Le 20 novembre le patriarche Cyrille célèbre son 70e anniversaire
Les primat des églises orthodoxes se sont rendus à Moscou pour féliciter Sa Sainteté. Ils ont concélébré la divine liturgie avec le patriarche Cyrille à la cathédrale du Christ Sauveur

La veille de son anniversaire le patriarche a prié les recteurs des paroisses de la capitale russe de ne pas lui offrir de fleurs à l'occasion de son anniversaire mais de verser des dons à l'hôpital Saint Alexis qui se trouve à Moscou.

Mnogaya i blagaya leta! Longues et heureuses années! Многая лета!

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Novembre 2016 à 15:17 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Discours de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille à la réception solennelle de l’église du Christ Sauveur le 23/11/2016 15:35
Une réception solennelle était donnée le 21 novembre 2016 à la Salle des conciles de l’église du Christ Sauveur en l’honneur du 70e anniversaire de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Le Primat de l’Eglise orthodoxe russe a prononcé le discours suivant.

Saintetés, Béatitudes, bien-aimés dans le Christ confrères archipasteurs, vénérables pères, chers frères et sœurs,

Je remercie cordialement tous ceux qui m’ont fait l’honneur de participer aux célébrations de mon 70e anniversaire.

J’aimerais exprimer plus particulièrement ma gratitude aux dignes Primats des Églises orthodoxes locales. Je suis touché de vos bonnes paroles et des attentions dont vous m’entourez, vous qui êtes venus spécialement pour me congratuler malgré vos nombreuses occupations et les difficultés occasionnées par la résolution des problèmes auxquels vous êtes confrontés au jour le jour dans votre ministère primatial. Je suis sincèrement reconnaissant aux chefs des délégations des Églises orthodoxes locales présents ici, ainsi qu’à leurs compagnons de voyage. Je suis heureux de voir le plérôme de l’Église universelle représenté ici en ce jour.

Je remercie cordialement Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine de son affection et de son soutien, ainsi que les membres permanents du Saint Synode de notre Église, les hiérarques et représentants du clergé de la ville de Moscou.

Toute rencontre avec les chefs des Églises orthodoxes locales est pour moi une bénédiction. Elle nous permet de contribuer à resserrer l’unité de l’Église orthodoxe universelle. Jetant un regard sur les années écoulées, je peux dire que pour moi l’essentiel, dans le service de l’Église, a été de préserver et de défendre cette unité et la foi que nous ont léguées les pères, et d’œuvrer à la bonne organisation de la vie de l’Eglise.

Par la grâce de Dieu, j’ai passé mon enfance et ma jeunesse au milieu de gens profondément chrétiens, qui ont eu une influence décisive sur la formation de ma vision du monde. Mon grand-père était un vrai confesseur de la foi : à l’époque des persécutions, il a passé par plusieurs prisons, connu différentes déportations ; par la suite, en liberté, il n’avait pas le droit de résider dans les grandes villes. Mon père a aussi été victime de répressions, il a connu les camps de la Kolyma, avant de choisir la voie du sacerdoce, ce qui a été déterminant dans mon propre choix de vie. Le sang des martyrs et les exploits des confesseurs de la foi de ces années nous donnaient le désir, à nous, leurs descendants, de servir le Christ avec abnégation.

Dieu m’a donné un remarquable maître en la personne du métropolite Nicodème de Leningrad et de Novgorod. Comme les confesseurs du XX siècles, Mgr Nicodème, de bienheureuse mémoire, a poursuivi son ministère, luttant fermement contre l’athéisme. Il a œuvré au nom de l’unité de l’Église, s’efforçant, selon le mot de l’apôtre Paul, de se faire tout à tous, afin d’en sauver à tout prix quelques-uns (I Cor 9, 22).

Les dix années que j’ai passé au poste de recteur de l’Académie de théologie de Leningrad ont peut-être été les plus heureuses de ma vie. L’Église orthodoxe russe était encore à l’époque victime de pressions de la part du pouvoir athée, soumises à de dures restrictions dans l’organisation de son quotidien, ce qui, en plus d’empêcher le développement de l’enseignement, en menaçait jusqu’à l’existence.

L’année 1988, année du millénaire du baptême de la Russie, a marqué un tournant. On nous avait d’abord obligés à célébrer cette date de façon tout à fait formelle, sans envergure particulière. Je me suis alors prononcé pour l’organisation d’une célébration de grande ampleur, telle qu’elle est entrée dans l’histoire, ce qui a déterminé les changements qui se sont produits par la suite dans la vie religieuse.

J’ai bientôt été éloigné de ma chère académie de Leningrad, et envoyé au diocèse de Smolensk. Je ne le regrette pas, car j’y vois la main de la Providence divine. Mon ministère au diocèse de Smolensk et de Kaliningrad m’a enrichi d’une expérience nouvelle et très précieuse, qui m’aide beaucoup aujourd’hui.

Les années de ma présidence au Département des relations ecclésiastiques extérieures ont coïncidé avec la renaissance active de la vie ecclésiale sur le territoire confié à la responsabilité pastorale du Patriarcat de Moscou. Mon prédécesseur, le Patriarche Alexis II, a incontestablement joué un rôle important dans ce processus. Des milliers d’églises ont été construites, des milliers de monastères ont rouvert leurs portes, des séminaires ont été créés, le nombre de clercs s’est multiplié. Les générations à venir auront à évaluer l’ampleur de ces bouleversements grandioses.

La chute du régime soviétique n’a pas seulement entraîné la destruction des frontières géographiques dans lesquelles l’Église orthodoxe russe existait depuis sept décennies. Le regain d’activité des mouvements politiques et nationalistes dans l’ex-espace soviétique a provoqué différents conflits qui se sont ressentis jusque dans l’Église.

Dans plusieurs régions, la vie des paroisses et des diocèses s’est trouvée menacée, l’organisation canonique de l’Église orthodoxe russe étant elle-même touchée. C’est ainsi qu’est apparu le tristement célèbre schisme en Ukraine, soutenu par les autorités civiles d’alors dans ce pays.

Dans des conditions extrêmement compliquées, nous avons fait notre possible pour défendre les intérêts de l’Église, pour conserver son patrimoine historique et lui rendre le rôle qui lui revient dans la vie de la société. Nous avons toujours aspiré à expliquer notre point de vue avec patience et charité, cherchant compréhension et soutien auprès des Églises orthodoxes locales, car la préservation de l’unité de l’Église orthodoxe universelle était et reste pour nous une priorité capitale.

En montant sur le siège patriarcal, j’ai poursuivi l’œuvre commencée par mon prédécesseur de bienheureuse mémoire. L’une de mes premières tâches et, sans doute, l’une des plus importantes, a été d’augmenter le nombre de diocèses, en particulier sur le territoire de la Russie. Il s’agit d’une décision mûrie depuis longtemps, d’une mesure absolument nécessaire dans le contexte actuel. Au début, il s’est trouvé des gens pour dire qu’il n’y avait pas besoin d’ordonner de nouveaux évêques, qu’il suffisait de créer des doyennés au sein de grandes éparchies, et de donner aux doyens des pouvoirs supplémentaires. Mais j’étais convaincu qu’il fallait qu’un évêque soit personnellement présent dans les régions les plus reculées. Il ne s’agit pas seulement de commodité pratique, mais du sens même du ministère épiscopal.

A notre époque, le ministère épiscopal s’exerce dans des domaines très divers : les célébrations à l’autel, la pastorale, l’administration ; l’évêque doit répondre aux défis auxquels l’Église est confrontée dans le contexte d’un monde évoluant rapidement. Je rappelle toujours aux nouveaux évêques qu’ils doivent être proches du clergé et du peuple, s’intéresser aux besoins des gens, à leurs attentes et à leurs problèmes, les aider dans leur quotidien.

Depuis les temps apostoliques, la fonction de l’évêque est restée inchangée : il s’agit de la construction du Corps du Christ (Eph 4, 12). Construire le Corps du Christ signifie rassembler les gens dans l’unique Église du Christ pour qu’ils deviennent le peuple de Dieu.

La préservation et l’affermissement de l’unité ecclésiale est une obligation avant tout pour ceux qui sont appelés à l’épiscopat, et, plus particulièrement, au primatiat. L’ennemi du genre humain cherche à détruire l’unité de l’Église, soufflant la discorde, semant la méfiance, la suspicion et même les accusations mutuelles entre Églises.

J’ai parfois entendu dire que l’Église russe, qui prend activement sa part des rapports interorthodoxes, ne se soucierait guère du bien commun de toute l’Église orthodoxe, mais servirait des intérêts étroitement nationaux ou politiques. On accuse même parfois notre Église d’ethno-phylétisme.

L’ethno-phylétisme est effectivement une idéologie dangereuse, étrangère au christianisme, dans laquelle l’unité à l’intérieur de l’ethnos, les intérêts ethniques propres sont la valeur principale, placés plus haut que l’unité en Christ et avec le Christ. Malheureusement, on qualifie parfois d’ethno-phylétisme des phénomènes qui n’ont rien à voir avec. L’ethno-phylétisme ne se confond pas avec le patriotisme, cet amour naturel de l’homme pour sa patrie, sa langue, son histoire, sa culture, ses traditions, ses coutumes. SUITE

2.Posté par Discours de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille le 23/11/2016 15:38
Je profite de l’occasion, en présence des chefs et des représentants de toutes les Églises locales, pour remercier Mgr Onuphre de son courage et de sa fermeté dans la défense de la Sainte Orthodoxie et de l’unité canonique de l’Église.

Notre Église n’abandonnera jamais ses frères dans le malheur en Ukraine, elle ne se détournera pas d’eux. Nous n’accepterons jamais de changer les frontières canoniques sacrées de notre Église. Car Kiev est le berceau spirituel de la Sainte Russie, comme Mtskheta l’est pour la Géorgie ou le Kosovo pour la Serbie.

Le péché du schisme ne se guérit pas par l’emploi de la violence et de la ruse, mais par le repentir et la charité chrétienne. L’ensemble du corps ecclésial souffre de la douloureuse plaie que lui inflige le schisme ukrainien ; cette douleur ne se ressent pas seulement en Ukraine, mais dans la diaspora et sur les territoires canoniques d’autres Églises locales. Chacun d’entre nous comprend le danger de la division dans l’Église. C’est pourquoi l’anathème prononcé par l’Église russe contre l’ex-moine Philarète (Denissenko) a été soutenu par toutes les Églises orthodoxes locales.

J’aimerais exprimer ma sincère gratitude à ceux des Primats et des représentants des Églises locales qui soutiennent ouvertement l’Orthodoxie canonique en Ukraine.

Dans un contexte de divisions généralisées et de montée des conflits, la Sainte Église orthodoxe doit non seulement garder précieusement son unité, mais la manifester au monde. Car ensemble, et non seulement ensemble, mais avec le Christ, nous devenons forts, devenons invulnérables face au monde qui gît dans le mal, au monde dont les éléments se déchaînent hors de l’enclos ecclésial, afin de l’envahir.

J’aimerais aussi exprimer une reconnaissance particulière à Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople de ses efforts pour la préservation de l’unité de l’Orthodoxie mondiale. Je regrette sincèrement qu’il n’ait pu venir aujourd’hui à Moscou. Je prie le digne représentant de l’Église de Constantinople, le métropolite Emmanuel, de transmettre à Sa Sainteté nos sentiments et nos vœux et les plus chaleureux.

Je tiens à remercier une fois encore tous ceux qui sont assemblés ici. Votre présence et votre prière avec nous, chers frères, sont le meilleur cadeau que vous puissiez me faire et faire à l’église russe. Ce n’est pas seulement l’Église russe qui se réjouit aujourd’hui d’avoir été visitée par un cortège de Primats, d’archipasteurs et de pasteurs du monde entier. L’Église de Dieu toute entière exulte en participant à notre prière commune et à notre unité spirituelle, car nous tenons ferme dans un même esprit, luttant de concert et d’un cœur unanime pour la foi de l’Évangile (Ph 1, 27). Et je prie de tout cœur qu’il en soit toujours ainsi.

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