholiques devraient s'y intéresser

lavie.fr, Marie-Lucile Kubacki

C'est un moment crucial pour l'orthodoxie. Ce jeudi 6 mars, s'ouvre une synaxe, réunion au sommet entre des responsables d'Eglises orthodoxes, à Istanbul, à l'initiative du patriarche de Constantinople Bartholomée 1er.

A l'ordre du jour de cette réunion, un objectif principal : la préparation du Saint et grand concile orthodoxe qui se prépare... depuis les années 60. Mais aussi, très probablement, des questions d'actualité brûlante comme la situation politique et ecclésiale en Ukraine, en République tchèque (avec l'élection d'un primat de Tchéquie reconnu seulement par une partie des Eglises orthodoxes), le conflit juridictionnel entre le patriarcat d'Antioche et de Jérusalem sur le Qatar (le territoire relève de la juridiction canonique du patriarcat d'Antioche mais le patriarcat de Jérusalem a décidé d'y nommer un évêque en lui donnant le titre d'archevêque du Qatar) ainsi que la situation des chrétiens au Moyen-Orient.

Moment crucial pour l'orthodoxie, certes, mais pas seulement. La synaxe devrait également intéresser les catholiques. En effet, à quelques mois de la rencontre entre François et le patriarche Bartholomée 1er, la question des relations entre catholiques et orthodoxes semble incontournable. « Je pense que l'orthodoxie a d'autant plus de choses à dire qu'il y a aujourd'hui une dynamique de réformes à l'intérieur de l'Eglise catholique très propice à un rapprochement interchrétien », explique Carol Saba, responsable de communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes en France (AEOF). Les raisons de ce contexte propice ? « Le pape François met en place une sorte de révolution évangélique qui déconcentre le pouvoir, et qui cherche à repositionner l'Eglise au centre de l'équation et des interrogations du monde moderne d'aujourd'hui, à travers le chantier de réformes qu'il cherche à mettre en place. Et il ne cesse de parler de la conciliarité expérimentée par les orthodoxes ».

Ainsi, du point de vue orthodoxe, François a fait des avancées significatives : sur la primauté de la gouvernance de l'Eglise, point hautement sensible dans les relations entre catholiques et orthodoxes, en premier lieu. Dans son entretien à la Civilta Catolica en septembre dernier, le pape avait évoqué la possibilité de revoir les questions de la gouvernance de l'Eglise à travers le prisme du premier millénaire, avant la séparation de 1054, quand il y avait encore l'unité des chrétiens, chose que les orthodoxes n'ont cessé de demander depuis des décennies à l'Eglise catholique. Pour mémoire, en 2010, catholiques et orthodoxes s'étaient penchés sur cette question à l'occasion d'une réunion à Vienne de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe. Mais à l'époque, le métropolite Hilarion Alfeyev, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, avait fait savoir par un communiqué sur le site officiel du Patriarcat qu'aucune avancée n'avait eu lieu lors de cette rencontre dans la mesure où le document qui en était sorti n'abordait qu'une « approche historique ».

François serait-il en train de faire sauter des verrous qui empêchaient la rencontre des Eglises ? C'est ce que pense Carol Saba : « Il ne cesse de se présenter comme étant l'évêque de Rome et c'est une question ecclésiologique, l'ecclésiologie de l'Eglise locale, qui parle beaucoup aux orthodoxes. Chez les orthodoxes, nous pensons qu'il n'y a pas de juridiction universelle mais des Eglises locales en communion entre elles et qui forment ensemble le plérôme de l'Eglise. Le pape, en parlant de la collégialité orthodoxe et en se présentant comme évêque de Rome, envoie des signaux positifs et d'espérance pour les orthodoxes. »

Le moment semble donc propice à l'unité. « Depuis, la chute du mur de Berlin, les Eglises de l'est, en Russie, en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie, en Serbie, etc. se mettent à revivre et à se repositionner sur la scène ecclésiale et politique. Aujourd'hui, la rencontre des Eglises dans un monde nouveau avec une nouvelle modernité qui s'impose à tout le monde est une chose très importante, analyse Carol Saba. C'est un défi lancé à toutes les Eglises, catholique et orthodoxe, que de comprendre cette nouvelle modernité. Ce moment de réformes à l'intérieur même de l'Eglise catholique pourrait peut-être permettre la rencontre rapide des deux Eglises car il est propice à l'unité. Si les orthodoxes arrivent à parler d'une seule voix en respectant le mystère de l'unité dans la diversité et si en même temps l'Eglise catholique avance dans cet esprit de réformes en matière de conciliarité et de primauté, un certain nombre de verrous tombent. Cette synaxe tombe à pic pour affermir et consolider l'unité orthodoxe, car elle pourrait accompagner cette dynamique. D'ailleurs la prochaine rencontre au sommet entre le Pape François et le Patriarche Bartholomée à Jérusalem, pour célébrer ensemble le cinquantième anniversaire de la rencontre de 1964 en Terre Sainte entre Paul VI et Athénagoras 1er, s'inscrit dans ce momentum d'espérance » conclut Carol Saba.

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