Le pape François recevra lundi pour la première fois le président russe Vladimir Poutine. Ils vont évoquer les relations entre catholiques et orthodoxes, ainsi que les tensions au Moyen-Orient.

Côté russe, on se félicite que «les liens entre les Eglises catholique et orthodoxe aient été activés» pour un rapprochement. On évoque aussi «l'attention particulière à la protection des minorités chrétiennes dans le nord de l'Afrique et au Moyen-Orient».

Moscou se félicite ouvertement le pape qui a «fait campagne contre une solution militaire pour résoudre la question syrienne». Cette option souhaitée un moment par Washington et Paris, était rejetée par Moscou, allié de Damas et de Téhéran.

En septembre, le pape avait adressé une lettre au président Poutine, en tant que président du G20, pour demander une solution politique internationale sans intervention étrangère.

Du côté de l'Eglise orthodoxe russe, on reproche fréquemment à l'Occident sécularisé d'avoir abandonné les chrétiens d'Orient, contrairement, fait-on valoir, à la Russie.

Relations diplomatiques

En 2009, Vatican et Russie avaient décidé d'établir de pleines relations diplomatiques. Un long processus de rapprochement s'était déroulé après la chute du communisme, largement initié par le président Mikhaïl Gorbatchev et Jean-Paul II.

Les relations se sont dégelées depuis l'intronisation en février 2009 du patriarche Kirill, qui fut longtemps à la tête de la diplomatie de l'Eglise russe. Mais aucun sommet n'a pu être organisé entre les chefs des deux Eglises, en dépit des désirs exprimés du côté du Vatican.

Une pierre d'achoppement entre Rome et Moscou reste la question des grecs catholiques en Ukraine, pays que les Russes considèrent comme le berceau de l'orthodoxie. Les «uniates» ukrainiens, fidèles à Rome, ont suscité longtemps une haine séculaire des des orthodoxes.