Le Carême est-ce le ramadan des chrétiens ?
Carême et Ramadan sont des réalités différentes qui, pour l’essentiel, ne peuvent être comparées. Le Ramadan n’est pas le Carême des musulmans et le Carême n’est pas le Ramadan des Chrétiens.
Sans offenser les musulmans, dont le jeûne et les temps de prière peuvent être impressionnants, le Carême chrétien est différent.


Le Carême est préparation à la victoire d’un Dieu fait homme, sur le mal. Le réduire à la pénitence serait erroné ; le Carême n’est pas une simple obéissance à une loi religieuse mais une étape de conversion profonde, par la prière qui nous unit à notre créateur et sauveur. L’extérieur compte peu, c’est notre coeur qui doit changer. C’est un élan d’amour vers Dieu pour répondre à son appel... Il est mort et ressuscité et comme Lui nous passons du détachement (nos privations) à la lumière de Pâques (notre conversion).

Le mot Carême vient du latin quadragesima et signifie quarantaine. Il désigne, dans la tradition chrétienne, les quarante jours de préparation à la fête de Pâques. Il s’inspire du temps que Jésus a passé au désert pour se préparer à sa mission (Mt.4,2).

L’Eglise, suivant en cela la tradition biblique, insiste sur la nécessité d’allier au jeûne, ce temps de privation en vue du partage pour plus de justice, l’aumône et la prière comme moyens de se garder disponibles envers Dieu et les autres.
Si le Carême chrétien est jeûne et privations, aumône et prière, il n’est pas simple obéissance à une loi « promulguée par Dieu dans sa sagesse ». Il est un temps de marche vers un objectif précis : la montée vers Pâques, la fête de la Résurrection. Se priver pour se rendre disponible envers Dieu, se dégager de ce qui encombre et aveugle pour aller vers le Père en suivant la route montrée par le Christ, c’est vivre la Mort et la Résurrection du Christ. Il y a dans ce mouvement une démarche personnelle de conversion individuelle (se tourner vers) et un mouvement collectif de l’ensemble des chrétiens en vue de l’édification du Corps du Christ qui est l’Eglise.
Il fut un temps où, au début du Carême, l’Eglise donnait des règles précises sur les modalités de la pénitence, du jeûne et de l’abstinence. Aujourd’hui, elle insiste d’abord sur le but et la signification de ce temps de préparation. Dans cet esprit, à part quelques règles concernant le jeûne et l’abstinence, elle laisse à chacun la responsabilité du choix des privations les mieux appropriées pour se libérer de ce qui fait obstacle à sa montée vers Pâques. En même temps elle engage à des actions individuelles et collectives de solidarité vis-à-vis de personnes ou de pays défavorisés. Il arrive que certains non chrétiens souhaitent s’associer à ces actions. Ce peut être un temps fort de rencontre, voire de dialogue interreligieux. Pour le Chrétien, vivre ainsi le mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ, c’est tendre à réaliser sa vocation de baptisé.

Le jeûne du Ramadan

Le jeûne rituel du mois de Ramadan, quatrième pilier de l’islam, fut décrété deux ans après l’hégire. C’est au cours de ce mois que la tradition musulmane fixe la transmission du Coran à Muhammad par l’ange Gabriel. En joignant ce jeûne au rappel de la révélation coranique, l’islam se conforme à la tradition juive qui associe jeûne du Yom Kippour et le don des Dix Paroles.

Pour toute personne pubère, le jeûne du mois de Ramadan consiste à s’abstenir de toute nourriture et boisson, de relations sexuelles et à ne pas fumer du lever au coucher du soleil.

Au coucher du soleil, de préférence après avoir fait la prière rituelle correspondante, on rompt le jeûne par un repas léger. On y invite des amis, des voisins, des étrangers et surtout des pauvres. Les nuits de Ramadan ont un aspect festif communautaire. Après le repas de la rupture du jeûne, la soirée va se prolonger : veillées en famille avec ses invités ou dans des lieux publics, visites... jusqu’à l’heure du coucher. On se lèvera tôt le matin pour pouvoir manger avant le lever du soleil.
Temps de partage, le mois de Ramadan l’est à double titre : Pendant la journée, celui qui possède partage le sort du pauvre en se privant. Pendant la nuit et lors de la fête de la rupture du jeûne, il doit veiller à ce que son voisin pauvre ait le nécessaire pour rompre le jeûne.

Si le jeûne du Ramadan est obéissance à la Loi que Dieu a donnée à l’humanité dans sa sagesse et un temps de partage, il est aussi un moyen de purification, de lutte contre ses convoitises et de support dans l’effort spirituel. On se vide de soi-même pour se retrouver pauvre devant Dieu, approfondir sa foi et s’exercer à la patience. Celui qui jeûne est l’invité de Dieu qui, dans sa miséricorde, le sustente et lui pardonne ses fautes.

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Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 23 Mars 2013 à 08:52 | 5 commentaires | Permalien



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