Le patriarche orthodoxe russe, Kirill, se rend en Syrie et au Liban du 12 au 15 novembre pour une "mission de paix" en pleine répression d'un mouvement de contestation par le régime de Damas depuis mars, a indiqué le patriarcat vendredi.
"Le très saint patriarche va dans cette région pour accomplir notamment une mission de paix", a indiqué un porte-parole de l'Eglise orthodoxe, Igor Iakimtchouk, cité par Interfax. "Il va très certainement appeler au dialogue entre toutes les parties de la vie civile en Syrie pour que le pays revienne à la stabilité", a-t-il ajouté

Selon un communiqué publié sur le site internet du patriarche, il rencontrera notamment "le président syrien Bachar al-Assad, le Premier ministre Adel Safar". Il doit aussi rencontrer le patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, Ignace Zakka, chef de l'Eglise syriaque orthodoxe.
Les minorités chrétiennes en Syrie (4,1% de la population) vivent en bonne intelligence avec la minorité alaouite au pouvoir, tandis que l'immense majorité des 18 millions de Syriens sont sunnites.
Les pays occidentaux réclament le départ du président Assad en raison de la répression en Syrie, qui a fait selon les Nations Unies plus de 3.500 morts depuis le 15 mars. La Russie, alliée de longue date de Damas, s'oppose à toute résolution condamnant le régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU.

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Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Novembre 2011 à 15:10 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir-PATRIARCAT D’ANTIOCHE le 11/11/2011 16:01
Le communiqué du patriarcat donne une tonalité clairement plus ecclésiale que politique à cette visite:
LE PATRIARCHE CYRILLE DE MOSCOU EN VISITE AU PATRIARCAT D’ANTIOCHE DU 12 AU 15 NOVEMBRE 2011
Du 12 au 15 novembre, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie sera en visite officielle au Patriarcat d’Antioche. Conformément à la tradition orthodoxe, chaque Primat élu de toute Église se doit de rendre visite aux Primats des autres Églises orthodoxes locales, généralement suivant l’ordre des dyptiques, cette liste traditionnelle des chefs des Églises. En 2009, le Patriarche Cyrille s’était rendu à Constantinople. En 2010, il avait visité l’Église orthodoxe d’Alexandrie.

Après son arrivée à Damas, le Primat de l’Église orthodoxe russe s’entretiendra fraternellement avec Sa Sainteté et Béatitude le Patriarche Ignace d’Antioche et de tout l’Orient. Le 13 novembre, les Primats des Églises d’Antioche et de Russie célèbreront la Divine liturgie dans la cathédrale de la Dormition de Damas.

Le même jour auront lieu des expositions consacrées aux relations du Patriarcat d’Antioche et de l’Église orthodoxe russe, ainsi qu’une présentation au public de l’édition arabe du livre du Patriarche Cyrille Liberté et responsabilité : à la recherche d’une harmonie.

Au cours de sa visite, le patriarche Cyrille devrait rencontrer le Président de la République arabe syrienne B. el-Assad, le Premier ministre A. Safar et le Grand mufti de Syrie Ahmed Badr al-din Hassoun.

Le Patriarche Cyrille visitera la Représentation du Patriarcat de Moscou auprès de l’Église orthodoxe d’Antioche, l’église Saint-Ignace-le-Théophore de Damas, où il y rencontrera ses concitoyens.

Le 14 novembre, Sa Sainteté visitera la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth. Le patriarche y célèbrera un office d’intercession. Il rencontrera ensuite le Président de la République du Liban, le général Michel Sleiman. Le Primat de l’Église orthodoxe russe rencontrera également le patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient, le cardinal Bechara Butros ar-Rai.

Le 15 novembre, Sa Sainteté devrait visiter l’Université de Balamand au nord du Liban et y rencontrer le corps professoral et les étudiants. Au cours de la rencontre aura lieu une présentation du livre du Patriarche Cyrille Liberté et responsabilité en langue arabe.

La visite du Patriarche Cyrille de Moscou à l’Église orthodoxe d’Antioche affermira les liens traditionnellement amicaux qui unissent les deux Églises, ainsi que ceux des peuples de Syrie et du Liban avec ceux du territoire canonique du Patriarcat de Moscou.

Au cours des rencontres qui auront lieu sur le sol syrien et libanais, il est prévu de discuter du développement des relations bilatérales, y compris dans le domaine de la collaboration panorthodoxe, de la pastorale des ressortissants russes et d’autres thèmes d’actualité.

Dans ses entretiens avec le Primat de l’Église orthodoxe d’Antioche et les autorités civiles de Syrie et du Liban, ainsi qu’avec les chefs des grandes communautés religieuses de ces deux pays, le Patriarche Cyrille évoquera le thème de la situation politique au Proche Orient et de la situation des minorités chrétiennes dans la région. Seront discutés les modes de développement du dialogue entre communautés religieuses et l’élargissement de la contribution des leaders religieux au mouvement en faveur de la paix et de la concorde publique.

Sa Béatitude le Patriarche d’Antioche la Grande et de tout l’Orient Ignace IV est né en 1920 en Syrie. Il a été élu Primat de l’Église orthodoxe d’Antioche en 1979. Il avait rendu visite à l’Église orthodoxe russe en 1981, 1988 et 2003.

Une représentation du Patriarcat de Moscou auprès du Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient fonctionne à Damas. Des communautés russophones existent également à Beyrouth, Homs, Alep, Lattaquié et dans quelques autres villes de Syrie et du Liban.

Une représentation du Patriarcat d’Antioche auprès du Patriarche de Moscou et de toute la Russie existe également à Moscou.

2.Posté par vladimir le 12/11/2011 23:33
Le patriarche orthodoxe russe Kirill est arrivé samedi à Damas pour une visite de quatre jours en Syrie et au Liban au cours de laquelle il doit rencontrer le président Bachar Al Assad. "Je suis profondément convaincu que les problèmes peuvent être résolus pacifiquement et par le dialogue", a déclaré le primat de l’Église orthodoxe russe. "Le plus important est que le sang humain ne soit pas versé. L’histoire montre qu’une fois que le sang humain est versé, il devient difficile de résoudre le problème", a-t-il ajouté. Il doit également rencontrer le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, Ignace Zakka, chef de l’Église syriaque orthodoxe. Les minorités chrétiennes en Syrie représentent entre 4 et 9 % de la population.

3.Posté par vladimir le 14/11/2011 17:53
Le 13 novembre 2011, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et Sa Béatitude le Patriarche Ignace IV d’Antioche et de tout l’Orient ont présidé la célébration de la Divine liturgie en la cathédrale de la Dormition de Damas, capitale de la Syrie. L’office était célébré en langues arabe et slavonne.

De nombreux hiérarques et clercs du Patriarcat de Moscou et du Patriarcat d’Antioche concélébraient. L’église était comble et les chaînes de télévision syriennes retransmettaient la liturgie en direct.

Des représentants diplomatiques de différents pays, dont la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et la Bulgarie assistaient à l’office ainsi que les représentants de l’Église syro-jacobite et de l’Église apostolique arménienne.

Des scouts orthodoxes et des enfants portant une aube ont participé à la petite entrée. L’évangile a été lu en slavon et en arabe.

Après le verset de communion, le Patriarche Ignace s’est adressé au Patriarche Cyrille : « En recevant le Patriarche de l’Église orthodoxe russe, nous nous souvenons que durant sept décennies l’Église russe a été victime de discriminations sans que personne ne soit parvenu à la briser ». Lorsque les orthodoxes de Syrie entendent le mot « Russie », a poursuivi Sa Béatitude, il ressent un sentiment de joie particulière. Le Patriarche a continué en rappelant les profondes attaches des Églises d’Antioche et de Russie, remerciant le peuple russe pour son soutien dans le domaine de l’enseignement. La Société impériale orthodoxe de Palestine, au XIXe siècle, avait en effet ouvert de nombreuses écoles arabes, un programme qui se poursuit aujourd’hui « Le Patriarche Cyrille est le Patriarche de la plus grande Église du monde, qui n’a jamais lutté contre les autres confessions, a souligné le Patriarche d’Antioche. Je suis heureux de vous remercier, cher frère. Merci au Patriarche, à la Russie, au peuple russe. »

Le Patriarche Ignace a remis la plus haute distinction de l’Église orthodoxe d’Antioche au Patriarche Cyrille, l’ordre des saints apôtres Pierre et Paul (I degré).

Le Patriarche Cyrille a pris la parole à son tour : « Aujourd’hui, alors que l’Église d’Antioche et le peuple de Syrie font face à de terribles épreuves, j’ai désiré être parmi vous pour prier et vous communiquer par ces quelques, peut-être faibles, paroles un peu de force, a-t-il dit. Je crois que le Seigneur inclinera sa miséricorde sur le peuple de Syrie et l’Église d’Antioche et que la justice règnera, que le peuple syrien résoudra lui-même ses problèmes intérieurs, afin d’atteindre par le dialogue les objectifs que la Syrie se pose aujourd’hui. Ces objectifs sont nobles. Il s’agit de la consolidation de la société et de la consolidation de la paix civile, du dépassement des conflits. De tout cœur, je vous souhaite de parvenir à bâtir une nouvelle Syrie, je vous souhaite un état ouvert à tous et paisible qui respecterait la liberté religieuse, dans lequel chrétiens et musulmans continueraient à vivre en paix, comme ils l’ont toujours fait. Dieu fasse qu’aucun conflit interreligieux n’éclate sur cette terre. Je crois que cela ne sera pas, et l’histoire de ce pays en est le garant. C’est elle qui a formé la culture des gens d’aujourd’hui, leur dignité nationale, leur faculté à résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Que le Seigneur bénisse la Syrie en ces jours difficiles (…) Ensuite, le Patriarche Cyrille s’est adressé personnellement au Patriarche Ignace. « Je vous transmets l’affection du peuple de Russie. C’est un peuple de martyrs qui a traversé de terribles épreuves tout au long de son histoire, la guerre civile, au début du XXe siècle ayant certainement été la plus difficile de toutes. Notre société et notre peuple se sont divisés. Les gens s’entretuaient au nom de l’organisation d’une vie heureuse. Mais nous n’avons pas réussir à bâtir une vie heureuse sur le sang, et ce n’est que lorsque nous avons renoncé à la confrontation nationale, lorsque toutes les forces du peuple russe se sont unies, lorsque nous nous sommes réconciliés qu’est apparu l’espoir d’une vie nouvelle. C’est pourquoi, s’appuyant sur notre propre expérience historique, nous nous adressons à vous tous : apprenez à régler les conflits dans la paix (…) »

Suite et photo sur

4.Posté par vladimir le 15/11/2011 12:21
LE PATRIARCHE CYRILLE ET LE MUFTI DE LA SYRIE ONT CONVENU DE LUTTER ENSEMBLE CONTRE L'EXTREMISME

Damas. Le 14 Novembre. Interfax

Le patriarche a déclaré que «la Syrie est le pays où les orthodoxes et les musulmans vivent en paix , où le niveaux de tolérance dans la société est élevé», où il n'y a pas de conflits religieux et où l'État respecte les droits des minorités religieuses.

«Je suis aujourd'hui inquiet de ce qui se passe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous sommes très préoccupés par l'oppression des chrétiens dans les pays où il y a eu des changements radicaux. Et, à la lumière de ces évènements, je tiens particulièrement à souligner la coexistence pacifique des religions en Syrie. C'est certainement une réussite de votre pays, de votre société, la réussite des musulmans et des chrétiens orthodoxes", a dit le primat.

Il a souligné l'importance du rôle du mufti de Syrie dont les appels «contribuent largement à créer cette paix interreligieuse."

Le patriarche a exprimé sa conviction que le développement des relations entre les musulmans de Syrie et la Russie, le dialogue entre musulmans et chrétiens orthodoxes dans les deux pays "peut et doit être un facteur important dans la création de l'harmonie et de la paix interreligieuse."

"Chacun d'entre nous, est bien évidement, préoccupés par l'extrémisme, qu'on essaie de justifier sur des bases religieuses ... Une des raisons à cela, c'est que l'éducation religieuse des jeunes et insuffisante. Les gens ne connaissent pas suffisamment leur propre foi, ils ne connaissent pas les bases de leur religion et sont facilement tentés par divers appels qui, en fait, n'ont pas leur source dans la religion "- a dit le patriarche.

L'Église russe, a-t-il continué, a soutenu l'enseignement des fondements de la religion dans les écoles, y compris parce que «il est nécessaire de donner un témoignage authentique de la tradition orthodoxe aux orthodoxes, de la tradition musulmane aux musulmans, pour ne pas laisser de place aux interprétations extrémistes des enseignements religieux"

"Le deuxième problème qui se pose aux orthodoxes et les musulmans, c'est la situation morale de l'homme moderne C'est le problème de jeunes, la question du mariage, de l'éthique personnelle et familiale. Et là les musulmans et les chrétiens orthodoxes ont beaucoup en commun dans la défense du mode de vie qui permet à chacun de renforcer les base morales de leur existence» - a souligné le primat.

Le Mufti de Syrie a noté à son tour que c'est à partir de ce territoire que le christianisme s'est répandu à travers le monde (grâce à l'œuvre missionnaire de saint Paul).

"L'Eglise orthodoxe continue à garder ses véritables racines. L'Église de Jérusalem ne s'est pas éloignée d'un mètre, bien qu'elle ait été incitée à vendre une part propriétés aux sionistes... C'est une forme de message à l'Israël d'aujourd'hui exprimant que le christianisme restera dans cette région du monde», - a déclaré M. Hassoun.

«Nous devons repenser notre enseignement à la fois dans les mosquées et les églises: si nous pouvons donner aux jeunes l'immunité nécessaire pour échapper à l'autre côté L'autre côté - c'est l'extrémisme islamique, par exemple, qui tente d'inciter certains musulmans à établir un Etat religieux – islamique … ou chrétien ou juif".
http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=43036
Traduction VG

5.Posté par Daniel le 15/11/2011 22:58
Le cas de la Syrie est particulier, pays à majorité musulmane gouverné en fait par une minorité alaouite (religion syncrétiste jugée comme hérétique par les musulmans sunnites). Si le régime tombe, chrétiens et alaouites peuvent réfléchir à faire leurs valises pour le Liban voisin.

Je prendrai la tolérance islamique au sérieux quand les musulmans renonceront à :

- la condamnation à mort de celui qui renie l'islam
- empêcher les efforts missionaires non musulmans
- à imposer un statut de citoyen de 2nde zone (le dhimmi) aux non-musulmans
- aux aspects de leur religion incompatibles avec la tolérance et la liberté religieuse

Et quand ils dénonceront avec force les persécutions antichrétiennes de la part de leurs correligionaires. En attendant, je ne suis pas prêt à me laisser endormir par leurs douces paroles...

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